Les quatre policiers descendirent les escaliers pour arriver aux sous-sols. Charlie avait pris la tête, et les trois autres le suivait en silence. Leurs pas résonnaient sur le sol métallique, seul bruit régulier dans le couloir vide. Charlie était nerveux ; après son appel téléphonique avec Bella, puis avec Carlisle, il était allé rejoindre les trois policiers. Téléphones à la main, ils se demandaient toujours ce qu'ils allaient bien pouvoir en faire.
- Même si ça ne m'enchante pas, on va devoir prendre des photos, leur avait expliqué le shérif. C'est une grosse affaire, et il est évident qu'il va nous falloir des preuves. Les juges ne vont pas aller s'amuser à faire une promenade dans les sous-sols d'un parc.
Les autres avaient hocher la tête, comprenant mieux les intentions de leur shérif. Ce dernier fut rassuré qu'ils ne posent pas trop de questions ; car cette excuse n'était qu'une couverture pour pouvoir brûler toute preuve de l'existence des vampires.
♦♦♦
Adam soupira en passant sa main libre sur son visage. La main rassurante de Gina était toujours posé sur la sienne, la tenant fermement.
- Cela remonte à sept ans, maintenant. Murmura-t-il avec douleur.
- L'année de ton arrivée ici, remarqua Gina avec douceur.
Il acquiesça.
- Oui, je suis arrivé en Septembre, suite à une tragédie qui s'était produit cet été là. Confirma-t-il. En fait, j'avais une petite sœur, et je m'occupais d'elle depuis le décès prématuré de nos parents. Ils étaient morts dans un accident de voiture voilà des années plus tôt, et j'étais assez grand pour m'occuper de ma sœur tout seul. J'avais seize ans à l'époque ; Mila en avait dix. Malgré la tristesse, cet événement nous avait énormément rapproché tout les deux. Quand je lui ai révélé ce que j'étais réellement, elle a été d'une grande compréhension. Au fur et à mesure, je lui ai même présentée ma meute. Nous étions une dizaine, et... Et c'était plutôt sympa, pour être honnête. Même si nous avions perdus nos parents, nous avions toujours une famille, qui nous acceptait tel que nous étions ; Humain ou Loup-Garou.
Et cet été là, il y a maintenant sept ans, je devais faire des horaires de nuit à l'hôpital pendant tout le mois de Juillet. J'avais donc laissé Mila chez deux amis qui faisait partis de ma meute. Tout les soirs ils partaient faire des grillades au bord de la plage, et ma sœur était ravie. Tout se passait bien, et j'ai donc signé pour faire un deuxième mois avec ces horaires là. Mais au bout de deux semaines, un jeudi soir, il s'est passé quelque chose pendant que j'étais à l'hôpital. Comme à leur habitude, les garçons avaient emmené Mila sur la plage. Ils n'étaient que tout les trois car les autres étaient restés au chaud puisqu'ils avaient annoncé de la pluie pour cette nuit là.
Les autres garçons de la meute ne se sont pas aperçus de l'heure qu'il était au départ. Mais à partir de minuit, ils ont commencé à se demander où étaient passé Mila et les garçons. C'est là qu'ils ont ressentis les émotions des deux Loups-Garous qui étaient avec ma sœur. Dans la meute, il est normal de ressentir les émotions des autres ; cela nous permet de communiquer plus facilement. Ce jeudi soir à minuit, moi aussi j'ai ressentis ce que les deux garçons ressentaient. Il y avait... C'était un mélange de panique et de colère. J'ai tout de suite appelé ma sœur, mais elle ne répondait pas ; alors j'ai appelé le chef de ma meute, qui était resté avec les autres à l'intérieur. Il n'a jamais raccroché, tout au long de leur traversé dans la forêt pour rejoindre la forêt, même quand ils les ont retrouvé sur la plage. Ils étaient encerclés par des vampires. Beaucoup plus méchant que les Cullen. Ils avaient sentit l'odeur de ma sœur et ils avaient faim... Cela les avaient décidé à braver deux Loups-Garous. Les autres ont essayé de les aider mais ils arrivaient trop tard pour ma Mila... Les vampires étaient trop nombreux pour les deux garçons et ils ont été surpassés. Ils n'ont pas réussit à protéger ma sœur. Quand j'ai entendu les autres hurler, j'ai compris qu'il était trop tard.
De rage, j'ai quitté mon poste et j'ai été les rejoindre. J'ai les retrouvé seuls, avec ma sœur au milieu d'eux. Les vampires avaient pris la fuite quand toute la meute avait rappliqué.
La voix d'Adam se brisa et il ne put retenir les larmes qui coulaient le long de ses joues. Gina serra encore plus fort sa main dans la sienne, se retenant de pleurer elle aussi.
