¿𝗙𝗨𝗘 𝗠𝗜 𝗖𝗨𝗟𝗣𝗔?
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— T'ES SÉRIEUSE?
— Très, souriait la brune. Si tu veux sevrer, il faut déjà que tu vomisses toute cette merde que t'as avalé et qui se balade dans ton organisme.
— Très bien, soupirait la blonde en s'attachant les cheveux. Prépare la brosse à dent.
Elle mit sa tête dans la cuvette des toilettes et enfonça alors deux doigts dans sa gorge afin d'avoir un haut le cœur et vomir ce qu'elle a dans l'estomac.
Pendant ce temps là, les garçons étaient dans la cuisine à se préparer un casse-croûte, avec en fond les vomissements de la blonde.
— Voilà, c'est ça. On recrache tout, les garçons entendaient des toilettes. J'ai comme un déjà vu...
— Je t'emmerde, gémissait la blonde dans la cuvette.
— Même dans ce genre de situation, elles trouvent un moyen de se crêper le chignon, riait Pope.
— Bon, JJ... soupirait John B. Admet le.
— Admettre quoi? Niait le blond.
— La duchesse kook te plaît.
— N'importe quoi, et parle pas aussi fort, elle pourrait t'entendre.
— Allez, JJ, insistait Pope. On est entre nous. Tu es accro à Isabella.
— Je suis pas accro! Je l'apprécie, c'est tout.
— Apprécier est un petit mot vu ce qu'il s'est passé ce matin.
— De quoi?
— Arrête JJ, t'étais là comme un pitbull quand on la déshabillait de haut en bas.
— Carrément, affirme Pope. Et surtout quand elle s'était noyée. Tu te chiais dessus à l'idée qu'elle ne se réveille pas.
— Vous êtes tarés. Vous êtes pas bien. Vraiment.
— JJ te voile pas la face. J'en ai vu des filles venir et repartir de chez moi. Et je crois que tu commences à t'accrocher à elle.
— Ok, peut être! Peut-être! Mais je veux pas que finalement ça se retourne contre moi et qu'elle me foute un râteau.
— T'en fais pas JJ, on va mener l'enquête pour toi.
— Vous allez quoi? Demande JJ à John B, les yeux écarquillés, alors que ce dernier part en direction des toilettes. John B! Tu-
— Relax, je vais rien dire, lui assure-t-il. Je crois que c'est la première fois que je te vois dans cet état pour une fille.
— C'est une première, rit Pope.
— Bon les filles! La séance de régurgitation est fini?
— Ouais, répondait Kiara. Tu peux entrer.
Il s'exécuta et découvrit Isabella accoudée au toilette, avec Kiara à ses côtés en train de la recoiffer.
Le teint de la blonde était devenue encore plus pâle qu'avant et elle avait un peu suée au front, d'ailleurs quelques mèches y étaient collées et trempées.
— Kiara... dis moi que t'as du fond de teint, l'interrogeait elle avec un ton suppliant.
— J'assure tes arrières Cameron. J'assure tes arrières, répète la brune en se levant.
— Comme tu l'as fait avec Tyler?
— Ok! Ça suffit! On s'est seulement embrassé et vous aviez rompu! Je me suis déjà excusée pour ça!
— Ouais, je sais...
— Allez viens.
— Oh, j'ai plus de force pour me lever, se plaignait elle. Amène le maquillage ici.
— Quoi? Tu vas te le faire ici? Dans les chiottes et sans miroir?
— Je pensais que tu me le ferais?
— Pas ici avec l'odeur du vomi. Oh que non.
Isabella lâchait un gémissement de plainte, épuisée et l'estomac tout retourné. Kiara lança un regard à son meilleur ami, qu'il comprit de suite.
Il appela JJ, et ce dernier vint rapidement. Quand il vit la blonde et jeta un regard à ses amis, il avait saisi le message.
— Ok, soupirait le blond en s'accroupissant devant Isabella. Met tes deux mains là... ok. Attention, et... hop! S'exclamait il alors qu'il portait la blonde. On y va.
