Point de vue de Harry.
C'est la panique autour de nous. La sécurité de l'aéroport ne s'attendait clairement pas à ça.
- On nous attend, soupire Louis en regardant son portable. Va falloir qu'on bouge si on veut avoir le temps de faire les balances.
Ça le stress. Il y a énormément de monde dehors, plus qu'on en a jamais eu en arrivant quelque part. Ces fans sont extrêmement envahissants. J'avoue que je ne suis pas serein non plus.
- Ils vont nous accompagner jusqu'aux vans, nous informe Joni en parlant du personnel de l'aéroport, puis il se tourne vers le chanteur. Tu restes bien avec moi.
Nos affaires sont déjà en route pour l'hôtel, mais nous déplacer nous ça va être autre chose.
- Ok, on va y aller.
On se lève à peine des sièges, que les fans hurlent derrière le mur vitré. Oh mon dieu.
La sécurité nous entoure avant que les portes ne s'ouvrent. Ils leur redemandent de reculer pour nous laisser passer. Les premières forcent pour reculer d'un tout petit pas. Bon, au moins elles ont fait un effort, même minime.
On avance, et on se fait aussitôt encercler. Ne serait-ce-que faire un pas est difficile. J'ai l'impression d'étouffer. Sentir toutes ces personnes qui se pressent autour de nous c'est effrayant.
Je sens une main chaude prendre la mienne et me tirer un peu. J'ai d'abord peur que ce soit un fan, mais la paume est grande, les doigts sont longs et couverts de bagues. Je baisse quand même la tête pour vérifier que c'est bien Michael... et je bug complètement. Sa main entoure la mienne, m'incitant a le suivre. Mon premier réflexe est de reculer, mais je sens sa chaleur s'éloigner et ça me paralyse. Merde. Il tourne la tête, nos regards se croisent deux secondes, pas plus car on se fait bousculer. Et là, ce sont mes doigts qui s'accrochent aux siens.
On avance par petits pas, et je me retrouve souvent projeté contre le guitariste qui ne dit rien, et ne flanche pas. Nos phalanges sont liées si fermement que je commence à avoir mal, nos bagues se pressent les unes contre les autres.
Je vois enfin le bout du tunnel lorsque Michael se penche pour monter dans le van. Nos mains se séparent et je monte derrière lui. La portière se referme aussitôt, et je réalise qu'on est que tous les deux.
- Attends, où sont les autres ? Louis ?
- Dans le van devant.
Je me penche pour regarder à travers le pare-brise. Matt et Steve montent, mais Louis n'a pas encore atteint le van. Il n'arrête pas de se tourner, son regard passant sur la foule.
- Il nous cherche.
Michael prend son portable et lui envoie un message même si on sait qu'il ne le verra pas temps qu'il ne sera pas dans le van.
Louis y arrive enfin, il monte et la portière de refermer difficilement. J'inspire profondément, mon pouce caressant les doigts qui ont un peu souffert de la poigne de Michael.
- Merci, je souffle en me laissant aller contre le dossier du siège.
- De rien... ça va ?
J'acquiesce et lève enfin les yeux pour le regarder. Les vitres teintées du van étouffent à peine les voix des fans, et j'avoue que j'ai hâte de quitter l'aéroport.
- Ça va. Il n'y a pas autant de monte d'habitude aux aéroports. Enfin... ils nous laissent passer sans problème en général.
- Ouais, c'était... intense ?
Je ris nerveusement en hochant la tête. Le van devant nous démarre doucement, et notre chauffeur avant aussi. Ils avancent lentement, évitant de blesser les fans un peu trop téméraires. On y est, on part enfin.
- Ça va de leur côté aussi, me dit Michael, le regard rivé sur son portable.
Je l'observe taper une brève réponse, puis verrouiller son portable qu'il pose entre nous sur la banquette.
- Et toi ? je demande.
- Quoi ?
Michael relève aussitôt la tête et nos regards s'accrochent.
- Ça va ?
Il est brièvement surprit mais acquiesce.
- Oui, ça va.
C'est son premier gros bain de foule, mais il a l'air de plutôt bien gérer. Pendant quelques secondes, on continue de se regarder, sans rien dire. Je finis par me détourner et me concentre sur la route.
