Elijah
Tout comme son géniteur, le jeune homme fait preuve d'un charisme évident. Bien que la couleur de ses yeux soit en partie similaire à ceux de son père, son regard à lui est plus froid. Pourtant derrière cette rigidité qu'il cherche à afficher, son visage camoufle également quelque chose de doux que je qualifierais même de force tranquille.
— Est-ce que tu vas bien ? lui demande aussitôt Sam.
Quand son regard se pose sur son père, c'est avec une tendresse non dissimulée.
— Ne t'inquiète pas ! Je cicatrise assez... vite, il répond en jetant une œillade en direction de ma sœur.
Cette dernière étend son large sourire.
Se connaissent-ils déjà ?
Rebekah s'est montré très étrange en nous rejoignant. Je suis convaincu qu'elle ne nous a pas tout dit. Il n'y a qu'à voir comment elle cherchait à s'opposer à cette rencontre.
Mon attention dévie sur Niklaus. Dieu merci, il s'est calmé. Cela dit, lui non plus n'affiche pas son regard le plus aimable. C'est pourtant à lui de le faire mais il ne semble pas vouloir faire un pas.
L'idée d'une alliance avec ses hommes-loups se positionnant au sommet de leur espèce me paraît être la bonne décision et cela même si mon frère en émet des doutes. De plus, je ne peux ignorer qu'il a tenté de protéger ma famille au risque de sa propre vie et rien que pour cela je me dois de le remercier.
À mes pas avançant dans sa direction, les yeux du jeune homme m'observent désormais avec méfiance.
— Pardonnez-nous notre impolitesse. Nous aimerions, vous remerciez d'être intervenu.
Aussitôt, il baisse son regard sur ma main tendue puis arque un sourcil. Un silence profond s'installe.
A ses côtés, son père se gratte machinalement derrière la tête pour dissimuler sa gêne évidente. Effectivement, son fils reste campé sur sa position. Il ne semble pas vraiment favorable à répondre à mon geste. Bien que pourtant, je lui offre mon sourire le plus avenant.
Devant l'ennemi puissant qui veut se saisir de la femme qui est chère à mon cœur, je me dois de créer une entente et d'être conciliant. Je ne dois pas le braquer plus qu'il ne l'est. Je replie donc ma main, ignorant qu'il n'a pas désiré une seule seconde... la serrer.
— Je suis Elijah Mikaelson, je continue cherchant à faire les présentations. Voici mon frère Niklaus et sa conjointe Caroline, je les désigne d'un geste avant de poursuive. À côté, se trouve ma petite sœur Rebekah, mon second frère Kol, Magellan ainsi que Katherine.
Attentivement, Chris écoute mais ne semble pas vraiment s'intéresser jusqu'à ce que, finalement, ses sourcils se froncent dans l'incompréhension.
— Vous avez bien dit... Niklaus ?
Aussitôt, le jeune homme se tourne en direction de son père comme s'il cherchait désespérément à obtenir certaines réponses.
— Je crois que tu devrais t'asseoir ! lui conseille Sam.
Chris n'en fait rien. Bien au contraire. À la place, il se détourne en direction de mon frère toujours cloitré dans son silence et dans son fauteuil.
— Chris, non ! le prévient-il alors que son fils avance doucement en direction de Niklaus.
L'inquiétude de Sam est palpable.
A-t-il seulement peur de déclencher une confrontation entre les deux alphas dont l'aura montre que l'un et l'autre ont une place importante ?
Je me souviens parfaitement que lorsqu'il a évoqué leur passé, Sam a révélé que sa lignée et celle de Nikalan ont toujours été liées l'une à l'autre.
Pourrait-il être la même chose pour ces deux là ?
Chris arrive à sa hauteur. Leurs yeux s'affrontent. Les ongles de mon frère s'agrippent profondément dans les accoudoirs du fauteuil. Le jeune homme fait preuve d'une grande patience ayant senti toute la méfiance de son acolyte. Poussé tout de même par la curiosité, il avance progressivement alors que les traits de mon frère se durcissent.
Tandis que Sam s'apprête à empêcher son fils d'approcher davantage, je m'y oppose en posant ma main sur son épaule.
