Bonjours messieurs dames, bienvenue.
La femme : vous avez ces nausées depuis longtemps ?
Moi : environ 3 mois..
La femme : je vois, quel est la date de vos dernières règles ?
Moi : c'est.. c'est difficile à dire je.. je ne les ai pas tout le temps
La femme : elles ne sont pas régulière vous voulez dire ?
Moi : non non, je veux dire que quelques fois je ne les ai pas pendant plusieurs mois d'affilée
La femme : je vois, depuis combien de temps ça dure ?
Moi : à peut près 1 an
La femme : et vous n'en n'avait jamais parlé à un gynécologue ?
Moi : je ne vais pas voir le gynécologue
La femme : vous devriez, c'est très important vous savez ?
Moi : je travaille beaucoup, je n'ai pas le temps
La femme : hum.. et votre mari travaille aussi ?
Moi : pourquoi vous parlez de..
La femme : madame je la regarde je peux vous aidez vous savez, mais il faut parler
Moi : je ne vois pas que quoi vous parlez
La femme : les bleus sur tout votre corps, le dérèglement hormonal, votre voix qui tremble constamment.. plein de détails vous trahissent
Moi : vous allez me faire la prise de sang ?
La femme : vous ne pouvez pas parler c'est ça ? C'est lui qui vous a déposé ?
Moi : faite la prise de sang s'il vous plaît, je voudrais rentrer rapidement
Elle me regarde, je fais pareil et elle fini par soupirer et me faire cette prise de sang. Une fois terminée je remet ma veste et je sors de la.
Je sors sans parlé et je rejoint Malik sur le parking, il sourie et démarre une fois que je suis à l'intérieur de la voiture.
Malik : t'as bien parlé c'est bien
Je retire le micro que j'avais dans la poche, il tend la main donc je lui rend, je soupire et je ferme les yeux en posant ma tête sur la fenêtre pendant qu'il conduit.
Bien évidemment je ne m'endors pas hein, je m'autorise à dormir seulement quand il dort déjà. J'angoisse trop, j'ai peur de ce qu'il peut me faire pendant que je dors.
Nous sommes allé faire quelques courses pour remplir le frigo qui était vide depuis presque deux jours. Monsieur se plaignait de très mal manger mais en même temps c'est pas comme si je pouvais sortir faire des courses.
3 mois sont passés depuis la dernière partie, 3 mois extrêmement long.. mais j'ai finis par me faire à cette idée.
Ma vie est comme ça, elle n'est pas facile mais c'est ma vie, et je ne peux rien y changer. Je subis en restant silencieuse.
Malik : j'te préviens Alya, tu restes à côté de moi. Commence pas à vouloir faire la meuf dans le magasin parce que si il faut que j'te gifle devant tout le monde je le ferais.
J'hoche la tête en me détachant, il se dépêche de sortir de la voiture et vient passer son bras autour de mon cou en le serrant bien.
Ce geste je le trouvais super mignon au début, mais maintenant il me dégoûte. J'arrive plus à supporter qu'on me touche, je sais marcher seule alors pourquoi tu me tiens ? J'ai l'impression d'être un chien.
Malik : on y va.
Je le suis sans rien dire, on rentre dans Auchan sans se parler, sans se regarder. Je regarde tout autour de moi en espérant au fond de moi, croisé quelqu'un qui viendra m'aider.
Malik : il attrape ma mâchoire tu regardes le sol. Le sol Alya.
J'avale difficilement ma salive et je baisse la tête vers le sol, il marche et je le suis, il prend ce qu'il faut et je le suis.
Malik : tient le pack d'eau.
Je le prend et je le suis dans tout le magasin, il prend une bouteille d'alcool et me la tend, je la prend et la tiens, il avance un peu et prend un pack de lait qu'il me tend encore une fois.
Moi : je..
Malik : tu prends ou quoi ?
Je prend le pack d'eau de la main droite, je coince la bouteille d'alcool sous mon bras pour prendre le pack de lait de ma main gauche.
Je relève la tête et le cherche du regard mais il était déjà parti, où ? J'en sais rien, mais j'avais intérêt à vite le retrouver.
... : eh attend, attend j't'aide !
Je ne relève pas la tête et j'accélère le pas, on m'attrape le bras donc je me retourne rapidement, il essaye de prendre le pack d'eau mais je secoue la tête.
