Commentez au fur et à mesure :)
Il fait sombre, froid. Le vent s'engouffre à travers les carreaux brisés, s'insinuant sous mes vêtements. C'est une prémonition : je ne connais pas l'endroit et surtout je ne me suis jamais habillée de cette façon. Des bottes marrons foncées qui m'arrivent au dessous des genoux, un jeans slim noir et une longue cape sombre nouée autour de mon cou et qui recouvre mon corps jusqu'à mes chevilles.Je ne sais pas ce que je fais ici mais comme dans toutes mes visions je ne peux pas bouger pour le découvrir. Quelqu'un entre, aussitôt suivit par une seconde silhouette qui claque la porte. Les deux personnes sont habillées de la même façon que moi et les capes qui recouvrent leur visage m'empêche de savoir de qui il s'agit.
-Tu t'affaiblis ! Fait une voix féminine qui m'est familière.
Elle a l'air inquiète.
-Je sais, grogne l'autre personne.
J'ai affaire à un garçon et à une fille.
-Nourris-toi de moi ! Exige t-elle.
Elle lui demande quoi ?
-Arrête de me tenter ! Menace le gars en frappant l'étagère près de lui.
Plusieurs bocaux se fracassent par terre. La fille se rapproche de lui et pose sa main sur son épaule.
-Fais-le, dit-elle tandis qu'il se retourne pour la regarder dans les yeux.
Et elle se met à l'embrasser, laissant tomber la capuche qui recouvrait son visage.
J'hallucine ! Je connais ce visage. Je le connais même très bien. C'est moi.
-Fais-le, dit-elle tandis qu'il se retourne pour la regarder dans les yeux.
-Je vais commencer, tu m'arrêtes vite ok ? Lui dit le garçon.
Elle hoche la tête et le gars place ses mains sur ses épaules en fermant les yeux. Un flot bleu-violet sors du corp de la fille, ou plutôt de mon moi futur. Le flot passe de son corps aux mains du mec, qui semble aller mieux. C'est ça se nourrir ? ! La fille se met à haleter, de plus en plus pâle.
-C'est bon, arrête s'il te plaît...
Il la lâche et elle tombe dans les bras du garçon telle une poupée désarticulée.
Il passe un bras sous ses genoux, l'autre autour de ses épaules afin de la soulever.
-Ouvre les yeux ma belle, on ne doit pas trainer ici ! Grogne le garçon.
J'ouvre prudemment les paupières. Jamais je ne me suis sentie aussi faible et lourde.
-Elle se réveille ! Intervient une voix.
Je me tourne gauchement vers elle.
-Alicia ? Marmoné-je en reconnaissant sa tigrasse auburn.
Je me redresse de façon à m'asseoir face à elle. Nous ne sommes pas seules : tous les membres de l'élite sont présents, plus ou moins amochés. Tous sauf Alex. Tous sauf lui.
Je laisse mon regard dériver sur le sol détrempé, les murs recouverts de mousse vert bouteille, les barreaux grisâtre de la cellule.
Oui, nous sommes enfermés, comme des bêtes, dans une sorte de caveaux, longtemps oublié.
-Qu'est ce qu'on fait là ? M'agacé-je en me déplaçant vers les barreaux pour tenter de les écarter.
-C'est leur faute ! Crache Alicia tout en jetant un regard furieux vers Lou.
Cette dernière hausse vaguement ses sourcils parfaitements alignés.
-Notre faute ? Répète moqueusement Lou, qui pointe son index sur sa poitrine puis vers celle de Tyler.
-Oui ! Feule Alicia en retroussant ses lèvres.
-Nous n'avons rien fait ! On s'est autant fait avoir que vous ! Mais bien sûr, c'est constement la faute des démons.
-Bien sûr, bien sûr... (la voix d'Alicia tremblote ) et quand vous avez tué mes parents ce n'était pas non plus votre faute ?
Je lâche les barreaux de métal, abasoudie.
-Vous avez fait quoi ? M'étranglé-je en les dévisageant un par un.
Lou et Tyler ne pipent mot. Alicia a les yeux rouge, de colère, de fureur, de tristesse...
-J'avais sept ans, je vivais en Australie, vers le nord, avec mes parents, commence Alicia en frottant son avant-bras. J'aimais aller me balader dans les bois, pour jouer.