- C'est pour ça que... Que je suis parti. Et que j'ai coupé les liens avec ma meute. Je ne pouvais plus supporter tout ça. À la fin du mois d'Août, après l'enterrement de ma Mila, je me suis décidé à chercher un travail ailleurs, puis de faire mes bagages. Je pensais que partir loin apaiserait ma douleur... Malheureusement, j'ai mis beaucoup de temps à m'en remettre...
- As-tu réussi ? Demanda avec douceur la jolie rousse.
- Je ne pensais pas y arriver, mais... Mais toi, toi Gina, tu m'as beaucoup aidé.
La jeune femme le regarda avec surprise.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Ta joie de vivre... Ta simplicité... Tout ça me changeait les idées, et m'aidait à aller mieux, petit à petit.
- Et dire que dès ta deuxième semaine ici je t'es traité de grincheux... Je suis navrée.
Cette remarqua fit rire Adam, qui essuya son visage d'un revers de la main.
- Oui je m'en souviens, je crois que ce jour-là j'ai faillit te dire d'aller te faire voir...
- Si j'ai bonne mémoire, ce qui est toujours le cas, tu n'as pas que faillit...
Adam lui lança un regard d'étonnement.
- Ah bon ?
- Oh que oui.
Ils échangèrent un regard complice et se mit à rire. Mais à un aucun moment, leurs mains ne se lâchèrent.
♦♦♦
Plus ils approchaient de la chambre mortuaire et plus Charlie avait dû mal à respirer. À deux reprises, ses collègues lui avaient demandé s'il allait bien ; et à deux reprises, Charlie leur avait affirmé qu'il allait bien mais qu'il était simplement un peu nerveux. Au moins, ça c'était la vérité ; le reste... Un peu moins. Le shérif espérait toute les deux minutes que le plan fonctionne comme il l'avait convenu avec Carlisle, sinon il ne savait vraiment pas ce qu'il allait faire.
Quand il aperçut la porte défoncée un peu plus tôt par les explosifs, Charlie ralentit instinctivement l'allure.
- Vous êtes vraiment sûr que vous allez bien ? Redemanda Rogers d'un air soupçonneux.
Charlie grommela et reprit une allure normale.
- Puisque je vous dit que je vais bien... Et il est de mon devoir de vous accompagnez puisque je suis le shér...
Une gigantesque explosion le coupa en plein milieu de sa phrase. Un énorme de panache de fumée s'échappa de la chambre mortuaire tandis que les quatre policiers avaient d'instinct plongé sur le sol, se couvrant la tête de leurs bras. Les détecteurs de fumée hurlèrent et résonnèrent dans tout les sous-sols, et la fumée noire commençait à envahir dangereusement le couloir. Charlie masqua un sourire victorieux, et se mit à hurler par dessus les détecteurs.
- On se replie ! Restez ensemble !
Ni une ni deux, les quatre policiers se relevèrent comme un seul homme et se ruèrent vers l'entrée des sous-sols, avant d'être complètement intoxiqués par la fumée.
♦♦♦
Pendant ce temps, Garrett courait lui aussi ventre à terre, pour rejoindre une porte de secours non loin de la chambre, celle qu'ils avaient utilisé avec Astrée et Alice lors de leur première évasion. Sa mission était accomplie, il n'avait plus qu'à se faire discret pour rejoindre Forks. Le plan de Charlie Swan n'avait pas été très compliqué : il devait se faufiler entre les policiers, et rejoindre la chambre mortuaire le plus vite possible, avant que le shérif et les autres n'arrivent à leur tour. Une fois cela fait, il devait simplement installer des explosifs dans la salle et les allumer une fois qu'il entendrait Charlie et les autres. Simple, efficace, mais pas très discret et un peu dangereux. Un plan parfait à la Garrett, selon l'ex-nomade lui-même. Maintenant que les preuves de l'existence des vampires avaient été explosé et brûlé, plus rien ne les embêterait durant les dix décennies à venir avec un peu de chance. Une fois dehors, Garrett se faufila une nouvelle fois entre les troupes de policiers et sortit du parc. Lorsqu'il se trouva enfin sur la route, il se mit à courir, tout en sortant le téléphone portable que Esmée lui avait prêté. Il le déverrouilla et envoya un message à Carlisle.
Mission accomplie, je suis là dans quelques minutes. Dis à ma Astrée de préparer un lit avec tout plein de bougies. Ça va être la fête, surtout qu'on sera que tout les deux ce soir...
La réponse ne tarda pas.
Garrett, je te signale que je lis le message avant ma fille...
Et alors ? C'est pas comme si t'était pas au courant qu'on l'avait déjà fait. En plus t'es médecin.
Ça n'a rien à voir !
Bien sûr. D'ailleurs, tu as des voisins aux alentours ? Faudra peut-être les prévenir au cas où ils entendraient des trucs...
Ça suffit !
L'ex-nomade ricana. S'il y avait bien une chose qu'il adorait après Astrée, c'était embêter le père de cette dernière.