𝗩𝗔 𝗠𝗔́𝗦 𝗔𝗟𝗟𝗔́ 𝗗𝗘𝗟 𝗦𝗘𝗫𝗢
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ISABELLA était en train de savourer son plat, avec Mike discutant avec elle à propos du bon vieux temps. Ça lui faisait du bien de parler avec lui, il y a bien longtemps qu'elle ne l'avait pas vu.
— Tiens c'est ta mère, fit Mike alors que son téléphone sonnait. Comme si elle avait su.
— Peut-être parce que je lui ai envoyé un message disant qu'elle te manquait atrocement, pour que tu me dises que ça fasse une éternité que tu ne l'aies pas entendu.
— Je vais décrocher, je reviens.
— Embrasse la pour moi.
Monsieur Carrera s'éloigne d'Isabella et décroche au téléphone pour parler avec la mère de la blonde.
JJ, qui observait la blonde depuis qu'elle était entrée, profita de cette ouverture pour la rejoindre. Il n'osait pas venir avant, ne voulant pas interrompre les retrouvailles entre Isabella et le père de Kiara.
— Tu es sûre de ce que tu fais? Souriait Isabella en tombant sur JJ qui s'asseyait à côté d'elle. Ta copine pourrait s'énerver et prendre ça pour haute trahison envers les Pogues. Et tu serais châtier, exécuter même.
Le blond riait et Isabella se joignit à lui, tout en continuant de manger son plat.
— Alors tu peux me dire qu'est-ce que tu fais ici? Demandait le blond avec un sourire.
— J'étais à la fête de Kelce mais je commençais à m'ennuyer. Alors je me suis baladée et j'ai atterri ici, avec un petit creux. Et toi qu'est-ce que tu fais ici?
— J'avais une envie de frites. Je veux dire, on avait une envie de frites, reprend il. Et sinon, tu connais monsieur Carrera?
— Ma mère et lui sont amis depuis longtemps. Il me connaît depuis toute petite.
— Alors t'es amie avec Kiara?
— Pas vraiment. Enfant oui, mais quand je suis partie, on a fini par s'éloigner. Et je te parle même pas quand elle s'est brouillée avec Sarah.
— Ouais je vois.
— Dis, reprend Isabella après avoir pris plusieurs fourchettes de son plat. Qu'est-ce que je rate?
— Comment ça?
— Qu'est-ce que je rate en étant une kook? Qu'est-ce que c'est la vie de pogue? Tu voulais me le montrer de base, j'attend toujours.
Un sourire complice se dessina sur les lèvres du blond, il observa le plat de la fille pour voir si elle avait terminé. Il ne restait que quelques petits morceaux de viandes, JJ récupéra la fourchette des mains de la blonde et piqua dans un bout de viande.
Puis il lui tendit le morceau de viande saucé, ce qui fit sourire Isabella devant son initiative.
— Qu'est-ce que tu me fais, là? Riait elle.
— Tais toi et mange.
Elle arqua d'un sourcil avant d'enfourner le morceau de viande avec un sourire en coin. Il lui donna le dernier morceau qu'elle mangea, JJ déposa la fourchette dans l'assiette et prit la main d'Isabella.
— Où est ce que tu m'emmènes, blondie?
— Quelque part où je pourrais te montrer ce que tu rates. John B, les clés!
— Pourquoi faire? Demande le concerné.
— Pour pouvoir rentrer au Château.
— D'accord mais ne le faites pas sur mon lit.
— Ferme la et passe les clés John B, soupire le garçon.
John B prit les clés de sa poche et les tendit à son meilleur ami, qui les saisit en le remerciant.
Il tira Isabella pour l'entraîner avec elle vers le van.
Il lui ouvrit poliment la porte, ce qui épatait la blonde qui s'inclina devant lui et monta dans le van.
— Alors c'est au Château que je vais mieux comprendre ce que je rate?
— C'est au Château toute la base de la vie de Pogue. Alors c'est parti.
༄༅༅༅༉
ARRIVÉS devant la maison de Routledge, les deux jeunes descendirent de la voiture et entrèrent dans la maison.
Isabella regardait avec attention la pièce, mais sans aucun jugement au contraire. Elle aimait bien cette maison sans grand luxe, justement c'est ce qui lui faisait son charme.
La maison de Routledge était simple mais tout de même personnalisée, des photos se trouvaient par ci par là, des petites décorations s'ajoutaient à ça. Il y avait un peu de désordre mais Isabella ne s'en préoccupait pas vraiment.
— Ouais, c'est pas la grande classe comme chez Cameron mais c'est tout ce que John B a depuis la disparition de son père.
— Je l'a trouvé très bien cette maison, réplique Isabella. Elle a son charme. Même le luxe n'arrive pas à camoufler tous les défauts d'une famille et de ce qu'il s'y passe à l'intérieur.
