T'aimer En Vers

By thewordsofanais

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«- Ô Roméo ! Roméo ! pourquoi es-tu Roméo ? Cette phrase, elle la prononce haut et fort devant toute l'assemb... More

[PROCHAINEMENT]
AVANT-PROPOS
INSPIRATIONS & PLAYLIST
PREMIER ACTE - début septembre à fin novembre
1| le temps d'un monologue
2| ce sentiment qui les liait
3| auditions
4| dix-huit rue Sainte-Marthe
5| réalité dérisoire
7| l'école de cinéma
8| sur scène
9| appel manqué
10| pardon
11| cicatrices du passé
12| pas un rencard
13| le paradis des âmes brisées
14| proposition surprenante
15| laisser le destin nous faire changer d'avis
DEUXIÈME ACTE - début décembre à fin février
16| mettre à nu ses faiblesses
17| descente aux enfers
18| briser la carapace
19| apprivoiser ses sentiments
20| nuit parisienne
21| confidences
22| souvenirs douloureux
23| lâcher prise
24| perdre le contrôle
25| anniversaire
26| l'accident
27| affronter ses démons
DERNIER ACTE - début mars à fin juin
28| un début de tournage perturbé
29| fantômes du passé
30| sentiments à rude épreuve
31| Roméo sans Juliette
32| seconde chance
33| dernières révélations
34| remonter la pente
35| clap de fin
épilogue| pour Danae

6| rencontre inattendue

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By thewordsofanais

Paris - Sabrina Carpenter

❝ Tout le bonheur du monde
est dans l'inattendu.❞
Jean d'Ormesson

Paris. La ville de l'amour et de la mode. Roméo découvre la capitale davantage chaque jour qui passe, attentif et s'intéressant à chacun de ses aspects. Certains le prendraient pour un idiot mais l'adolescent ne peut s'empêcher de s'émerveiller devant tous les petits détails qui composent désormais sa nouvelle vie.

Quelques jours ont passé depuis la visite de son futur appartement. La date du déménagement est fixée mais en attendant, Roméo est toujours logé chez Max, un ami de ses parents et également son parrain. Ce dernier a gentiment accepté de l'héberger gratuitement lorsqu'il a appris que son filleul venait sur Paris. L'adolescent attend ce grand moment avec tellement d'impatience et compte les jours précédant l'événement.

Chaque matin, Roméo sort se balader un peu, ou courir, selon ses envies. Il commence à se sentir bien dans cette nouvelle ville et cela le rend de bonne humeur. Lorsque l'adolescent est réveillé à l'aube, il admire de par la petite fenêtre de la chambre d'ami, le lever du soleil au-dessus des toits parisiens. Ce dernier n'est pas aussi joli que celui sur la plage du sud, mais il a tout de même son charme.

Aujourd'hui, en ce dimanche matin, c'est au square Saint-Laurent que l'adolescent a choisi de se rendre. Il enfile sa paire de vans noires et blanches puis sa veste en molleton par-dessus sa tenue du jour puis sors de l'appartement. Aussitôt, son téléphone le géolocalise et Roméo suit la direction qu'il lui propose. Au-dessus de sa tête, des nuages grisonnants ont remplacé ceux plus clairs du ciel matinal. La menace de la pluie qui peut éclater à tout moment ne semble pas pour autant déstabiliser l'adolescent. Il trouvera bien un arbre ou autre dans le parc s'il doit s'abriter. Perdu dans ses pensées, Roméo évite de justesse de mettre les pieds dans une flaque d'eau. Il la contourne puis sourit intérieurement, tout en continuant sa promenade, le vent frais du mois de septembre balayant son visage.

Un bon quart d'heure plus tard, alors que Roméo décide de tranquillement songer à rebrousser chemin pour rentrer, il se fait bousculer par une jeune femme.

— Hé ! Fais attention !

— Désolée, je...

La personne relève la tête et s'interrompt, les joues rouges de gêne. Sa chevelure blonde et son visage lui sont familier. Soudain, il se souvient de la jeune fille qui l'avait guidé dans le dédale des rues parisiennes le jours de sa visite.