Le guitariste s'installe et attache sa ceinture. Je sens encore le fantôme de ses doigts autour des miens.
Aucun de nous deux ne reparle jusqu'à ce qu'on arrive à la salle.
* * *
Point de vue Michael.
- Il m'a laissé lui prendre la main pour aller au van.
- T'emballe pas trop non plus, il souffle en glissant son ordi dans son sac à dos. Harry n'est pas rassuré lorsqu'il y a autant de fan autour de nous. Il aurait laissé n'importe qui lui tenir la main pour se sortir de là.
Je l'observe, l'estomac noué et avale difficilement ma salive. Il a changé d'avis ?
- Tu n'as plus envie que nous trois...
- Si, bien sûr que si. Mais Michael...
Le chanteur soupire et s'assoit à côté de moi sur le canapé.
- Harry ne changera pas d'avis comme ça. Va falloir un peu plus que lui tenir la main pour qu'il envisage la possibilité d'un nous trois.
Je souffle et acquiesce. Ouais, il a raison. Harry me tolère, il est plus cordiale, et a accepté que je le touche parce-que ça l'aidait. Va falloir un peu plus que ça pour qu'il se laisse un peu aller et cède.
- T'as raison, excuse-moi, je marmonne en croisant mes bras contre moi. Tu peux quand même reconnaître que c'est déjà un petit pas en avant ?
Louis me sourit et lève la main pour glisser ses doigts dans mes cheveux.
- Un petit pas, oui. Désolé, je ne veux pas... je ne veux pas que tu t'emballes trop vite, c'est tout. Vas-y doucement. Laisse-lui du temps. Et... j'aimerais qu'il le veuille pour de bonnes raisons. Pas juste...
- Pas juste parce-que tu le veux, je termine.
Il esquisse un sourire et secoue la tête.
- Harry n'acceptera jamais juste parce-que j'en ai envie. Sinon, on serait déjà tous les trois.
- C'est quoi ces bonnes raisons, alors ?
Louis se penche et effleure mon menton avec son index avant de m'embrasser furtivement.
- Je veux qu'il voit par lui même que tu es incroyable, et ça prendra du temps parce-que c'est l'homme le plus têtu au monde.
- T'es pas trop mal dans le genre têtu aussi.
Je lui montre mon majeur et il rit avant de laisser tomber son front sur mon épaule.
- Heureusement que suis patient avec vous deux.
- Comme si c'était si pénible, je ris en caressant sa nuque.
* * *
Point de vue de Harry.
Je soupire et passe ma main dans mes cheveux. Cette chanson me prend vraiment la tête. Pourquoi ça ne vient pas ? D'habitude... d'habitude ça coule tout seul. Est-ce un reste d'alcool qui embrouille mon cerveau ?
Je repose mes doigts sur le manche de la guitare et reprends ma mélodie. Je bute encore et râle en déchirant ma page de note.
C'est nul. Elle est nulle. Je fais vraiment que de la merde.
Je me fige en entendant une mélodie provenir du fond du bus. Mince, je pensais être seul.
En fait... c'est ma mélodie ? Un peu améliorée, et il ne bute pas sur ses accords contrairement à moi. C'est fluide, et merveilleux.
Les notes s'arrêtent, j'entends une couchette grincer, puis des pas dans le couloir du bus. Michael apparaît à l'entrée de la cuisine, l'air gêné de m'avoir interrompu.
- Je ne savais pas que tu étais là, je souffle.
- Désolé, je ne voulais pas te déranger.
Il me fait un bref sourire et ouvre le frigo pour prendre une canette de soda.
- J'aimais bien la première version. Et tu devrais ralentir un peu sur la fin. Même si ce n'est pas une ballade, je trouve que c'est mieux comme ça. Mais tu fais ce que tu veux, c'est ta chanson.
Je l'observe, alors que lui m'évite soigneusement.
- Tu pourrais le refaire ?
Michael se fige en ouvrant sa canette, et cette fois son regard se pose sur moi. Ses yeux bleus me fixent alors que j'éloigne ma guitare pour lui tendre.
- T'es sérieux ? Ou tu vas me frapper avec dès que je vais m'approcher ?
Je ris légèrement et secoue la tête.