Il l'amena dans le salon pour la déposer sur le canapé tandis que Kiara était partie prendre sa trousse de maquillage.
Elle revint dans le salon et s'assit sur le canapé à côté de la blonde.
— On dirait un zombie, la taquinait elle.
— Je t'emmerde, souriait la blonde. Oh j'avais oublié! Je peux pas, t'es déjà une merde.
Ces petites insultes étaient de la rigolade pour elles, elles avaient d'ailleurs réchauffé le froid qu'il y avait entre elles car ça leur avait rappelé la fois où Kiara est allée récupérer Isabella complètement bourrée à la soirée de Topper, en cinquième. Une terrible erreur de la part d'Izzie et elle en avait conscience.
Les garçons fronçaient des sourcils, se demandant si ce qu'il se passait entre les filles était un signe d'une prochaine réconciliation.
Ils n'en savaient strictement rien mais en se regardant, un sourire se dessinait sur leur bouche.
— N'en met pas trop, soufflait la blonde. Sinon-
— Sinon tu ressembles à un pot de peinture orange, je sais. T'en fais pas, je gère.
— Alors c'est quoi le programme de cure de prévu?
— J'ai quelque chose qui sera parfaite pour ta cure de désintoxication. En même pas deux heures, tu auras oublier tes manques à la cocaïne. Ça t'aidera à te sortir de la tête tes tendances addictifs.
— Et c'est quoi ton sérum miracle?
Kiara arqua seulement d'un sourcil, et la blonde comprit tout de suite de quoi elle parlait. Sauf que c'est le genre de truc dans lequel elle ne s'embarque vraiment pas.
— Nan... Ne t'avise pas de le dire? Ne-
— Bienvenue dans le G-game, baby, souriait Kiara en secouant ses mains.
— No... No, sin mí. Estoy fuera del juego!
— Si, si, si, si! Tu vas le faire, parce que tu es en désintoxication. On n'écoutera pas tes désapprobations parce que tu n'es pas toi-même, tu es en manque et en cours de sevrage.
— Mais- Mais tu n'es même pas-
— ¡Silenció! S'exclame-t-elle en mettant son index sur sa bouche. Tu es une patiente qui n'a pas la tête claire à cause de cette poudre blanche qui se balade dans tes neurones!
— Hé! ¡Fue cruel! Y gratis...
— Lo siento, réplique la brune.
— Et puis..., ajoute John B, un peu perdu par l'échange animé des deux filles. Honnêtement on aura peut-être besoin de ton titre de duchesse kook.
— Oh, vous m'appelez tous comme ça?
— C'est plus Kiara qui t'appelait comme ça, mais du coup c'est devenu une habitude.
— Oh moi aussi j'ai un surnom pour toi, réplique la blonde.
— Vas y, j'ai hâte de l'entendre.
— Princesse Pogue.
— Ouais, je m'y attendais aussi.
— Mais ça te va comme un gant!
— Voilà j'ai terminé, soupirait la brune.
— Juste une question, lâche JJ. Pourquoi s'être maquillée alors qu'il fait nuit?
— Pour quand elle/je rentrera/ai chez elle/moi, lâchent les deux filles en même temps.
Elles se regardent choquées, Isabella pointe du doigt sa tête et avant de faire pareil avec celle de Kiara, pour ensuite répéter plusieurs fois le même geste. Elles se mettent à rire.
— Si on allait sur les hamacs? Propose John B.
— Allez! Isabella vient avec moi, réplique Kiara. On doit se parler.
༄༅༅༅༉
LES GARÇONS avaient fini par retourner à l'intérieur pour se poser un peu, après avoir fait un débrief à Isabella, seules les deux filles restaient encore sur le hamac.
— Hey Kie, murmurait la blonde.
— Oui Izzie...
— Tu... tu te rappelles... la fois où ma mère et ton père nous ont amené chez... chez ce marchand de glace thaïlandais. Mais il était fermé, finalement. Alors on est parti... chez un bubble tea à la place. Sauf que...
— Il était dégueulasse, terminait la brune avant de rire.
