Oui, je te veux

By CassyMPuich

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L'avenir de Colleen est déjà tout tracé. Cette jeune courtière sera bientôt l'associée et la femme du talentu... More

Prologue
Chapitre 2
Chapitre 3

Chapitre 1

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By CassyMPuich

Colleen

Dix mois plus tôt.

Je me ballade au milieu de notre salon bondé. C'est l'anniversaire de Quentin aujourd'hui et il aime tout particulièrement ce genre d'occasion. Chaque année c'est approximativement la même chose : buffet et service gérés par un traiteur, une cinquantaine d'invités incluant famille, amis et collègues et surtout le traditionnel discours de remerciement.

J'apprécie la plupart des convives et ne retiens toujours pas le nom de certains, que je me contente de saluer de loin. Malgré le fait que j'adore mon travail, j'ai tendance à fuir dès que le sujet devient un peu trop professionnel. Une fois la porte de l'entreprise passée, je ne suis plus la courtière Mme Brunet Colleen.

Il est vingt et une heure passée et mes VIP ne sont toujours pas arrivés. Je regarde discrètement mon téléphone et vois le mot retard accolé au nom de Louise. Rien de vraiment surprenant. Je distingue à travers la foule la porte d'entrée qui s'ouvre. Trois têtes familières s'y glissent et je lâche un soupir de soulagement.

Tout en traversant le salon pour les rejoindre j'assiste à un épisode digne de scènes de ménage. Alba fusille du regard Louise, habituée à être sermonnée sur sa ponctualité. Ma petite retardataire a deux enfants en bas âge, ce qui justifie très fréquemment son décalage horaire. En revanche, elle a la chance d'avoir l'homme presque parfait. Alba quant à elle, est la rebelle de notre groupe. Un cœur plus gros que notre système solaire mais un caractère aussi franc et explosif qu'un volcan. Enfin, pour compléter notre brochette, Margaux. C'est notre cougar à nous, ayant passée la quarantaine. Ses enfants sont grands maintenant, mais elle a toujours son mari à dorloter.

— Vous êtes conscientes que vous arrivez un peu plus tard chaque année ?

— Débrouilles toi avec elles, il me faut un verre !

Alba me pose sa veste sur l'épaule et part en direction du bar. Après les avoir débarrassées de leurs affaires, nous rejoignons notre furie préférée, en pleine discussion avec mes parents. Amies depuis plus d'une décennie, ces drôles de dames font officiellement parties de notre famille. Mon père, Paul, adore tout particulièrement Alba pour son franc parlé et sa dépendance à la nicotine. Nous arrivons au moment où ma mère fait les gros yeux à son mari, devant une Alba riant aux éclats.

— Ton père essaie encore de s'enfuir avec ton amie ma chérie...

— Tu sais bien que papa a toujours adoré les femmes jeunes blonde cendrée maman !

— Oui, la cendre... là est tout le problème...

Mon père rouspète pour la forme puis demande à chacune si tout va bien. Nous restons à discuter quelques minutes puis le tintement d'un verre met fin à toutes les discussions. Les invités se regroupent en arc de cercle devant les tables du buffet, où Quentin se tient, une coupe de champagne dans les mains.

Comme à son habitude, mon compagnon est très élégant dans un chino moutarde et une chemise bleu pâle. Ce qui m'a séduit en premier, c'est son aisance et son charisme à toute épreuve. Alors que je suis du genre à rougir facilement, son calme olympien et son assurance m'ont fasciné. Certains pourraient l'assimiler à du mépris mais il s'avère que c'est simplement sa façon d'être et je m'y suis faite depuis le temps.

— Cette année encore, je vous remercie de m'accorder ses quelques minutes d'attention et d'être tous réunis aujourd'hui pour trinquer à mes trente-deux bougies. C'est toujours un grand plaisir de partager cette occasion en votre compagnie !

Alba marmonne dans son verre que le plaisir est partagé, ce qui a le don de faire rire notre petit groupe.

— Cette année fut riche en bonnes nouvelles pour l'entreprise Forbes. Nous avons signé de nouveaux accords, agrandis nos locaux mais surtout, nous avons la chance d'accueillir une associée, Colleen !

Quentin m'adresse un clin d'œil et me fait signe de le rejoindre. Sans grande surprise, je suis rouge pivoine lorsque je me place à ses côtés. Il enlace ses doigts aux miens avant de poursuivre son discours :

— La coutume veut qu'une grande nouvelle n'arrive jamais seule... Ainsi, nous avons le grand plaisir de vous annoncer que nous nous marierons cet été !

Quentin soulève nos mains liées et regarde l'assemblée qui nous couvre d'applaudissements. Un sourire de façade placardé sur le visage, je me remémore mes passages au bar. Je ne sais plus combien de verres exactement j'ai bu ce soir, mais cela doit dépasser l'entendement si je ne me rappelle plus de la demande officielle de mon conjoint.

Je regarde mes parents heureux pour nous, à l'instar des personnes présentes ce soir. Puis je lance un SOS muet à mes amies. Margaux rejoint mes parents, un air mièvre plaqué sur son visage, Louise me regarde complètement paniquée et Alba ne se cache pas de rire à gorge déployée. Je ne peux pas vraiment affirmer qu'elles me soient d'un grand secours, mais cela m'aide à faire le tri dans ma tête.

Quentin approche ma main contre son cœur et je me retrouve face à lui. Son sourire « colgate » plaqué aux lèvres, il s'avance pour venir déposer un chaste baiser sur les miennes.

