𝖼𝖾 𝗊𝗎𝗂 𝗇𝗈𝗎𝗌 𝗅𝗂𝖾

By __Jaade__

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Dans une ville du sud de le France, sur une vaste période de dix années, plusieurs destins s'entrechoquent, m... More

avant-propos
prologue
un
deux
trois
quatre
cinq
six
sept
huit
neuf
dix
onze
douze
treize
quatorze
quinze
seize
dix-sept
dix-huit
dix-neuf
vingt
vingt-et-un
vingt-deux
vingt-trois
vingt-quatre
vingt-cinq
vingt-six
vingt-sept
vingt-huit
trente
trente-et-un
trente-deux
trente-trois
trente-quatre
trente-cinq
trente-six
trente-sept
trente-huit
trentre-neuf
quarante
quarante-et-un
quarante-deux
quarante-trois
quarante-quatre
quarante-cinq
quarante-six
quarante-sept
quarante-huit
quarante-neuf
cinquante
cinquante-et-un
cinquante-deux
cinquante-trois
cinquante-quatre
cinquante-cinq
cinquante-six
cinquante-sept
cinquante-huit
cinquante-neuf
soixante
soixante-et-un
soixante-deux
soixante-trois
soixante-quatre
soixante-cinq
soixante-six
soixante-sept
soixante-huit
soixante-neuf
soixante-dix
soixante-et-onze
soixante-douze
soixante-treize
soixante-quatorze
soixante-quinze
soixante-seize
soixante-dix-sept
soixante-dix-huit
soixante-dix-neuf
quatre-vingt
quatre-vingt-un
quatre-vingt-deux
quatre-vingt-trois
quatre-vingt-quatre
quatre-vingt-cinq
quatre-vingt-six
quatre-vingt-sept
quatre-vingt-huit
quatre-vingt-neuf
quatre-vingt-dix
quatre-vingt-onze
quatre-vingt-douze
quatre-vingt-treize
quatre-vingt-quatorze
quatre-vingt-quinze
quatre-vingt-seize

vingt-neuf

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By __Jaade__

NEUF ANS PLUS TÔT ;

Le cœur serré et la tête lourde, Victoria ouvre les yeux et grimace quand elle constate que le tissu de son oreiller est trempé par ses larmes.
Après quelques secondes qui lui permettent de se restituer, la brune bascule sur le dos et soupire en serrant les dents, puis elle saisit son téléphone afin de prendre connaissance de l'heure.

C'est la troisième fois que le schéma se répète pourtant le temps ne semble pas vouloir lui prêter main forte ni l'a soulager. Malheureusement Victoria a l'habitude et décide tout de même de se redresser, non sans difficultés.

En triturant tout ce qu'elle peut, son bracelet, ses draps, ses cheveux, Victoria tente de s'occuper l'esprit même si elle sait d'avance que c'est peine perdue.

Il est encore tôt, et voulant être en contact avec le moins de personnes possible, la jeune femme pose ses pieds à terre et réunie ses cheveux à l'aide d'un élastique, pour finalement se lever et sortir de sa chambre.

Face au miroir et après s'être lavé le visage et les dents, Victoria avale douloureusement sa salive, mal à l'aise face à son reflet, et écourte ce moment en quittant la pièce avant de dévaler les escaliers.

Ses pas se font bien moins réguliers et ses sourcils se froncent lorsqu'elle entend du bruit venant du rez de chaussée, jusqu'à ce qu'elle se fige complètement en arrivant dans le salon et en faisant face à la silhouette d'Aïden qui lui, est dos à elle, mais qui converse avec Hana.

- Oh... t'es réveillée...?

Lentement, le métis se retourne et perd toutes expressions sur son visage, puis il regarde à nouveau la propriétaire des lieux qui vient de parler et à qui il adresse un signe de tête auquel elle répond en acquiesçant et en s'avançant vers sa nièce pour ensuite déposer ses lèvres sur la joue de Victoria qui elle, reste immobile.

Le silence s'installe lourdement et Aïden baisse la tête en fermant les yeux, puis à son tour, il s'avance et tend sa main devant lui afin qu'elle soit à hauteur du ventre de Victoria.
Il fait en sorte qu'elle soit parfaitement ouverte et à plat, pour que la brune puisse prendre connaissance de son geste.
Elle relève le visage alors que ses yeux étaient rivés sur les doigts d'Aïden avant ça, puis comprenant partiellement la signification de sa présence mais aussi de son initiative, elle pose sa main sur la sienne.