Elle partit dans une chambre, comme si elle était chez elle, ce qui amusait le blond. Elle s'avança vers un meuble où se trouvait des cadres de photos, des photos de Routledge jeune avec un homme.
Sûrement le père de Routledge. Big John, pensait elle.
Elle continua sa petite inspection vers un mur où étaient accrochées plusieurs photos. Il y avait une photo qui attirait son attention, celle de deux enfants. Un brun et un blond. Et Isabella n'avait aucun mal à reconnaître ce sourire angélique et à la fois charmeur du blond sur la photo.
Adorables.
Le brun à côté de lui devait être John B. Elle restait plantée là à regarder la photo du jeune JJ, alors que ce dernier la rejoignait et fronçait des sourcils surpris qu'elle soit si observatrice sur la pièce et les photos de son ami.
— T'es spéciale comme kook, bella, fit le blond avec un sourire. Il s'avança jusqu'à elle, tout doucement.
— Si tu le dis. Mais- commence-t-elle en se retournant vers le blond. Mais il la coupa en capturant ses lèvres avec fougue.
La blonde y répondit avec cette même fougue, et encadra le visage de JJ de ses mains avant de finalement les entourer autour de sa nuque.
Elle laissa échapper un soupir quand elle sentit les mains froides du blond saisir sa taille pour rapprocher leur corps.
JJ se baissa un peu pour porter Isabella par les cuisses, cette dernière les entoura autour de sa taille.
Il l'amena jusqu'au lit tandis qu'elle plongeait sa main dans les mèches blondes du garçon, faisant tomber la casquette qu'il avait sur elle, lui arrachant un petit rire.
— Attend, soufflait elle entre deux baisers.
Elle prit la casquette et la mit sur sa tête mais à l'envers.
— Est-ce que je fais plus pogue maintenant? Riait elle.
— C'est presque ça.
— Ah ouais? Qu'est-ce qui dérange alors?
— Pour commencer, il y a cette robe très luxueuse que j'ai bien envie de t'arracher.
— Très bien, déclare-t-elle, en mettant ses cheveux sur le côté pour pouvoir baisser la fermeture de sa robe sans y coincer ses mèches.
Sans difficulté, elle réussit retirer sa robe dévoilant sa belle lingerie rouge, ce qui fit de suite de l'effet au blond.
— Et qu'en est-il de la lingerie? L'interroge-t-elle avec un sourcil arqué et un sourire en coin.
Le blond louchait longuement sur le corps d'Isabella, seulement habillé de cette lingerie, qui lui plaisait énormément. Tellement que Isabella pensait que JJ beuguait.
Elle saisit de son index le collier du blond, à la dent de requin, pour le faire avancer jusqu'à elle et reprendre possession ses lèvres.
Elle glissa sa langue dans la bouche du blond pour caresser la sienne. Le blond joua au même jeu qu'elle, pendant quelques minutes encore avant de s'éloigner.
— Elle est peut-être trop kook finalement, sourit le blond avant de retirer délicatement et doucement sa culotte tout en descendant son visage le long du corps de la blonde, tandis qu'elle retirait son soutien-gorge.
Il déposa une traînée de baisers entre sa poitrine, son ventre, ses cuisses et enfin entre ses jambes, ce qui arracha plusieurs halètements à Isabella.
— Oh mon Dieu, gémissait elle lorsqu'elle sentit la bouche de JJ sur ses petites lèvres. C'est trop bon, ne t'arrête pas.
— Je compte sûrement pas m'arrêter.
༄༅༅༅༉
UN DERNIER halètement s'échappa de la bouche des deux amants, signalant la fin de leurs ébats. La fille se retira du blond et se coucha à côté de lui.
Essoufflée par cet exercice physique très intense, elle prit de grande bouffée d'air et tenta d'apaiser sa respiration, de même pour JJ.
— Oh mon dieu...
—Je serai déjà riche si on m'avait donné un billet à chaque fois que tu disais ça, riait le blond, avec un grand sourire, en se mettant au-dessus d'elle pour l'embrasser à nouveau.
— T'exagèrerais pas un peu, murmure-t-elle avant de joindre ses lèvres aux siennes. Au fait t'as pas répondu à ma question, reprend elle.
— Laquelle? Lui demande JJ perdu en se rallongeant sur le lit.
Isabella se plaça sur le flanc, la tête appuyée sur sa main, tandis que de son autre main elle traçait des figures abstraites sur le torse musclé du blond.
— Qu'est-ce que je rate?
— Attend t'étais sérieuse? Elle lui répond en hochant affirmativement de la tête sans détourner le regard du sien.
