Salut 😄 ça faisait un petit moment que je n'avais plus posté de chapitre, mais je suis de retour avec une petite histoire du point de vue de Lysander cette fois ! Elle se passe lorsqu'ils sont en sixième année, avant les vacances de printemps. C'est une conversation entre Lysander et Clary à laquelle Lysander fait référence au début du tome 7 (quand il vient de voir le professeur Trelawney avec Hugo).
Lysander était installé dans un canapé de la salle commune des Gryffondor, rédigeant tranquillement son dernier devoir de Métamorphoses avant les vacances de printemps. Ses amis étaient en train de parler à côté de lui, mais comme il était question de Quidditch, il ne suivait pas vraiment leur conversation. Non pas qu'il ne s'intéressait pas à ce sport : c'était juste que Lily et Lorcan en étaient tellement passionnés qu'il n'arrivait plus à les suivre au bout d'un moment. Il n'y avait que Hugo qui essayait de participer à leur discussion, préférant n'importe quelle distraction plutôt que faire ses devoirs. Quant à Elizabeth, elle travaillait en silence à côté de Lysander, l'air concentrée.
— J'ai fini, dit-il en posant sa plume avant de s'étirer.
— Déjà ? s'étonna Elizabeth. Mais comment est-ce que tu fais pour avancer aussi vite ?
Il haussa les épaules, n'ayant pas de réponse à cela. Il avait toujours eu du mal à comprendre pourquoi tout le monde s'étonnait de sa rapidité à travailler. Quand il avait un devoir à faire, les réponses lui venaient toujours naturellement. Il n'avait pas vraiment besoin de réviser avant : il lui suffisait d'entendre le cours une fois ou de l'avoir lu pour qu'il le retienne presque par cœur. Il avait toujours pensé que c'était le cas de tout le monde avant d'arriver à Poudlard : puisqu'il avait grandi seulement avec Lorcan, il n'avait pas eu beaucoup d'éléments de comparaison. Il était persuadé que son frère aurait eu les mêmes facilités que lui s'il n'avait pas eu un problème de concentration en plus. La preuve : dès que quelque chose le passionnait, sa mémoire était aussi efficace que celle de Lysander !
Alors qu'il essayait de s'intégrer de nouveau à la conversation entre Lily, Lorcan et Hugo, il vit Roxanne se diriger vers eux. Il grimaça en pensant que c'était sûrement pour la ronde du soir qu'elle venait le voir. Tous les soirs, à vingt-deux heures, les préfets-en-chef devaient faire une ronde dans le château pour vérifier qu'il n'y avait plus d'élèves dans les couloirs, accompagnés de quatre autres préfets choisis selon un planning qu'ils faisaient en début d'année, dans le Poudlard Express. Cette fois, c'était Lysander, Roxanne, Clary et un élève de cinquième année de Poufsouffle qui accompagnaient les préfets-en-chef.
— Je vais devoir y aller, dit-il en se levant. C'est l'heure de la ronde.
Elizabeth releva la tête vers lui, le visage soudain plus sombre.
— Amuse-toi bien, dit-elle d'un ton morne.
Les trois autres jetèrent un regard soucieux à la jeune fille, ayant sûrement une idée de pourquoi elle avait cette expression, puis ils s'adressèrent à Lysander :
— À tout à l'heure !
Le garçon rejoignit Roxanne, puis ils sortirent de la salle commune tous les deux. Ils devaient retrouver les autres dans le hall, d'où leur ronde commençait.
— Alors, comment s'est passée votre journée de cours ? lui demanda Roxanne.
— Super bien, répondit-il. On a eu un cours de Métamorphoses fascinant ! Et la tienne ?
— C'était bien aussi. Mais bon, j'ai hâte d'être en vacances !
— Tu m'étonnes, dit Lysander d'un air compatissant. Vous devez être surchargés de travail avec les BUSEs qui arrivent !
