les mots coincés

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les mots ne me viennent pas, pas tout de suite. j'ai rien à dire, et pourtant j'en ai tellement à dire. j'ai tellement de choses à extérioriser, des mots, des paroles, des sentiments, des pleurs, des larmes, des cris, des rires, et des sourires qui restent coincés au fond de ma gorge, de mon ventre, au fond au fin fond dont même moi je n'en connais l'infinité. la fatigue me rend superficiellement déprimée. à tel point que je me demande si je suis vraiment triste ou si je me fais des idées de nouveaux. mon cœur est vide, ma bouche est fermée mais ma tête est rempli. les mots fusent mais sont-ils les bons ? sont-ils assez qualifiants ? que sont-ils pour ce que je suis, ce que je veux, ce je que sais. les mots blessent et pourtant je n'en trouve pas d'assez blessant pour tout dire. les phrases tuent et pourtant aucune d'elles n'en a tué. les paroles se meurent au fond de mon cœur. tout est mort. le cimetière des mots coincés. pourtant je les sens. ils sont bien là, vivants, errant dans mon âme en laissant pour seul trace des cernes et des insomnies. des nuits passées à pleurer. bordel qu'est-ce que c'est bon d'être heureux, ils te foutent la paix et t'es en harmonie avec ton sourire. c'est ton arme et ton bouclier c'est ton rire. t'en as besoin sinon ils reviennent se coincer sous ta langue. ils reviennent te susurrer des mots que toi-même tu n'oses plus te dire. tu les sens. elles sont là. elles t'observent. ces larmes. et pourtant tu dis rien. tu te contentes de les regarder. de les toucher. de te fondre entre elles. pleurons ensemble, car c'est la seule chose que l'humain peut partager sans en être égoïste.

mots mêlésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant