Coucou à tous, j'ai le sentiment que les chapitres où le Klaroline n'est pas mis en avant vous intéressent beaucoup moins. Je m'en excuse si c'est bel et bien le cas. Personnellement, je trouve cela dommage car tous les Mikaelsons ont le droit à leurs parts du gâteau. C'est d'ailleurs important pour moi ! Ils se doivent TOUS d'avancer, de grandir et les personnages secondaires de cette histoire ont également leurs intérêts afin de les emmener là où je le désire lorsque le mot FIN sera écrit. Bisous à tous et j'espère que malgré tout vous apprécierez votre lecture.
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Rebekah
Ma nuit a été très agitée. Et pour cause, des images d'un petit garçon de huit ans s'enfuyant de sa maison afin d'échapper à ses agresseurs m'ont hantée. J'ai imaginé Chris prendre conscience du mensonge de sa mère en constatant que celle-ci ne se réveillerait jamais. Je l'ai vu, égaré dans la fraicheur de la nuit, subissant sa première mutation en étant seul.
En quelques heures, toute sa vie a basculé. Il a perdu une mère aimante, la chaleur d'un foyer pour se retrouver parmi des créatures nomades dont ils ne connaissaient même pas l'existence.
Désormais, toute cette haine qu'il a pour mon espèce, je suis en mesure de la comprendre.
J'ouvre les pressions une à une de sa chemise en jean que j'ai finalement décidé de porter pour la nuit puis la range dans mon armoire. Alors que je termine de m'habiller, un corps prend appui contre mon dos. Sa peau froide se fait aussitôt ressentir à travers mon débardeur en coton. Inconsciemment, j'ai l'impression de replonger dans cette vision du futur. Et ça me fait du bien ! Tellement de bien !
Ma main, incontrôlable, capture ses cheveux afin de l'inciter à poser ses lèvres dans mon cou. C'est d'ailleurs exactement ce qu'il fait.
Stefan peut-il être l'homme de mon futur ? Sa peau est, après tout, aussi froide que la mienne !
— Bonjour, me salue-t-il en m'embrassant par petites touches.
Ses baisers sont tendres, agréables mais une fois encore, mon cœur ne fait aucune embarquée. Ce sentiment éprouvé lors de cette vision n'est pas là !
— Nous n'avons pas vraiment eu l'occasion de discuter de ce qui s'est passé avec Silas ?
— Il n'y a rien à dire, Stefan ! je le coupe.
À aucun moment, je ne désire avouer à voix haute à quel point j'ai été naïve, faible. Qu'à cause de ma stupidité, j'aurais pu être responsable d'une tragédie si nous n'avions pas réussi à récupérer le pieu en chêne blanc.
Je suppose que Nik n'en sait rien ! Si cela avait été le cas, j'aurais sans doute terminé avec une dague dans le cœur puis plongé dans un profond sommeil pour ces cent prochaines années.
Au fond, je suis tellement fatiguée que cette sentence ne me parait plus aussi terrible qu'avant !
— Qu'est-ce que tu as au bras ? me demande Stefan, les sourcils froncés.
Et merde !
Klaus
Les avant-bras en appuient sur la balustrade en fer, le pieu en chêne blanc dans mes mains, j'observe les loups originels comme s'ils étaient un mystère à éclaircir. Et pour moi, c'est exactement ce qu'ils sont !
Comment faire confiance à des hommes qu'on connait à peine ?
Depuis toujours, ces créatures n'ont eu de cesse de me fasciner, et cela même avant de savoir qu'une partie de moi était comme eux. À les observer interagir les uns avec les autres, j'apprends beaucoup. Adam est clairement le plus soumis d'entre eux. Lucian, le loup au pelage aussi noir que le charbon, le prend d'ailleurs pour son martyr. Sam, lui, n'a de cesse de s'interposer pour le remettre à sa place. Quand je le regarde les recadrer avec une certaine bienveillance, je comprends pourquoi mon père l'a choisi comme son bêta. J'imagine qu'il est essentiel pour un Alpha, de s'entourer de la bonne personne pour être son second.
Alors que mes yeux observent toujours les trois loups Originels à contre-bas, je ressens la présence du quatrième qui vient se poster à mes côtés. Bien que la puissance de son aura malmène la mienne, je ne me sens pas oppressé. Au contraire, je suis bien.