Sans un mot, le métis l'entraîne avec lui hors de la maison, jusqu'à ce qu'ils foulent le chemin menant jusqu'à la plage.

Le beau temps n'est pas au rendez-vous. Le vent lui, l'est.

C'est pourquoi quand ils s'arrêtent devant la mer, ils font face à cette dernière qui est agitée, un peu
comme les pensées de la jeune femme qui n'a toujours pas parlé.

En restant debout sur le sable, elle se perd un peu face à l'immensité de la méditerranée, alors qu'Aïden lui, se décale jusqu'à être derrière elle et poser ses mains sur ses épaules et souffler :

- Il y a un an, on était tous les deux au même endroit

Victoria sort doucement de sa réflexion et du tourment de souvenirs qui n'a cessé de l'assaillir ces dernières heures, pour écouter plus attentivement le brun qui continue :

- Il y a un an je t'ai promis de tout faire pour que tu ne subisses pas cette journée, seule

Il marque un temps d'arrêt, profitant d'être enfin à nouveau aux côtés de celle qui n'a pas cessé de lui manqué, puis ajoute :

- Aujourd'hui j'te fais la promesse que ça va être le cas pour tous les quinze juillet que l'univers va t'accorder

Sans contrôler quoi que ce soit, Victoria baisse les armes et laisse son corps être épris de soubresauts et de sanglots, rassurée par le fait que le bruit des vagues masque celui de sa peine, avant de se tourner et de littéralement se jeter dans les bras d'Aïden qui l'a serre contre lui en passant sa main sur le haut du crâne de la brune.

Le métis reste silencieux, car lui demander de ne pas pleurer serait inapproprié puisqu'a sa place il aurait la même réaction qu'elle, alors il se contente juste de murmurer quelques mots réconfortants en plus de quelques caresses avant d'éloigner son visage pour que ce dernier soit face à celui de Victoria, afin d'essuyer ses larmes.

- Viens on s'assoit

Doucement, il fait en sorte qu'elle se baisse et l'accompagne jusqu'à ce qu'ils soient installés sur le sable.
Une fois assis à ses côtés, il l'observe et ne peut s'empêcher de sourire puisqu'ils sont exactement dans la même position qu'il y a un an.

Pourtant beaucoup de choses se sont passées depuis.

D'abord le mois de juillet de l'année passée, comme le mois d'août d'ailleurs, a été remplit d'événements qui les a marqué.
Rien d'énorme, de grandiose ou bien d'hors du commun mais tous les deux sont imprégnés par toutes ces journées passées ensemble, par tous ce qui les a amenés à se lier.

Ils n'ont jamais été autant habités par tant d'émotions que lors de l'été dernier, ce qui leur a coûté des adieux douloureux sur le quai de la gare. Des retrouvailles torrides en fin d'année, et qui les amènent aujourd'hui à une promesse qu'Aïden s'est engagé d'honorer.

Malgré l'envie, le dévouement et toutes les tentatives, rien a pu libérer les deux bruns qui se revoient seulement sept mois après leurs dernières entrevus de décembre.
Après une nuit passée à l'hôtel, ils ont pu profiter de quelques jours ensemble avant d'encore se quitter, l'âme en peine et le cœur en lambeau.

Aujourd'hui Victoria a réussit son année, elle peut aussi dire qu'elle s'est parfaitement intégré dans la ville, et qu'elle a pu accorder sa passion et ses études, que sa vie est cadrée, extrêmement bien gérée, au millimètre près.

Cependant réside en elle cet amertume qu'elle ne ressent que lorsqu'Aïden est loin d'elle, ce qui fait qu'elle s'autorise à sourire et à tourner la tête vers ce dernier qui n'a pas arrêté de l'observer en se perdant dans sa réflexion.