— Ne m'en parle pas, dit Roxanne en soupirant. C'est un cauchemar, les professeurs ont l'air de penser qu'on va rester éveillés toute la nuit pour travailler !
Ils continuèrent de parler de leurs examens de fin d'année jusqu'à ce qu'ils arrivent dans le hall, où les autres préfets les attendaient déjà. Les deux préfets-en-chef, une élève de Poufsouffle et un élève de Serpentard, les mirent en binôme et leur assignèrent une partie du château pour faire leur ronde. Lysander se retrouva avec Clary, ce qui le mit particulièrement mal à l'aise : depuis qu'il avait appris qu'elle avait des sentiments pour lui, il cherchait à l'éviter par égard pour Elizabeth. À son grand étonnement, il avait découvert que sa petite amie était jalouse de la Serdaigle et de leur amitié à tous les deux. Pourtant, Lysander n'avait jamais été aussi proche d'elle qu'il l'était d'Elizabeth. Clary était une très bonne amie, mais Elizabeth était sa meilleure amie et, il l'avait toujours pensé, son âme sœur.
Clary et lui partirent donc en direction des cachots pour effectuer leur partie de la ronde. Au départ, ils ne parlèrent pas beaucoup, se contentant de faire des remarques sur les endroits qu'ils traversaient. Alors qu'ils passaient devant la salle commune des Serpentard, Clary lança soudain :
— Je voulais te dire quelque chose, Lysander. C'est plutôt une bonne nouvelle pour toi, je pense...
— Ah, dit-il en se sentant quand même gagné d'appréhension. Qu'est-ce que c'est ?
— Je n'ai plus aucun sentiment pour toi, lui annonça-t-elle en souriant, comme si elle faisait une constatation sur la météo.
Lysander était étonné de voir avec quelle facilité elle parvenait à lui parler de ça, et il mit donc un petit moment avant de réagir :
— Vraiment ?
— Oui, confirma la Serdaigle en hochant la tête. Je voulais te le dire pourque tu arrêtes de te sentir mal à l'aise dès que je suis dans les parages. Je ne te mentirais jamais là-dessus, je peux te le promettre : maintenant, je te considère juste comme un ami.
— Génial, ne put s'empêcher de dire Lysander en se détendant d'un coup. Parce que je ne savais pas du tout comment me comporter avec toi !
— J'avais remarqué, dit Clary avec un petit rire.
— Ne te moque pas de moi, répondit-il avec un sourire en coin. Ce serait plutôt à moi de le faire : tu as vraiment des goûts bizarres ! Franchement, un loup-garou ?
— Ce n'est pas vraiment ça qui posait le plus de problème, je pense fit remarquer la Serdaigle. C'était plutôt le fait que tu sortes déjà avec quelqu'un !
Ils sortirent des cachots et passèrent devant Peeves, qui mettait de la cire sur les marches d'escaliers. Clary lui confisqua la boîte de cire tandis que Lysander nettoyait les marches d'un geste de baguette. L'esprit frappeur s'en allant en hurlant d'indignation, si bien que les deux préfets décidèrent de quitter rapidement les lieux pour ne pas être là quand Mrs Grandy arriverait. Une fois qu'ils se furent suffisamment éloigner de la scène du crime, Lysander reprit leur conversation :
— Si tu voulais t'intéresser à quelqu'un de libre, tu aurais dû choisir Lorcan !
— Lorcan ? répéta Clary en le regardant de travers. Je croyais qu'il avait un truc avec Lily.
— Quoi ? s'étonna-t-il. Pas du tout, ils sont juste amis.
— Ah bon, dit la jeune fille d'un air pas très convaincu. De toute façon, il n'est pas trop mon genre. Toi non plus d'ailleurs, mais je t'aimais bien parce que tu étais plus gentil avec moi que les autres garçons que je connais.
— C'est dommage, j'aimerais bien que tu sortes avec l'un de mes proches, dit Lysander sur le ton de la plaisanterie. Tu aurais officiellement rejoint mon cercle d'amis ! Hugo n'est pas ton type non plus, je suppose ?
