La dernière louve des plaines

By MerianeLyrion

1.3K 185 16

D'aussi loin que Kelly se souvienne, elle a toujours vécu dans un laboratoire, enfermée entre quatre murs san... More

Note de l'auteur
PARTIE I : Le laboratoire
Chapitre 1 : Traquée dans la forêt
Chapitre 2 : Les marques de la Bête
Chapitre 3 : Le serment d'une louve
Chapitre 4 : Le bonheur, c'est...
Chapitre 5 : Un massacre évité
Chapitre 6 : Je suis un monstre
Chapitre 7 : Un cauchemar sanglant
Chapitre 8 : Aux portes de la mort
Chapitre 9 : Délice, ou Supplice ?
Chapitre 11 : Frapper la première
Chapitre 12 : Une douce acceptation
Chapitre 13 : Réunion de crise
Chapitre 14 : La redoutée inspection
Chapitre 15 : La démonstration
Chapitre 16 : Une terrible promesse
Chapitre 17 : La fin de tout
Chapitre 18 : Obéir, jusqu'à la mort
Chapitre 19 : C'est cela, ma vie ?
Chapitre 20 : Le souvenir final
Chapitre 21 : Le prix de la liberté
PARTIE II : La taïga
Chapitre 1 : De retour chez soi
Chapitre 2 : Adieu papa...
Chapitre 3 : Dans une sombre venelle
Chapitre 4 : La traque et le courage
Chapitre 5 : Un obstacle mortel
Chapitre 6 : Cœur de louve
Chapitre 7 : La bête tyrannique
Chapitre 8 : Le courage des loups
Chapitre 9 : Et ils récoltent la tempête
Chapitre 10 : Sauvé par une étoile
Chapitre 11 : Le combat pour Féos
Chapitre 12 : La Hyène
Chapitre 13 : Chez le professeur Brant
Chapitre 14 : Rendez-vous avec le Diable
Chapitre 15 : Le départ
Chapitre 16 : L'histoire de Grêlon
Chapitre 17 : De vie passe à trépas
Chapitre 18 : Et la Mort frappa
Chapitre 19 : Larmes de traitrise
PARTIE III : Le Refuge
Chapitre 1 : Une prison d'espoir
Chapitre 2 : Je ne suis pas folle !
Chapitre 3 : Règle numéro un...
Chapitre 4 : Des sauveteurs savamment orientés
Chapitre 5 : Un jeu de scène trop réussi
Chapitre 6 : Arrivée au Refuge
Chapitre 7 : N'abandonne jamais, petite louve !
Chapitre 8 : Ô, vérité, pourquoi pleures-tu ?
Chapitre 9 : Liberté si chère...
Chapitre 10 : Sanglots de terreur
Chapitre 11 : Pulsions meurtrières
Chapitre 12 : L'examen scolaire
Chapitre 13 : Déchirante obéissance
Chapitre 14 : Une ombre au tableau
Chapitre 15 : Le premier Festival Sanglant
Chapitre 16 : Ces souvenirs de cauchemar
Chapitre 17 : L'affrontement
Chapitre 18 : Le sacrifice de Thia
Chapitre 19 : À Kelly, ma petite fille...
Chapitre 20 : Le destin de la Bête
Chapitre 21 : Le Chant des Loups
Chapitre 22 : Rendez-vous au sommet du monde
Chapitre 23 : Jusqu'à l'ultime séparation
Épilogue

Chapitre 10 : Seule contre tous

36 3 0
By MerianeLyrion

Je me réveillai dans l'état de confusion le plus total. On s'agitait autour de moi, et je papillonnai des yeux pour éclaircir ma vision.

Je me rendis rapidement compte que j'étais entravée à un mur. Devant moi, le professeur Brant et Philippe (maudit soit-il) se disputaient violemment. Je me concentrai difficilement sur les voix.

-... et je suis certain qu'elle en a fait exprès ! Vous avez entendu comme moi qu'elle parlait, elle était parfaitement consciente de ses actes !

Le psychologue ricana, très énervé.

-On se demande bien QUI l'a mise dans cet état ! Vous affirmez être blanc comme neige, mais je suis certain, moi, que vous l'avez agressée !