— Tu as fini de faire l'école buissonnière ! je lui dis en lui jetant une œillade.
Un petit rictus amusé étire ses lèvres avant qu'il ne riposte :
— J'ignorais que je te manquais tant !
Cette fois, c'est moi qui souris puis en profite pour le détailler plus intensément. Bien qu'il sente le poids de mon regard sur lui, il me laisse l'étudier sans broncher. Chris est plus grand de quelques centimètres et sa musculature est plus qu'impressionnante. Tout son corps semble avoir été taillé pour le combat.
— Pourquoi n'es-tu pas avec les tiens ? je lui demande.
Chris fronce les sourcils puis se tourne dans ma direction.
— Parce que... d'après toi, je ne le suis pas, là ? il m'interroge
Sa question me laisse sans voix. À chaque fois que j'ai essayé de m'intégrer parmi les loups, ils m'ont toujours rejeté.
Sam, lui, ne l'a pas fait. Seulement, je n'ignore pas que ni Adam ni Lucian n'ont fait un pas dans ma direction. Quant à Chris, lui n'a de cesse de me troubler. Cette attraction entre nous deux, je la ressens. Elle gravite autour de nous, attendant patiemment le moment où elle fusionnera.
— Si ce pieu peut vraiment te tuer toi et ta famille, pourquoi ne le détruis-tu pas ? il me demande en l'observant toujours dans ma main.
Elijah a raison sur Sam. Il ne nous trahira pas. Pourtant, je n'ai pas encore réussi à le lui remettre. Visiblement, je ne me suis pas débarrassé de cette paranoïa qui me colle à la peau.
— Parce que c'est impossible ! je lui avoue. Ma chère mère a veillé à en faire une arme indestructible.
À cette information, il arque un sourcil dans l'incompréhension puis demande :
— Pourquoi une mère ferait-elle une telle chose ?
Au fond, il m'invite à me livrer et je me surprends à le faire sans rechigner. C'est d'ailleurs bien plus facile que je ne l'aurais imaginé de le faire avec lui. Il écoute, cherche à comprendre mais n'est pas dans le jugement et ça... c'est appréciable !
— Parce que même de là où elle est, la mienne attend encore patiemment la mort des monstres qu'elle a elle-même créés, je lui avoue. Et il y a quelques jours, si tu n'étais pas intervenu pour empêcher Silas de le planter dans la poitrine de Rebekah, c'est précisément ce qui se serait produit, j'avoue.
Le jeune loup Originel reste silencieux.
— Sais-tu Chris, ce qu'il y'a de plus terrible à constater pour un frère ?
Son regard d'un bleu limpide m'invite clairement à poursuivre :
— Se rendre compte que sa petite sœur avait abandonné l'idée de se battre. Je l'ai vu dans ses yeux, elle n'a pas cherché à se défendre contre Silas.
— Pourquoi aurait-elle décidé d'abandonner ? il me demande.
— Nous nous sommes tous plus ou moins accommodés de ce que nos parents ont fait de nous. Cela n'a pas été le cas pour Rebekah. En devenant une vampire, elle a perdu tout ce à quoi elle aspirait. Elle rêvait d'une famille, de porter des enfants. Tout ça... notre mère le lui a arraché.
Le fils de Sam, plongé dans ses pensées, soustrait aussitôt son regard du mien.
J'en profite pour l'observer à nouveau. Je cherche à scruter son âme. Concentré sur lui, je perçois une porte ouverte dans son esprit qui me serait facile de franchir. Pourtant, je n'en fais rien.
— Est-ce que je peux vraiment te faire confiance, Chris ?
Je n'ai pas oublié que Sam m'a assuré que cette loyauté tant recherchée, je pourrais la trouver en son fils.
À mon interrogation, son regard vient de nouveau se lier immédiatement au mien.
— ça dépend ! dit-il
— De quoi ? je demande, interloqué.
— La confiance, cela se gagne ! Alors je te pose à mon tour la question, Niklaus, fils de Nikalan, puis-je avoir moi-même confiance en toi ?
Il est difficile de répondre avec tout ce que je sais. Comme le lui a promis Silas, il lui tranchera bel et bien la gorge dans cette cour à contre bas. Et moi, je n'ai pas changé d'avis sur la question. Je resterais silencieux sur son sort. Sur le sort de chacun d'entre-deux. Caroline n'a pas le moindre souci à se faire, je n'aurais même pas besoin de me salir les mains.
