Coup de Foudre

By emmas_storiez

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Tome 2 de L'équipe. (peut être lu avant Comète) Entre Lénaïc, rappeur et Juliette, mannequin, le coup de foud... More

1 - Prologue
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Epilogue

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By emmas_storiez

LÉNAÏC

Juin 2025.

Les huit heures de vol jusqu'à New York m'avaient engourdi les jambes et je me retrouvais avec une crampe en descendant de l'avion.
Je ne fus pas surpris de ne pas voir Raph m'attendre avec un petit panneau, les autres étant partis avant-hier, il avait dû se terrer dans son appartement pour écrire.

Heureusement que Medhi m'avait fait un plan détailler et que je savais comment m'y rendre comme un grand garçon.

La traversée de la ville en taxi me permit d'annoncer à mes parents, ma sœur, les gars et Juliette que j'étais bien arrivé. Cette dernière devait passer quelques semaines à Los Angeles pour shooter un court métrage publicitaire, je devais l'y rejoindre après trois semaines à bosser sur l'album que Raphaël semblait préparer.
On devrait pouvoir s'accorder trois jours de vacances ensemble avant qu'elle ne doive partir en Afrique du Sud puis que j'attaque les festivals d'été.

Raphaël n'avait jamais été trop collé à son téléphone mais depuis quelques temps c'était pire que tout et encore une fois, heureusement que Medhi m'avait donné le code de la porte d'entrée de son immeuble, j'aurais pu attendre des heures avant qu'il ne me réponde.

Il fallu aussi que je tambourine à la porte de l'appartement.
Il ne dormait quand même pas à 19h ?

Et si je m'étais trompé de porte ?

Cette dernière s'ouvrit au même moment et je ne pu m'empêcher d'avoir un mouvement de recul.
Si j'avais trouvé qu'il ressemblait à un zombie sur la tournée, c'était carrément devenu un cadavre ambulant.

-Oh Len !

Un cadavre ambulant complètement déchiré en plus.

-Fais moi un câlin !

Il avait aussi l'odeur de la décomposition.

-Je suis trop content de te voir !

-Moi aussi mon loulou.

Medhi trouvait qu'il allait mieux.
Apparemment il avait rechuté en deux jours.

-C'est un peu le bordel je sais, mais j'ai pas arrêté d'écrire.

Il trébucha sur une bouteille de bière.

-Merde.

-Tu devrais prendre une douche mec.

-Ah bon ?

Il leva les bras pour se renifler.

-Tu dois avoir raison. Mais tu viens d'arriver !

-Vas-y, j'irais après moi. T'as besoin d'un coup de main ?

-Bah non pourquoi ?

Il tituba jusqu'à la salle de bain alors que je pris mon portable.

M'empresser de le raconter aux autres ne changerait pas grand chose. Ils étaient tous à Paris et ne pourraient rien y faire.
Je rangeais mon portable avant d'ouvrir les rideaux pour découvrir l'étendu des dégâts.
Après avoir ramassé les cadavres de bouteilles et vidé les cendriers, j'entrepris de regrouper les centaines de feuilles volantes griffonnées à la hâte.
Certaines gondolaient un peu, à cause de larmes ou d'alcool renversé ?
Sous un paquet de feuilles à l'écriture plus frénétique, je tombais sur trois photos qui me serrèrent le cœur : des photos d'Eugénie.
Il avait bel et bien fait une rechute, et elle était très violente.
Je glissais les photos dans la poche avant de la housse de son PC, la place qu'elles occupaient quand ils étaient encore ensemble avant d'ouvrir les fenêtres dans une tentive de chasser l'odeur de renfermé.

-Fallais pas que tu ranges je l'aurais fais. Je me souvenais plus que t'arrivais aujourd'hui en fait, j'aurais fais un coup de ménage sinon.

Il se passa la main dans ses boucles encore mouillées en soupirant.
Il avait prit un sacré coup de vieux.

Ses yeux n'avaient jamais été aussi cernés et sa voix aussi rauque, ce qui s'expliquait par la quantité astronomique de mégots que j'avais trouvé.

C'était lui le plus sage de la bande et je le trouvais défoncé et déchiré. Les gars avaient dû laisser de la cons avant de partir et il ne s'était pas fait prier pour faire disparaître les preuves.