— Stop ! hurle Klaus, la lueur ambrée dans ses iris se mettant à clignoter dangereusement.
Surpris, Chris s'arrête dans ses pas et penche la tête sur le côté. Pour lui montrer qu'il n'est en aucun cas son ennemi et qu'ils sont similaires, le jeune homme laisse ses yeux revêtir la même nuance.
Seulement, mon frère ne souhaite pas coopérer. Les veines noires correspondant aux traits du vampire apparaissent à leur tour entourant son regard doré.
C'est le choc !
Le jeune loup Originel fait plusieurs pas en arrière.
— C'est impossible ! lâche-t-il
Un sourire vicieux parcourt le visage de mon frère.
— C'est un hybride ! l'informe Sam.
Déboussolé par cette information, son fils se tourne vers lui.
— Il est à la fois loup-garou... et vampire ! termine Sam en pesant chacun de ses mots.
Chris déglutit difficilement.
— Tu m'avais dit qu'il était mort, reproche t-il à son paternel.
— Il l'a été ! j'explique en prenant le relais. Comme nous tous... en ayant été transformé en vampires par notre mère. Notre frère a réussi à déclencher sa lycanthropie, il n'y a de cela que quelques années. Je sais que notre histoire est un peu compliquée mais aujourd'hui une menace est bien plus grande.
— Pourquoi ? m'interrompt Klaus en se redressant.
N'ayant pas compris le sens de sa question, je fronce les sourcils.
— Car j'ai senti ta détresse ! lui répond Chris en tournant ses yeux vers lui.
En revanche, le jeune loup a compris.
— Et tu as échoué ! lui reproche alors Niklaus.
D'un geste nerveux, ma main glisse sur mon visage pour camoufler ma gêne face au manque de tact de mon petit frère. Devant sa capacité exemplaire à provoquer, je crains le pire si le jeune homme perd son calme qu'il semble pour le moment conserver, et cela malgré les attaques successives de Niklaus. S'il continue ainsi, je vais pouvoir dire adieu à mon souhait d'alliance. Pourtant, Dieu sait à quel point nous en avons besoin.
— Autant que toi, si je me souviens bien ! Chris réplique.
Je grimace. Le fils de Sam vient de toucher la corde sensible. Je ne suis pas idiot, je sais que Niklaus est à cran depuis sa confrontation avec Silas. À ces yeux, il n'a pas été à la hauteur. Même si aucun d'entre nous ne lui en tient rigueur, il a du mal à passer au-dessus.
— Tu es arrivé trop tard ! poursuit-il durement.
Agacé, le jeune loup ne souhaitant pas se laisser intimider par l'hybride comble les derniers mètres en eux.
Les deux loups Originels sont désormais plus qu'à une poignée de centimètres. Leurs auras de dominants se heurtant l'une à l'autre.
— Tu sais quoi ? La prochaine fois, tu sauveras tes fesses tout seul !
Et sur ces derniers mots, Chris reprend la direction de la sortie.
— Je ne crois pas t'avoir donné l'autorisation de partir ! lui hurle Klaus.
N'en pouvant plus, Caroline, choquée également par sa véhémence se redresse :
— Klaus, qu'est-ce qui te prend ? l'interroge-t-elle.
Enfermé dans sa colère, il l'ignore.
— J'attends une réponse ! il cri à nouveau, obligeant Chris à s'arrêter.
— Et moi, je ne te dois rien !
— Je suis ton Alpha ! Tu me dois allégeance !
Chris rit nerveusement.
— Au cas où tu ne l'aurais pas encore compris, nous sommes tous des Alphas, explique-t-il. Tes ancêtres ont peut-être été au sommet de notre meute mais ils l'ont été grâce à l'amour et au respect des nôtres. Et apparemment, ce sont deux choses qui te sont inconnues mais tu sais quoi, vu ce que tu es..., crache rageusement Chris. Je ne suis pas le moins étonné !
— Je vais prendre un véritable plaisir à t'arracher la langue de ta cavité buccale ! le menace mon frère. Peut-être m'en servirais-je comme porte-clef en guise de souvenir !
