Le bracelet

By Lyria-C

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Plus de deux ans après le départ de son premier amour, Alexis est toujours aussi désemparé et fou amoureux. I... More

Petite note
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Epilogue

Chapitre 30

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By Lyria-C

Léonie

Je m'ennuie tellement quand Alexis n'est pas là. J'essaie de dormir, mais seulement quand mon bébé est d'accord, et quand il refuse, je ne peux pas faire grand chose parce que je suis grosse et que j'ai mal partout.

Comme tous les jours, Alexis est parti travailler. Il m'a lâchement abandonnée pour aller poser ses fesses derrière son bureau, tout près du bureau de sa collègue Sophie, la jolie blonde célibataire qui m'agace au plus haut point. Alors que je ne la connais pas et que je n'ai aucune raison d'être jalouse, mais elle m'énerve. Elle est avec lui et pas moi. J'ai même piqué une crise de jalousie la semaine dernière quand j'ai appris qu'il l'avait aidée sur un dossier. Ridicule ! Je n'en peux plus de moi. Je veux accoucher et dire adieu à mes hormones survoltées, ça devient de plus en plus difficile.

J'attrape mon téléphone et envoie un message à mon frère pour lui demander si je peux venir chez lui cet après-midi, et il me répond quelques secondes plus tard en m'informant qu'il vient me chercher en sortant du travail. Lui et Alexis refusent que je me déplace seule, et ce n'est pas plus mal. Mon gros ventre m'empêche de voir mes pieds et c'est plutôt stressant !

J'avertis Alexis qui est soulagé de savoir que Lucas vient me chercher et je me prépare lentement. Je suis encore à moitié habillée lorsqu'il entre chez moi sans frapper. Il fait comme chez lui ce qui m'arrange grandement et m'aide a enfiler ma chemise, que je ne peux pas boutonner. Tant pis.

- Allez sœurette, on va prendre l'air.

- Merci ! Je vais devenir folle ici.

- En tête à tête avec toi même, rigole-t-il.

- Non, avec mon fils. Je lui raconte ma vie toute la journée.

- C'est lui qui va devenir fou, alors !

J'éclate de rire, mais me stoppe net en sentant une contraction. Je déteste cette sensation, c'est horrible. Et chiant ! Et ça fait mal, bon sang !

Nous finissons par atteindre l'ascenseur puis la voiture. Mon frère se moque souvent, mais il est toujours présent et aux petits soins pour moi, et pour son neveu. C'est le meilleur des grands frères, et ce sera un oncle génial pour mon fils.

- Vous vous êtes décidé pour le prénom ? me demande Lucas en démarrant.

- On hésite encore. Il ne nous reste plus qu'à choisir un des deux noms arrivés en finale.

Et je jubile intérieurement, parce que le deuxième prénom de mon enfant sera celui de mon frère. J'ai hâte de voir sa réaction mais j'ai un peu peur aussi. Je ne pense pas qu'il le prendra mal. Je l'espère de tout cœur !

- Vous vous déciderez quand ?

- Je ne sais pas, ris-je. Quand je pourrai le regarder dans les yeux, je le saurai. Alexis aime les deux, alors il m'a dit de choisir mais j'hésite beaucoup.

- J'espère que tu trouveras la réponse avant son premier anniversaire, se moque Lucas.

- Promis !

Il s'arrête au feux rouge durant quelques secondes, mais un bruit sourd retentit et je sursaute en sentant le véhicule faire une sorte de bon en avant, pour finir par taper dans la voiture de devant. Instinctivement, mes deux mains se posent sur mon ventre et je panique. Que s'est-il passé ? Est-ce que mon bébé va bien ? Je ne le sens pas bouger.

- Léo ? Ça va ?

Je tourne la tête vers mon frère qui est inquiet.

- Tu as mal au ventre ?

Je regarde mon ventre, me concentre mais je ne sens pas mon fils. Il ne bouge pas. Je ne le sens pas. Il n'est plus là ? Il bougeait il y a quelques minutes, pourquoi il ne bouge plus ? Il bouge tout le temps ! Pourquoi pas maintenant ?

Lucas me fait tourner la tête et essuie mes joues. Je pleure. J'ai mal. D'un seul coup, tout se contracte en moi et je sens une énorme contraction. Je n'en ai jamais de si fortes et je pleure de plus belle.

- Léo, ça va aller. On va à l'hôpital d'accord ? Je me dépêche.

