idée de Vivibdt : La première fois où Ada appelle Alice et Fred maman et papa.
« Tu ne trouves pas qu'elle est bizarre en ce moment ? » demanda Fred en regardant Ada prendre son sac pour aller au lycée.
« Elle a l'air fatiguée ... mais bon c'est les vacances à la fin de la semaine, elle pourra se reposer. La seconde c'est plein de changements, ces premières vacances vont lui faire le plus grand bien. » dit Alice en préparant le sac de Paul.
« Je ne sais pas, j'ai l'impression qu'il y a autre chose. » dit Fred.
« A ce soir. » lança Ada avant de sortir de la maison, claquant la porte derrière elle.
« Elle a toujours adoré l'école. Et là ... on dirait qu'elle a peur d'y aller. » dit Fred.
« Mais non. » dit Alice. « Il faut qu'elle s'adapte au lycée, ça lui prend un peu de temps, c'est tout. Bon, Paul, tu te dépêches, on va être en retard ! »
« J'arrive. » dit Paul en arrivant en courant. « Je suis beau comme ça ? » demanda-t-il en montrant ses cheveux.
« Mais oui mon bébé, tu es très beau. » rit Alice en enfilant sa veste.
« Depuis quand tu t'intéresses à ta coiffure ? » demanda Fred en riant.
« C'est la photo de classe ce matin. » dit Paul en lui lançant un regard noir.
« Ah ben si c'est la photo de classe alors. » rit Fred en se levant et en commençant à débarrasser la table.
« Bon, tu m'appelles si quelque chose tombe ? J'ai rendez-vous avec le Président du Tribunal à neuf heures mais ça ne devrait pas prendre trop longtemps. » dit Alice en venant l'embrasser.
« On fait comme ça. » dit Fred. « Bonne journée mon Paulo, sois beau sur la photo. »
Une fois que tout le monde fut sorti, Fred termina de ranger la cuisine avant d'aller se préparer et d'aller au boulot. Quand il arriva au bureau, il soupira quand il vit les piles de dossiers qui l'attendaient ... il ne souhaiterais jamais à personne de se faire tuer, mais quand il voyait la paperasse qui l'attendait, il n'en était pas loin. Il s'installa à son bureau en soupirant et prit le premier dossier sur le haut de la première pile. Quand Djibril arriva, il se fit un plaisir de lui en donner un bon paquet. Il fut content quand il entendit son téléphone sonner. Peu importe qui c'était, peu importe pour quelle raison ils appelaient, au moins ça le détournerait de la paperasse pour quelques minutes. Il fouilla sur son bureau, son téléphone étant quelque part sous des papiers. Son sourire s'agrandit encore quand il vit que c'était Ada.
« Oui ma chérie ? » dit-il en décrochant.
« Papa, viens me chercher, vite. »
« T'es où ? Qu'est-ce qu'il se passe ? » demanda-t-il, paniqué en entendant la peur dans la voix de sa fille.
« Au lycée. Dans les toilettes. Mais il faut que je sorte et j'ai peur, ils m'attendent et ... »
« J'arrive, je suis là dans cinq minutes. » dit Fred en se levant.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? » demanda Djibril alerté par le ton de son chef.
« Ada a des problèmes au lycée. Putain je le savais qu'il y avait un truc de pas net ! » s'exclama-t-il en passant sa veste. « Il faut que j'y aille. »
« Je viens avec vous, on ne sait jamais. » dit Djibril en le suivant hors du bureau.
Quand il se gara sur la route devant le lycée, il ne la vit pas. Il sortit de la voiture et s'avança sur le parvis. Il ne la vit pas, mais il l'entendit. Elle, elle l'avait vu.
« Papa ! »
Ça venait d'un coin où il ne voyait que deux gars baraqués, bien plus âgés qu'Ada ... et il vit rouge, tout de suite. Il s'avança vers eux.