Confuse, et ne comprenant pas grand-chose à ce que j'entendais, je gémis. Les deux hommes semblèrent prendre conscience que j'étais éveillée. Le plus prompt à réagir fut le savant, qui avait un gros bandage sur le cou et à la main : il se jeta sur moi et tenta de m'étrangler. Trop sonnée pour comprendre, il ne me vint même pas à l'idée de me débattre. Alors que je commençais à manquer d'air, le professeur Brant saisit le savant par la taille et réussit à le décrocher de ma gorge. Je m'écroulai sur le côté en grimaçant, dans l'incompréhension la plus totale, et j'entendis à peine le psychologue hurler sur mon agresseur quelques atrocités. Enfin, on s'intéressa de nouveau à moi :

-Kelly, commencèrent-ils en cœur avant de se jeter un regard de pure haine.

-Comment vas-tu ?

Je regardai le psychologue.

-Dans les vapes. J'ai aussi la sensation de m'être faite écraser par un tractopelle.

Cette note d'humour maladroite ne toucha pas le savant, qui nous interrompit. Il pointa vers moi un doigt furieux et accusateur.

-Je t'avais prévenue, rugit-il, je t'avais bien dit ce qui t'attendrais si tu osais encore lever la main sur l'un d'entre nous !

Brant se tourna vivement vers lui.

-Qu'est que c'est que cette histoire ?

Un frisson me parcourut. Tremblante, je gardai les yeux baissés.

-Je suis désolée, je gémis, je n'aurais pas dû vous mordre...

Philippe n'avait que faire de mon repentir. Écumant de rage, il se défit de la poigne de mon protecteur.

-Tu y as pris plaisir, je parie, cracha-t-il. Ça te rend heureuse de constamment me mutiler les mains !

Il brandit son bandage. Ma torpeur à peine dissipée, je dévisageai sa main. Je nageais dans l'incompréhension. En voyant mon air perdu, le professeur Brant se tourna vers le scientifique et vociféra :

-Vous voyez bien que la pauvre est encore à moitié endormie, monstre ! Laissez-moi faire mon travail et retournez voir vos amis !

Le savant serra les poings et je craignis qu'il s'attaque à mon protecteur. Fort heureusement, il n'en fit rien. Il me jeta un regard haineux.

-Je te rendrai tout ça en mille fois pire, tu peux me faire confiance !

Sur ce, il tourna les talons et partit en claquant la porte.

Le psychologue me regarda et soupira.

-Il reviendra, dit-il durement. Et peut-être bien que tu le mériterais. Mais je vais te laisser une chance de m'expliquer, de tout me dire.

Je plissai les yeux.

-Dire quoi ?

-Ne fais pas l'innocente, dit-il en s'asseyant devant moi. Tu m'as menti. Caché des choses. Tu l'as avoué toi-même.

Un frisson d'horreur me parcourut. Tout dire ? Maintenant ? Mais je devais bien m'y résoudre : ma fuite avait été la meilleure preuve de culpabilité qu'il ait pu espérer. Je pris une profonde inspiration pour me donner du courage autant que pour dissiper mon trouble, avant de me lancer. Il avait raison. Tout cela avait assez duré. Je racontai alors tout depuis le début : les souvenirs, la peur, le rêve. Le professeur ne tarda pas à m'interrompre :

-Pourquoi n'as-tu rien dit, Kelly ? Pourquoi avoir caché tout cela ? La Bête est ton ennemie...

Je baissai les yeux.

-Parce que quelque part, même si elle me fait mal, même si elle est un peu horrible, je l'aime bien.

Il garda le silence et je continuai. J'avouai au passage avoir encore en ma possession des livres interdits. Puis j'abordai le carnage des chasseurs, et ce fut trop : j'éclatai en sanglots. Le professeur Brant me prit dans ses bras, attendri.

-Qui est la Bête ? demanda-t-il enfin quand je finis par me calmer. Qui est Thia, Kelly ?

Je me figeai. Toute occupée à mon récit, je n'avais pas une fois fait référence au statut animal de la louve. Sûrement parce que ça me paraissait tellement évident...

-Tu ne penses pas qu'il est temps de nous le dire ? ajouta-t-il doucement.

