Note: Ce chapitre contient de lourds flashbacks. Je vous mets un avertissement au début et à la fin des flashbacks. Soyez libre de passer ce moment si vous vous sentez concerné par les abus sexuels et physiques sur les enfants.
Wei Wuxian se réveilla brusquement au milieu de la nuit. Durant son sommeil, il était tombé du lit et était maintenant allongé sur les blessures dans son dos, regardant le plafond. La chambre était dans le noir, excepté le rayonnement de la Lune à travers la fenêtre. Il était couvert d'un pull froid, la respiration laborieuse, les membres tremblant. La panique tourbillonant en lui, menaçant de le dépasser.
Il n'était pas sûr de s'il devait ou non crier, heureusement il n'écoutait aucun son témoignant de quelqu'un qui se serait réveillé par sa faute ou qui viendrait vérifier qu'il aille bien.
Il commença un exercice de respiration pour calmer son coeur. Il était dans un mode de panique essoufflé. Ça lui prit du temps de se calmer au moins un peu, retrouvant la capacité de penser plus ou moins clairement.
Il se rappelait vivement l'horrible cauchemar qui l'avait réveillé d'une si terrible manière.
Avant d'aller dormir, il avait pensé, il s'était comparé aux autres omégas et se rappelait combien les situations de Wen Ning et Nie Huaisang étaient différentes.
« Après toutes ces pensées, évidemment que j'ai fait un cauchemar sur l'enseignement de Madame Yu m'expliquant ma place...» Il réfléchit amèrement.
Il y avait de l'humidité sur ses joues, il réalisa qu'il avait pleuré.
*
*** déscription du cauchemar ***
*
Comme d'habitude, Wei Wuxian était préparé, à genoux au milieu de la salle de discipline, nu, portant une ceinture de chasteté, ses bras tendus devant lui. Il attendait que Madame Yu entre dans la salle de discipline et commence l'entraînement de la journée.
Il ne savait pas pour quelle forme de torture elle opterait, parmis d'horribles possibilités, une bien pire que les autres, alimentait son imagination. Il savait que Madame Yu faisait exprès de le faire attendre dans l'anxiété, pour approfondir davantage sa panique et sa peur pour la venue suivante.
Enfin, elle entra dans la salle de discipline, ses yeux étaient pareils à des poignards éblouissants, elle était visiblement bouleversée. Wei Wuxian su immédiatement que l'entraînement d'aujourd'hui serait difficile.
Elle n'avait pas fait irruption bruyamment comme elle en avait pourtant l'habitude, n'avait pas fait claquer avec force la porte sur le mur, elle conservait sa colère juste pour lui.
Un froid glacial parcouru le long de sa copine vertébrale, il frissonna.
Madame Yu regardait les différents outils, matériaux, médicaments et amusements qu'elle utilisait durant ses sessions d'entraînement. Elle les contempla doucement, élongea son bras pour en prendre un, puis changeant d'idée, elle en attrapa un autre puis l'observa silencieusement .
Wei Wuxian sentit qu'il ne pourrait supporter d'avantage d'anxiété, sa nervosité ayant déjà atteint un sommet. Il voulait crier, il voulait lui hurler de rapidement en prendre un, ou plusieurs, et de commencer tout de suite.
Après ce qui lui parut être des heures, elle attrapa finalement un fouet à cheval puis se tourna vers lui.
« Tu connais le refrain, répète le, 100 fois. » lui dit Madame Yu dans une calme et douce voix qui le fit encore plus redouter
Sans perdre une seconde, il commença à réciter comme mille et mille fois avant.
« Je suis juste un sale oméga sans valeur. Personne n'a besoin de moi, et personne ne m'aimera jamais ni ne s'intéressera à moi. Je devrais juste mourir dans les rues pour ne plus causer de troubles à la secte Jiang de Yunmeng. »
A chaque répétition, Madame Yu frappa ses avant-bras avec le fouet à cheval. La douleur physique était forte, mais la douleur émotionnelle était bien pire, car maintenant il était intimement convaincu que les mots qu'il était forcé de répéter étaient la vérité.
Plusieurs nuits, après que la routine de Madame Yu est prise fin et qu'elle l'ait libéré de la salle de discipline, il s'était demandé s'il devait rester en vie. Puis il s'était remémoré les gentils sourires d'Oncle Jiang et Shijie et la colère inoffensive ainsi que les taquineries ludiques de Jiang Cheng. Le rire des disciples de la secte YunmengJiang et même ceux des gens de la villes le saluant quand il passait devant eux. Il ne voulait pas perdre ça. Il ne voulait pas perdre la vie.
Ses pensées firent demi-tour, Madame Yu fit une pause puis lui dit doucement.
« Tournes tes bras et continue. »
Il tourna ses bras et reçu plus de coups sur l'intérieur plus doux de ses avant-bras. A chaque coup, il voulait pleurer mais il n'en fit rien. Il ne laisserait pas Madame Yu ou quiconque en dehors de la salle de discipline entendre ses cris désespérés de douleurs ou il savait qu'il recevrait une punition. Il répétait la déclaration, son âme coupée un peu plus profondément à chaque fois qu'il le répétait, une larme s'échappa de ses yeux pour s'échouer sur le sol froid.
Cependant, Madame Yu n'en avait pas déjà terminé avec lui. Bien sûr que non, elle était enragée quand elle est entrée, elle avait besoin de laisser éclater sa colère.