Sa voix se mortifie, ses pupilles s'assombrissent. Je m'accrouppi auprès d'elle, ayant renoncé à défoncer les barreaux.
„Un jour, j'ai senti que je n'étais pas seule, mais quand j'ai compris que c'était deux démons, il était trop tard... Lou et Tyler m'ont attrapée, m'ont menacée pour me faire peur..."
Elle inspire fort.
-Je venais de subir ma Métamorphose, explique Lou. Et quand j'ai vue Alicia, je me suis dit que je pouvais tester mes dons sur un ange pour la première fois. La plupart dss gens me disais que j'avais du tallent, que je pouvais tout faire sans conséquence au vu de mes capacités étonnantes.
-Lou m'a transformée en pierre, ricane hysteriquement Alicia. Et ils sont allés jusque chez moi. Tyler a dit à ma mère qu'il voulait me tuer, que je resterai à jamais de béton. Elle en est morte d'angoisse, après seulement une semaine.
Je passe ma main sur son épaule pour la réconforter, je sais très bien que c'est aussi moi que j'essaie de rassurer.
-Lou et Tyler sont partis après le décès de ma mère. Sans me retransformer. Mon père a voulu me sortir de là, alors il est venu jusque chez Gabriel mais même le Directeur n'y pouvais rien. Tu sais ( elle plonge son regard morne dans celui de la démone) quand on est figé, on ne vieilli pas, certes, mais on entend. Tout. Mon père qui pleurait chaque soir, qui priait pour que je sois libérée, les mauvaises nouvelles qui s'enchaînent, les bouteilles vides d'alcool qui se fracassent sur le sol. Et je pouvais voir. Tout. Mon père, qui me touchait sans que je ne sente rien, sans que je ne puisse rien faire, je l'ai vu vieillir, je l'ai
vu saoul, violent.
Des larmes coulent silencieusement sur ses joues. Je me laisse tomber au sol, à genoux.
-Ça a duré un an et huit mois, poursuit Alicia. Un an et huit mois plus tard, toujours sous forme de statue, j'ai vu mon père, mon papa installer une corde au plafond. Il s'est pendu, après m'avoir embrassé la joue, une joue de pierre.
J'essuie les larmes qui coulent sur mes joues. Salées. Amer. Personne ne dit rien. Alicia termine :
-Et, neuf jour après. Neuf jours où j'étais incapable de pleurer et de hurler ma souffrance, deux personnes sont venues me voir. Deux démons. Tyler et Lou, qui n'avaient pas changé. Lou m'a redonné forme humaine et ils sont partis.
-Je... je ne me rendais pas compte... se défend maladroitement Lou, le visage enfoui dans ses paumes.
-Tu ne te rendais pas compte ? Tu ne te rendais pas compte d'avoir anéanti une famille entière ? J'avais sept ans putain ! Sept ans ! Et le plus ironique, c'est que ma mère était enceinte. Elle est morte, avant de me le dire, avant de tout.
Alicia se lève brusquement. Je ne sais comment réagir. Un silence des plus pesant plane sur notre geôle, interrompu par les poings d'Alicia s'abbatant sur les barreaux.
-Les démons son sans pitié, conclus-t-elle. Donc oui, il y a des chances que vous soyez derrière tout ceci. Et si ce n'est pas vous personnellement, c'est Alex. Ce traitre !
Oui, ce traitre. Pourquoi a-t-il fait une chose pareille ?! Nous livrer en pâture à des Hybrides, êtres rejetés de la société Extrême.
-On est où exactement ? Demandé-je en changeant brusquement de sujet.
Je déteste être enfermée sans rien pouvoir y faire, alors que nous devons impérativement retrouver Melina avant que Lucyfer ne lui fasse de mal... si ce n'est pas déjà fait.
-Dans une des nombreuses prison des Hybrides. On ne peux pas sortir, tout ici est conçu pour être hermétique aux dons Extrême, explique calmement Jay. Pas de téléportation possible, pas d'immaterialisation, rien.
-Et c'est tout ? Fais-je après un petit moment sans que personne ne parle. On va rester ici à attendre de venir nous chercher pour nous tuer ? Vous n'essayez même pas de sortir, de... de contacter une personne qui peut nous venir en aide ?!
