À l'heure du déjeuner j'avais rejoint Zya et Benjamin, ils m'avaient posé pleins de questions sans même me laisser m'exprimer, il m'avait fallu une dizaine de minutes avant d'enfin pouvoir parler sans me faire couper par des centaines de questions.
-Arrête de nous faire attendre
Avait dit Benjamin.
- C'est grave ?
Demandait Zya.
-Mais non évidemment que non.
Je voulais juste vous mettre à jour sur ma nouvelle obsession.
Dis-je en regardant leurs réactions sur leurs visages.
-Bah aller dis nous, c'est qui ?
Demandait impatiemment Zya.
-À coup sûr c'est sa nouvelle prof d'anglais.
Avait dit Benjamin.
Je fis un léger sourire timide. Puis cachait mes yeux avec mes mains.
après avoir dépassé la honte que j'avais ressenti d'avoir à avoué au bout d'une semaine de cours que j'étais déjà obsédée par ma professeur d'anglais, je les avais mis au courant de mon heure de colle, de sa personnalité plus que froide et sa tendance à s'en prendre aux mauvais élèves.
-Donc on doit faire quoi nous, ce n'est pas clair là.
Tu veux qu'on t'aide à l'oublier ou on doit au contraire t'aider à te rapprocher d'elle .
Avait demandé Benjamin
-Je veux juste apprendre à mieux la connaître et faire en sorte qu'elle m'apprécie un minimum...
-Et tu sais si elle est de ton côté ou plutôt du côté obscur ?
Avait demandé Zya.
Je fronçais les sourcils ne sachant pas ce à quoi elle fait référence.
-Si elle est lesbienne quoi !
Avait crié Zya.
-Pas si fort !
Dis-je en rigolant à son imbécilité.
-Alors ?
Relançait Zya.
-J'en ai aucune idée, mais je dirais qu'elle aime les hommes. Toutes les belles femmes appartiennent aux hommes, c'est toujours comme ça.
-Ça ce n'est pas une certitude. Et puis même si elle aimait les hommes cela ne veut pas dire qu'elle en est la femme d'un.
Elle pourrait très bien se laisser tenter par une petite aventure avec son élève préférée car elle ne supporte plus les hommes...
Dis Benjamin pour me redonner de l'espoir.
-Évidemment, c'est comme ça que ça se passe tout le temps.
Dis-je avec ironie
-Apprends à la connaître, rapproches-toi d'elle et vois où ça te mène avec elle.
-Rien que ça c'est déjà un grand défi avec elle, elle est tellement distante, parler avec elle c'est comme parler avec un mur.
-T'as vraiment des goûts bizarres.
Fis remarquer Zya.
-Comme si tu le découvrais.
Répondis-je
-Je pense que de notre côté avec Zya on va mener notre enquête sur son potentiel mari pendant que toi tu vas faire la lèche cul pour finir entre les jambes de ta très chère madame Davies.
-J'ai jamais dis que je voulais finir entre ses cuisses !
-Non mais on le sait tous
Dit Benjamin.
Après cette conversation bien honteuse j'étais monté en cours, sans même avoir pris le temps de déjeuner. J'avais hâte de mettre les conseils de Zya et Benjamin enfin surtout ceux de Benjamin en pratique.
J'étais devant la salle de madame Davies et en avance en plus.
J'entendais ses talons claquer dans mon dos.
Elle se plaçait devant la porte et croisait les bras, attendant que toute la classe soit réunie devant la salle.
Elle me fit un sourire poli, m'incitant à rentrer dans la salle.
Je m'assis le plus proche du tableau possible. Normalement c'est impossible d'être tout devant, ces places sont toujours prises par les pervers de ma classe qui font semblant d'être devant pour mieux entendre alors qu'en réalité dès que madame Davies tourne le dos pour écrire au tableau ils se mettent tous à regarder ses fesses. Mais je dois l'avouer même au fond de la classe il peut m'arriver à moi aussi que mes yeux dérivent du tableau pour se plonger sur son corps.
Aujourd'hui, elle était vêtue d'un tailleur noir avec une chemise légèrement transparente laissant apercevoir le débardeur blanc qu'elle avait en dessous et ses talons noirs habituels.
Elle sortit ses affaires de son sac à main puis tapait dans ses mains brièvement pour faire revenir le calme dans la salle.
-Bien, je vois que vous avez tous envie de parler. Sortez donc tous une feuille vierge.
Je vais passer vérifier les feuilles, je ne tolérais aucune tentative de triche.
Si il y'avait une opportunité que je devais saisir c'était bien celle-ci, un contrôle surprise, rien de mieux pour prouver mon investissement et mes capacités.