« Mets-toi sur la table, à quatre pattes et ouvres les jambes! Répète encore 20 fois. »
Son ordre le fit doucement gémir de peur, il savait ce qu'il se passerait une fois sur la table, Madame Yu lui ferait payer, le plus possible, avec une douloureuse attention sur son entrejambe vulnérable.
Avec la ceinture de chasteté en cuir, chaque partie de son corps était parfaitement exposé pour les abus que Madame Yu choisirait de lui infliger.
Wei Wuxian se mit en position, son corps tremblant violemment et incontrôlablement. Il récita le fameux refrain et à sa grande horreur, Madame Yu se mit à frapper avec force entre ses jambes à l'aide du fouet à cheval.
Il pleura d'une insupportable douleur et se recroquevilla sur lui même, les larmes coulant en abondance sur son visage.
« Lève toi! » Madame Yu siffla, puis quand elle vit qu'il n'obéisait pas, elle aboya. « Immédiatement! »
Wei Wuxian mobilisa toute sa volonté et sa force restante, puis se remis dans sa position précédente. La torture continua jusqu'à ce qu'il ait finit les 20 répétitions, sans interruptions.
*
*** fin du cauchemar ***
*
Wei Wuxian savait qu'il n'était pas supposé quitter sa chambre la nuit, mais il avait vraiment besoin d'air frais, de se vider l'esprit mais surtout d'oublier son cauchemar. Plus encore il avait besoin de bouger pour éliminer le fantôme de sa douleur physique, comme si Madame Yu l'avait réellement frappée il y a un moment et pas seulement dans son rêve.
Il attrapa son épée et chancela précipitamment hors de la chambre, il ne voulait plus être à l'intérieur. Il voulait être dehors. Là où il n'y avait rien pour lui rappeler la salle de discipline.
L'espace ouvert et l'air frais firent beaucoup de bien à Wei Wuxian. Il retrouva son équilibre et se dirigea vers les collines derrière le Recoin Nuageux, il retourna à la cascade où il avait joyeusement bavardé avec ses nouveaux amis quelques heures auparavant.
Quand il chercha sa destination, il s'assit sur un rocher près de la rivière puis dégaina son épée. La lame était pétillante à la lumière de la Lune.
Il remonta ses manches et traça des coupures sur ses avants-bras. Elle n'étaient pas profondes, et ne causeraient pas de dégâts permanents. Elles seraient probablement guéries au petit matin avec une petite aide de son noyau d'or. La douleur qu'elles causaient avait pour but de le mettre à terre pour un moment, pour lui faire prendre conscience du moment présent, pour lui faire oublier son cauchemar.
※
※※※
※
Lan Wangji attendait Wei Ying dans le pavillon de la bibliothèque. Le plus jeune était supposé continuer sa punition aujourd'hui. Lan Wangji était inquiet depuis que l'autre disciple ne s'était pas montré pour le petit déjeuner. Il essaya de dissoudre ses inquiétudes.
« Wei Ying a probablement trop dormi, il était si fatigué hier. Je l'ai entendu dire à son frère qu'il prendrait l'habitude des horaires de sommeil de la secte GusuLan. »
Juste quand Lan Wangji décida d'aller chercher l'autre disciple, Wei Ying passa par la porte en chancelant.
« Que s'est-il passé? Il paraît vraiment mal en point... » Lan Wangji était horrifié.
Il voulut immédiatement courir jusqu'à lui et l'apaiser, sa détresse apparente. Mais Lan Wangji ne savait pas comment faire.
En effet, le jeune garçon paraissait ne pas avoir dormi du tout, les cernes noires sous ses yeux ayant fait leur retour - plus noires encore que la veille.
Sa coiffure — si l'on pouvait réellement appeler ça une coiffure — et son ruban rouge ne tenait que quelques cheveux. Mais ce sont ses yeux qui frappèrent le plus Lan Wangji, ils étaient aqueux et injectés de sang, comme si Wei Ying avait pleuré durant un long moment. Ses vêtements n'étaient pas mis correctement et leurs bas étaient sales avec de la boue.
« Wei Ying. » Lan Wangji voulait lui demander ce qu'il y avait de mal, comment il pourrait l'aider, mais il parvint seulement à prononcer son nom. Sa voix était choquée, montrant seulement ses émotions d'une subtile façon.
Wei Ying leva la tête, comme s'il venait juste de remarquer la présence de Lan Wangji dans le pavillon de la bibliothèque. Et avec un effort visible, ses lèvres se retroussèrent en un sourire. C'était comme si l'âme de Lan Wangji s'était écrasée à ce moment. Le sourire paraissait si faux, c'était douloureux à voir. Il put seulement imaginer la quantité de douleur et de détresse qui étaient cachées derrière le sourire de Wei Ying.
« Ah, Lan Zahn, bon matin. Ou devrais-je dire bonne après-midi, c'est déjà l'après-midi. Je suis désolé pour le retard. » Wei Ying s'excusa avec une petite voix où de la fatigue était percevable.
Puis il s'assit à la même table que la veille, chaque chose toujours à la même place. Il prit le pinceau et commença à copier les règles.
Lan Wangji décida de l'aider de la même façon qu'il l'avait fait le jour précédent. Il relâcha ses phéromones puis se dirigea vers son guqin en informant le plus jeune. « Besoin de pratique. »
Il s'assit derrière l'instrument et débuta doucement à jouer des mélodies, les unes après les autres. Il ne fallut pas longtemps à Wei Ying pour une nouvelle fois s'endormir sur son bureau.