𝐔𝐍 𝐏𝐄𝐔 𝐃'𝐀𝐌𝐎𝐔𝐑
= 𝐉𝐚𝐝𝐞 𝐌𝐨𝐧𝐭𝐢-𝐂𝐚𝐫𝐥𝐢𝐧𝐨
novembre 2023
Essuyant mon front qui suait à grosses gouttes, je me laissais tomber sur un des cartons destinés à la cuisine en soufflant longuement.
Mathieu - Crevée ? me demandait-il en embrassant ma joue, un autre carton dans les bras.
- Ouais. J'avais oublié à quel point ça pouvait être chiant les déménagements.
Mathieu - On a enfin terminé. souriait-il en posant son paquet dans la pièce avant de venir s'asseoir à mes côtés, passant son bras autour de mes épaules alors que je laissais tomber ma tempe contre la sienne. Elle est stylée notre baraque quand même. avouait-il alors qu'on regardait tous les deux notre salon presque vide, meublé d'un canapé, de la télé et de cartons pour le moment.
- Hmm, elle est vraiment belle. Je suis contente.
Mathieu - Là en plus les travaux ils sont terminés, on a juste à mettre tous les meubles et la déco en place et c'est bon, on s'ra chez nous.
Je levais ma tête du cou de mon copain pour le regarder dans les yeux, silencieusement. Il fut le premier à se pencher pour embrasser le bout de mes lèvres et je souriais contre sa bouche en montant ma main à sa joue.
- On retourne manger au resto ce soir ? lui demandais-je finalement quand on se séparait.
Mathieu - Si tu veux. Ou sinon on passe prendre une pizza et on regarde le match ici en mangeant.
- Excellente idée ça monsieur Pruski.
On se souriait mutuellement avant de se séparer et j'acceptais la main qu'il me tendait pour m'aider à me lever. Après avoir pris une douche commune dans notre nouvelle salle de bain entièrement rénovée, on partait tous les deux en voiture chercher la pizza qu'on avait commandé juste avant la douche.
Car oui avec Mathieu, on avait décidé de sauter le pas et d'acheter une maison où on serait tous les deux propriétaires. On avait commencé à en parler le soir de mes résultats de master vu que ça signifiait que je rentrais dans le monde du travail et que j'allais avoir un vrai salaire. Du coup, on s'était dit que pour débuter nos projets, on pourrait déjà commencer par devenir proprio d'une maison.
Et puis, le sujet des enfants était venu sur la table et lui comme moi nous étions avoués qu'on aimerait avoir au minimum deux enfants. Et élever deux enfants dans un petit appartement parisien à une chambre, ça allait être un peu compliqué.
Du coup nous voilà maintenant tous les deux dans notre nouvelle maison avec trois chambres, deux salles de bain dont une qui était annexée à la chambre de Mathieu et de moi et on avait un assez grand jardin pour que Gaïa vive avec nous.
Même si elle se faisait un peu vieille, elle était toujours aussi énergétique.
- Stringimi forte, e stammi più vicino ! Se ci sto bene ! je pointais du doigt mon copain qui soufflait en gardant ses yeux sur son volant.
Mathieu - Sara perche ti amo. marmonnait-il avant que je ne hurle le refrain à plein poumons.
Si le blond me forçait limite à connaître sa discographie presque par cœur, de mon côté, je lui avais fait une playlist spéciale italienne et je testais fréquemment ses connaissances pour vérifier qu'il suivait toujours. Nos trajets en voiture se résumait toujours à ça, on se battait limite pour savoir qui allait mettre sa musique et on pouvait même facilement s'embrouiller comme ça, juste pour cette raison.
C'était environ une bonne grosse demi-heure plus tard que je me retrouvais assise sur le tapis du salon, une assiette en carton sur les genoux avec ma pizza fumante dessus, aux côtés de Mathieu qui se mettait à hurler en voyant l'attaquant parisien s'élancer vers les cages.
Mathieu - Vas-y mon gars ! Oui ! Oui tu peux ! Allez, allez, allez.... Buuut ! Gooolazooo ! s'écriait-il en se relevant d'un bond alors que je grognais en soufflant. Putain ça devait rentrer ! Ça devait rentrer !
- Pas la peine de crier comme ça, c'est qu'un but. le piquais-je en croquant dans ma part de pizza, le seum jusqu'au nez.