— Je me suis toujours demandée comment c'était chez vous. Quels étaient vos occupations, vos intérêts, vos soirées aussi, ajoute-t-elle en riant. Mais surtout comment ça se passait entre vous. Entre pogues.
— Qu'est-ce que tu veux dire?
— Bah... entre kooks, on pourrait pas dire qu'on est amis. On est amis avec les gens seulement pour ce qu'ils représentent et pas pour qui ils sont réellement. Et vous vous avez de la chance sur ce côté là, parce que les personnes ne peuvent être amis avec vous que pour qui vous êtes et non pas pour votre argent ou la place que vous avez. Je pense que c'est ça ce que je dois rater le plus en étant une kook.
La blonde s'assit et amena ses genoux vers sa poitrine, puis elle se passa nerveusement la main sur sa nuque.
Isabella n'a jamais vraiment eu de personne sur qui vraiment compter à cent pour cent, mise à part sa mère et sa cousine Sarah. Mais pour ce qui est de ses amitiés, elles n'étaient pas fameuses. Généralement, Isabella avait des "amis" qui ne s'intéressaient qu'à son argent, sa place, ses privilèges, etc.
Jamais elle n'a connu quelqu'un qui l'appréciait pour qui elle était vraiment. La preuve en est, puisque la jeune fille n'a jamais pu se montrer telle qu'elle était, au risque qu'on parle d'elle dans son dos, qu'on la juge. Alors Isabella a dû se former une carapace ainsi qu'une fausse identité, rares étaient les personnes qui connaissait la vraie Isabella.
Ces personnes étaient Sarah, Wheezie, sa mère et Ward Cameron.
Tu es encore plus intéressante que je ne le pensais, bella.
JJ avait de suite remarqué que les paroles de la blonde étaient sincères. Elle enviait vraiment cette partie là des pogues. Avoir de vrais amis.
Ça ne faisait que confirmer chez lui que Isabella n'était pas du tout comme les autres Kooks, elle était spéciale.
Elle ne s'intéressait pas aux personne pour ce qu'ils ont mais pour ce qu'ils sont.
Et alors que personne n'avait encore réussi à percer cette carapace forgée par Isabella, JJ lui semblait avoir réussi à y faire une fissure, car il arrivait à faire ressortir la vraie Isabella.
En tant normal Isabella ne se serait pas autant confiée et n'aurait pas avoué être en manque de vrais amis, surtout pas avec un plan cul. Mais JJ arrivait à faire ressortir sa vraie nature, sans même qu'elle ne le remarque. Il avait cet effet sur elle, et c'était bénéfique pour elle.
— Déjà, déclare le blond après une pause. Entre Pogues, on a plusieurs règles.
— Ah ouais? Lesquelles? Demandait la fille en se recouchant sur le ventre.
— D'abord, la règle favorite de John B: pas de pogue sur un pogue. C'est pour éviter de briser des amitiés et jeter un froid dans les groupes.
— Ouïe, ça doit pas être simple pour toi de respecter cette règle là.
— Je t'avoue que je la brise souvent mais il n'y a rien de sérieux là-dedans, c'est juste histoire de s'amuser.
— Oui, les relations sérieuses c'est trop d'investissement pour un mec comme toi qui a tellement de filles à draguer, fit Isabella en prenant une voix grave pour rire.
— Exactement!
Elle lâcha un rire face à l'exclamation de JJ et détourna le regard ailleurs.
Les mecs sont tous les mêmes.
Isabella avait toujours eu une idée fixe des garçons. De vrais tombeurs qui changent de filles comme de préservatifs, c'est à dire tout le temps.
C'est pour ça qu'elle ne s'attache jamais trop aux garçons. Elle a déjà eu des relations, mais jamais elle ne s'était trop fiée aux garçons pour qu'au final ils la détruisent en partant pour une autre. Elle faisait toujours en sorte de ne pas trop en dépendre comme le font toutes les autres filles cruches.
Mais sauf qu'avec JJ, elle tombait doucement dans la dépendance.
— Ensuite, on ne lâche jamais un pogue, continue JJ. On est toujours là pour lui, c'est la base de notre amitié.
— Ça a l'air top de savoir qu'on peut compter sur ses potes.
— Ça l'est, ouais. Ensuite y a pas de secrets entre nous. C'est la deuxième règle...
JJ, quant à lui, devenait de plus en plus accro à la jeune fille dans le même lit que lui. Il la trouvait encore plus belle quand elle riait et souriait. Il commençait, lui aussi, doucement à s'attacher à elle.
— Tu rates aussi surtout une super chasse aux trésors.
— Ah vraiment?
— Mmh mmh. On était dans le marais avec les autres et puis...
Il y avait une drôle d'attraction qui les attirait tous les deux l'un vers l'autre, et elle n'était pas que sexuelle. Elle allait plus loin que ça encore, et même eux l'ignoraient.