Lentement, je me dégageai. La Bête se tenait tranquille. Parler ou ne rien dire ? Mais pourquoi mentir, au juste ? J'avais fait assez de mal comme ça. Je relevai les yeux pour fixer mon protecteur.

-Vous la connaissez, je soufflai, vous avez déjà entendu parler d'elle, de son vivant. Thia est une louve, professeur, une louve des plaines solitaire. Sa famille a été tuée par des braconniers, alors elle est partie de sa meute... Elle avait promis de se venger, de se venger des hommes pour ce qu'ils lui ont fait, pour tous ces morts... parce qu'elle n'avait pas eu de mère, parce qu'elle a grandi traquée, à fuir, toujours...

Je regardai mon interlocuteur, mes yeux de glace durs, la mâchoire serrée. Ça me faisait mal de devoir le dire, mais le mensonge avait trop duré.

-Thia a tué un nombre incalculable d'humains, et vous vous en souvenez, tous et toutes. Qui ne se rappelle pas du carnage de la Taïga de l'Est de la Baie Hudson ? Qui ne se rappelle pas de la Bête, la seule et unique responsable de la fin des Loups ?

Le professeur Brant ouvrit la bouche, stupéfait, mais la referma finalement et me fit signe de continuer.

-Thia m'a tellement terrifiée, cette nuit-là, que je m'étais jurée de ne plus jamais la laisser sortir. Hélas, la présence de Philippe ne m'a pas laissé tellement le choix... Je savais que la Bête voudrait me punir pour ce que je lui avais fait, pour l'avoir empêchée de t'égorger. J'ai eu la mauvaise idée de l'insulter, et elle a manqué me tuer. Pourtant, c'est elle qui m'a sauvée et m'a poussée loin de la lumière, qui m'a m'enjoint à retrouver mon corps. Après cela... Elle n'a plus fait parler d'elle. Ce n'est que tout à l'heure que... Elle a essayé de prendre possession de mon enveloppe corporelle, mais je l'ai bloquée... Et puis, j'ai reçu une décharge électrique et j'ai perdu connaissance.

Mon protecteur me jeta un drôle de regard.

-Je l'ai mordu au cou par réflexe, je ne voulais pas tuer Philippe, j'ajoutai en sentant le rouge me monter aux joues.

Le professeur balaya du revers de la main mes excuses.

-Kelly, je t'ai demandé d'être honnête. Pourquoi mens-tu ? Il y a beaucoup de témoins sur ce qui s'est passé tout à l'heure. Moi-même, j'y étais !

Complètement perdue, je le regardai. De quoi parlait-il ?

-Tu n'étais pas là quand Philippe m'a plaquée au sol, je me révoltai. Tu n'étais pas là quand je l'ai mordu, pas plus que lorsque j'ai perdu connaissance ! Il faut arrêter de me prendre pour une idiote, je sais quand même ce que j'ai fait !

Mon interlocuteur réduisit ses yeux à deux fentes. Il paraissait troublé.

-Kelly, est-ce que tu as vu le bandage sur la main de Philippe ?

-Oui, je répondis en toute honnêteté.

-As-tu mordu le savant à cet endroit ?

Scandalisée, je tirai sur mes chaînes.

-Ciel non, je m'écriai, il m'aurait tuée !

-Lui as-tu donné un coup de taser ?

-Non, je...

-L'as-tu menacé ?

Je lui jetai un regard qui valait bien toutes les réponses du monde. Sans un mot de plus, le psychologue se leva et se dirigea vers la porte.

-Attends, criai-je, explique-moi au moins ce qui se passe ! Pourquoi tous ces mystères ?

Il s'arrêta au pas de la porte, mais ne se retourna pas.

-Demande à la Bête, dit-il froidement, demande-lui donc ce qu'elle a fait, puisque tu es prête à toutes les trahisons pour devenir son amie.

Incrédule, je fermai les yeux. J'entendis la porte claquer, alors qu'une effroyable culpabilité m'envahissait.

Teintée d'un léger regret.

