Après la bataille (Mathieu Hi...

By Samthelittleghost

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Que reste-t-il une fois la guerre terminée? Comment se reconstruire après avoir vécu l'horreur? Cette fanfic... More

Introduction
Chapitre 1: Des larmes sur des ruines
Chapitre 2: Amitié et nostalgie
Chapitre 4: Les retrouvailles
Chapitre 5: L'un revient, l'autre s'en va

Chapitre 3: Une vieille amie à la rescousse

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By Samthelittleghost


L'aube venait caresser de ses doux rayons les hauts murs du palais royal, enrobant les tours ancestrales dans sa lueur dorée. Les habitants du château commençaient à peine à s'éveiller, laissant apparaître un soupçon de vie derrière les vitraux. Dans l'appartement du dixième étage, pourtant, un homme n'avait pas fermé les yeux de la nuit.

Rigor Hidalf s'était en effet enfermé dans son bureau à l'instant même ou lui et sa famille étaient rentrés de l'école de l'élite, et s'était muré dans le silence depuis. Debout devant la large fenêtre, il n'avait pas non plus fait le moindre geste en cinq heures, même quand la nymphette qui éclairait la pièce s'était assoupie, épuisée après des heures de vol statique, plongeant ainsi le bureau dans le noir complet.

Personne dans le royaume ne pouvait se douter de la peine qu'il ressentait à ce moment même. Les mauvaises langues diraient sûrement que le sous-consul devrait être ravi de la disparition de son fils, ce génie du mal qui avait passé son existence à chercher tous les moyens possibles et imaginables pour humilier son père. D'ailleurs la disparition du génie de la bêtise ne tarderait sans doute pas à faire la une de tous les journaux du pays.

Cependant, allant à l'encontre de tous les on-dit, le père de Mathieu était profondément meurtri par la disparition de ce dernier. Malgré leur relation tumultueuse, il restait son enfant, son unique fils et il ne pouvait s'empêcher de ressentir une immense fierté devant l'intelligence de son garçon même s'il en était souvent la victime. Le sacrifice qu'il avait accompli aujourd'hui était néanmoins la preuve selon lui de la bonté qui se cachait au fond du cœur de Mathieu.

Il n'avait toujours pas pris de nouvelles de sa femme réalisa-t-il soudain. En réalité, il n'avait même pas été capable de la regarder dans les yeux après avoir appris la nouvelle. C'est à peine s'il avait été capable d'échanger quelques mots avec Méphistos Pompous lorsque celui-ci était venu lui partager sa tristesse et il se rendait compte maintenant qu'il avait fallu que les deux hommes soient confrontés à la perte d'un de leurs fils pour qu'ils parviennent à une trêve.

Un rayon de soleil vint heurter la joue de Rigor Hidalf et fit scintiller une unique larme qui roula jusqu'au bas de son menton. Il ne prit pas la peine de l'essuyer. Pour la première fois depuis des années, il accepta avec soulagement les sanglots qui lui enrouèrent la gorge et lui entrecoupèrent le souffle.

***

En haut de la tour Directrice, Armance décida de redescendre dans son appartement personnel pour se changer et se rafraîchir un peu avant la longue journée qui l'attendait. Sa robe était couverte de tâches de boue et ses cheveux s'étaient détachés de son chignon, encadrant son visage de longues mèches noires.

Une fois dans sa chambre, elle se dirigea directement vers la salle de bain d'un pas mécanique et arrivée devant le lavabo jeta un regard dans la glace en face d'elle. Malgré l'épuisement, son visage était étonnamment apaisé et ses joues encore légèrement rougies par le whisky. Passer la soirée avec ses amis lui avait fait le plus grand bien et même le manque de sommeil ne pourrait pas lui faire regretter ce moment.

En enlevant enfin sa robe, Armance fut brutalement ramené à la réalité par ce qu'elle aperçut dans le miroir. Sur sa poitrine, au niveau du cœur, s'étendait une large brûlure causée par l'attaque sur son arbre. Elle pensait que le tiraillement qu'elle avait ressenti jusque-là était plus psychologique qu'autre chose, un contrecoup émotionnel ou bien une réaction de son arbre doré tentant de se reformer. Naïvement peut-être, elle n'avait absolument pas envisagé une blessure physique.

Observant la peau abîmée et suintante, elle hésita un moment à aller chercher de l'aide chez le docteur Soupont avant de se raviser et d'aller chercher son nécessaire de premier soin dans sa salle de bain. Méticuleusement, elle désinfecta la peau à vif avant d'appliquer un baume cicatrisant puis fouilla dans la trousse espérant trouver de quoi faire un bandage. Elle abandonna rapidement l'idée, constatant les limites de la médecine fait-maison, et se contenta d'enfiler délicatement une robe propre.

Entre l'alcool et la nuit blanche, une migraine commençait à lui tirailler le crâne. La jeune femme énuméra mentalement la liste des choses qui devraient être réglées aujourd'hui et soupira face à l'ampleur de la tâche. Une chose était certaine, elle n'était pas près de pouvoir dormir.

***

Deux jours plus tard.

-Je te tiens !