Mathieu - Rages pas Jade, c'est rien. il posait sa main sur l'arrière de mon crâne avant d'embrasser mon front alors que je me débattais pour qu'il me lâche. On est meilleurs, c'est tout.
- Vous avez acheté l'arbitre. Qataris de merde.
Mathieu - C'est l'talent MC, ta Juventus peut rien faire contre mon PSG. je roulais des yeux en secouant la tête. Elle est où ma pizza ?
- Tu l'avais sur les genoux avant de- Nan, t'as pas fait ça.
Mathieu - OK, fermes les yeux pendant vingt secondes.
- Je vais te tuer ! m'exclamais-je en voyant sa part retournée, face contre le beau parquet qu'on avait fini d'installer trois jours auparavant. Mathieu merde ! Tu peux pas faire attention ? l'engueulais-je en me levant pour aller chercher du sopalin dans la cuisine.
Mathieu - J'ai pas fait exprès.
- Tu fais jamais exprès de toute façon. crachais-je en le poussant un peu en arrière pour m'agenouiller devant le triangle de pizza afin de nettoyer la tâche de sauce tomate qu'elle avait laissé sur mon magnifique sol.
Mathieu - C'est quoi c'te phrase de maman là. se moquait-il, lui valant un regard noir de ma part quand je passais à côté de lui pour tout jeter à la poubelle. Ah parce-que tu sais faire les yeux comme ça aussi ? J'plains notre gosse.
- Continue à faire des conneries et ce sera pas ton gosse. le prévenais-je en me rasseyant à ses côtés avant qu'il ne me pince la cuisse. Putain mais t'es chiant là !
Mathieu - T'as qu'à pas dire des bêtises, même toi tu sais au fond de toi que ce sera moi le père de tes enfants.
- T'es un peu trop confiant là. le provoquais-je en gardant mes yeux sur la télé, croquant dans ma part tandis que le blond me fixait. Ça se trouve que j'ai déjà trouvé un remplaçant.
Mathieu - Vas-y pas de problèmes, je vais en profiter pour faire un tour dans mes DM, y a une tonne de meufs là-bas, j'suis sûre que j'peux y trouver ma future femme.
Ma mâchoire se contractait d'elle-même, le faisant rire comme un con. Il m'énervait à me battre à mon propre jeu à chaque fois, ça devenait chiant. Le match continuait son cours, ponctué par les nombreuses, très nombreuses, remarques de Mathieu et de moi au sujet du jeu des footballeurs à travers la télé.
On se prenait vraiment pour des coachs alors que sur un terrain, on ferait moins les fiers mais c'était drôle de nous voir tous les deux.
Et le miracle de Dieu arriva enfin.
- Oh bordel ! je me levais de ma place en me rapprochant de la télé, sautillant telle une gamine. Ils ont marqué ! À la quatre-vingt-quinzième minute ! J'ai gagné ! On a gagné ! PSG équipe de merde ! Vous êtes n-
Mathieu m'empêchait de terminer ma phrase puisqu'il me renversait sur son épaule en râlant que c'était un coup de chance et que c'était juste un match de poule. La tête en bas et le regard près de son cul, je m'amusais à tambouriner son dos en fanfaronnant ma victoire et sa défaite.
Mathieu - Tête de ma mère, comment t'es casse-couille. claquait-il en me faisant tomber sur le canapé avant d'emprisonner mon corps avec le sien alors que j'étais en pleurs de rire. Meurs pas c'est bon, c'est juste un match.
- Nan pulcino, c'était LE match. Ouais, "Buuuuut", "Golazooo" ! imitais-je mon copain qui continuait à me pincer les hanches.
Quand je vous disais qu'il kiffait ma taille, c'était pas une blague.
- Allez, vas-y. articulais-je entre mes larmes de rire, ouvrant mes bras en grand. Je te laisse me faire l'amour comme la Juventus vient de le faire au PSG.
Mathieu - T'es une putain de peste quand tu t'y mets. rageait-il en me fusillant du regard.
- Et toi, un putain de mauvais perdant. le blâmais-je en attrapant sa mâchoire dans ma main.
L'arrière-son des voix des commentateurs sonnaient à nos oreilles alors qu'on se fixait dans les yeux et je m'amusais à jouer avec mes sourcils pour continuer de narguer mon blond qui se retenait de me lever pour me balayer par la suite. Il aimait trop me faire ça.
