À LA TÊTE DU CARTEL : II

By BLCH-XI

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Couronnée « Reine d'Europe » par les cartels du monde entier, Louisa se doit d'assumer seule ses responsabili... More

Prologue
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Chapitre 1 - La grande réunion
Chapitre 2 - Pour les affaires
Chapitre 3 - Pas de vagues
Chapitre 4 - L'ombre
Chapitre 5 - C'est nous
Chapitre 6 - Avantage
Chapitre 7 - Un drame
Chapitre 8 - Assemblée hostile
Chapitre 9 - Garde à vue
Chapitre 10 - Elle se renforcera
Chapitre 11 - Grande soeur
Chapitre 12 - Spirale infernale
Chapitre 13 - Cellule spéciale
Chapitre 14 - Un travail
Chapitre 15 - Traquenard
Chapitre 16 - Affaiblissement
Chapitre 17 - Tête baissée
Chapitre 18 - Les premiers sur le marché
Chapitre 19 - Ennemi premier
Chapitre 20 - Face à l'inconnu
Chapitre 21 - Jusqu'au bout
Chapitre 22 - Abruti
Chapitre 23 - Négociations
Chapitre 24 - Transactions
Chapitre 25 - Guide
Chapitre 26 - Envisager le pire
Chapitre 27 - Incompréhension
Chapitre 28 - Une autre voie
Chapitre 29 - Carte blanche
Chapitre 30 - Hurle à la mort
Chapitre 31 - Trophée
Chapitre 32 - Crise
Chapitre 33 - Entre ses mains
Chapitre 34 - La sagesse
Chapitre 35 - À rien
Chapitre 36 - Ronge
Chapitre 37 - Incomprise
Chapitre 38 - Je suis là
Chapitre 39 - Se résigne
Chapitre 40 - Le bon vieux temps
Chapitre 41 - Sans âme
Chapitre 42 - Santé mentale
Chapitre 43 - Secret défense
Chapitre 44 - Aigreur
Chapitre 45 - La peur
Chapitre 46 - En position
Chapitre 47 - Là
Chapitre 48 - Cernée
Chapitre 49 - Excitation
Chapitre 50 - Nage
Chapitre 51 - Capturer
Chapitre 52 - Urgences absolues
Chapitre 53 - Faire face
Chapitre 54 - Déterminé
Chapitre 55 - Balancé
Chapitre 57 - Deux mots à dire
Chapitre 58 - Du sang
Chapitre 59 - Vorace
Chapitre 60 - Adieu
Chapitre 61 - Le passé résonne
Chapitre 62 - Raisonnement stratège
Chapitre 63 - Supériorité naturelle
Chapitre 64 - Je veux me battre !
Chapitre 65 - Une guerrière
Chapitre 66 - Convaincre
Chapitre 67 - Le chasseur
Chapitre 68 - Urgent
Chapitre 69 - Prépare toi à tirer
Chapitre 70 - Océan chaotique
Chapitre 71 - Acte intentionnel
Chapitre 72 - Peur
Chapitre 73 - La lumière du pouvoir
Chapitre 74 - Véritable guerrière
Chapitre 75 - Lever du jour
Chapitre 76 - Barbare
Chapitre 77 - Divin
Chapitre 78 - Éternellement redevable
Chapitre 79 - L'équilibre était parfait
Chapitre 80 - Le temps des silences
Chapitre 81 - Pourrir
Chapitre 82 - Pour toi
Chapitre 83 - Gérer le cercle
Chapitre 84 - Angoisse
Chapitre 85 - Cinquante, cinquante
Chapitre 86 - Lever la tête !
Chapitre 87 - Concessions
Chapitre 88 - Moment fatidique
Chapitre 89 - Vaisseau de l'angoisse
Chapitre 90 - Remarquable
Chapitre 91 - Agonie
Chapitre 92 - Chaleur du cosmos
Chapitre 93 - Je t'aime
Chapitre 94 - Abasourdie
Chapitre 95 - Seuls
Chapitre 96 - Le grand
Chapitre 97 - Imposteur
Chapitre 98 - Le paradis n'existe pas
Chapitre 99 - Savoir réagir
Chapitre 100 - Remords
Chapitre 101 - Jusqu'à la mort
Chapitre 102 - Merci
F I N

Chapitre 56 - Cible principale

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By BLCH-XI

C'est avec les mains menottées qu'Hélène se fait servir son infecte repas industriel sur un vulgaire plateau en plastique. Un bout de viande à faire pâlir un affamé, une purée qui ne porte pas son nom et une soupe à la couleur étrange de matière fécale sont au menu du jour. Hélène, toujours avec la cheville solidement maintenue dans une attelle et désormais avec le nez en compote, observe la nourriture avec dégoût et ne manque pas de le faire savoir à son geôlier.