Puis il quitte le véhicule et je ne comprends pas. Pourquoi il s'en va ? Pourquoi me laisse-t-il seule ? J'ai besoin de lui !

- Non, reste !

Je regarde tout autour de moi et vois mon frère discuter avec une femme et un homme. Une autre contraction me fait paniquer. J'ai tellement mal ! J'ouvre la fenêtre.

- Lucas ! m'écrié-je.

- J'arrive.

Il reprend sa place quelques secondes plus tard et démarre rapidement.

- J'ai mal, Lucas... J'ai tellement mal, je t'en prie dépêche-toi...

- On y va. Je me dépêche. Tout va bien se passer d'accord.

- Non ça ne va pas ! crié-je. Je ne le sens pas dans mon ventre, Lucas ! Mon fils, il ne bouge plus, il est peut-être...

- On va à l'hôpital, ma puce, me coupe-t-il doucement. Ton fils va bien.

- Mais je le sens plus bouger ! Il bouge tout le temps et...

Une troisième contraction me fait hurler à la fois de douleur et de peur. Je ne sais pas si mon bébé va bien, je ne peux pas me calmer.

Lucas me parle, essaie de me rassurer mais rien ne va. Je me fiche de ce qu'il me dit, je ne pense qu'à mon bébé et à ma douleur.

- Faut que j'appelle Alexis, me rappelé-je soudainement. Si je perds le bébé et qu'il n'est pas là...

- On arrive, regarde. L'hôpital est juste là. Ça va aller.

- Arrête de dire que ça va aller ! Tu ne sais pas et moi non plus alors arrête ! Arrête de parler, arrête de vouloir me rassurer parce que je vais péter un plomb. Gare toi, vite.

Je deviens hystérique.

Il entre sur le parking et se gare au plus près de l'entrée des urgences pendant que je pleure encore et encore. Il m'aide à sortir de la voiture et c'est avec une énième contraction que nous passons la porte. Je suis prise en charge immédiatement mais ça ne m'empêche pas d'angoisser davantage. J'ai tellement peur.

Alexis

Lorsque j'arrive à l'hôpital, je suis en panique. J'aborde brusquement une infirmière afin de savoir où est la femme que j'aime. Elle me fait patienter durant quelques minutes interminables et je finis par avoir l'information tant attendue. Je me précipite vers l'ascenseur, cours dans les couloirs et débarque en trombe dans la chambre. Léonie est allongée dans un lit, les mains posées sur son gros ventre rond. Elle est réveillée et me sourit, alors que je me mets à pleurer.

- Tout va bien, dit-elle simplement.

Il ne m'en faut pas plus pour m'avancer vers elle et la prendre dans mes bras. Je sanglote comme un enfant, à la fois soulagé de la voir réveillée, mais aussi apeuré de la voir dans ce lit d'hôpital. Elle est dans un hôpital à cause d'un accident de voiture alors rien ne va.

Léo glisse ses mains dans mes cheveux et me répète encore et encore que tout va bien, que notre fils est toujours bien au chaud dans son ventre et qu'il est en parfaite santé. J'entends ses mots et j'écoute sa voix durant de très longues minutes. Ça me rassure et me calme un peu.

Lorsque je me sépare d'elle, je m'essuie le visage, puis le sien qui est tout autant maculé de larmes. Elle attrape ensuite ma main et la pose sur son ventre nu. Je sens et je vois le mouvement de notre enfant. Il est toujours là. Et Léo aussi. Il ne m'ont pas abandonné eux aussi.

- Petit boxeur est encore dans mon ventre, dit-elle doucement.

J'acquiesce, puis vient embrasser ses lèvres, et son ventre.

- J'ai eu tellement peur... murmuré-je contre sa peau tendue.

- Je sais. Moi aussi j'ai eu vraiment peur.

Je me redresse tout en gardant la main sur son nombril.

- Tu as mal ?

Elle secoue la tête en me souriant.

- J'ai eu beaucoup de contractions au moment de l'accrochage mais selon le médecin, c'était dû au stress. Je ne sentais pas le bébé bouger, alors j'ai paniqué et je pense que tout ça a provoqué les contractions. Mais je n'ai rien, le bébé n'a rien et mon col est toujours fermé. Tout va bien.

Elle joint sa main à la mienne.

- Je sais que tu as eu très peur, et que c'est encore le cas, mais je te promets que je vais bien. J'ai fait plusieurs examens, et il n'y a absolument rien d'anormal. Je vais quand même avoir une autre échographie dans deux heures, pour vérifier que rien n'a bougé, et je pourrai rentrer à la maison.