— Clara ? s'exclame-t-il.

— Roméo ! Ça alors, ça me fait plaisir de te revoir !

— Moi de même.

Elle s'engage à ses côtés sur le chemin du petit parc.

— La dernière fois, quand je t'ai laissé, tu allais visiter un appartement. Comment ça s'est passé, finalement ?

— Et bah figure toi que je suis désormais propriétaire. L'appartement me convenait et correspondait au budget que j'avais économisé en plus des aides de ma famille et de la banque. La visite s'est super bien passée et je déménage dans une semaine et demie.

— Je suis super contente pour toi. Ça doit être génial !

Roméo acquiesce d'un sourire enjoué.

— Et toi, tu vis dans un appartement aussi ?

Aussitôt l'adolescente se rembrunit. Elle n'aime pas parler de cette facette là de sa vie. Roméo le constate et reprend, gêné.

— Je suis désolé, on se connaît à peine. Ma question était indiscrète, excuse moi.

— Non non t'inquiète pas. Je vis chez ma mère.

— D'accord.

Même s'il est curieux, l'adolescent ne cherche pas à mettre Clara dans l'embarras et s'arrête dans ses questions. Il ne veut pas prendre le risque d'aller trop loin à vouloir en savoir plus. Il n'est pas difficile pour lui de tirer la conclusion qu'il s'agit d'un point sensible chez l'adolescente.

— Parlons d'autres chose, ok. Qu'est-ce que tu faisais par ici ? s'enquiert Clara tandis que les deux jeunes quittent le parc et s'engagent dans une avenue.

— Je me baladais, pour respirer un peu l'air frais et pas trop pollué. Et toi ?

Pour l'adolescent qui ne connaît pas encore bien les rues de la capitale, celle qu'ils viennent d'emprunter lui semble totalement aléatoire. Il se contente donc de suivre Clara sans rien dire.

— Je reviens des courses, lui dit-elle en lui montrant les sacs qu'elle a.

— Oh, laisse moi t'aider.

— Non non, c'est bon, on est pas très loin de chez moi, j'en ai plus pour très longtemps à les porter.

— Si si, j'insiste, dit-il

— Bon, ok.

À contrecœur, Clara cède. Elle n'aime pas vraiment demander de l'aide. Pour elle, cela équivaut à montrer ses faiblesses. Mais, sur le coup elle n'a pas envie de refuser celle de Roméo. Elle lui tend donc un des deux sacs et le remercie.

Un silence s'installe, tandis que les deux adolescents marquent l'un à côté de l'autre. Le chemin se poursuit sans qu'aucun ne brise la glace.

— Vous vivez que toutes les deux ? interrompt soudain Roméo.

Devant les sourcils froncés de Clara et l'air d'incompréhension qui s'affiche sur son visage, il poursuit.

— Je veux dire, ta mère et toi. Tu as dit plus tôt que tu vivais chez elle. Je me demandais s'il y a avait d'autres personnes aussi mais vu que tu trimballes seulement deux sacs donc peu de courses, j'en ai déduis que non.

— Bravo, Sherlock.

Son ton se fait plus froid qu'avant et le brun comprend qu'il ne tirera rien de plus comme informations.

— D'ailleurs, enchaîne-t-il en changeant de sujet, c'est bizarre qu'on se soit pas recroisés, sachant qu'on vit dans le même arrondissement.

— Oui, mentit la blonde.

En effet, Clara a déjà recroisé Roméo à maintes reprises, lorsqu'elle allait en direction du théâtre où lors de ses allers-retours habituels. Plusieurs fois, elle a voulu aller le voir, lui parler. Mais chaque fois, sa timidité et ses blessures passées prennent le dessus, et elle le laisse s'éloigner sans qu'il ne l'ai aperçu.

— Si tu vis dans le dixième arrondissement et que moi aussi bientôt, on arrivera bien à se revoir.

Clara hoche la tête, sans rien dire. Le silence pesant revient de plus belle.

— Et sinon, tu aimes lire ? demande soudainement le brun, coupant court à tout moment vide.