- J'ai cru que tu ne reviendrais jamais

Cette phrase, cette même phrase a été prononcée par Victoria, il y a un an également, ce qui fait qu'Aïden sourit en sentant son ventre se tordre, mais il se racle la gorge, et répond en retrouvant la raison :

- Faut plus qu'tu comptes sur moi Vic'

Tout en baissant la tête, elle plonge ses doigts dans le sable alors que ceux du brun les rejoignent et font en sorte qu'ils s'imbriquent ensemble.
Victoria ne dit rien et se laisse faire, tandis que le métis réplique à nouveau :

- Compte plus sur moi, mise à part pour cette date là. Regarde... on a essayé. J'ai voulu venir en février ça a foiré de mon côté, en mars du tiens. On avait trouvé un compromis en avril et au final ça a pas pu le faire. C'est n'importe quoi. C'est tout ce que j'ai voulu évité, je savais que ça allait finir par nous user et encore on réagit plutôt bien...

- Je pensais pas que ça allait être si compliqué...

- Moi si, c'est pour ça que je t'ai rien caché. J'suis jamais là, j'suis toujours à Paris, ou en déplacement, puis toi aussi tes études te prennent énormément de temps et quand t'en as tu le consacres à ta passion. C'est normal. Faut plus rien espérer et faut surtout qu'on arrête de croire que ça pourrait marcher

Victoria hoche la tête. Évidement qu'elle n'apprend rien en entendant les mots d'Aïden, pourtant son cœur se brise en même temps que son espoir. Pendant un temps ça lui a suffit de vivre ainsi, dans l'attente.
Cependant ils sont conscient que ça a créé pas mal de désaccords entre les deux, qui même s'ils ne se sont jamais considérés comme étant un couple, n'ont jamais rompu le lien mis en place sur cette plage.

- Ok...?

- Ok

Un fin sourire étire leurs lèvres alors qu'une larme roule sur la joue de la jeune femme qui serre la main du brun.

- J'ai eu mon année. J'ai pu atteindre mes objectifs au niveau du patinage. J'ai eu mon permis, j'ai même pu acheter ma propre voiture et d'ici la fin de l'année j'espère avoir mon appartement

Toute la positivé que vient d'exposer Victoria cause l'agrandissement du sourire d'Aïden qui naturellement et sans réfléchir, approche son visage de la brune avant de subitement s'arrêter.

Un moment de flottement ponctue l'arrêt de son geste, les deux se regardent en étant légèrement perdus. Victoria avait déjà ouvert les lèvres, prête à accueillir celles d'Aïden, qui lentement, colle son front contre celui de la jeune femme et souffle.

- C'est une mauvaise idée

Même si elle a envie de le contredire et de l'inviter à aller au bout de ce qu'il avait l'intention de faire, Victoria acquiesce.

- J'suis trop heureux pour toi, tu mérites tout ce qu'il t'arrives, c'est juste... trop bien

Sincèrement fière de ce qu'accomplit la brune face à lui, Aïden relève le visage et sent sa gorge se serrer quand cette dernière lie d'avantage ses doigts avec les siens, et chuchote :

- J'ai envie que tu l'a rencontre

Il fronce les sourcils, puis comprend petit à petit de qui elle veut parler, alors il fait également pression sur sa peau et d'un signe de tête, il lui transmet son approbation.

- Bon, par contre j'ai... j'ai un problème avec ma voiture donc...

- T'inquiète, on prend la mienne

Leurs rires met fin à l'atmosphère lourd qui les entouraient jusqu'ici, puis ils se lèvent et marche en direction de la ville.
Sur le chemin les deux se laissent porter par les souvenirs de ce qu'ils ont vécu ensemble sur ses lieux, mais ne relèvent aucun d'eux, avant de s'arrêter devant chez la tante de Victoria, où Aïden s'est garé, puis ce dernier tend ses clés à la brune.

- Tu veux conduire j'suppose ?

Connaissant bien l'envie de prendre le volant suite à l'obtention du permis de conduire, le métis sourit quand Victoria acquiesce et prend place côté conducteur.
Il s'assoit à ses côtés et la regarde faire quand elle fait quelques réglages, puis quand elle démarre.

Victoria elle, se rappelle que les rôles étaient inversés et que c'est dans cette même voiture qu'elle a vécu ses premiers instants aux côtés d'Aïden.

Tout ce qu'il se passe aujourd'hui a un sens, et ça lui retourne le cœur, l'âme, l'esprit.

Le trajet n'est pas long, en soit il s'agit que d'une heure, pourtant connaissant la destination, Victoria a l'impression qu'il est interminable, et soupire de soulagement quand elle s'arrête devant un immense grillage en fer forgé.