— Il était affreux, riait elle. T'avais... t'avais bu seulement une gorgée et t'as tout recraché de suite. Et j'étais morte de rire.
— Tellement que t'avais recraché ton bubble tea par les narines.
— Oh c'était dégueulasse même par le nez.
Elles partirent en fou rire, avant de se calmer après un petit moment.
— Pourquoi t'as changé du jour au lendemain, Izzie? On s'entendait super bien, on sauvait des bébés tortues des mouettes. On nettoyait la plage et les rues. Et du jour au lendemain tu t'es renfermée, tu ne m'as plus parlé. Tu m'as ignorée, t'es restée avec les kooks, t'es allée à leurs fêtes. Tu m'as carrément oubliée. Comme l'a fait Sarah, alors que j'avais besoin de toi et tu le savais. Et ne me sors pas l'histoire avec Tyler, parce que tu m'avais pardonnée.
La brune descendait le regard vers la blonde pour être sûre qu'elle ne s'était pas endormie, mais non. Elle était en plein dilemme dans son esprit. Doit elle dire ce qu'il lui est arrivée, son ancienne meilleure amie, ou nier en bloc?
— J'ai... commençait doucement la blonde. On a... abusé de moi.
Kiara était choquée, elle regardait la blonde bouche bée, elle ne s'attendait pas à ce qu'elle lui lâche une bombe comme ça.
— Quand? Demande-t-elle.
— Ça a commencé il y a deux ans.
— Commencé?
— Il me violait quand on était seuls à la maison mais avant il me droguait. Ça vient de là les marques d'injection ... et moi, je disais rien tellement que j'étais terrorisée.
Mais pourquoi ne m'avoir rien dit? Pensait la brune.
— Et t'as fini par le dire?
— Je l'ai dénoncé il y a un an. Et c'est en parti à cause de lui mon addiction. Mais après mon accident, quand ma mère attendait des explications de mon addiction, je lui ai tout dit.
— Et qui c'était? Si ce n'est pas trop indiscret.
— Matthew, soufflait elle.
— Matthew? Le nouveau mari de ta mère? Ton beau-père?
— Oui... elle est en train de régler le procès, elle a divorcé dès qu'elle a su. Il le faisait quand elle partait en voyage d'affaires. Même ici, pendant les vacances. C'est pour ça que je ne suis pas venue ici, il y a deux ans.
— Je suis tellement désolée, lui disait Kiara en entourant ses épaules de son bras pour lui faire un câlin, avec les larmes aux yeux. Je suis vraiment désolée, j'aurais du voir les signes. Je me sens mal.
— Il faut pas, rétorque la blonde en se tournant vers son amie.
— Je m'en veux de t'en avoir autant voulu alors que tu vivais un enfer.
— Tu ne pouvais pas savoir, je t'en veux pas. Comment tu aurais pu te douter de quoique ce soit si je t'ignorais totalement. Moi, je suis désolée. De t'avoir ignoré du jour au lendemain et abandonné. Mais... j'arrivais plus à- à- à me regarder comme la fille que j'étais avant. Quelque chose avait comme... changé en moi, peut-être je me sentais comme sale... Alors je me disais: "Isabella, regarde toi dans le miroir! Tu es horrible, sale et... t'es une traînée! Qu'est-ce que tu crois que les autres vont dire quand ils te verront?"
Isabella s'ouvrait pour la première fois pleinement sur son histoire avec son beau-père, à une autre personne que sa famille.
Ça la rendait quelque peu nerveuse, et si elle ne s'efforçait pas à cesser la drogue, elle en aurait pris pour s'apaiser. Mais là, elle en avait pas, alors, elle se triturait les doigts, se rongeait les ongles, craquait ses doigts.
— Je ne me suis pas détachée que de toi. Je me suis détachée de tout le monde. Sarah, ma mère, mon oncle et plein d'autres de mes amis. Je me sentais si sale que je me lavais au moins... ¡coño! Je ne pourrais même pas te dire tellement que je me lavais. Et comme les douches ne suffisaient pas, je sortais avec des tas de garçons. La psy m'a dit que c'était normal que je couche avec autant de gars, elle dit que c'était... comme un symptôme de stress post traumatique.