Moi : non ça va, ça va arrêtez
L'homme : mais vas-y donne, t'es toute petite tu portes des trucs plus lourd que toi
Moi : non c'est pas lourd
L'homme : ton bras il tremble, laisse moi t'aider y'a quoi ?
Je baisse le regard vers mon bras, oui il tremble, mais juste parce que je n'ai aucune force. C'est pas avec ce que je mange et comment je dors que j'arrive à être en bonne santé.
... : eh !! Eh toi !!!
Je ferme les yeux en reconnaissant sa voix, il arrive et pousse l'homme qui voulait m'aider.
Malik : tu la touches pas !! C'est ma femme !!!
Moi : Malik.. Malik arrête !
Il se retourne vers moi et me pousse violemment, je desserre mon bras et la bouteille d'alcool tombe.
Malik : MAIS T'ES CONNE OU QUOI ?!
Moi : je.. pardon, pardon je suis désolé..
Malik : ah t'es désolé ?!
... : mais ça va pas ? Pourquoi vous criez comme ça ?!
Malik : tu veux quoi toi ?!
... : elle a raison faut vous faire soigner ! J'ai vu la scène et elle a pas fais exprès !
L'homme de tout à l'heure me regarde mais ne dit rien, il regarde Malik et s'en vas.
Malik : on rentre.
Moi : mais on a pas..
Malik : j'ai dis, on rentre. Pose ça.
Je pose les packs que je portais toujours et je le suis, enfin je le suis.. il me traîne par le bras quoi.
Il m'a jeter dans la voiture, il est monté de son côté et il a démarré comme un fou. Je pleurais déjà.
Moi : j'ai pas fais exprès Malik.. je suis désolée..
Il ne répondait pas, il était vraiment, vraiment énervé et ça me faisait super peur.
Arrivée à la maison j'étais complètement paniquée, tout mon corps tremblait, il m'a fais sortir de force de la voiture et il m'a traîné en bas, dans la cave.
Malik : tu veux faire la meuf ?! Il prend un vieux câble t'es sur tu veux faire la meuf ?!
Je secoue la tête en reculant, il s'approche de moi en rigolant, ah ce rire..
Il me met un premier coup avec ce câble sur les jambes, j'hurle en me tenant au mur, il ne s'arrête pas là et m'en met un deuxième tour de suite après.
Moi : ARRÊTE !!! ARRÊTE S'IL TE PLAÎT !!!
Il éclate de rire et me fait tomber sur le sol, mon dos claque et me coupe la respiration pour quelque seconde.
Moi : je..
J'hurle une nouvelle fois en sentant le câble claquer mon corps, les larmes montent et je commence à pleurer en hurlant aussi fort que je le pouvais.
A peut près une heure plus tard il sort de la cave en me laissant presque inconsciente sur le sol.
Je n'avais même plus la force de me lever alors je suis restée allongé là, à attendre.
Qu'est-ce que j'attendais ? Je sais pas. La seule chose que je sais c'est que si je bouge maintenant je vais souffrir alors j'attend un peu que les douleurs s'atténue.
Il est revenu en souriant, je n'ai pas réussi à bouger alors je l'ai tout simplement regardé, il a sorti un ciseau de sa poche arrière.
Malik : vient j'te coiffe
Je voulais dire non, mais à quoi bon ? Je vais utiliser mon énergie pour rien alors je n'ai pas répondu. Il veut couper mes cheveux ? Qu'il le fasse.
Je n'ai plus la force de dire non, plus la force d'essayer de lui faire entendre raison.
Il est venu m'assoir violemment, j'ai hurlé en sentant mon corps me brûler une nouvelle fois, j'avais l'impression d'être ouverte de partout, et c'est exactement ce qu'il ce passait.
Je pense que j'étais à deux doigts du malaise, il m'aurait juste cogné la tête contre le mur et je serais tombé dans les pommes.
Je ne sentais plus mon corps, il a dû me tenir pour que j'arrive à rester assise, il ne tenait absolument plus, je n'avais plus aucune force. J'étais à bout.
Je l'entendais couper mes cheveux, il rigolait donc je savais qu'il était fier, comme toujours hein. Plus il me fait mal, plus il est fier.
Malik : voiiiila ! T'es belle là !
Il me regarde et rigole en jetant ma tête en arrière, elle claque contre le sol et je ferme les yeux. C'était le coup de trop, le coup que mon corps n'a pas supporté visiblement.