— Rassures moi, je dormais lorsque tu as posé ton genou à terre pour me demander ma main ?

Mon compagnon s'esclaffe et prend mon visage en coupe.

— Tu me connais assez bien pour savoir que toutes ces manies romantiques ne me correspondent pas. Mais je veux que tu deviennes ma femme et j'avais envie de te surprendre...

— Pour cela je te rassure, c'est chose faite !

Les convives s'avancent en masse pour nous faire part de leurs vœux et félicitations. J'ai besoin encore d'un peu de temps pour savoir si je suis heureuse de cette fausse demande ou bien si je suis en colère contre lui, pour m'avoir mise sur le fait accompli, face à tant de monde. J'ai l'intime conviction que dans un cadre et une ambiance différente, ma réponse aurait été OUIII. Malgré cela, ma conscience n'est pas en totale adhésion avec le mode de fonctionnement de mon prince pas très charmant.

— Merci, merci. Si vous voulez bien m'excuser, je vous emprunte mon futur mari quelques secondes.

Je m'accroche au bras de Quentin et le conduit jusqu'à la cuisine, à la recherche d'un peu d'intimité. Je bloque l'accès à la porte de mon pied et le regarde sans ciller.

— Il ne t'est pas venu à l'esprit que je pouvais te dire non ?

— Je t'en prie Colleen, tu ne cesses de me parler de mariage, tu baves devant les boutiques de robes, tu as même voulu me traîner au salon l'année dernière !

— Peut-être... Mais j'aurais tout de même préféré une vraie demande, même sans genou à terre et rose dans la bouche. Simplement, avoir le choix.

— Bien, si tu y tiens tant...

Quentin s'empare d'une tomate sculptée en fleur sur l'un des plateaux du traiteur et se poste devant moi :

— Brunet Colleen, nous nous connaissons depuis l'enfance, mais tu as su toucher mon cœur quand je t'ai revue dans nos bureaux il y a quatre ans. Acceptes-tu de devenir ma femme dans quelques mois ?

Ses mimiques de gentleman me font sourire et je hoche la tête en guise de réponse. Il m'embrasse puis me chuchote à l'oreille :

— Maintenant, je vais devoir rejoindre le salon avant qu'ils ne se méprennent sur les choses qui se passent en cuisine !

Je me retrouve seule mais plus sereine. Je rejoins le salon et croise en chemin la famille de Quentin. Je les apprécie tous énormément. Je connais ses parents ainsi que son frère depuis mon plus jeune âge et sa femme depuis que j'ai été embauché dans le cabinet Forbes. Vient le tour de mes parents de me féliciter. L'euphorie de ma mère finit par me contaminer et je trinque avec joie à mon mariage à venir.

J'esquive comme je le peux certains convives afin de retrouver mes amies dans la foule.

— Le concours est lancé ?

— De quoi tu parles ? m'interroge Louise.

— Je vais devoir choisir une témoin... Reste à voir laquelle d'entre vous méritera ce titre !

Une seule phrase aura suffi à déclarer la guerre. Les trois pestes se chipotent s'envoyant des piques à la pelle. Quentin débarque en plein match entre Louise et Alba.

— Je peux connaître le nouveau sujet de discorde ?

— Ton mariage !

Malgré leurs différents, la réponse est donnée à l'unisson. Mon conjoint fronce les sourcils puis se détourne du combat pour me parler :

— Je sors avec les gars après la fête, ne m'attends pas.

Quentin se retire avant même que je n'ai pu émettre le moindre son. J'avais imaginé pouvoir profiter un peu de lui, seul, une fois tous les invités partis. Je ne le vois qu'en coup de vent lors de ces soirées, je pensais que celle-ci serait différente, à tort.

Le salon se vide aux alentours de vingt-trois heures. Après avoir reconduit les dernières personnes, je vais me faire une place sur le canapé aux côtés de mes fidèles alliées. Alba me tend un verre de vin que je bois d'une traite.

— Merci d'être resté si tard les filles...

Louise pose sa tête contre mon épaule et soupire :

— Les mois à venir vont être chargés pour toi entre ton évolution de poste et l'organisation.

— J'ai mon arme secrète, ça devrait me faire gagner du temps.

Mon portable vibre à plusieurs reprises. Alba tente une acrobatie afin d'attraper avec ses pieds l'objet posé sur la commode. Un son lourd nous fait comprendre que ces étirements sont un échec et elle finit par se lever pour le ramasser au sol. Deux messages de Quentin. Je souris, touchée qu'il pense à moi pendant sa soirée. Il doit regretter de m'avoir laissé ce soir.

Mon cœur :

Réunion jeudi avec les notaires, vendredi avec la banque.

Les dossiers doivent être finalisés d'ici là

Louise me lance un regard plein d'empathie alors qu'Alba laisse cours à son imagination pour le définir de tous les noms les plus ingrats possible.

— Tu devrais peut-être songer à engager une organisatrice de mariage, me propose Margaux. Tu sais déjà ce que tu veux, elle n'aurait plus qu'à appliquer tes idées afin que votre journée soit parfaite.

L'idée de déléguer ne me plaît pas des masses. Mais je sais aussi que Quentin se montrera intransigeant au boulot et que cette opportunité de carrière n'est pas à prendre à la légère. Je glisse mon verre à Alba qui ne se fait pas prier pour le remplir.

Demain, entre deux rendez-vous avec les clients, je partirai à la recherche de la meilleure « wedding planner ». 

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