-Tu veux prendre une douche ?

-Ouais.

-Fais comme chez toi gros, il y a tout ce qui faut.

En sortant, je le trouvais encore en train de regrouper des feuilles volantes.

-T'écris toujours dans un carnet d'habitude. Lui fis-je remarquer.

Il avait horreur des feuilles volantes parce qu'il risquait de perdre une page d'une chanson et ça le faisait enrager.

-Il était plein.

J'haussais un sourcil comme pour dire : et t'as pas trouvé un endroit dans tout New York pour en acheter un neuf ?

-Elle m'en offrait dès que j'en avais besoin.

Ah.

L'inorganisation subite était donc liée à Eugénie.

Logique.

-Tu veux boire un truc ?

-Toi tu devrais boire un coup d'eau.

-Je suis pas si déchiré que ça.

-T'es loin d'être sobre.

-C'était pire hier.

-Pourquoi ?

-Parce que j'arrivais pas à arrêter de réfléchir.

-T'as faim ?

Si je le lançais dans le côté sentimental à peine arrivé, ces semaines allaient être interminables.

-Je sais pas.

-T'aurais envie de manger quoi ?

-Je sais pas.

-Un truc gras, t'as que la peau sur les os.

-C'est pas vrai.

Après un tour à Tesco et dans un fast food, on s'échoua dans le canapé pour manger nos burgers avec une bière.

-T'as des pistes sérieuses ?

-Je sais pas.

Il soupira.

-Je suis complètement largué. Je pensais arriver à commencer à vivre avec mais en fait non.

-Ça va venir.

-Ça fait 6 mois.

-Votre relation à duré 4 ans.

-Donc je vais chialer comme un con pendant 4 ans ?

-J'ai pas dis ça.

-Je croyais que le plus difficile était passé mais c'est de la torture de résister à l'envie de lui envoyer un message ou de prendre un avion pour Paris.

-Tu ne veux pas rentrer tant que tu ne te sentiras pas mieux ?

-Si je rentre maintenant, je vais chez elle et je la supplie d'oublier tout ce que je lui ai dis et de me reprendre.

-Ce serait si mal que ça ?

-Ce serait plus de l'égoïsme que de l'amour.

Je ne répondis pas, me contentant d'un "et alors ?" silencieux.

-Qu'on se revoit et se remette ensemble n'est pas une option Len. Ça n'en sera jamais une.

Il clôtura le sujet en se levant pour aller chercher deux autres bières.

-T'as bien avancé la réédition ? Demanda t-il.

On coupa court au côté perso pour ne parler que de boulot pendant les trois bières suivantes.
Puis un silence paisible plana le temps des deux qui suivirent encore.

-C'est pas juste. Lançais-je enfin, à travers le voile de l'alcool.

-De ?

-Que t'ais dû renoncer à une partie de ton bonheur alors que t'es le meilleur d'entre nous et que tu mérites de tout avoir.

-C'est pas une question d'être juste ou pas. C'est une question de choix. S'il ne fallait qu'être en couple pour être heureux bien des choses seraient plus simples. Je l'aime et je l'aimerais peut être toute ma vie mais je ne pouvais pas l'enchainer à moi alors qu'elle avait des projets.

-Tu crois que je devrais laisser Juliette ?

-Ça va pas entre vous ?

-J'ai crois que j'ai fais une connerie Raph. Je lui ai dis que je voulais qu'on soit libre mais je ne suis plus trop sur que ce soit une bonne idée.

-T'as déjà couché avec quelqu'un d'autre ?

-Non.

-Alors tu peux encore lui dire que t'es qu'un con.

-Et si elle l'avait fait ?

-Tu ne pourrais t'en prendre qu'à toi même.

-Putain t'es encore plus déprimant que d'habitude.

Il eu un petit rire qui se mua vite en sanglot. Je tournais la tête vers lui, il fixait le plafond et pleurait en silence.

-Je crois que je n'arriverais jamais à ne pas la pleurer.

-Raph...

Il tourna la tête vers moi.

-L'amour ne suffit pas Len. Il suffit peut être pour les autres, mais nous c'était trop beau, trop grand pour durer sans nous écraser.

-Je ne comprends pas comment ça s'est passé.