Je me suis réveillée je ne sais pas combien de temps après, il faisait tout noir autour de moi, et vu l'odeur je savais que je n'avais pas changé d'endroit. J'étais toujours dans la cave.
J'avais terriblement mal à la tête, et partout ailleurs en fait.. il n'y a pas un seul endroit qui ne me faisait pas mal.
Je me suis relevé mais une douleur insupportable m'a pris, d'un coup, dans le ventre.
Je me suis calée contre le mur pour me tenir parce que j'avais l'impression que j'allais mourir, je ne savais pas ce que ça pouvait être mais j'avais extrêmement mal.
Je voulais crier à l'aide, mais qui ? Qui serait venu ? Lui ?
Alors non, si c'est lui je ne veux pas, si c'est lui qui vient.. je préfère mourir seule dans cette cave.
Je me suis assise en pleurant, en espérant que la douleur passe mais c'était de pire en pire, puis un liquide s'est mit à couler entre mes jambes..
Et c'est là que doucement j'ai compris, je sentais que quelque chose voulait sortir, je sentais qu'il fallait que je pousse mais hors de question, je ne voulais pas.
Moi : non... non.. nonnnnn !!!
Même si je ne voulais pas, malgré moi j'étais entrain de pousser, j'ai enlever comme je pouvais mon pantalon qui était complètement trempée et tachée de sang.
Moi : s'il vous plaît non.. pas avec lui.. non...
J'étais entrain d'accoucher, je ne sais pas comment cela est possible mais ce qui est sur c'est que j'étais entrain d'accoucher.
Moi : AHHHHHHH !!!!
C'est une douleur horrible, indescriptible, une douleur mélangée à la peur, à l'angoisse, au stresse.. je ne me sentais pas bien, j'allais bientôt faire un malaise, je n'arrivais plus à respirer.
Moi : je.. je vais mourrir..
Pour moi c'était sur, je n'arriverais pas à faire sortir cet enfant, et j'allais mourrir.
Je ne voulais pas de lui, je ne veux pas l'élever dans ses conditions, le pauvre. Qui aimerait que son enfant naisse dans de tel conditions ? Qui ?
Et puis comment je vais faire ? Je ne sais pas m'occuper d'un bébé, je ne sais déjà pas gérer ce monstre qui m'a enfermé ici.. alors un enfant ? Ici ? Avec lui ?
Après de longues minute très douloureuse j'ai fini par sortir ce bébé de moi, j'étais en sueur, j'avais si mal.. c'était horrible.
Je l'ai pris contre moi en éclatant en larme, j'ai instinctivement enroulée ce petit bout dans mon jean.. je n'avais que ça.
Moi : ohhh mon bébé.. mon bébé pardon... pardon..
Je m'excusais déjà de la vie que j'allais lui faire vivre, le pauvre je ne veux pas ça.. il ne mérite pas.
Moi : je suis désolé.. je suis vraiment désolé..
Je le regarde dans les yeux, un sourire se dessine sur mes lèvres quand ce petit être si mignon pose son regard sur moi..
Mais mon sourire est très vite parti, la porte de la cave s'est ouverte sur Malik.
J'ai directement serré mon bébé dans mes bras, il a rigole en s'approchant de moi, il a regardé l'état du sol, et il a essayer de prendre le bébé.
Moi : non !! Non laisse le moi.. laisse moi mon bébé s'il te plaît Malik..
Malik : donne moi ça.
Moi : nonnnn !! Malik non !!
Le bébé c'est mit à hurler super fort, je n'avais pas encore couper le cordon ombilical mais Malik s'en ai chargée. Il a pris le ciseau avec lequel il m'avait coupé les cheveux et il a coupé sans réfléchir le cordon.
Moi : arrête !!! Malik non !!!
Je n'avais pas la force de me lever, je n'arrivais pas à bouger mais je ne pouvais pas le laisser emmener mon bébé comme ça. Pas encore.
Moi : Malik ! Malik je t'en supplie !!!! Arrête !!! MALIK !!!
J'ai hurlé sans m'arrêter ce soir là, je ne voulais pas renoncer à mon bébé, je voulais le garder contre moi encore un peu.
Moi : MON BÉBÉ !! MALIK REND MOI MON BÉBÉ !!! S'IL TE PLAÎT !!!
Je me suis mise à taper ma tête contre le mur en tirant mes cheveux, j'étais dans un état second je pense... ou alors je devenais folle.. je ne sais pas.