« T'en menottes un, je m'occupe de l'autre. » dit-il a Djibril.
« Ok, chef. »
« On peut savoir ce qu'il se passe ici ? » demanda Fred avec sa « voix de policier » comme disait Paul.
« Rien qui vous concerne, alors merci de dégager. » dit l'un des deux. « Hey mais vous faîtes quoi ? » demanda-t-il quand il sentit Fred lui passer les menottes.
« Je vous arrête pour agression sur mineur. »
« Quoi ? Mais on fait rien de mal ... on discute, c'est tout. » dit le deuxième en sentant Djibril lui mettre les menottes à lui aussi.
« Et bien bizarrement la demoiselle n'a pas vraiment l'air d'accord, elle a plutôt l'air terrorisée. » dit Fred, l'air très menaçant. « Alors vous allez suivre mon collègue bien gentiment et je verrais ce que je fais de vous plus tard. » ajouta-t-il en passant ses clés de voiture à Djibril.
Il attendit que la voiture soit partie pour prendre Ada dans ses bras.
« Ça va ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »
Ada ne put pas lui répondre, elle éclata en sanglots dans ses bras. Fred la serra contre lui, sentant son cœur se serrer en la voyant dans cet état. Quand elle se fut un peu calmée, il l'amena à un banc dans un parc en face du lycée et elle lui expliqua le harcèlement qui avait commencé quelques semaines plus tôt.
« Et ... comme t'avais dit que je pouvais t'appeler tout le temps si j'avais un problème ben ... »
« Tu as très bien fait ma chérie. » dit Fred en lui prenant la main. « Et surtout, si ça recommence ou si tu as d'autres problèmes, même dans vingt ans, tu m'appelles. »
« Pourquoi tu souris comme un niais, là ? » demanda Ada en séchant ses dernières larmes.
« Parce qu'il y a quand même eu quelque chose de très positif dans toute cette histoire. »
« Et ben dis-moi parce que je vois pas. » rit Ada.
« Tu m'as appelé Papa. Deux fois, même. »
« Et ... et ça t'embête ? » demanda Ada presque timidement.
« Ah non, pas du tout. Ça ne m'embête pas du tout du tout. Au contraire, j'adore. Et tu recommences quand tu veux. » dit Fred en lui souriant.
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« Bon, allez, on est parties. » dit Alice en mettant ses chaussures. « Ada ? »
« J'arrive. » dit la jeune fille en apparaissant dans le salon.
« Pourquoi je ne peux pas venir, moi ? » demanda Paul en boudant.
« Parce que c'est journée entre filles aujourd'hui. » dit Alice en lui ébouriffant les cheveux. « Et puis de toute manière tu n'aimes pas faire les magasins alors ... »
« Si si, j'aime bien. » dit Paul. « Et puis ... »
« Quoi ? »
« Pipou il a dit que je devais l'aider à travailler dans le jardin aujourd'hui. »
« Ah, je comprends mieux. » rit Alice. « Mais tu sais, c'est toi qui voulais absolument un jardin quand on a déménagé, pour pouvoir jouer au foot, tu te souviens ? »
« Oui mais ... »
« Mais rien du tout. Tu as voulu un jardin, alors tu vas aider Fred à t'en occuper. »
« Pff c'est trop nul. » râla Paul en repartant vers sa chambre.
« Et ben ... ça va être sympa tout seul avec lui toute la journée. Je peux pas venir avec vous moi ? » demanda Fred qui était dans la cuisine.
« Tu veux venir te faire les ongles avec nous ? » demanda Ada en riant.
« Pourquoi pas ? Ça sera toujours mieux que l'humeur massacrante de Paul. »
« Je ne sais pas pourquoi il est comme ça. » dit Alice. « Quoi ? » demanda-t-elle quand Fred et Ada éclatèrent de rire.
« Tu es exactement comme lui ma chérie. » dit Fred.