Aïden ne dit rien, et laisse le temps à la brune de réagir. Ce qu'elle fait quelques minutes plus tard en se détachant et en se tournant vers le jeune homme.

- Tu veux toujours venir ?

Il hoche la tête, alors elle ouvre sa portière et il fait de même.
Tous les deux avancent et font quelques pas pour finalement rentrer dans le cimetière que Victoria fréquente que très peu au vu de la route à faire pour atteindre ce dernier.

Cependant la pierre tombale de sa maman est toujours aussi bien entretenue et face à elle, Victoria sourit tristement et s'agenouille, en oubliant légèrement la présente du brun, qui observe la scène en restant en retrait.

La jeune femme chuchote quelques mots, elle parle en dépoussiérant le marbre et raconte quelques péripéties qui ont rythmées sa vie ces dernières semaines.
Aïden en profite pour en prendre connaissance également, il sourit de temps en temps, et fixe la photo qui est située à côté du prénom et du nom de famille de la défunte.

Voir celle qu'il aime au pied de celle qui lui a donné la vie, mais qui elle, ne l'est plus, lui fait froid dans le dos.

Le contexte pèse sur ses épaules. Il a envie de prendre dans ses bras Victoria, de l'embrasser de lui transmettre tout l'amour qu'il lui porte, et pourtant pour son bien il se retient.

- Il s'appelle Aïden, fais comme si t'avais jamais entendu parlé de lui

Le sourire sur les lèvres du métis s'agrandit encore une fois alors qu'il a réellement envie de pleurer, puis à son tour il se baisse et ses coudes prennent appuie sur ses genoux lorsqu'il tourne sa tête vers Victoria.

- Elle détestait l'impolitesse

La brune sourit, et Aïden lui, s'autorise à rire avant de murmurer ridiculement :

- Bonjour

Victoria secoue la tête et reconnaît que sa tentative pour tenter dédramatiser la situation n'est pas des plus réussit, mais le métis comprend sa démarche et en profite pour rebondir en sortant de sa cachette le petit emballage blanc qu'il a pris soin de récupérer avant de sortir de son véhicule :

- Tiens

S'il y a un an la jeune femme a froncé les sourcils et s'est demandé ce qu'il pouvait se trouver dans cette petite boîte, aujourd'hui Victoria n'a aucun doute et se décompose presque face à l'attention d'Aïden.

- Sérieux...?

Il rapproche sa main de la sienne et l'incite à ouvrir, alors c'est ce qu'elle fait et elle ferme les yeux face à sa pâtisserie préférée, celle que sa maman lui offrait lorsqu'elle était encore en vie.

Délicatement, Aïden remonte sa main quand cette dernière se retrouve libre, puis a l'aide de son index, il caresse la pommette droite de Victoria qui renifle pour tenter de ravaler ses larmes.

- Je... j'oublierais jamais tout ce que tu as fait pour moi...

- Moi non plus j'oublierais jamais ce que t'as fait pour moi

Elle relève le visage, en étant dans l'incompréhension.
Victoria ne s'est toujours pas rendu compte de tout ce qu'elle a pu déclencher en l'homme qui se trouve face à elle, et pourtant.

Tout est vraiment lourd de sens aujourd'hui.
Victoria en a la confirmation.

L'année dernière Aïden a tout fait pour qu'elle s'évade, pour que son esprit soit occupé, pour ne pas qu'elle ressasse, alors qu'aujourd'hui il l'accompagne jusqu'à la tombe de sa mère, et lui fait remonter tout un tas de souvenirs devant cette dernière.

Parfois, le deuil est long. Parfois il faut une semaine, un mois, peut-être même six.

Parfois il faut des années, Aïden l'a compris, l'a assimilé, et il sait aussi qu'il existe plusieurs phases et que chaque quinze juillet est vécu différemment par Victoria.

L'année dernière elle avait besoin de sentir qu'elle était vivante. Aujourd'hui il a eu envie de lui faire réaliser que tout peut reprendre vie le temps d'un instant, sans que l'illusion que cela soit définitif soit présent.

Tout peut reprendre vie, mais tout reprendra sa place initiale à la fin.

Un peu comme ce qu'il se passe entre eux.
Tout renaît en présence de l'autre, mais tout mourra encore une fois dès lors qu'ils s'éloigneront, comme à chaque fois...

fin de la première partie.

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