Tout s'était passé tellement vite... la découverte de la malle, l'anneau, le changement de corps et l'impossibilité de revenir dans son vrai corps. Damien s'en rendait compte maintenant.
- J'ai quand même été trop bête, à vouloir absolument tester aussi vite, je ne me suis pas méfié, et me voici maintenant coincé.
Damien s'imaginait tout un tas de choses, telles qu'elles auraient pu être, en pire, et finalement relativisa.
- Bon, ma situation n'est pas catastrophique non plus. Je suis dans le corps d'Étienne, je le connais, je connais sa famille, sa maison, et je sais comment faire pour me retrouver MOI.
Alors qu'il s'avançait en direction de la maison en tentant d'éviter de se faire voir dans un short mouillé, Damien fût surpris par ses deux frères jumeaux qui arrivèrent derrière lui.
- Haha regarde, il s'est fait pipi dessus, dit Martin, l'un des deux frère jumeaux.
- C'est un bébé, dit Cédric, le deuxième jumeau. Viens, on va le dire à maman.
Damien devint aussi rouge qu'une tomate.
- Bon, quitte à être démasqué, autant se dépêcher maintenant et aller dans ma chambre.
Il se mit donc à courir tandis que ses deux frères se dirigeaient vers la cuisine. Il rentra dans la maison par la porte d'entrée principale et continua en direction de sa chambre. Aussitôt qu'il eut franchit la porte de cette dernière, il la ferma. Malheureusement pour lui, il n'y avait pas de clé.
- Où Étienne range-t-il ses caleçons maintenant ?
Il commença à chercher et à ouvrir le placard ainsi que différents tiroirs, sans se rendre compte que la porte de la chambre s'était ouverte et qu'il était observé.
- Bon, les jumeaux n'ont pas menti alors... Je ne le crois pas, tu t'es fait pipi dessus ?
C'était Sylvie qui venait d'ouvrir la porte et qui avait du mal à croire ce qu'elle voyait. Instinctivement Damien mit ses mains devant son short mouillé.
Damien en eut des sueurs froides. S'il avait été rouge tomate tout à l'heure, il devait maintenant l'être encore plus. Une goutte de sueur coula sur son visage, et ce n'était pas du au fait qu'il avait couru pour atteindre sa chambre.
- Tu m'expliques Étienne ? ajouta-t-elle.
Damien allait bien être obligé de répondre et il ne savait pas quoi dire.
- Je... Mais...
- D'accord, ce n'est pas le moment. On en parlera tout à l'heure, quand tu auras retrouvé la parole. En attendant va prendre une douche et mets des habits propres. Dépêche toi par contre, je voulais aller faire une course avec ta sœur et que tu gardes tes deux frères. J'attends que tu sois changé pour que l'on parte.
- Oui... maman...
Damien avait lâché ce maman et celui lui avait fait une sensation bizarre d'appeler quelqu'un d'autre que sa vraie mère "maman", mais il se doutait que c'est ce qu'aurait dit Étienne.
- Moi qui doit déjà gérer les couches de garçons de 6 ans, j'espère que ce n'est qu'un accident.
C'est la phrase qu'avait prononcée Sylvie alors qu'elle partait et fermait la porte.
- Bon, calme toi Damien. Il va falloir faire vite. Je trouve des affaires de rechange, je file me doucher, j'attends que la maman d'Étienne s'en aille, et je file voir si je ne suis pas encore parti de chez ma grand mère. Il faudra que j'emmène les jumeaux avec moi, je ne pourrai pas les laisser seuls. Et finalement, ce n'est pas moi qui doit avoir honte de cette situation, ça sera Étienne, du moins quand on aura à nouveau échangé nos corps.
Damien trouva ce qu'il cherchait, c'est à dire un sous vêtement. Il fût étonné de voir que son ami Étienne ne portait pas de caleçons mais des slips. Il en prit un noir, ainsi qu'un short bleu marine et fonça à la salle de bain. Il se déshabilla et entra dans la douche. Le savon fût rapidement passé et il se rinça. En sortant de la cabine de douche il ne sût quelle serviette prendre. Il y avait certainement celle d'Étienne parmi toutes celles présentes mais il ne savait laquelle cela pouvait être. Il se décida d'en prendre une propre et ouvrit le placard.
Devant lui, à côté des serviettes de toilette propres et différents produits, il y a avait un paquet de couches, certainement celles des jumeaux. Cela lui rappelait ce qu'Étienne lui avait dit tout à l'heure, qu'ils portaient encore des couches la nuit. Il se remémora aussi sa vie à lui, au fait que lui aussi avait fait pipi au lit très longtemps, et que ses parents ne lui avaient jamais fait porter de couches. Il s'était dit de nombreuses fois qu'il aurait peut-être préféré en porter que de se retrouver tous les matins dans un lit trempé, mais il n'avait jamais osé demander.