Ce n'est que le lendemain qu'on me raconta l'histoire. Les scientifiques ne semblaient pas croire à mon amnésie ; moi, j'avais du mal à les croire, eux. Pourquoi est-ce que je ne me souvenais pas ? Comment avais-je pu faire une chose pareille ? Ni Matt, ni le professeur Brant n'étaient venus me voir. Sans doute m'en voulaient-ils pour mes mensonges. Ou peut-être avais-je perdu leur confiance. Je me sentis affreusement seule pendant la semaine qui suivit. La Bête se fit plus présente, toujours à la limite de mon esprit, parfois poussant l'audace jusqu'à prendre la place de spectatrice. Étrangement, je ne lui en voulais pas. A cause d'elle, j'étais étroitement surveillée, mes seuls amis m'avaient abandonnée, me laissant isolée. Philippe semblait bien s'accommoder de ma situation. S'il n'avait rien tenté pour le moment, je voyais dans ses yeux qu'il ne me laissait un répit que pour mieux me détruire par la suite. J'avais peur mais m'efforçais de ne pas le montrer. Au fond de moi, je repensais à mes propres mots :

« Même si elle me fait mal, même si elle est un peu horrible, je l'aime bien. »

Et c'était vrai. Je n'arrivais pas à la porter pour responsable de ma situation. Je repensais au soleil, aux étoiles, et à la sensation enivrante de courir à toute vitesse à travers bois. J'enviais celle qu'elle avait été, une louve libre comme l'air, et si les scènes de massacres me faisaient toujours trembler, je me rendis compte que même si elle avait été cruelle, elle avait tué pour sa propre survie. Et qu'elle était bien assez punie aujourd'hui pour ses erreurs.

Je redoutais un autre souvenir, et à la fois je l'attendais impatiemment. Je voulais connaître le fin mot de cette histoire : comment en était-elle arrivé là ? A se battre contre la volonté d'une fillette, à hanter un corps qui n'était pas le sien ? Comment avait-elle été privée de son corps de louve, si puissant ? Et surtout, pourquoi était-elle en moi, Kelly, et en personne d'autre ? Si tout était très flou en moi, je savais qu'un jour, j'y verrais plus clair. Quand le temps sera venu, Thia me révélera le dernier pan de son histoire.

Les scientifiques me pressaient : eux aussi étaient conscients que seule la Bête pouvait leur apprendre le pourquoi de cette fusion. Elle détenait toutes les cartes, je le comprenais à présent. Et je dépendais entièrement de sa volonté à me transmettre ses connaissances. Car c'était bien cela qui m'arrivait : elle m'apprenait à survivre, elle m'apprenait la vie de loup.

Tous les jours, on me demandait si j'avais reçu un souvenir. Ma réponse, toujours la même, en exaspérait plus d'un.

Les jours défilaient, identiques à ceux qui les avaient précédés. Philippe se tenait prêt, sa vengeance ne tarderait plus, je le savais. Pourtant, quand je le croisais, je dissimulais mes sentiments.

« Un loup faible est un loup mort, grondait une voix dans ma tête, surgissant tout droit de mes souvenirs. »

Je me préparais mentalement à la confrontation. Je ne devais pas me laisser aller à la terreur, pas plus qu'à la colère. Je n'avais aucune chance contre lui. J'avais visionné dans ma tête des scénarios, des idées, mais je savais que la perfidie de cet homme était impossible à imiter, même dans mes pires cauchemars. Ce sera lui qui décidera du moment et des circonstances. Je devais juste me tenir prête. Tenter d'y survivre. J'étais obsédée par sa vengeance, par ma peur d'avoir mal. Thia m'aiderait-elle ? Rien n'était moins sûr. Je devais me préparer à être seule. A combattre mon démon sans aucune aide.

Marguerite fut le signe que j'attendais.

Un matin, elle s'assit à ma table pour le petit déjeuner.

-Bonjour Kelly, dit-elle mielleusement.

Je me raidis, eus un sourire crispé.

-Bonjour.

Elle commença à manger sans plus faire attention à moi. Je me détendis imperceptiblement. Ce devait être une fausse alerte. Rassérénée, je recommençai à manger.

-Il te déteste, tu sais.

Je me tournai vivement vers Marguerite. Elle continuait à remuer la cuillère de son café, nonchalamment.

-Peut-être même qu'il va te tuer. Il est parfois si impulsif et imprévisible...