— Ah oui, donc carrément là j'ai le droit à l'interrogatoire, s'exclame Clara, le ton plus enjoué qu'elle ne l'aurait souhaité, un éclat de rire naissant. 

— C'était juste pour apprendre à mieux te connaître. J'aime bien m'intéresser aux gens que je rencontre, faire connaissance avec eux.

— Qui te dis que j'ai envie de faire connaissance ?

En disant cela, un sourire moqueur s'étire sur les lèvres de l'adolescente. Elle s'arrête de marcher un instant, aussitôt imitée par le brun, et se poste face à lui, sa main libre sur la hanche, le menton relevé et rivé vers lui, tel un air de défi. Ses prunelles bleues fixées dans celles de Roméo, elle attend son argument. Le brun se prend au jeu, un grand sourire dessiné sur le visage, les bras croisés sur sa poitrine malgré le sac et le buste bien droit.

— Personnellement, je crois au destin. Il nous envoie constamment des signes, dit-il en se remettant à marcher.

Intriguée, Clara l'écoute attentivement. Pour elle qui a cessé de croire à ce genre de stupidité, les propos de Roméo semblent aller dans le sens opposé de ses principes. Mais elle le prie tout de même de développer son idée, dans l'espoir de se convaincre elle-même que les désillusions n'arrivent jamais sans but précis.

— Une rencontre n'arrive jamais par hasard. Alors se rencontrer deux fois en l'espace de quelques jours, c'est plus qu'un signe, enchaîne le brun.

— Si tu le dis.

— Je n'ai pas l'air de te convaincre. Pourtant, je peux t’assurer que la vie est remplie de mystères et de signes, qui te permettent de saisir des opportunités et font de toi celle que tu es.

— Mmm, je t’avoue que ces choses là me rendent dubitative. Mais, si à l’avenir, on se recroise encore au détour d’une rue, alors ok, j’accepte de considérer cela comme un signe et je reconnaîtrais que tu as su me convaincre et changer mon point de vue sur le sujet.

— Ok, marché conclu.

Un sourire de triomphe illumine le visage du jeune homme, tandis qu’au plus profond de lui, il espère recroiser Clara, cette blonde qui l’intrigue déjà tant.

— Sinon, tu étudies quoi à Paris ? Il me semble que tu m’avais dit que c’était en priorité pour cette raison que tu étais venu dans la capitale.

— Oui oui , c’est bien ça. Je suis depuis début septembre au Conservatoire Libre du Cinéma Français.

— Oh, mais c’est génial ! Le septième art doit énormément compter pour toi.

— Tu ne peux pas mieux dire, dit-il en riant. Le cinéma est ma passion depuis que je suis tout petit. Alors pouvoir étudier ma passion et y travailler plus tard, c'est juste un rêve éveillé que je vis en ce moment.

— J’imagine, ça doit être vraiment super !

— Toi aussi tu ressens cette étincelle pour quelque chose, au plus profond de toi ?

— Oui…

Clara s’interrompt. Elle n’a pas l’habitude de se confier autant, surtout à quelqu’un qu’elle connaît peu. Mais Roméo semble la comprendre et est lui aussi habité par cette motivation passionnelle intime.

— Le théâtre. C’est vraiment toute ma vie. Lorsque je suis sur scène, c’est comme si je me transformais…

— Et tu es animée par une sorte de brasier qui te prend et te porte durant ce moment suspendu ? la coupe-t-il.

— C’est totalement ça ! Ça me dévore mais c’est aussi grâce à ça que je survis. En tout cas, c’est vraiment super pour ton école ! Moi aussi, j’aimerais pouvoir vivre de ma passion, plus tard.

La voix de la blonde trahit un certain regret, que le brun saisit immédiatement.

— Mais, qu’est-ce qui t’en empêche ?

— Ma mère n’a pas les moyens pour me payer des études dans le théâtre. C’est pour ça que je m’investis autant dans mes cours. Décrocher cette bourse est ma seule opportunité de vivre moi aussi mon rêve.

— Je suis sûr que tu l’obtiendras, dit-il avec un sourire compatissant.

— Merci, chuchote-t-elle.

Son téléphone vibre dans sa poche et la blonde s’empresse de le saisir.