- Ils ne te gardent pas la nuit ?

- Non, parce que tout va bien. C'était juste psychologique, je pense, parce que dès que j'ai entendu battre le cœur du bébé, je n'avais plus mal. C'était immédiat. Notre fils va bien et je vais bien.

Je préférerais qu'elle reste à l'hôpital, mais ce ne sera pas le cas malheureusement. Tant pis, je ne dormirai pas cette nuit et surveillerai son état. À la moindre douleur, je l'emmènerai de nouveau ici. Je veillerai sur elle jour et nuit jusqu'à l'accouchement, et même après. Je veillerai sur elle et mon fils toute ma vie.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Ce n'est pas la faute de Lucas. Il s'est arrêté derrière une voiture à un feu rouge et une autre voiture est arrivée derrière mais n'a pas freiné assez tôt. Ça nous a tapé à l'arrière et nous on est rentré dans la voiture de devant. Il y a un peu de dégâts mais comme j'étais en train de paniquer et de pleurer il a juste pris les numéros de téléphone des deux personnes avant de m'emmener. Mais il n'a rien fait de mal. Ce n'était pas sa faute.

- J'ai compris, et je ne lui en veux pas.

- Promis ? T'es pas fâché contre lui ?

Elle me connaît. Elle sait ce que je pense.

- Je lui en veux un peu parce qu'il devait prendre soin de toi, mais je sais qu'il n'est pas responsable. Ne t'inquiètes pas, je ne vais pas m'en prendre à lui.

- J'espère bien !

C'est à ce moment que Lucas décide d'entrer dans la chambre, un plateau avec trois verres en plastique posés dessus ainsi qu'un énorme muffin au chocolat.

- Tout va bien ? demande-t-il avant de poser le plateau.

- Ça pourrait aller mieux, réponds-je. Mais je te remercie d'avoir pris soin d'elle.

- C'est ma sœur. Évidemment que je vais prendre soin d'elle. C'est le cas depuis sa naissance et ça continuera jusqu'à la fin de mes jours. Je m'en veux de l'avoir fait paniquer autant mais mon neveu et elle vont bien, c'est le principal.

- Tu es allé voir ta voiture ? demande Léonie.

- Je me fiche de ma voiture. Tu vas bien, c'est l'essentiel. Et comme Alexis est là, je vais vous laisser en famille.

Il va embrasser sa sœur et nous demande de le tenir au courant avant de prendre un gobelet fumant et de quitter la chambre.

- C'est le meilleur grand frère du monde, annonce Léo.

- Je ne suis pas un bon grand frère moi ?

Léonie éclate de rire et m'assure que je le suis.

- Et notre fils aussi sera un très bon grand frère un jour, annoncé-je en souriant.

- Laisse-moi déjà accoucher avant de parler d'un deuxième bébé !

Je retire mes chaussures et m'installe dans le lit près d'elle. Je suis rassuré désormais, et je ne panique presque plus.

- Je veux douze bébés, affirmé-je.

Léonie est prise d'un fou rire et j'en fais de même. J'exagère un peu, c'est vrai. Je me contenterai de trois au quatre, ce sera suffisant.

- J'ai hâte de pouvoir le porter dans mes bras, me confié-je.

- J'ai hâte de l'expulser de mon utérus, réplique Léonie en soupirant.

- Encore quelques jours, Amour. C'est un petit peu trop tôt.

- Je sais.

Nous restons ensuite silencieux et elle s'endort peu de temps après. Elle est réveillée par le médecin qui vient pour faire l'échographie. Au premier son du battement du cœur de mon fils, les larmes surgissent de nouveau. C'est le son que je préfère par-dessus tout. Son petit cœur qui bat me fait pleurer à chaque fois. Je suis toujours ému d'entendre et de voir mon bébé. Sa petite bouille toute mignonne apparaît à l'écran et le médecin annonce que tout va bien. Le placenta est parfaitement en place, mon fils est bien positionné et tout est en ordre dans le ventre de sa maman. Nous pouvons donc rentrer à la maison.

En arrivant dans notre appartement, il est plus de vingt-trois heures et je suis épuisé. Mais Léonie a faim, alors je lui prépare une purée de pomme de terre puisque c'est ce dont elle a envie. Le muffin ne lui a pas suffit à l'hôpital, donc nous dînons assez tard, avant d'aller nous coucher. Il ne lui faut que quelques minutes pour s'endormir, alors que mon cerveau refuse que je fasse de même.

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