Nos regards ancrés l'un dans l'autre, je lui tends le pieu en chêne blanc.
— Qu'est-ce que tu fais ? il m'interroge, visiblement surpris par mon geste.
— C'est à toi que j'ai décidé de le confier ! j'avoue. Ne laisse jamais Silas l'obtenir, je termine dans un chuchotement désespéré.
— Je te le promets !
À cet instant, je sais que j'ai fait le bon choix. La trahison ne fait pas partie de son ADN, je le vois clairement.
En reportant à nouveau mon attention sur les autres loups Originels, je distingue le regard de Sam nous fixant. La fierté qu'il semble éprouver est d'ailleurs palpable.
— Hey toi, s'écrit subitement Chris. Enlève tes sales pattes de ma moto !
Alors que je le vois détaler en direction de Kol, le pieu logé dans la poche arrière de son jean, je ne peux m'empêcher de sourire.
J'ignore encore ce que je ressens le concernant mais je suis forcé de reconnaitre qu'il a quelque chose que les autres n'ont pas.
Alors de mon poste d'observation, tel un roi veillant sur son peuple, je le regarde interagir avec Kol qui, je sais, est difficile à apprivoiser.
— Quand tu seras mort, je te la prendrai ! lui dit Kol
En réponse, le jeune loup arque un sourcil, visiblement peu convaincu.
— N'oublie pas que tu n'es pas immortel, poursuit mon petit frère à l'attention de Chris. Ajoute ça au fait que tu es un personnage secondaire alors tu vas sans aucun doute passer l'arme à gauche ! Et lorsque cela arrivera, c'est moi qui chevaucherai ta bécane !
— Sache que beaucoup ont tenté leur chance et qu'il semblerait que je sois difficile à tuer ! termine Chris.
Amusé par sa réaction, mon petit frère peine à dissimuler son rire. Et je le comprends. Il est très rare qu'une personne ait autant de répartie face à nous.
Chris
En reconnaissant la voix de mon père, je me retourne sur ce dernier. Son regard aimant ne m'échappe pas, au contraire, il emplit mon cœur. Ma mère avait raison lorsqu'elle m'a assuré que je trouverais dans les yeux du loup cuivré le même amour qu'elle avait pour moi.
— On dirait bien que tu as fait le choix de lui laisser sa chance malgré ce qu'il est.
— Un grand Alpha m'a dit un jour qu'on ne doit jamais abandonner l'un des siens.
Sachant pertinemment que je parle de lui, mon père étend son sourire.
— À lui maintenant de ne pas merder.
— Je suis fier de toi, mon fils ! il m'avoue
— Je fais de mon mieux pour que cela soit le cas ! Et si un jour, j'arrive à être rien que le quart de la personne que tu es, alors je serais très heureux !
Ému, mon père pose sa main sur mon épaule puis poursuit :
— Tu seras bien plus, Chris ! me dit-il. Ta mère serait tellement fière de l'homme que tu es en train de devenir.
À la mention de ma mère, ma poitrine se comprime aussitôt.
Comment pourrait-elle être fière d'un fils naïf comme je l'ai été ?
Les Phénix ça n'existe pas mais d'après elle, les monstres également et pourtant ceux qui se sont introduits chez nous l'étaient.
Jamais je n'oublierais cette nuit où tout a basculé. De cette vampire qui a planté ses crocs dans ma jugulaire et qui, captivée par la saveur de mon sang, n'aurait jamais réussi à s'arrêter si ma mère ne s'était pas jetée sur elle
— Il faut que j'y aille, j'admets en lui montrant le pieu dans ma poche arrière.
Depuis mon retour, je note qu'il me laisse agir à ma guise comme s'il avait compris que j'avais ma propre route à suivre. C'est à la fois étrange et appréciable !
Je regagne ma moto puis commence à enfiler mes gants.
— Chris ? m'interpelle une voix que je ne reconnais pas.
— Oui, je lâche en me retournant.
Un poing s'écrase aussitôt sur mon visage. Ne m'y attendant pas, je n'ai pas pu éviter l'attaque.
— ça... c'est pour l'avoir mordu ! crache-t-il
Ses coups pleuvent les uns derrière les autres et ne me laissent pas la possibilité de me relever. Du moins, pas avec mes capacités seulement humaines.
