To Begin Again - Ingrid Michaelson & ZAYN
❝ Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. ❞
— Victor Hugo
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— Les soirées étaient mon quotidien, reprend t-elle les yeux plantés dans ceux de Roméo. C'était devenu une habitude, un refuge. Je fréquentais des boîtes presque tous les soirs, je buvais et je consommais... Dans l'espoir d'oublier le mal dans lequel j'étais. Je me voilais la face, j'étais de plus en plus seule, désespérée, fragile et brisée. Mais cette nuit là a été la fête de trop...
À l'évocation de cette douloureuse soirée qu'elle vient de raconter au brun, Clara sent les larmes lui monter aux yeux.
— J'étais persuadée que ça me faisait du bien... mais j'étais aveuglée par cette relation toxique dans laquelle j'étais enfermée depuis quelques mois déjà avec Éric. Je ne sais même plus si je l'aimais réellement ou non...
Lorsqu'elle prononce cette phrase, un sourire ironique s'étire sur ses lèvres, suivi d'un petit rire.
— Avec lui, je m'oubliais. Je me sentais vivante et j'avais l'impression de compter pour quelqu'un. Je me trompais évidemment, je ne l'ai appris que plus tard que pour lui, tout n'était qu'un jeu... Je trouvais refuge dans toutes ces substances qui me permettaient de m'évader le temps d'une nuit, continue t-elle. J'en ressentais constamment le besoin, j'étais devenue accro. J'aimais me faire du mal, pour me sentir mieux après. Éric n'a jamais tenté de me stopper. Il a abusé de ma fragilité et de ma tristesse pour me faire sombrer avec lui. Quand il buvait trop, il devenait violent. Mais j'étais souvent trop défoncée pour y prêter attention. Le pire, c'est qu'il m'a abandonné en connaissance de cause, cette soirée là, avec mes problèmes d'addiction et mes envie d'autodestruction. Il a causé ma perte...
Elle s'arrête un instant, pour reprendre son souffle. Absorbé par le récit de son amie, Roméo reste silencieux, malgré la multitude de questions qui se bousculent dans son esprit. Une larme roule le long de la joue parsemée de tâches de rousseur de la blonde, tandis qu'elle continue en murmurant.
— J'ai tellement souffert de cette relation, de cet amour à sens unique et dévastateur. Ça en devenait maladif. Alors... ce soir là, je me suis fait la promesse de ne plus jamais laisser quelqu'un entrer dans ma vie... De ne plus ouvrir mon cœur à quelqu'un. De ne plus jamais laisser quelqu'un pouvoir me détruire comme je l'avais été...
— Oh... C'est pour ça que tu m'as repoussé au début ?
— Oui... Je ne voulais pas refaire les mêmes erreurs qu'il y a trois ans... Tu dois sûrement trouver ça stupide comme réaction mais...
— Clara, la coupe Roméo. Je comprends parfaitement. Ne t'inquiète pas. Moi aussi, j'ai fait des erreurs qui m'ont fait souffrir par le passé. Mais j'ai envie de tourner la page sur cette partie de ma vie... Recommencer à nouveau à profiter, à rire, à aimer... Laisse moi t'aider, Clara, s'il te plaît. Toi et moi, on peut se relever ensemble, j'en suis sûr.
La blonde lui adresse un sourire sincère.
— Ma psy a été la première à se rendre compte de l'état dans lequel j'étais. C'est la seule personne qui m'a soutenue pour me sortir de cette épreuve. Ça faisait un an déjà que j'allais la consulter, pour un autre sujet. Je... je suis désolée... je ne me sens pas encore prête à te raconter toute mon histoire...
Roméo pose une main sur celle tremblante de son amie, pour lui faire comprendre que ce n'est pas grave.
— J'ai honte de celle que j'étais devenue. Les rendez-vous avec ma psychologue ont été primordiaux pour améliorer l'état de ma santé mentale. Sans elle, je ne m'en serais sûrement pas sortie. Elle m'a écouté, sans me juger, a guéri chacun de mes maux, a pansé mes blessures avec sa bienveillance.
Elle soulève la manche de son pull, pour montrer au jeune homme son épiderme cicatrisé.
— Je conserve encore les traces de cette époque. Avant, je les trouvais laides et les associaient à la souffrance, à mes faiblesses, à mes démons intérieurs. Maintenant, elles font parties de moi, de mon passé, de celle que je suis devenue. Elles sont là pour me rappeler à quel point le bonheur ne tient qu'à un fil. J'ai appris à les aimer et à apprécier mon corps avec. Ça a été un long parcours, mais grâce à ma psychologue, j'ai sorti la tête de l'eau. Puis, je me suis forgée cette carapace, grâce aux cours de théâtre qui m'ont permis de me reconstruire dans l'anonymat.
Le vent de ce début du mois de décembre souffle dans la chevelure de Clara. Le ciel commence à s'assombrir, et autour d'eux, les enfants et leurs familles se mettent en route pour rentrer chez eux.
— Je... je sais pas quoi dire. J'imagine que te confier à moi a pas été facile déjà, mais wow, jamais je n'aurais pu imaginer que tu avais vécu ce genre de choses.
— Et encore, je ne t'ai pas tout dit... mais pas ce soir... pas maintenant... c'est trop tôt pour moi...
— Ne t'inquiète pas, Clara. J'attendrais que tu te sentes prête. Je serais patient et là pour te soutenir.
— C'est pour ça que je t'ai fait venir ce soir...
— Pour m'entendre dire que je serais patient ? demande t-il, un sourire moqueur aux lèvres.
— Pff...
En disant cela, Clara lui assène un léger coup de coude dans les côtes, mais malgré tout, ne peut cacher son amusement.
— Plus sérieusement, reprend t-elle, j'ai parlé à ma psy. De toi. De nous. Du fait que j'avais beau te repousser, tu t'accrochais à vouloir me connaître.
— Oh, et alors ?
— Elle m'a dit qu'il fallait sur j'apprenne à te faire confiance. Que c'était pas parce que j'avais été trahie par le passé que je devais rester seule, sans personne pour m'épauler. Elle m'a aussi conseillé de lâcher prise. De briser la carapace...
Elle s'arrête un court instant, inspire profondément et se lance.
— J'ai envie de te laisser une chance. Je suis partie avec des mauvais à priori quand tu as commencé à vouloir entrer dans ma vie. Je regrette vraiment, mais je voulais pas souffrir une seconde fois. J'ai vraiment envie que tu fasses partie de ma vie...
Ces derniers mots franchissent ses lèvres, sans que l'adolescente réfléchisse. Et même s'ils traduisent le fond de sa pensée, elle ne peut s'empêcher de rougir immédiatement.
— Bon, on ferait mieux de rentrer il va faire tard, dit-elle pour couper court le sujet.
Elle se lève, imitée par Roméo. Ils sortent du parc, puis font une partie du chemin ensemble. Lorsqu'ils se séparent pour rejoindre chacun leurs appartements, il lui adresse un petit signe de la main. Clara y répond, puis continue à marcher vers chez elle, ignorant son cœur qui tambourine dans sa poitrine.
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coucou !
comment vous allez ?
petit chapitre, un peu plus court que les précédents mais où Clara se confie un peu plus à Roméo hihi
j'espère qu'il vous a plu, n'hésitez pas à me donner votre avis dessus <3
on me souffle dans l'oreillette que le chapitre 19 sera plutôt mouvementé haha :)
à samedi prochain pour la suite (peut-être même avant qui sait ?)
passez une belle journée
— anaïs.