— Il y a vraiment un truc qui ne tourne pas rond chez toi ! termine Chris. Cette fois, je me casse !
En passant près de son père, il lui dit :
— Je t'attends dehors !
Las de cette boucle infernale dans laquelle je suis enfermé depuis tant de siècles, je commence sérieusement à désespérer. Mon petit frère est allé trop loin.
Se soucie-t-il que notre ennemi en a après celle que j'aime ?
— As-tu oublié, Niklaus, que c'est grâce à ce jeune homme que Magellan a pu reprendre l'avantage sur Silas ! je m'agace. Si nous voulons faire une alliance avec eux, ce serait une bonne chose que tu te montres légèrement plus... accueillant !
— C'est toi, mon frère, qui veux en faire une... pas moi ! raille-t-il.
— De quelle alliance parlez-vous ? demande Sam intrigué
Caroline
Profitant du calme revenu, Elijah reprend les rênes de la conversation. Mes yeux fixent Klaus qui se serre un verre de bourbon. Son esprit est totalement ailleurs, je le sais. Depuis l'attaque, il est complètement fermé, ses pensées sont devenues secrètes et cela même pour moi. Je sais qu'il est à bout de nerfs et blessé dans son ego. Cependant, le fait qu'il se soit si refermé sur lui-même ne m'aide pas à l'atteindre ni a apaisé le brasier qui le consume de l'intérieur.
Comme je l'avais prévu, Sam refuse la proposition d'alliance lui expliquant que même si les loups originels sont forts, ils ne sont pas immortels.
— Je ne mettrais pas en danger ce qui reste des miens pour me mêler des problèmes des vampires, conclut-il.
Elijah n'a désormais plus qu'une seule et unique carte à jouer. Celle de l'autre côté.
— Le monde que nous connaissons s'effondra, Sam ! Toutes les créatures surnaturelles que nous avons réussi à anéantir reviendront, lui explique l'ainé des Mikaelsons.
Devant la gravité des projets de Silas, Sam ne peut qu'accepter, et cela même si nos deux espèces ennemies doivent s'allier. Ne pas le faire serait une erreur. En détruisant l'autre côté, Silas pourrait déclencher l'apocalypse.
— Grâce à la morsure de Chris, il va être hors d'état de nuire pendant un certain temps. Cela va me permettre d'appeler les miens et de les convaincre.
Un soulagement apparait soudainement sur le visage d'Elijah. Il attend beaucoup de cette alliance. Je pense qu'il s'agit d'une bonne alternative. L'idée que Klaus se trouve face aux siens m'effraie mais je sais également que nous ne pourrons pas vaincre Silas en restant seul.
— Arrive déjà à convaincre ton propre fils ! raille Klaus, visiblement amusé.
Décidément, il est plus qu'insupportable !
— Chris suivra le mouvement ! lui répond Sam
— Ah oui ! Et pourquoi le ferait-il ? s'intéresse mon Originel avec une mesquinerie évidente.
— Car tu ne trouveras pas plus loyal ! s'agace littéralement Sam. Il a été jusqu'à risquer de se faire tuer pour venir en aide à ta famille, quelle autre preuve te faut-il ? Je sais que tu n'as pas eu la vie que tu rêvais et que tu en es ressorti briser et j'en suis désolé mais tu n'as pas été le seul dans ce cas. À un moment de sa vie, Chris l'a été également.
Mon Originel, piqué dans sa curiosité, fronce les sourcils.
— Et pourtant, au vu de ses problématiques, il est intervenu en votre faveur. Honnêtement, jamais je n'aurais cru qu'il en soit capable ! Tu es libre de t'en faire un ennemi ou alors de t'en faire un allié. A toi de voir, Niklaus ! Je vais cependant te donner un conseil, si tu arrives à gagner sa confiance, tu en feras ce que tu en veux !
En voyant Rebekah se redresser, j'ose lui jeter une œillade. Finalement, je crois que Katherine avait raison. Elle n'est pas insensible au loup originel même si elle nous a dit le contraire.