—Si vous voulez ma mort, abattez moi au lieu de m'affamer ! crie-t-elle à l'officier de police qui quitte la chambre d'hôpital pour reprendre sa surveillance.

Encore une fois, la tueuse à la réputation indomptable se retrouve enfermée et attachée. Néanmoins, cette prison est bel et bien réelle et n'est pas à l'image de sa précédente geôle au coeur de la villa méditerranéenne d'Oléana Thörsen.
Lorsque l'intervention de la police a débuté, Hélène n'a rien vu venir. Dés que la fumigène a commencé à propulser son épais nuage dans l'air, Oléana Thörsen n'a pas manqué de projeter Hélène en arrière tandis que son garde du corps lui a asséné un violent coup de poing en plein visage. Complètement sonnée et avec les mains toujours ligotées, Hélène n'a pu se redresser alors même que les cris de Louisa résonnaient à quelques mètres d'elle. Avec ses dernières forces, elle réussit tout de même à glisser sous un véhicule afin de se protéger des balles fusant par milliers. Hélène tombe inconsciente jusqu'à se réveiller cernée dans un fourgon de police.

Quelle merde !!! éructe de rage Hélène en propulsant son plateau contre le mur.

Cette vive crise de colère lui provoque une douleur atroce dans le nez. Sous l'intensité de la souffrance, Hélène ferme les yeux et se ressaisit en serrant les dents puis en reprenant lentement le contrôle de sa respiration. Avec une fausse sérénité retrouvée, elle effectue des exercices respiratoires.

Vous n'aimez pas la nourriture ?

Surprise de ne pas avoir entendu le verrou de la porte, Hélène lève subitement les yeux et fait face au lieutenant Bérard. Son regard s'obscurcit instantanément. Avec ses yeux verts perçants, Hélène reste muette mais la fureur et la haine peuvent instantanément se lire sur son visage.

Dommage... Parce-que vous mangerez bien pire durant le restant de vos jours... en prison.

Hélène sourit lentement. Son visage pétrifié par la colère, elle se met à rire aux éclats avec une vigueur presque démoniaque.

J'ai été enfermé pendant quatre semaines dans une prison slovène pour femme. Vous pensez que je serai effrayé par les petites prisons françaises qui sont littéralement des hôtels quatre étoiles ? Épargnez-moi vos vieilles punchlines d'enquêteur des années 80.
Ne vous en faites pas, on réserve un traitement particulier aux personnes comme vous. Ne sous-estimez pas notre dégoût.
—Pour des personnes comme moi ? réplique Hélène tout sourire. Je suis sympa dans la vraie vie, je vous assure.

Le lieutenant Bérard sourit à son tour. Lentement, il tire une chaise au pied du lit d'hôpital et extirpe un dossier de sa sacoche.

Votre vrai nom est Mary-Helen Barton et vous êtes née dans un minable taudis d'Édimbourg dans les alentours de Dander-Hall, en Écosse. Une mère alcoolique, un père violent avec des fréquentations plus que douteuses... Je me doute qu'un environnement aussi hostile pour une petite fille a dû avoir des sérieuses répercussions sur votre santé mentale.
—Ne parlez pas de...
—D'où votre internement de force en hôpital psychiatrique à l'âge de 17 ans, coupe le lieutenant Bérard en montrant une photographie d'Hélène adolescente. Vous avez pas bonne mine. Le rapport des psychologues précise que « Mary-Helen est une adolescente avec de grandes difficultés mais se révèlent être dôté d'aptitudes intellectuelles hors du commun. Cependant, son côté manipulateur à la limite de la sociopathie, cache un trouble profond de la personnalité carcatérisé par le mépris des normes sociales, une difficulté à ressentir des émotions, un manque d'empathie et une grande impulsivité ».
Oua... Vous pourriez me faire une copie ? Ça me sera utile pour ma plaque tombale.
—Vous pouvez prendre ça à la rigolade, mais avec ce que j'ai sur vous, vous êtes finie Mary-Helen.
—Oh alors continuez ! Allez ! Faites mon éloge !

Bérard sourit et entre volontiers dans son jeu. Son objectif n'est pas Mary-Helen. Son objectif est Louisa Conti.