Un silence plana à nouveau entre elles, Isabella avait tourné le regard vers le ciel sombre, les larmes aux coins de ses yeux lui brouillant la vue. Elle secouait légèrement la tête comme pour chasser ce mauvais souvenir, mais aussi comme si elle se remettait en question.
— Est-ce que c'est de ma faute?
Kiara ne répond pas tout de suite à sa question, bien trop surprise que son amie puisse la poser. Évidemment que non ce n'était pas de sa faute, elle dirait. En aucun cas. Et c'est ce qu'elle allait lui dire mais Isabella avait vite repris la parole.
— Après tout, Mme Peterson avait peut-être raison? À ce moment là, j'étais peut-être une fille qui ne savait qu'exhiber tout son "monde", comme elle m'avait dit pour ne pas dire que j'étais une salope. Parce que je sais qu'à cette période où il commençait à le faire... je- je commençais à m'affirmer avec mes formes. Et aussi je couchais avec quelque gars, mais je ne pensais pas que ça-
— Écoute moi bien, Izzie, la coupe Kiara ne supportant plus d'entendre son amie dire de telles horreurs sur elle. Ce n'est, et ça ne sera jamais de ta faute, compris? La façon dont tu t'habilles ne donne en aucun cas une invitation. Et qu'elle aille se faire foutre Mme Peterson! C'est ta bouche qui donne cette invitation, et rien d'autre. Un "non", c'est non. Un "je sais pas", c'est pas un "oui". Et un silence, c'est pas un "oui" non plus. Un "oui", c'est un "oui", et rien d'autres à part ça ne veut dire "oui". Alors je t'interdis de penser une fois de plus que tu es responsable de ce qu'il t'a fait, parce que c'est totalement faux. Ok?
La blonde hocha affirmativement la tête ayant vraiment écouté attentivement Kiara, cette dernière la prit alors dans ses bras pour la réconforter, alors qu'Isabella laissait aller ses larmes pour se libérer de ce poids qu'elle retenait depuis bien longtemps.
Maintenant elle avait fini par partager l'enfer qu'elle a vécu avec son ancienne meilleure amie, elle pensait même l'avoir retrouvée actuellement.
— Hey Izzie, fit la brune.
— Oui Kie?
— Je ne sais pas ce qu'il se passe entre toi et JJ et j'espère que ce n'est pas allé plus loin que le sexe mais... il faudrait que tu y mettes un terme.
— Pourquoi ça?
— Bah... tu sais... "pas de pogue sur un pogue", et maintenant tu fais partie des pogues.
— Ah...
— En plus, si jamais il se passait quelque chose entre vous deux, j'aurais trop peur que...
— Que quoi?
— Bah tu sais... déjà JJ ne reste jamais très longtemps avec une même meuf, c'est pas trop son truc les relations de couple. Et ensuite il y a toi...
— Quoi moi? S'offusquait la blonde.
— Si jamais il arrivait que JJ te trompe, je sais que ça pourrait te faire replonger.
— N'importe quoi, pouffait Isabella.
— T'en es sûre? Rappelle toi avec Tyler.
— C'était en parti a cause de toi aussi que j'ai replongé, marmonnait elle.
— Je suis désolée!
— Je sais! Et je t'ai pardonnée m, je t'assure. Mais qui te dit que c'est moi qui me ferais cocue?
— C'est ce qui me fait peur. Je veux pas à avoir choisir entre vous deux ou même qu'il y ait un froid entre vous qui affecte la bande. C'est d'ailleurs pour ça qu'on a créé cette règle.
— Oui je comprend, affirme la blonde.
— Alors... promets moi qu'il ne se passera plus rien entre vous.
Elle leva le regard vers les yeux bruns de sa meilleure amie et pendant un moment hésita sur la réponse qu'elle allait lui donner.
— Promis, lâche-t-elle après quelques secondes de réflexion.
— Merci, murmurait la brune avec un petit sourire.
— Ce n'est rien, souriait la blonde en retour.