Lucas, adossé au mur d'en face ne pipe mot. D'ailleurs il semble ne rien en avoir à faire de tout ceci. La vérité s'impose à moi : il m'en veux. Vraiment. Parce que j'ai communiqué avec Alex sans le lui dire, parce-que je l'aime bien.
Je détourne le regard de son visage, pour le passer sur les autres. Lou est assise, Tyler l'entoure de ses longs bras, tandis qu'elle trace des arabesques dans la crasse au sol. Alicia fait les cents pas et Jay tente de la calmer.
Je me laisse glisser au sol.
Les heures passent. Le silence reste le même. Oppressant. Dérangeant. Nous n'avons aucun moyen de savoir l'heure, mais il commence à faire plus sombre, ou alors c'est mon cerveau qui me joue des tours.
Fatiguée, je décide d'aller voir Lucas, qui n'a pas bougé, à l'autre bout de la petite pièce.
Il lève son regard azur quand je m'approche de lui. Je m'assieds près de lui, si près que nos genoux se touchent.
Il m'enveloppe les épaules de ses bras, et je pose ma tête contre son épaule.
-Je suis désolé, murmure Lucas au creux de mon oreille.
Un sourire vague flotte quelques instants sur mon visage.
-Tu ne m'en veux plus de t'avoir caché des choses ? Chuchoté-je en retour.
Il ne répond pas immédiatement, provoquant un petit pincement de coeur.
-Je suppose que tu l'aime trop pour te soucier de ma jalousie mal placée, ironise-t-il.
-Merci, murmuré-je une dernière fois en fermant mes yeux.
La dernière présence que je perçois c'est celle de se doigts qui caressent mes cheveux emmêlés.
~
-Debout ! Braille une voix tonitruante en frappant les barreaux de son poing.
Je sursaute, et me mets instinctivement debout, en position d'attaque. Mais ce n'est qu'un homme, vêtu d'une armure légère.
-Vous êtes qui ? Grommelé-je en m'avançant vers lui.
-Laquelle de vous est Jenyfer ? Demande-t-il en m'ignorant ostensiblement.
-Pourquoi ? Fais-je.
Je sens les autres s'approcher dans mon dos.
-Écoute petite, dit-il en s'adressant à moi. Je ne suis pas là pour faire la causette, alors dit-moi où est Jenyfer.
Indécrottable ce gars.
-C'est moi...
-Je vois, rigole-t-il.
Je hausse légèrement un sourcil d'incompréhension.
-Notre chef te réclame ! M'informe-t-il. Tient, avale ça !
Il me tend une petite fiole remplie d'un liquide marron douteux.
-Hors de question ! M'opposé-je. C'est quoi ?
-Une potion qui va te rendre capable de traverser ces barreaux. Avale ! Soupire-t-il.
-Non !
-Très bien, marmonne-t-il en fouillant dans son dos.
Il en sors un fouet.
-Tu vois, ce petit joujou peut électrocuter, en à peine une minute je peux tuer n'importe lequel de tes précieux amis. Ce serait dommage n'est-ce pas ?
Il me retend la fiole. Je la saisi entre mon pouce et mon index.
-Bois ! Beugle-t-il impatiemment.
Je débouche et porte la fiole à mes lèvres. Avec un dernier regard vers Lucas, je l'avale.
-C'est bien ma fille. Maintenant sors d'ici. Et n'essaie pas d'utiliser tes dons, la potion te les as momentanément enlevés.
Je serre les dents face au surnom qu'il m'a vulgairement donné, et je sors, en passant à travers les barres de métal de la prison. Je me retrouve à côté du garde, qui me pousse dans le dos pour que j'avance plus vite. Et, à peine sortis, nous passons par une porte, et il m'enferme les poignets dans des menottes, épaisses.
-C'est obligé ? Grommelé-je.
Il ne répond pas.
Nous passons devant des dizaines et des dizaines de portes similaires. Sans doute ont-ils beaucoup de prisonniers.
Quelques minutes après nous arrivons devant une immense grille en feraille. Elle s'ouvre automatiquement.
Derrière, un long corridor, dont la moquette usée laisse échapper des odeurs de renfermé et de poussière. Nous serpentons au travers, pour arriver devant une autre porte encore. C'est à en devenir fou ! Au-delà, il y a une pièce carrée, pas très grande, sans mobilier. Une lumière rouge passe autour de nous, puis s'illumine en orange.
-C'est quoi ?