Très bien. À vos 18 ans, la loi joue en votre faveur et oblige l'équipe médicale à vous relâcher. C'est ainsi que vous entrez en contact avec un ami de votre père et c'est à ce moment précis que débute votre carrière de tueuse à gage. Vous enchaînez les contrats, flambez dans les plus beaux casinos de la planète et logez dans les plus luxueux hôtels. Au total, j'ai comptabilisé 28 arrestations dans plus de 23 pays différents. La Slovénie effectivement, comme la Suisse, l'Italie, l'Allemagne, la Tunisie, les Etats-Unis, la Colombie et bien d'autres. Félicitations d'ailleurs, c'est un record.
—Merci j'en suis très fier, rétorque Hélène menotée au lit. Mais j'étais jeune et pas assez prudente.
Mais à chaque fois, les autorités doivent vous libérer. De très bons avocats sont toujours à l'œuvre pour vous éviter de rester définitivement en prison ce qui montre que vous avez toujours travaillé pour des gens puissants.
—Des gens pleins de fric, nuance.
—Cela va de soi. Mais la dernière trace que j'ai de vous est ce rapport du Vatican transmis aux douanes italiennes. Un contrat juteux pour un cardinal du Vatican...
—Qui violait des enfants, réplique sèchement Hélène.
Peu importe. Vous vous êtes déguisée en nonne pour intégrer le monastère suprême du Vatican. Cependant, la sécurité accrue vous a repéré et vous été enfermé durant quelques jours dans les geôles du Vatican. Là encore, félicitations. Une grande première depuis le XIXe siècle. Et ensuite.. plus rien, dit le lieutenant Bérard en fermant le dossier.

Hélène sourit tandis que Bérard ne la lâche pas du regard.
Il se doit de rester patient et obtenir le moindre détail, aussi futile qu'il soit, pour permettre d'atteindre sa cible principale : Louisa Conti.

Je suppose que c'est à ce moment là que vous rencontrez Alessio Del-Orti, qui vous propose gracieusement d'intégrer ALLOS au vu de vos compétences meurtrières. Mais Del-Orti était un homme très intelligent, rusé et connaissait parfaitement les rouages de l'administration. Depuis ce moment précis, vous avez disparu des écrans radars. Il vous a redonné une nouvelle identité, un nouvel anonymat, une nouvelle de chance. Vous devez lui être énormément redevable.
—Je ne suis redevable envers personne.
—Évidemment. Vous la plus grande tueuse du Royaume-Uni n'avait de compte qu'à rendre qu'à vous-même, c'est bien ça ?
Exactement.
—Et avec Louisa Conti ? Vous ne lui rendez jamais des comptes ?

Ce pic envoyé par le lieutenant n'a aucun impact sur Hélène qui reste immobile, le visage impassible, veillant à ne laisser paraître aucune émotion.

Vu votre silence, je prends ça pour un oui.
—Ah ! Alors vous allez déduire mes réponses ?
—Si vous restez enfermée dans votre silence, oui.
—Comme c'est pratique.
—Cela m'arrange, réplique Bérard avec un léger sourire provocateur. Je suppose qu'avec notre intervention musclée, on a pas facilité vos affaires avec la Norway Arctic, continue Bérard. Nous savons qu'il s'agissait d'un contrat juteux entre eux et ALLOS.
—Que vous êtes fort ! Vous avez trouvez de la paperasse par terre et encore une fois, en tant que bon enquêteur, vous déduisez vous-même les réponses à vos questions.
—Sur ce point, j'ai un avantage.
—Quel est-il ?
Nous avons Oléana Thörsen.

Hélène demeure silencieuse mais peine à cacher sa surprise.

Et je pense qu'elle parlera et nous dira tous sur vous et vos collaborateurs.

Hélène s'esclaffe de rire.

AH AH AH AH ! Parce que vous pensez vraiment qu'Oléana Thorsen restera entre vos mains ? À l'heure où on se parle, son père est déjà en train d'intervenir pour la faire sortir du territoire français. Et vous, le petit lieutenant Bérard même pas capable d'arrêter une gamine de vingt ans, pourrez rien y faire.
—Vous êtes ridicule. Votre obstination vous perdra. Vous n'avez pas idée des ordres que j'ai reçu et à quel point la traque de Louisa Conti est une question de sécurité nationale pour le pouvoir politique en place.

Bérard se lève de sa chaise.

Je pourrai écrire moi-même votre histoire et vous serez enfermée le restant de vos jours dans une cellule minable. Entre ces murs de bétons froids et humides, vous ne serez plus personne Mary-Helen. Vous demeurerez seule, isolée, loin de vos collaborateurs et surtout loin de votre chère patronne, Louisa Conti.

Sans rien dire de plus, le lieutenant Bérard clos son dossier papier et prend la direction de la sortie. La main sur la poignée, il se retourne une derrière fois.

Vous m'avez sous-estimé Mary-Helen. J'aurai la peau de Louisa Conti et de ALLOS. Vous êtes finie, conclue-t-il avant de quitter la chambre.

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