« N'importe quoi. » dit Alice. « Bon, on y va. »
Ada la suivit en continuant à rire. Elles montèrent toutes les deux en voiture et Alice se dirigea vers le Palais de Justice.
« Qu'est-ce qu'on fait là ? » demanda Ada.
« On se gare. J'ai pas envie de payer une fortune en parking pour la journée. » dit Alice en lui souriant.
Elles sortirent de voiture et marchèrent quelques minutes vers l'institut de beauté où elles avaient rendez-vous. Pendant qu'elles se faisaient chouchouter, elles discutèrent de tout et de rien. Alice voyait bien qu'Ada voulait lui dire quelque chose mais n'osait pas. Plusieurs fois elle avait commencé une phrase ... pour la détourner vers autre chose. Pendant qu'elles déjeunaient en terrasse avant d'attaquer leur après-midi shopping, elle regarda sa fille prendre son téléphone, lire un message et lever les yeux vers elle avant de répondre.
« Bon, Ada, qu'est-ce qu'il se passe ? » demanda Alice. « Qu'est-ce que tu veux me dire depuis tout à l'heure ? »
« Rien rien. »
« Ada ... »
« C'est juste que ... il y a ... un garçon qui m'a invité au cinéma. » dit Ada timidement.
« Et où est le problème ? » demanda Alice.
« J'ai le droit d'y aller ? »
« Ben oui. Enfin si tu nous dis avec qui, quand et où. Mais ... tu pensais vraiment qu'on te dirait non ? »
« Ben ... pas forcément toi mais ... »
« Ne t'inquiète pas, je m'occupe de lui. » dit Alice en souriant.
« T'es la meilleure, Maman ! » s'exclama Ada en se levant pour la prendre dans ses bras.
Alice l'embrassa et la jeune fille reprit place sur sa chaise. Quand elle regarda Alice, elle se rendit compte de ce qu'elle venait de dire.
« Ça ne va pas ? » demanda Alice quand elle vit Ada se figer en face d'elle.
« Si si, c'est juste que ... ça te dérange pas ? » demanda la jeune fille.
« Que tu ailles au cinéma ? Ben non, pourquoi ça me dérangerait ? »
« Non pas ça. Je ... je t'ai appelé Maman. J'ai pas fait exprès hein, mais ... »
« Ça non plus ça ne me dérange pas du tout ma grande. » dit Alice en lui prenant la main sur la table. « J'aime beaucoup même. »
Ada soupira de soulagement.
« Ça fait un moment que je voulais t'appeler comme ça mais j'avais peur que tu ne veuilles pas. » avoua la jeune fille.
« Je sais bien que je ne suis pas ta vraie mère ma chérie, mais pour moi tu es ma fille au même titre que Paul est mon fils, alors tu m'appelles comme tu veux. » dit Alice en lui souriant.
« Merci. » dit Ada, les larmes aux yeux. « Et tu sais, c'est vrai ce que j'ai dit. T'es vraiment la meilleure. Je n'aurais pas pu tomber mieux que chez vous ? »
Ce fut au tour d'Alice de sentir les larmes monter.
« Bon, et si on commandait un dessert avant de se mettre à pleurer toutes les deux, hein ? Qu'est-ce que t'en dit ? » dit Alice en riant.
« J'en dit que je veux une île flottante. »
« Ah ben ça m'aurait étonné que tu prennes autre chose ! » dit Alice en appelant un serveur.
Une fois la commande passée, Alice reprit la parole.
« Bon, tu veux aller dans quelles boutiques ? Il y a des choses en particulier que tu veux prendre ? Tu as tellement grandi que là on ne va pas avoir le choix, il va falloir qu'on prenne de tout ... »
« C'est pas un problème pour moi. » rit Ada. « Attend, je te montre, j'ai fait une pré-sélection. » ajouta-t-elle en déplaçant sa chaise pour se mettre à côté de sa mère et lui montrer tout ce qu'elle avait vu sur son téléphone.