Clary parut réfléchir quelques secondes, puis répondit en haussant les épaules :
— Déjà plus que Lorcan et toi, mais bon. Je n'ai pas envie de recommencer à m'intéresser à quelqu'un qui aime une autre personne, et tout le monde sait que Hugo est à fond sur la fille qui est venue d'Italie, en quatrième année.
— C'est vrai, admit Lysander. Il est incapable de la sortir de sa tête.
— Ça n'a pas vraiment l'air de te réjouir, remarqua Clary.
— Je ne suis pas un grand fan d'Amélia, avoua Lysander, un peu honteux. Et j'ai du mal à comprendre l'obsession de Hugo pour elle. Elle n'arrête pas de le blesser, et pourtant, il ne lâche pas l'affaire. Et le pire, c'est que ça a des répercussions sur chacun de nous !
Ils arrivèrent les premiers dans le hall et y continuèrent leur conversation. Lysander expliqua un peu à Clary toute l'histoire qui entourait Amélia, et la Serdaigle finit par conclure d'un air compatissant :
— Vous n'avez vraiment pas de chance que Hugo ait craqué pour elle... je peux comprendre ce qu'il ressent, mais il faudra bien qu'il tourne la page à un moment donné. En attendant, ce n'est pas parce que je n'aimerais pas sortir avec lui ou Lorcan que je ne peux pas être amie avec eux. Quand j'y pense, il n'y a que de toi dont je suis proche parmi vous cinq, alors que vous, vous connaissez bien tous mes amis, surtout Michael. Je devrais apprendre à vous connaître davantage !
— Je suis sûr que tu t'entendrais très bien avec Lily, dit Lysander en réfléchissant. Tout le monde l'aime, de toute façon. Pareil pour mon frère. Il est très drôle, tu devras forcément l'apprécier aussi ! Quant à Hugo, je suis certain que vous pouvez réussir à très bien vous entendre, en vous trouvant un point commun par exemple.
Il ne dit rien en ce qui concernait Elizabeth, puisqu'il doutait que la jeune fille apprécie de devenir amie avec Clary. Heureusement, la Serdaigle fut distraite par l'arrivée des autres préfets qui revenaient de leur ronde et ne le remarqua pas. Elle se tourna vers lui une dernière fois avant qu'ils se séparent et lui dit avec un grand sourire :
— Je pense que vous êtes tous les cinq géniaux. En plus, vous êtes très proches et vous vous entendez très bien. Vous êtes un peu comme les cinq branches d'une étoile, quand on y pense.
Lysander se retint de lui dire que, astronomiquement, une étoile n'avait pas vraiment cinq branches. C'était un idéogramme moldu qui n'avait pas de réelle signification dans le monde des sorciers. Il se contenta de rire à sa remarque, puis il salua la jeune fille et partit avec Roxanne pour regagner leur salle commune. En chemin, il ne put s'empêcher de se dire que leur vie serait beaucoup plus simple si Hugo s'intéressait à Clary plutôt qu'à Amélia. Alors que Lysander n'avait aucun souvenir de les avoir déjà vus parler, il se prit à les imaginer ensemble. Il chassa rapidement cette idée de son esprit : il n'y avait aucune chance que Clary et Hugo soient en couple un jour !
Ils arrivèrent devant le portrait de la Grosse Dame avec Roxanne. À cette heure-ci, les quatre autres branches de Lysander devaient toujours l'attendre : l'une d'elle était sûrement en train d'essayer de convaincre une autre de finir ses devoirs tandis que les deux autres mettaient au point des stratégies de Quidditch.
On parlait souvent d'âmes sœurs en amour, c'est-à-dire de deux personnes faites pour être ensemble, mais Lysander était certain que la même chose existait en amitié : eux cinq, ils étaient faits pour être amis. Ils étaient faits pour être une étoile.