-On se voilait la face.

Les larmes continuaient de couler en silence.

-Ses beaux yeux, son sourire, ses lèvres,... Putain qu'elle me manque. Tu sais qu'elle pleure quand elle jouit ?

Il devait être bien bourré pour me confier ça.

-Je n'ai jamais rien trouvé de plus adorable. Et jamais rien aimé plus que la tenir dans mes bras dans ces moments là.

Il soupira et s'essuya les joues en se redressant.

-T'as pas une clope ?

On s'en alluma une chacun.

-Tu veux qu'on se trouve des nanas ? Lança t-il après un petit silence.

-Tu trouves des filles comme ça toi ?

-Non. De toute manière je serais incapable de bander, même ma queue est triste.

J'éclatais de rire.

-Je sais pas si tu devrais laisser Juliette. Votre histoire n'a rien à voir avec la notre. C'est beaucoup plus profond entre vous deux. Si quelque chose peut vous sauver tous les deux c'est bien l'amour.

-Guim serait pas de ton avis.

-Tu sais bien que c'est un con quand il s'y met. Il s'imaginerait pas une seconde que la parfaite Juliette ait vécu ce qu'elle a vécu.

-Elle l'a croisé.

-Guim ?

-Ce connard d'Alexander Wayne.

-Quand ça ?

-Quand t'étais encore à Londres, à une soirée.

-Et ?

-Ça l'a pas mal secouée. Je l'ai rejointe au Japon le lendemain. J'ai eu l'impression de revenir au début de notre relation.

-Elle s'est apaisée ?

-Oui. Jusqu'à ce que je lui parle de couple libre.

-Tu lui en as parlé alors qu'elle était encore secoué d'avoir vu ce connard ?

-Ouais.

-Len putain.

-Est-ce qu'il y avait vraiment un moment qui s'y prêtait ?

-Certainement tous sauf ceux dans les trois premiers jours après. Elle était vraiment partante ?

-Elle a surtout peur que je tombe amoureux de quelqu'un d'autre.

-C'est compréhensible.

-Mais impossible.

-Ça te fait vraiment envie de te faire quelqu'un d'autre ?

J'haussais les épaules même s'il ne me voyait pas.

-Je sais plus ce que ça fait d'avoir un rapport spontané.

-Dans quel sens ?

-On ne se laisse jamais porter, enfin elle je sais pas mais moi je sais que quand on commence, je passe toujours les premiers instants à jauger comment elle se sent. Ce qui ne me dérange pas en soi, je l'aime donc lui faire plaisir me fait plaisir mais...

-T'aimerais moins réfléchir.

-Ouais.

-Et pourquoi tu l'as pas déjà fais ?

-J'avais plus la tête à la réédition. Il y avait un boulot monstre sur le merch pour cet été, j'allais pas laisser ma sœur galérer pour baiser tout Paris.

-T'es un connard mais t'as toujours le sens des priorités au moins.

Le silence retomba.

-Tu reprends quand l'avion ?

Je devais le reprendre deux jours avant son anniversaire.
Ses trente ans.
On avait tous pensé qu'il rentrerait en France pour l'occasion mais il ne semblait finalement pas considérer son retour comme une option.

Ma conscience me souffla que je devais rejoindre Juliette. Mais quel genre de pote je serais de le laisser après tout ce qu'il m'avait confié ?

-J'ai pas encore pris de billet retour. J'attendais de voir comment on allait bosser.

Mentir pour réconforter un pote c'était pas mentir, si ?

-Je suis content que tu sois là Len.

-Moi aussi mon loulou.

-Tu m'as manqué.

-Toi aussi.

Quelques minutes plus tard, il s'était endormi sur le tapis du salon.

J'attrapais mon téléphone, Juliette me demandait des nouvelles de Raph et je lui fis un rapide compte rendu de l'état dans lequel je l'avais trouvé.

"A : Bébé ❤️⚡
Je peux pas le laisser tout seul, surtout pour son anniversaire, dans cet état. Tu pourrais pas venir à NY toi ? Je vais essayer de faire venir les gars en baby-sitter pour qu'on ait un peu de temps ensemble quand même"

__________

Des petites nouvelles de notre rafoufou qui a encore son cœur tout brisé...

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