- Oh, je rompais notre jeu de regard en tournant simplement ma tête vers la télé, ma joue écrasée contre le tissu du canapé. Ils font une rediff du match, tu veux certainement revoir les buts de la Juve ?
Et c'était la phrase de trop, celle qui faisait déborder le vase pour mon pauvre poussin qui entourait ma taille de son bras avant de nous monter en haut pour me jeter dans notre nouvelle baignoire vide. Sans que j'aie le temps de me débattre, il actionnait le pommeau de douche sur ma gueule, me faisant hurler. Heureusement qu'on avait une bonne insonorisation ici et que les maisons étaient plutôt éloignées ici parce-que sinon, c'était sûr que les voisins auraient appelé la police.
(...)
= 𝐌𝐚𝐭𝐡𝐢𝐞𝐮 𝐏𝐫𝐮𝐬𝐤𝐢
- Nan, j'suis pas dispo là.
Ormaz ~ T'es où ?
- Devant le taff de Jade, j'la récupère sur le chemin.
Ormaz ~ Elle a plus sa caisse ?
- Si mais elle a oublié de mettre de l'essence c't'idiote.
Ormaz ~ Idiote ? il pouffait de rire en s'moquant clairement de moi. Depuis quand tu parles comme ça.
- C'est de la faute de Jade ça, elle m'insulte toujours en italien et j'comprends juste le mot "idiota" donc j'traduis direct.
Ormaz ~ Hein OK. Chelou mais OK. Bah j'te laisse alors frérot.
- Ouais, on s'capte.
Ormaz ~ T'inquiètes.
Je raccrochais direct après avec mon pote en laissant tomber mon portable dans le petit support en-dessous de la radio de ma voiture avant de souffler, montant ma main à mon menton, mon coude sur la portière. Si votre pote pouvait accélérer le pas, j'disais pas non.
Quand enfin, la silhouette de ma p'tite femme se dessinait derrière les deux grandes portes en verre de son entreprise, je soupirais de soulagement en tournant ma clé dans le contact.
Jade - Coucou toi. souriait-elle après être montée à bord et m'avoir fait mon bisou. T'attends depuis longtemps ?
- Dix minutes mais j'étais au tél avec Ormaz.
Jade - Ah je vois. Il va bien ?
- Ouais tranquille, tranquille. Et toi ta journée ? lui demandais-je en quittant ma place de stationnement après avoir vérifié qu'il n'y avait pas de véhicules qui arrivaient.
Jade - C'était bien. Je me suis occupée de vérifier la concu pour un nouveau produit que la boîte veut lancer et c'est tout.
- T'as fait que ça depuis dix heures c'matin ?
Jade - C'est long hein comme recherche, faut vérifier ses sources, aller sur les sites et tout, ça se fait pas en un claquement de doigt.
- Et tu gère là-dedans ?
Jade - Comme une pro. déclarait-elle, attirant un sourire sur mon visage.
J'étais vraiment fier de cette nana.
Jade - Et toi ? C'était comment aujourd'hui ? me questionnait-elle finalement en posant son sac à main à ses pieds.
- J'suis allé voir Enzo à son tournoi.
Jade - Ah oui c'est vrai j'avais oublié ! Ça a donné quoi ?
- Ils sont arrivés troisième mais Enzo a grave joué à fond donc, j'suis content.
Jade - C'est cool.
Sur tout le chemin du retour, j'discutais avec Jade de tout et de rien, de son boulot, du mien, des factures à payer, du chat du voisin qu'on soupçonnait venir grailler des croquettes de Gaïa sur la terrasse, ma main comme d'habitude sur sa cuisse. Enfin bref, une vraie conversation d'adultes. Pour une fois qu'on s'chamaillait pas surtout, c'était déjà un gros exploit.
Un peu moins d'une heure plus tard à cause des bouchons, on arrivait enfin à la maison et j'pouvais souffler. C'était l'endroit où j'me sentais le mieux en ce moment, quand je posais les pieds chez moi, y avait plus de problèmes, plus de soucis, j'pensais plus au taff, à mes albums, à ma carrière. J'pensais juste à Jade et moi. Et c'était putain de bon.
- Téléphone. prévenais-je l'italienne, concentré à chercher mes clés dans ma sacoche alors que ma brune extirpait son portable de son sac.