Griffigor jeta un regard mauvais au jeune garçon, déçu qu'il lui ait finalement mis la main dessus. Mathieu pris le chat dans ses bras et raffermi sa prise sur lui pour qu'il ne s'échappe plus. Après deux jours à errer dans le labyrinthe, c'était une petite victoire qui lui remontait bien le moral.

Son sourire s'effaça lorsqu'il entendit le craquement d'une branche derrière lui. Il se retourna brusquement fixant l'allée broussailleuse qu'il venait de quitter. La panique commença à le gagner alors qu'aucun être vivant ne se montra.

-Il y a quelqu'un ? lança Mathieu dans le vide.

Seul le silence lui répondit, de plus en plus pesant à chaque seconde. Même le labyrinthe semblait retenir son souffle, les branches soudain immobiles alors que le vent qui soufflait fort quelques minutes plus tôt était tombé. Un nouveau craquement retenti, plus proche, venant briser la tension muette qui s'était installée. Mathieu senti un frisson courir le long de son dos.

-Qui est là ? cria-t-il nerveusement.

Aucune voix ne lui répondit mais soudain des bruits de pas, de plus en plus fort, se rapprochèrent de lui. N'écoutant que son instinct, il s'élança en courant dans les allées, s'accrochant à la fourrure d'un Griffigor tétanisé pour ne pas paniquer. Et si l'un des Estaffes s'était finalement réveillé ? Et s'il venait se venger pour la mort de ses frères ? Il ne pouvait pas s'agir d'un autre élève ou d'un professeur, n'est-ce pas ?

L'autre s'était également mis à courir, ses lourds pas rattrapant Mathieu à chaque foulée. Celui-ci hurla lorsqu'il senti une main l'attraper à l'épaule. Dans une dernière tentative désespérée, il se dégagea de l'emprise mais ce-faisant, perdit l'équilibre et s'étala face contre terre dans la boue. Le chat en profita pour s'extirper de ses bras et s'enfuit sans demander son reste.

Il se retourna vers son poursuivant, prêt à se défendre jusqu'à la mort et tomba nez-à-nez avec... Tom Lepage. L'apprenti le regardait d'un air surpris, essayant de reprendre son souffle.

-Mathieu ? Comment es-tu arrivé ici ?

L'ancien prétendant, furieux d'avoir été effrayé de la sorte se releva rageusement, ignorant la main que lui tendait le jeune homme.

-Non mais ça ne va pas enfin ! On n'a pas idée d'attraper les gens comme ça sans prévenir ! s'écria-t-il en époussetant sa luide.

-C'est toi qui t'es mis à courir comme un fou, tu t'es fait peur tout seul ! lui répondit l'ancien apprenti furieux.

Mathieu commença à marmonner des reproches tout en cherchant un mouchoir dans la poche de sa luide pour pouvoir nettoyer la boue de son visage. Un petit objet dur, au fond de sa poche droite, attira son attention. Il le sorti pour l'examiner et son visage s'illumina de surprise. Il tenait dans sa main un anneau en bois duquel s'échappait une légère lumière. Tom Lepage se pencha vers la bague, intrigué, avant de lui jeter un regard interrogatif.

-Qu'est-ce que c'est censé être exactement ? lui demanda-t-il.

-Un des anneaux de la Foudre Fantôme ! répondit fièrement le jeune garçon. C'est drôle, la dernière fois que j'en ai vu un c'est quand...

Il interrompit sa phrase, muet de stupeur.

-Quand quoi ? C'est censé nous être d'une quelconque utilité ce bidule en bois ? s'agaça Tom.

Un grand sourire ravi se déposa sur le visage de Mathieu qui se tourna vers son compagnon, et lui répondit, avec toute l'arrogance dont il était capable :

-Ce bidule, mon cher, sera notre porte de sortie !

***

Notes de l'auteur:

Voici donc le troisième chapitre, j'espère qu'il vous aura plu. Il est malheureusement un peu plus court que d'habitude pour deux raisons:

-Premièrement j'ai eu moins de temps disponible pour écrire mais ça devrait s'arranger, donc les prochains chapitres ne seront sans doute pas aussi courts.

-Deuxièmement j'ai eu énormément de mal à écrire le passage avec Rigor! Je m'attendais pas à bloquer autant mais étant donné que dans la saga on ne le voit pas souvent dans des moments d'émotions, je savais absolument pas comment exprimer sa tristesse. Je tenais à ce qu'il apparaisse parce que son point de vue était intéressant selon moi mais ça m'a beaucoup bloqué, j'avais l'impression que ce que j'écrivais ne correspondait pas au personnage. Au final je suis assez contente du rendu final mais ça m'aiderais beaucoup d'avoir vos avis sur la question, donc n'hésitez pas à laisser un commentaire!

Aussi j'envisage de passer à un chapitre par semaine, quitte à faire des chapitres un tout petit peu plus court de temps en temps mais je trouve que deux semaines c'est quand même un peu long, j'aimerais bien être plus active!

Sur ce, merci encore d'avoir lu ce chapitre et à bientôt j'espère!

Bonne soirée!

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