Damien pris dans ses mains le paquet alors qu'il était encore tout nu et mouillé. C'était un paquet de Pampers, et il était indiqué que c'était une taille 8, et il était indiqué que c'était pour les enfants de plus de 17 kg. Il prit une couche du paquet et l'observa. Il la toucha, passa sa main à l'extérieur, puis à l'intérieur. Lui qui s'était imaginé plusieurs fois lorsqu'il était plus jeune en remettre, voici que cette fois-ci il en avait dans les mains, mais se rendit bien compte qu'elle n'avait pas la bonne taille. Il la trouvait grande, mais pas à la taille d'Étienne.
- Tu as terminé, lança Sylvie à travers la porte. Je te rappelle que l'on t'attend.
- Oui, j'ai presque terminé, répondit-il en remettant la couche dans le paquet et reposant celui-ci dans le placard.
Il attrapa une serviette, se sécha et s'habilla. Très pressé, il laissa tout en boule par terre, son short et son slip ainsi que la serviette qu'il venait d'utiliser. Il retrouva tout le monde dans le salon.
- Te voilà enfin, lui dit la sœur d'Étienne, on t'attendait. Maman, on se dépêche sinon ça va fermer.
- Oui oui on part tout de suite, lui répondit cette dernière. Étienne, je compte sur toi pour surveiller tes deux frères, et fais attention à ce que ça ne recommence pas...
Elle parlait bien évidemment de penser à aller aux toilettes et Damien avait bien reçu le message, il en rougit de honte.
Aussitôt que la sœur et la maman d'Étienne furent montées dans la voiture, Damien appela les jumeaux.
- Venez avec moi tous les deux, on va voir si Damien est encore là.
- On écoute pas les bébés qui font pipi, dit l'un des deux en s'enfuyant suivi de près par le deuxième.
- Je vous donnerai... des bonbons, cria Damien.
Cela eut l'effet escompté et tous les deux revinrent sur leurs pas.
- Ok combien, et quand ?
- Dès que l'on revient de chez la grand mère de Damien et vous pourrez prendre tous ceux que vous trouverez dans ma chambre.
D'abords méfiants, les deux garçons acceptèrent et suivirent leur grand frère, ou du moins celui qu'ils prenaient pour Étienne.
Alors qu'ils traversaient tous les trois le jardin, Martin, se saisit de son pistolet à eau et visa l'entrejambe de Damien.
Damien était maintenant mouillé, son short tout du moins, tout comme il l'avait été tout à l'heure lorsqu'il n'avait pas réussi à se retenir de faire pipi. Il allait s'énerver contre eux et prit sur lui.
- Je n'ai pas le temps de m'énerver pour ça, mais sachez que je me vengerai, vous ne perdez rien pour attendre.
C'est ainsi le short mouillé que Damien et les deux jumeaux arrivèrent chez la grand mère. Elle les vit et arriva à leur rencontre.
- Un petit accident Étienne ? lui demanda-t-elle en souriant.
- On peut dire ça oui, lâcha-t-il sans vouloir rentrer dans les détails. Est-ce que Damien est encore ici ?
- Il est parti il y a 5 minutes, tu l'as raté de peu.
Damien fût désolé d'apprendre qu'il arrivait trop tard et sa grand mère le lut sur son visage.
- C'était urgent ou important ?
- Non, non, répondit-il. Merci, au revoir. Allez les jumeaux, on rentre.
Martin et Cédric le suivirent pour rentrer. Damien se parla sans que les jumeaux ne puissent l'entendre.
- Je suis coincé ici maintenant, il faut que je réfléchisse à comment je vais faire pour retrouver Étienne.
Il était dans ses pensées quand il entendit que les jumeaux parlaient dans son dos. Damien se rappela qu'il devait alors se venger. Il prit possession d'un pistolet à eau qui traînait au sol et arrosa lui aussi à l'entrejambe les jumeaux.
Tous les deux firent surpris et se mirent à rire.
- Tu t'es bien vengé. Mais nous ce n'est pas du vrai pipi comme toi tout à l'heure.
- C'est vrai oui, mais ce n'est pas moi qui met des couches la nuit pour dormir.
- Mais ça ne nous dérange pas d'en mettre, au contraire on aime bien, répondit Martin.
Les jumeaux se sauvèrent jouer laissant Damien à ses réflexions.