-Une sonde. Elle nous identifie pour nous laisser passer ou non.
Et, après avoir viré au vert pomme, une porte d'ascenseur apparait devant. Le garde m'y pousse sans ménagement, et reste à l'extérieur.
Les battants se referment, et l'ascenseur entreprend une longue descente. Pas de bouton, pas d'étage qui s'affiche. Seulement une cabine, dans laquelle je suis enfermée, pour aller voir le chef des Hybrides. Super...
Au moment où l'ascenseur entreprend son arrêt, je passe immédiatement les portes, de peur de rester prisonnière de la cabine.
Ici, un grand bureau meuble la pièce, immense. Sur le grand fauteuil se dessine la silhouette d'une femme, les cheveux tirés en un chignon strict, blonds. Un longue cicatrice parcourt son visage, de son arcade sourcilière gauche jusqu'au bas de sa joue, en un long trait informe.
-Te voilà enfin ! S'exclame-t-elle en se levant.
-Qui êtes vous ?
-Ja m'appelle Lévy, je suis la dirigeante des Hybrides.
-Pourquoi vouliez-vous me voir ?
-Une petite alliance s'impose tu ne penses pas ? Rigole-t-elle.
-Ça dépend... Marmonné-je, mon cerveau en ébullition.
Pourquoi cette femme, cette Lévy voudrait m'aider ?
-J'y gagne quoi ? Dis-je en me jetant dans le fauteuil face au bureau.
Elle reprend sa place.
-Sauver ton amie, n'est-ce pas la raison de ta venue en territoire ennemi ?
-Comment êtes-vous au courant ? Grondé-je.
-Oh... je suis certaine que tu en as une petite idée.
Oui, j'ai pensé à ce que quelqu'un le lui est dit. Mais je n'arrive toujours pas à me résoudre à l'idée qu'il est pu nous trahir. Me trahir.
-Alex... soupiré-je tristement.
Lévy souris.
-Il devrait venir d'ici à quelques minutes. Il est très beau tu ne trouves pas ? Et très bon négociateur.
Elle se déplace jusqu'à une petite table à ma droite. Elle soulève une bouteille. Le liquide rouge clapote.
-Un peu de vin ? Me propose Lévy.
-Pourquoi Alex vous aide-t-il ?
Elle soupire puis prend deux grands verre à vin dans un placard. Elle les rempli à moitié.
-Oh, il ne m'aide pas.
Elle dépose le verre dans mes mains et rertourne s'asseoir.
-Il veut quelque chose qu'il ne peut avoir. C'est moi qui l'aide.
-Je ne vois pas ce que je fais dans cette affaire, ni pourquoi Alex nous a fait emmener ici.
Elle bois une gorgée de vin.
-Vous n'auriez pas voulu venir de vous-même, j'ai pris les mesures nécessaires pour que vous veniez.
-Et maintenant que nous sommes ici, que voulez-vous ? M'énervé-je.
Je pose brutalement le verre sur le bord du bureau.
-Je veux aider Alex, répond calmement Lévy. Et tuer ce bon à rien de Lucyfer.
-J'allais pour le tuer quand vous êtes intervenus ! Crié-je.
-Oui, c'est vrai, affirme-t-elle.
-Jenyfer ?
Je me retourne brusquement quand je reconnais sa voix. Un flot de sensations contradictoires m'envahis. Colère, joie, énervement, soulagement, et quelque chose d'autre, de plus profond.
-Alex ? Pourquoi t'as fait ça ? Dis-je en me redressant vite.
Il me souris. Toute ma colère s'évapore.
-J'étais obligé. Lucyfer aurait senti qu'on rentrait par ses frontières, la seule solution ce sont les Hybrides, ils viennent une fois par semaine chez Lucyfer pour lui livrer les prisonniers. Ils peuvent nous faire passer, mais pas tous. Certains devront rester ici, ce serait trop risqué sinon.
-Pourquoi tu ne l'a pas dit avant ? Et combien d'entre nous peuvent aller chez les démons ?
-Il ne pouvait pas te le dire parce-que je ne le voulais pas, intervient Lévy. Et seulement deux personnes.
-Deux personnes ce n'est pas assez.
-Toi et Alex c'est assez, dit-elle suavement. Vous êtes les deux... meilleurs on va dire.
-Enlevez moi ça ! Dis-je en tendant les poignets vers Lévy.