Rebekah
J'ignore combien de temps je passe à arpenter ma chambre de long en large. Du bout de mes doigts, je me surprends à redessiner la morsure à mon bras jusqu'à ce que deux voix à l'extérieur me parviennent. Et pour cause, la fenêtre est restée ouverte. Je rejoins cette dernière et remarque Chris et Sam en pleine conversation. J'y vois un père essayant de raisonner un fils.
N'écoutant que mon cœur, je me retrouve dans cette même ruelle, tout près d'eux. Ces derniers temps, tout semble n'être que chaos. Mon dos se repose sur le mur en briques, mon ouïe étant des plus attentives.
— Je me dois de ramener l'espoir à notre espèce. Notre communauté s'éteint, Chris, résonne la voix de Sam. Nous disparaissons et bientôt il ne restera plus rien des loups originels ni de notre héritage. Je me dois d'agir. Une nouvelle aire se prépare... je l'ai vu... et elle sera bien dirigée de son sang.
— Ne me demande pas de faire alliance avec des vampires ! Je n'en suis pas capable.
— Elijah a raison ! Si l'autre côté tombe, toutes les créatures surnaturelles reviendront sur notre terre. Des ennemis, ils me semblent, que tu n'aimerais pas revoir revenir !
Le jeune homme semble devenir attentif à la phrase de son père.
— Cela fait plus d'un an que tu es parti en loup solitaire, crois-tu sincèrement que j'ignore ce que tu as fait !
Le visage de Chris se décompose. Mal à l'aise, il danse désormais d'un pied sur l'autre. Ma curiosité, elle, est plus que malmenée.
— Tu n'as pas le droit de me juger ! lui répond son fils, le regard fuyant. Je devais le faire !
— Je ne te juge pas ! Sam le rassure. Tout ce que je ne veux pas c'est que tu sombres dans les ténèbres. Je pense sincèrement que le fait qu'il soit un hybride est une bonne chose pour toi. Peut-être que cela te permettra de voir autre chose en eux. De retrouver... la paix ! Qu'en penses-tu ?
— On nous écoute ! termine Chris dans un soupir.
Je fronce les sourcils et constate que les deux loups sont tournés dans ma direction. Je n'ai pourtant pas fait le moindre bruit qui aurait pu trahir ma présence.
Sortant de ma cachette, je suis clairement mal à l'aise. Je n'avais pas prévu d'être découverte. En vérité, je n'avais d'ailleurs rien prévu du tout !
— Rebekah, que pouvons-nous faire pour vous ? me demande Sam.
Même si ce dernier m'offre un sourire avenant, je n'emmène pas large. La présence de Chris me rend, elle, toujours aussi mal à l'aise. J'en suis à me demander si cela ne vient pas de lui. Pourtant, je ne peux pas m'empêcher de vouloir tester ses limites me concernant.
— En vérité, j'aurais voulu parler à Chris, j'avoue timidement.
J'essaie de passer outre la frustration qui se lit clairement sur son visage. Elle fait mal ! Visiblement, il était sincère lorsqu'il m'a dit que nous étions quittes. Il ne veut rien avoir à faire avec moi.
Surpris par ma demande, Sam se tourne vers son fils et l'observe attentivement.
— Bien, lâche-t-il. J'ai une meute de loups à convaincre alors je vais vous laisser... tous les deux !
En posant sa main sur son épaule, il lui murmure sur un ton de confidence :
— Sois gentil !
Ayant parfaitement entendu, je me mets à sourire nerveusement.
Au départ de Sam, un silence plane entre nous jusqu'à ce que je me décide à le briser. Le premier pas avec lui est toujours difficile et pourtant je suis prête à le faire à chaque fois.
— Je suis contente que tu aies réussi à trouver des vêtements à ta taille !
Rien de mieux pour briser la glace ! Enfin, je crois !
De toute façon, j'imagine que dans n'importe quelle tenue il doit être... canon. Je me mordille soudainement la lèvre en repensant à son corps entièrement nu que j'ai pu découvrir un peu plus tôt. Je le sens, mes joues rougissent à nouveau.
— Tu as deux minutes !
— Quoi ? je m'époumone. Tu es sérieux !
Décidément, il ne me laisse que peu de marge de manœuvre mais je vais m'en contenter et si je peux grappiller, je ne vais surtout pas me gêner.