Jade - C'est ma mère.
- Elle va nous demander de passer à Noël, j'le sens. plaisantais-je en entrant en premier, laissant Jade fermer derrière elle.
Jade - Sì mamma ?
Préférant la laisser discuter avec sa daronne et surtout parce-que j'comprenais rien à l'italien même après cinq ans de relation avec Jade, je partais dans le salon ouvrir la porte fenêtre pour m'agenouiller devant mon chien.
- Papa t'a manqué hein. répétais-je en passant ma main derrière les oreilles du canin qui se tordait dans tous les sens, demandant encore plus de caresses sur la tête.
J'grattais le crâne de mon chien pendant environ cinq minutes et en n'entendant plus la voix de Jade dans le salon, je fronçais les sourcils en tournant ma tête. Elle n'était plus là.
- Jade ? je me relevais en rentrant dans la maison avant de faire un tour au niveau du rez-de-chaussée, sans traces de ma copine. Bébé ? T'es en haut ?
Et c'était quand le bruit d'une fermeture de valise venait sonner à mon oreille que j'partais en courant vers les escaliers pour monter à l'étage jusqu'à ma chambre où je découvrais Jade, jetant à la limite ses affaires dans le bagage ouvert sur le lit.
- Oh, tu fais quoi là ? elle était de dos à moi et quand elle se tournait pour repartir vers l'armoire qui était derrière moi, elle se cognait à mon torse. Jade, qu'est-ce qu'il y a ? répétais-je en prenant son visage entre mes mains avant d'écarquiller les yeux devant son regard éclaté, ses joues et son nez rouge. Il s'passe quoi là ?
Elle me fixait simplement alors que deux larmes partaient du coin de ses yeux pour venir se rejoindre sous son menton qui tremblait à peine quelques secondes avant que ma meuf éclate en pleurs. J'comprenais pas trop la situation et pour le moment, j'pouvais juste entourer mes bras autour de son corps qui bougeait tout seul.
- Tu m'fais peur là, tu t'es disputée avec ta mère ? lui demandais-je doucement en calant mon menton sur le haut de son crâne, la serrant encore plus contre moi.
Jade - Ils lui ont fait du mal... À mon bébé... articulait-elle faiblement, renforçant encore plus mon incompréhension.
- C'est qui ton bébé ? je bloquais le bas de son visage entre mes doigts, penchant ma tête pour la regarder dans les yeux. Qui a fait du mal à qui ?
Jade - Ils ont... Ils ont agressé Marcus et... Et son copain. hoquetait-elle avant de repartir en crise de larmes. Tout ça parce-qu'ils se tenaient la main, ils ont envoyés mon frère à l'hôpital- Maman m'a dit qu'il a le nez et le bras cassé. je fermais les yeux en prenant une grande respiration. Tout ça parce-qu'il est amoureux, ils l'ont- ils l'ont tabassé... Je dois rentrer, je dois aller le voir, s'il te plaît. me suppliait-elle presque en agrippant mes poignets entre ses frêles doigts.
- Ça va aller kochanie, calme-toi, on va aller le voir à l'hôpital.
Jade - T'es... T'es pas obligé de venir toi, je dois juste passer du temps avec lui, être avec lui à l'hôpital pour-
- Oui ça j'ai compris, on ira tous les deux. Vas t'allonger bébé, j'te ramène un doliprane.
Jade - Non, je-
- Je m'occupe des billets et des valises, on va partir le plus tôt possible. Je te le promets. D'accord ?
Elle hochait faiblement de la tête en plissant les yeux avant de recommencer à pleurer violemment contre moi alors que je pouvais juste la serrer dans mes bras, j'étais totalement impuissant.
Pour Jade, la famille c'était ce qu'il y avait de plus important alors toucher à son petit frère, surtout pour ce motif là, c'était le pire.
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comment je me suis reeeetenue de ne pas introduire le problème au dernier chap à la fin, je me suis dit que j'allais vous faire découvrir ce problème comme ça !
on rentre donc dans la partie finale de UPDA, parce que croyez moi que ça va être très, très mouvementé tout ça
à demain :)
sinon ça va ?
- avis ?
- la nouvelle maison ?
- la complicité jade/mathieu ?
- Marcus ?
- jadieu qui part en Italie ?
- autres ?
chlooooé