Encore une fois dans mon lit.
Mes pensées m'assaillissent, tournent autour de moi comme une tempête floue.
Mélange de sensations vagues et de monologue, tout finirait presque par avoir la même saveur, si chacun des souvenirs n'avait pas une saveur délicieusement différente
Seule donnée que je peux recueillir avec une certitude, seule sensation que je suis sûr de retrouver aussi peu dénaturée que possible.
Le reste se fond dans un brouillard de son, d'image, d'odeur, qui tourbillonne et s'évanouit quand j'essaie de le scruter plus en profondeur.
Ne reste que des souvenirs vagues, des sentiments fugaces, mais parfois tenaces
Puis vient cette vague, ce raz-de-marée de nostalgie. Ce sentiment à la fois doux et insupportable, qui me ferait souhaiter un retard dans le temps.
Je sais que ma mémoire fragmentaire a laissé filer les mauvais moments du quotidien, et qu'à cette époque je rêvais probablement déjà au passé, au futur, à un sentiment de liberté guidé par mon imagination.
Mais mon esprit ne peut s'en défaire, et la nostalgie devient douloureuse.
Alors j'ai recours à mon pouvoir. Le côté lumineux de mon fardeau. Si mon esprit est capable d'effacer mes pensées, il le fera avec celles de cette soirée. Les images et les ressentis s'emousseront, ne restera que ces quelques mots.
Mon sommeil chasse les souvenirs douloureux, me laissant dans un état parfaitement neutre.
Demain est un autre jour.
Peu importe mon état du moment, que je sois triste, en colère ou amer, je m'éveillerais et fixerais ce souvenir comme s'il était déjà vieux, presque hors de moi.
Ce pouvoir vicieux m'aide à avancer, vivre l'instant présent, et je dois faire de mon mieux pour garder ma mémoire au cours du temps.
Mots, photos, tout y passe, pour éviter que mes souvenirs ne trépassent
Inquiet ? Un peu.
Mais bon, demain est un autre jour.
Il me suffit de lâcher mon émotion du moment, la regarder couler puis disparaître dans mon esprit, peut-être à jamais.
Je verrais bien ce qu'il en restera demain.