— OK ! j'abdique. Je... je voulais m'excuser pour le comportement de mon frère ! j'admets. Il a été dur avec toi. D'habitude, il a toujours le dessus sur n'importe qui et Silas l'a vraiment malmené.
— Comparé à lui, Silas n'a pas pu lire dans mon esprit. J'imagine que c'est pour cette unique raison que j'ai eu l'avantage.
Et moi, j'aimerais tellement pouvoir connaitre tout ce qui se trame dans sa tête.
— J'ai profité de cet effet de surprise, rien de plus ! il poursuit.
Comme pour clore la discussion, il rejoint son bolide. Je le reconnais sans mal. Il était bel et bien le fameux motard de l'autre jour qui m'a foncé dessus. Seulement, je garde à l'esprit qu'il s'est résigné. C'est tout ce qui compte !
— Je voulais aussi... te remercier !
Tout en enfilant ses gants, il lève ses yeux magnifiques en direction des miens.
— Merci de ne pas m'avoir abandonnée à mon sort. Tu n'étais pas obligé de le faire... mais tu l'as fait !
Chris reste silencieux.
J'aimerais tellement qu'il s'ouvre à moi surtout après avoir appris les révélations de Sam mais il est clair qu'il ne le souhaite pas. Il ne veut rien me donner, pas même la moindre miette. Et au vu de ses réactions, j'ignore s'il en sera capable un jour.
Je ne suis visiblement pas de bonne compagnie pour lui et je vais devoir me faire une raison et l'accepter. J'en ai plus qu'assez de me brûler les ailes !
— Encore merci, Chris ! je termine.
À contrecœur, je reprends le chemin du QG. Finalement je pense être dans le bon timing.
Très vite, il se coupe de nous deux en faisant vrombir son engin de métal. Le bruit du moteur au ralenti résonne fortement contre l'architecture espagnole du vieux carré y compris à l'intérieur de ma poitrine.
La main posée contre la grille en fer forgé de l'entrée, je fais un temps d'arrêt. Comme à chaque fois, lui tourner le dos m'est atroce.
Ma tête pivote. Il s'apprête à partir. Une fois de plus, sans un regard.
— Chris ! je l'appelle à nouveau.
Ses yeux reviennent à moi alors que je continue :
— Pourquoi je ressens tout ça ? je demande d'une voix tremblante mais aussi suffisamment forte pour couvrir le son ahurissant de sa moto.
— Et qu'est-ce que tu ressens ?
— J'ai peur ! j'admets . Je suis consciente que tu es un loup originel et que nos espèces sont nées pour être l'ennemi de l'une et de l'autre mais je ne ressens pas la même chose avec ton père.
Progressivement, je m'approche.
— Sam ne m'effraie pas autant... que toi. Quand je suis à tes côtés, la crainte envahit tellement mon corps que je ne désire que m'éloigner !
Avec frustration, il se mordille la lèvre puis me demande dans un chuchotement :
— Alors pourquoi continues-tu de t'approcher, Rebekah ?
J'en arrive à remercier mes capacités surnaturelles hors du commun pour avoir réussi à entendre sa question.
— Je ne sais pas ! je réponds d'une petite voix.
Chris me regarde droit dans les yeux. Son silence est d'or mais il n'est en rien dérangeant. J'attends la moindre réaction de sa part, la moindre émotion mais il a ce don de n'en faire paraître aucune que c'est tout aussi frustrant car je suis dans l'incapacité de savoir ce à quoi il pense.
Puis, une fois encore, c'est moi qui cède :
— Chris, est-ce que je t'ai fait quelque chose ?
Surpris par ma question, il fronce les sourcils.
— Non !
— Alors pourquoi me détestes-tu ?
Un soupir franchit ses lèvres, ses yeux de ce bleu si limpide me fixent avec intensité.
— Ce n'est pas toi que je n'aime pas !
— Ah bon ?
Un soulagement s'empare de moi. Apprendre cette vérité me fait un bien fou. Et pourtant, il est de courte durée.
— Je déteste ce que tu es ! m'achève-t-il avant de partir en trombe.