Elle m'obéis. Je secoue mes mains endolories.
-On part quand ? Demandé-je.
-Dans une heure ! Allez vous changer et récupérez vos armes, vous en aurez besoin, réplique Lévy.
-Ah ! Une dernière chose : libérez mes amis, ordonné-je.
-Je ne peux pas, dit-elle.
-Soit vous les libérez, feulé-je. Soit je vous tue.
Je le peux sans problème : le liquide avalé ne fait plus effet dans mes veines, et je sens le pouvoir qui revient par vague. En un geste je peux la tuer. Et elle le sait.
-Dès que vous serrez revenus avec la tête de Lucyfer ! Négocie-t-elle.
-Et déplacez mes amis dans un endroit plus confortable.
-OK, soupire-t-elle face à mes demandes.
-Très bien, on se verra dans quelques jours alors, finis-je.
~
-Explique-moi en détails Alex ! J'en ai marre que l'on me cache des choses !
Ça fait quinze minutes que nous avons quitté le bureau du chef des Hybrides. Alex connais bien les lieux et il a su me guider dans ce dédale de couloirs, de portes et d'ascenseurs jusque dans une sorte d'appartement souterrain. Et, ici, en train de manger en quatrième vitesse pour me redonner des forces avant de partir, je soutire le maximum d'informations possible à Alex.
-Quand tu as accepté le marché de Lou, tu as dit qu'elle devait retransformer Jay et Lucas. En échange tu lui as donné trois places dans l'élite. J'avais déjà dit à Lévy qu'elle devait m'aider a tuer Lucyfer. Elle m'a mis en contact avec Lou et Tyler. Mais en arrivant près de la frontière du camps démoniaque, j'ai remarqué que nous allions nous faire repérer. Si ça avait été le cas, j'aurai perdu la confiance de Lucyfer et de mon père. Il fallait vous éloigner. Lévy a proposé de monter une attaque. La suite tu la connaît.
Je digère ce qu'il vient de m'avouer : il à tout manigancé depuis le début. Alex tient-il un temps soit peu à moi ou tout ce qu'il fait est calculé dans son propre intérêt ? Enfin ce n'est pas que je veux compter pour lui mais enfin... Oh ! Et puis merde je ne sais même plus ce que le ressens ni ce que je souhaite.
-Pourquoi tu ne m'a rien dit ?
Il bois une gorgée d'eau et se lève, pour poser son assiette dans l'évier.
-J'avais peur que tu ne comprennes pas. Je ne sais jamais comment faire avec toi : un coup tu réagis comme je le veux, l'autre moment tu fais tout le contraire de la logique.
J'éclate de rire. Je ne pensais pas avoir cette image à ses yeux.
-Dépêche-toi ! Me presse-t-il.
Je lève les yeux au ciel en posant à mon tour les couverts dans l'évier. Je vais ensuite dans la salle de bain, où je me douche brièvement et me rhabille avec des vêtements propres.
Quand je sors, Alex m'attend de pied ferme.
-Tu en prends du temps ! Se plaint-il. On doit aller récupérer nos armes, ensuite Lévy va nous attacher avec de fausses menottes : on pourra quand même se servir de nos dons.
Il quitte l'appartement et je le suis, dérivant entre diverses pièces et jardins souterrains. Il ne perd pas de temps.
Je repense à Lévy, à tout ce qu'elle m'a dit. Mais une seule chose me turlupine. Une seule que je désire mettre au clair.
-Alex ?
-Hum ?
-Lévy a dit que tu voulais quelque chose que tu ne peux pas avoir. Qu'es-ce c'est ?
Il ne répond pas immédiatement, comme à son habitude.
-Je ne penses pas que tu veuilles le savoir.
-Je ne te demanderai pas si je ne voulais pas entendre la réponse, souligné-je.
Il soupire.
S'arrête.
Se retourne vers moi.
Plonge son regard dans le mien.
Je ne respire plus. Je m'absorbe dans son regard de braise, comme le jour où je l'ai vu pour la première fois.
Il passe sa main sur ma joue.
Mes sens explosent.
-Toi.
Il sourit tristement.
-C'est toi que je veux.
Il passe sa main dans mes cheveux.
-Et je ne peux pas t'avoir.
________________________________
"L'espoir est la seule chose plus forte que la peur"
Hunger games.
XOXO