Je me retins de lancer une réplique cinglante. Il valait mieux qu'on me pense complètement terrorisée. En tout cas, plus que je ne l'étais déjà.

-Il prépare quelque chose, et ça risque de ne pas te plaire, susurra-t-elle doucement. Et personne ne l'empêchera de se venger, tu le sais bien.

Je contrôlai mes tremblements en prenant une grande inspiration. Oui, je le savais.

-Le professeur Brant se sent trahi, il t'évite. Quant à Matt, il m'a dit qu'il était trop... occupé pour venir te voir.

Elle prit un air désolé.

-Il ne te reste plus que moi, Kelly. Sache que je serai toujours là, à tes côtés quand tu auras besoin d'aide. Même si tu es une petite sauvage, je t'ai toujours considérée comme ma propre fille.

Je manquai de m'étrangler avec un bout de pain. Elle me prenait vraiment pour plus bête que je ne l'étais ! Je sentis la colère monter en moi. Il y avait des limites à ce que je pouvais entendre.

Doucement, je me levai et me tournai vers elle. Surprise, elle posa sa tasse de café.

-Il y a un problème Kelly ?

-Oh oui, j'articulai.

Je sentis un calme incroyable m'envahir. Je plantai mes yeux bleus dans les siens.

-À quoi t'attends-tu ? À ce que je me jette dans tes bras en sanglotant ? Tu crois que je ne suis qu'une petite fille en manque d'amour, qui cherche désespérément un appui ? C'est faux !

Le silence se fit progressivement dans le réfectoire.

-Ça fait des années que tu me tournes autour en faisant la gentille, comme si j'étais dupe ! Tu n'es pas mon amie, tu n'es pas ma mère ! Je préfèrerais me mettre une balle dans la tête plutôt que d'être la fille de la vile et perfide créature que tu es ! Alors tu vas me faire le plaisir de repartir voir tous tes petits amis scientifiques, leur dire gentiment que je les méprise du fond du cœur, et rester avec eux préparer votre petite vengeance, ce qui est une idée sans conteste pleine de maturité !

-Mais... voulut m'interrompre Marguerite.

-Non, l'arrêtai-je. J'en ai assez que tu me prennes pour une débile ! Tu penses être supérieure à moi, et c'est peut-être vrai, mais s'il y a une chose que je sais, c'est que tu n'as jamais été capable de voir en moi plus qu'un cobaye. Tu veux me détruire ? Alors vas-y, fais-le. Fais-moi juste le plaisir de ne pas me prendre pour une abrutie, et d'arrêter de faire semblant de m'apprécier. Philippe, même si c'est une belle ordure, a au moins l'honnêteté de me détester ouvertement. 

Je pris mon plateau, la tête haute, avec beaucoup de dignité. Marguerite était trop abasourdie pour réagir, à l'instar de toutes les personnes réunies.

-Je n'ai peut-être plus de soutiens, plus personne pour me protéger, mais ça ne fait rien. Prends garde à toi, tu as tendance à oublier qu'une tueuse assoiffée de sang sommeille en moi. Elle me chuchote à l'oreille de douces promesses ; ne me tente pas de les écouter.

Dans un silence de mort, je débarrassai mon plateau avant de me diriger vers la sortie.

-Bonne journée, je lançai avant de franchir la porte.

Personne ne tenta de me rattraper.

Continue Reading

You'll Also Like

21.3K 384 19
[ S E X U A L C O N T E N T] "رجل لا يهمه شئ.. بارد قاسي ومنحرف و يخافه الجميع" "فتاة جميلة وذكية وفي نفس الوقت جريئة.... فكيف يالتقيان؟ وكيف سيكو...
123K 11K 31
Sihem et Hatim, Sihem veut devenir une star mais son frère refuse.. Comment tout cela se finiras ?
7.3K 958 56
Elsa une petite fille passionner de chevaux et pleine d'imagination va connaître dès ses 5 ans une grande tristesse: la mort de sa mere... Heureuseme...
1.2M 117K 62
Notre histoire! Quelle histoire ? C'est l'histoire d'une famille disloquée l'histoire de deux sœurs qui s'achève vite, l' histoire d'une seconde mèr...