— Stefan! hurle Rebekah. Arrête !
Alors que le vampire continue de me rouer de coups, je tends le bras pour attraper mon casque de moto puis une fois fait, le frappe de toute ma force. Je profite ainsi qu'il soit sonné pour me redresser. Tous mes muscles sont gonflés à bloc, mon loup est à fleur de peau.
Un gout métallique est présent dans ma bouche. L'odeur de mon sang se propage. Les yeux du vampire se transforment et me replongent au plus profond de mes cauchemars. Je vrille et le frappe à mon tour, et cela sans discontinuer. En le faisant, j'expulse ma rage, mes démons. Je revis cette nuit où tout a basculé et où je n'ai pas été en mesure de me défendre, de la défendre elle. Dans mes rêves, je réussis à la sauver.
Ne s'attendent visiblement pas à ce que j'ai l'avantage, je cloue au mur le prénommé Stefan et pointe le pieu en chêne blanc sur sa poitrine. Il a un visage en tout point similaire à Silas et pourtant il est clair qu'il n'a pas sa force.
— Chris, stop ! accourt aussitôt mon père.
Derrière lui, je distingue Rebekah qui me fixe. Pour la première fois, quelque chose dans ses yeux bleu nuit lorsqu'elle les pose sur moi me semble différent. Pas de regard langoureux qu'elle pense que je ne remarque pas.
Se sent-elle triste de me voir au bord du gouffre ou craint-elle que je puisse mettre ma menace à exécution en tuant ce que j'imagine être son mec vu que son odeur se trouve sur lui ?
— Chris ?
Rebekah. Je ferme les paupières, cherchant à me resituer. J'entends ses pas qui se rapprochent. Sens de plus en plus les fragrances de son parfum. Petit à petit, j'écarte le pieu de la poitrine du vampire sans pour autant lui rendre sa liberté.
— Je peux savoir qu'est-ce que c'est que ce bordel ? s'agace Niklaus en nous rejoignant.
— Tu as loupé le clou du spectacle, Stefan vient de se prendre une tôlée par Chris ! C'était mémorable ! lâche Kol d'un grand sourire taquin.
— Cette enflure..re à mor... du Rebek... ah au bras, s'empresse Stefan d'articuler.
— Quoi ? s'époumone l'hybride, le regard glacial.
Il lui faut peu de temps pour attraper sa sœur sans délicatesse et chercher à lui remonter la manche de sa veste qu'elle espère tant bien que mal maintenir en place.
— Nik, tu me fais mal ! elle se plaint en se débattant contre son frère.
Cette fois s'en est trop. Je ne supporte plus de le voir la malmener de cette façon. Je brise la nuque du vampire pour être tranquille et me tourne vers Niklaus et lui avoue que c'est la vérité. À quoi bon mentir ? Oui, je l'ai mordu ! Si c'était à refaire, je le referais ! Rebekah a cherché à tester mes limites et les avait déjà bien malmener.
La déception prend place sur le visage de Niklaus avant que la colère s'y installe. Je ne suis pas idiot, je sais exactement ce qui va suivre.
Comme je l'avais prévu, il écrase son poing sur ma pommette. La puissance du coup n'a absolument rien à voir avec celui de Stefan. Cette fois, je suis sonné.
— C'était un putain d'accident, Nik ! s'écrit Rebekah qui cherche visiblement à me défendre. Chris, est-ce que ça va ? elle me demande tout en caressant ma pommette.
Alors qu'elle me touche sans gêne, je reprends toute ma lucidité et attrape ses mains pour les retirer de mon visage.
Je me redresse puis marche en direction du fils de Nikalan. Nos regards s'affrontent aussitôt. Il n'a pas décoléré. Le poing serré le long du corps, il reste sur ses gardes au cas où je me déciderais à répliquer. Je n'en ferais rien !
— Fiche le camp d'ici ! Il s'époumone. Je ne veux plus te voir ! Et à l'avenir, je t'interdis de t'approcher de ma sœur ou ce n'est pas Silas qui te tranchera la gorge mais MOI !
Sa menace est claire comme de l'eau de roche. Au fond, je ne peux lui en vouloir. À sa place, j'aurais sans doute fait la même chose. Alors sans rien ajouter, je tourne les talons et quitte le QG.