— C’est ma mère, énonce-t-elle en décrochant.

Roméo comprend le message et se tait. Il n’entend qu’un murmure imperceptible qui ne lui permet pas d’identifier si cet appel s’annonce comme une bonne nouvelle pour Clara.

— Oui, maman. Je suis en chemin là, j’arrive bientôt avec les courses. Ne t’en fais pas.

— …

— D’ici cinq minutes grand max, je suis à la maison.

— …

— Maman, c’était à ton tour de faire les courses déjà. Alors estime toi heureuse que j’ai pu me libérer du temps pour filer au supermarché.

— …

— T’as même pas besoin de te justifier en fait. Ne gaspille pas ton temps à inventer une excuse bidon. J’ai l’habitude.

Sur ce, la blonde raccroche et se tourne, gênée, vers Roméo, silencieux à côté d’elle.

— Je suis vraiment désolée que tu es dû entendre ça. On a une relation conflictuelle toutes les deux et-

— C’est pas grave, ne t’inquiète pas, la coupe-t-il.

— Je dois t’embêter avec mes soucis, dit-elle en le regardant dans les yeux. Heureusement qu’on est bientôt arrivés.

— Clara, t’en fais pas.

Il  se coupe puis reprend.

— Si jamais tu veux en parler, tu peux. Ça ne me dérange pas. Je sais qu’on ne se connaît pas vraiment, et que cette avenue est loin d'être idéale, mais si je peux t’aider à quoi que ce soit, dis le.

— C’est vraiment gentil de ta part, et je le pense sincèrement, mais c’est trop compliqué…

— Pas de soucis, je ne veux pas te gêner. D’ailleurs, je voulais m’excuser pour toute à l’heure, j’ai senti que j’étais allé trop loin dans mes questions.

— T’inquiète pas. C’était un peu maladroit, mais ça avait pas mauvais fond.

— Quand j’étais petit, j’étais très malicieux et curieux - je le suis toujours je sais - et je posais beaucoup trop de questions à mes parents à mes frères et sœurs aînés. Je pense qu’ils en avaient marre à force mais qu’ils n’osaient pas le dire par peur de me contrarier. Ils m’ont raconté que j’étais si heureux et que mes yeux pétillaient dès que j’avais une réponse.

Clara sourit à l’évocation de ce tendre souvenir d’enfance du brun. La sienne lui semble si loin. Elle repousse ses idées négatives qui émergent malgré tout, et s’adresse à Roméo.

— On arrive bientôt dans ma rue. Je vais reprendre le sac, c’est bon. Encore merci. Et ça m’a fait du bien de discuter avec toi.

— De rien, moi aussi ça m’a fait plaisir, dit-il en lui redonnant ce qu’il portait.

— Je, euuuuh, je peux te laisser mon numéro, enfin, si tu veux…

Gênée, l’adolescente suit sa demande d’un faible sourire qui traduit bien ce qu’elle ressent. Elle pose les sacs de courses et sors son portable de sa poche.

— Ok. Tu as qu’à m’envoyer un message quand tu seras chez toi, tranquille, pour que j’ai le tien. Comme ça, dit-il en joignant un clin d’œil à ses propos, si le destin ne nous pas rassemble une prochaine fois, on pourra se donner rendez-vous dans la capitale. J’ai tellement de choses que j’aimerais visiter.

Clara pouffe dans sa main puis enregistre dans son téléphone les chiffres que lui dicte Roméo. Elle empoigne ensuite les deux sacs et s’élance dans la ruelle. Elle se retourne une dernière fois et lui fait un petit signe de la main. Et tandis qu’elle s’éloigne, un sourire flottant aux lèvres, le visage pétillant du jeune adolescent s’imprime dans sa mémoire.

coucou !

comment vous allez ?

un petit chapitre plus calme après la tempête du précédent, mais tout de même déterminant pour la suite pour Clara et Roméo héhé :)

j'espère qu'il vous a plu, n'hésitez pas à me laisser vos avis

j'avance beaucoup en ce moment donc les prochains chapitres ne devraient pas tarder hihi

gros bisous et passez une bonne journée les amis <3

— anaïs

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