Chapitre 31

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 Léonie

Ma nuit après mon passage à l'hôpital est très courte puisque mon fils en fait des siennes comme d'habitude et me réveille. Il fait de la boxe dans mon ventre, saute sur ma vessie et m'empêche de dormir. Mais ça me rassure énormément de constater qu'il agit comme d'habitude même après tout ce qu'il s'est passé hier. Tout est redevenu normal.

Je tends la main à côté de moi mais Alexis n'est pas là, alors je m'extirpe laborieusement du lit. Il n'est que quatre heures et demi du matin, alors je me demande où il est. Je le chercherai après ma pause pipi.

Je n'ai pas à chercher longtemps, puisque je le vois assis sur le canapé, les coudes plantés dans ses cuisses, et le visage baissé. Que se passe-t-il ? Est-ce qu'il est malade ?

Soudain, un sanglot s'échappe de sa bouche et je comprends alors qu'il est en train de pleurer. Il ne m'en faut pas plus pour laisser couler mes larmes. Ça me brise toujours le cœur de le voir pleurer. Je m'approche de lui, et il sursaute en me sentant à ses côtés, mais il ne se cache pas et me prend dans ses bras. Nous pleurons tous les deux et j'ai le cœur en miettes lorsqu'il se met à parler.

- J'ai cru que tout recommençait encore, sanglote-t-il. J'ai cru que j'allais encore perdre la femme de ma vie, je pensais que tu allais mourir, que nous ne formerions jamais une famille. Je n'aurais pas pu me relever une seconde fois, Léo. C'était impossible.

Je prends son visage entre mes mains pour qu'il me regarde :

- Je sais que tu as eu très peur. Moi aussi, j'étais terrifiée, j'ai eu la peur de ma vie, mais maintenant tout va bien. D'accord ? Notre fils est là, je suis là, et toi aussi. Notre bébé va naître dans quelques semaines, et tout se passera bien.

- Je ne sais pas... Peut-être que c'est de ma faute et que je ne mérite pas d'être heureux ou de former une famille. Peut-être qu'à cause de moi, toi et le bébé vous ne vous en sortirez pas et...

- Stop Alexis ! Je t'interdis de dire ça. Tu as le droit d'avoir peur et d'appréhender, mais rien n'est de ta faute. Si un jour il m'arrive quelque chose, ou s'il y a un problème avec le bébé, ce ne sera pas de ta faute. Jamais. Tu n'es pas responsable de la mort de Charline et tu ne seras pas responsable s'il nous arrive un drame, c'est compris ? Tu mérites d'être heureux, et on le sera tous les trois. Ensemble. Tu es un homme bien, tu seras un papa merveilleux et je t'aime de toute mon âme. Ça me brise le cœur chaque fois que tu me dis que tu ne mérites pas le bonheur, Alexis. Tu mérites tout le bonheur du monde.

J'essuie son visage ravagé par les larmes et le prends dans mes bras.

- Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Alexis, je t'aime. Tu n'es pas responsable des malheurs qui t'entourent.

- Épouse-moi.

Quoi ? Il a parlé tellement bas que je doute de ses mots.

Il s'écarte de moi et me fixe attentivement.

- Tu es mon dernier amour, je le sais. L'amour de ma vie. Tu m'as fait revivre, tu m'as redonné l'envie de sourire et de m'amuser. Je ne te remercierai jamais assez pour tout ce que tu m'as apporté et ce que tu vas m'offrir chaque jour. Épouse-moi, Léo. En plus d'être la mère de mes enfants, je veux que tu sois ma femme.

Sa femme. Il veut que je sois sa femme. J'avais donc bien entendu et je n'en reviens pas. Je suis bouche bée.

- Est-ce que tu veux m'épouser, Léo ?

Ses jolis yeux tristes me supplient et m'implorent de lui répondre. Je ne peux pas le laisser dans l'attente et l'incertitude.

- Évidemment que je veux t'épouser.

Le braceletWhere stories live. Discover now