- T'inquiète pas... Je tiens trop à ma guitare.
- Ouais, évidemment.
Il s'approche et pose sa canette sur la table, entre mes carnets et mon ordi avant de s'asseoir au bout de la banquette pour me prendre ma guitare. Le musicien la colle contre son torse et place aussitôt ses mains pour jouer. Michael reprend ma mélodie, et joue les bons accords, la rendant parfaite. Je me surprends à fredonner les paroles.
- Elle parle de quoi cette chanson ? il demande sans s'arrêter de jouer. T'es pas obligé de me répondre.
- Je l'ai écrite pour ma mère.
- Tu lui conseille donc de tourner la page.
J'acquiesce en défroissant un peu ma page déchirée. Il continue de me regarder, et de jouer.
- J'aime bien l'enchaînement que tu as fait.
- J'ai juste repris tes notes.
Il pose ma guitare entre nous et tend la main vers moi.
- Je peux ?
Je le fixe, ne comprenant pas ce qu'il veut. Michael se penche vers moi pour me prendre mon stylo, et ma feuille. Il y va doucement, comme si il avait peur que je le repousse ou devienne violent. Je le laisse faire, presque amusé par son comportement.
- Tu écris aussi ?
- Non, pas du tout. Je joue uniquement.
Il prend une gorgée de son soda et griffonne sur ma feuille les accords qu'il a joué. Je reprends ma guitare et joue lentement les accords qu'il a trouvé.
- Tu veux un pourcentage pour ça ? je demande en regardant mes doigts appuyer sur les cordes et enchaîner naturellement cette mélodie.
- Non, il rit. C'est cadeau. Enfin... si je peux vraiment demander un paiement, j'aimerais...
Il laisse sa phrase en suspend et je relève la tête pour le regarder.
- Reste comme ça. Je préfère quand on ne se prend pas la tête.
- Quand je ne te prends pas la tête tu veux dire.
Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça, c'est sortit tout seul. Michael laisse échapper un léger rire et croise ses bras contre son torse.
- Je n'osais pas le dire comme ça.
C'est la vérité pourtant, même si c'est difficile à admettre.
- Tu sais... si Louis et toi vous aviez été ensemble lorsque j'ai rejoins le groupe, je n'aurais rien tenté.
- Non, bien sûr. T'es trop parfait pour ça, je marmonne. Excuse-moi, je me rattrape en passant une main dans mes cheveux.
La porte du bus s'ouvre, et Matt passe en courant dans le couloir pour aller dans les toilettes et pisser. Il ne nous regarde même pas, visiblement trop pressé.
- Putain de bière, il râle. Hé, vous faites quoi ? On va se faire un ping pong avec Tommy, vous v'nez ?
Michael me regarde, j'hésite mais acquiesce avant de ranger mon bordel. Je remets ma guitare dans son étui, puis ramène mes affaires dans mon placard avant de suivre Matt et Michael hors du bus. Quelques fans présents derrière les grilles du parking hurlent pour nous appeler. J'esquisse un bref sourire et leur fait un signe de la main en même temps que Michael avant de rejoindre tout le monde près des tables de ping pong.
Les deux musiciens marchent devant moi, discutant apparemment des tactiques de triche de Tommy. Michael me jette un coup d'oeil, sentant mon regard dans son dos. Il me sourit avant de prendre une raquette.
- Ok, faites gaffes aux bus quand même, lance Joni en s'asseyant sur une chaise de camping.
- Tommy triche de toute façon, donc il va rattraper toutes les balles, lance Matt.
Louis est près de Joni, concentré sur son portable. L'avantage d'une tournée durant l'été, c'est le bronzage naturel... et ça va vraiment bien à Louis. Il relève brièvement les yeux vers moi et me sourit avant de regarder Michael. En un coup d'oeil, je sens qu'ils échangent quelque chose. Le guitariste acquiesce avec un petit sourire. Il nous a vu arriver ensemble et il s'inquiète.
Je ne saurais pas expliquer ce que je ressens en ce moment, mais c'est particulier.
***
Bonjour ! J'espère que ce chapitre vous a plu... Michael est-il sur la bonne voie ? Harry baisserait-il la garde ? 😌
A bientôt !
#HSfic