Elle avait vérifié toutes les feuilles y compris la mienne.
Elle écrivit un sujet de rédaction au tableau et je me mis directement à écrire et à soigner ma page le plus possible.
Au bout d'une trentaine de minutes je posais le stylo sur ma table et mis ma feuille sur le côté de la table montrant que j'avais finis.
D'un regard étonné elle passait regarder ma feuille et la pris avant d'aller s'asseoir à son bureau pour commencer à la corriger.
Rien n'était plus stressant pour moi que de voir un professeur corriger ma copie en direct sous mes yeux, encore plus si ce professeur s'avérait être la prof que j'essayais d'impressionner.
Elle me fit aucune expression faciale, même en corrigeant les copies elle restait de marbre.
Elle tirait son dernier trait sur ma copie avant de se lever et de me la rendre sans même me regarder.
17/20 si vous voulez atteindre la perfection, il faudrait déjà commencer par vous relire plus consciencieusement. Mais très beau travail, poursuivez vos efforts.
Je fis un léger sourire assez fière de ma note malgré les 3 points perdus à des erreurs stupides. Elle était maintenant consciente de mon niveau et je pouvais maintenant repartir sur une base propre avec elle.
Elle ramassait les copies des élèves puis les mis sur le coin de son bureau.
Elle nous laissait partir 10 minutes en avance car elle n'avait pas le temps de commencer un cours avec le peu de temps qu'il lui restait aujourd'hui.
J'étais donc sortie par le parking afin d'éviter toute la foule. J'avais gardé ma copie à la main afin de la lire sur le chemin.
À mi chemin de ma maison, alors que je finissais à peine de lire ma copie. Une voiture s'arrêtait à ma gauche et la vitre se baissait.
-Un problème avec votre copie Alice ?
Dit elle en même temps de mettre ses lunettes de soleil qu'elle venait de sortir de la boîte à gants.
-Non aucun j'avais juste la curiosité de relire mes erreurs.
-Je te dépose ?
Une occasion comme celle-ci n'allait jamais se présenter. Déjà qu'il était rare que madame Davies initie le contact avec moi alors qu'elle soit gentille et qu'elle sorte de sa froideur habituel, cela n'arrivait jamais.
Je m'approchais alors de la portière pour l'ouvrir et me m'assis timidement sur le siège en cuir de la voiture de ma professeur.
J'avais l'impression d'être dans un film, j'étais dans la voiture de madame Davies.
Elle accéléra et continuait tout droit.
- Je ne savais pas que mes élèves s'intéressaient autant à la correction de leurs copies.
-Je ne sais pas pour les autres mais moi j'aime connaître mes erreurs .
-Alors dis moi Alice où dois-je te déposer ?
-Vous tournez à la prochaine sortie à gauche et vous continuez tout droit.
-J'ai beaucoup apprécié ton changement de comportement dans mon cours.
-Je suis contente que vous le remarquiez.
-Devant qu'elle maison dois-je me garer ?
-La grande Maison Blanche avec les baies vitrées.
Dis-je en la pointant du doigt.
Elle fit une mine étonné quand elle vit ma maison, les gens réagissent souvent de cette manière quand ils voient ma maison. Ce sont les avantages à avoir une maison d'architecte, les gens sont souvent impressionnés.
-Quelle belle maison tu as Alice.
-C'est à notre architecte qu'il faut le dire, nous n'avons fait que payer.
-Et le grand terrain derrière vous appartient aussi ?
-Oui, tout ce qui l'entoure est à nous, mes parents ont dépensé une belle fortune pour sa construction et pour l'achat du terrain.
-Puis-je demander dans quoi travaillent tes parents ?
-Oui, ils sont tous les deux avocats, ma mère est l'assistante de mon père mais ils ont tous deux le même niveau d'étude. Ils travaillent à l'international, j'ai donc souvent la chance de profiter de ma maison seule.
-Il partent combien de temps ?
-Ça varie, par exemple, là il me laissent seule jusqu'à la semaine prochaine.
Elle hochait la tête tout en tenant toujours le volant.
-Vous voulez voir l'intérieur ?
-Je ne sais pas si c'est une bonne idée de venir dans la maison d'un de mes élèves surtout si ses parents ne sont pas présents.
-Cela poserait problème si vous veniez sans y être invitée. Je suis sûre qu'il n'y a rien de mal à ce que je vous fasse visiter la plus grande maison de la ville à des fins culturelles.
Elle pinçait l'arrête de son nez en réfléchissant tête posée sur son volant.
-Alors ?
Demandais-je
-D'accord, mais rapidement.
Dit elle après une longue réflexion.