Prologue

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Je souris en admirant le spectacle qui se déroule sous mes yeux. C'est un sourire pervers et froid, exactement comme le leur à chaque fois qu'ils m'ordonnent, qu'ils me touchent. Mais aujourd'hui ce sont des larmes, du dégoût et de la souffrance que j'aperçois sur ces mêmes visages. Et c'est la chose la plus incroyable qu'il m'ait été permis de voir.

   -Souffrez, murmurais-je, je veux que vous vous sentiez mourir de l'intérieur.

   -Tu vas le payer de ta vie, sale pute, crache l'un d'eux, entre deux gémissements de douleur.

Je plante mes yeux dénudés d'émotions, par leur faute, dans les siens et souris un peu plus. 

   -Oh, mon cher Frank, je réponds en jouant distraitement avec le couteau que je tiens d'une main, je n'ai plus rien à perdre, encore moins ma vie. Vous me l'avez déjà volé.

Je vois ses traits se crisper de souffrance et un frisson de satisfaction malsaine remonte le long de ma colonne. Bordel, ce que j'aime les voir ainsi. Vulnérables. Humiliés. Violés.

Quelques minutes passent durant lesquelles les deux autres filles et moi-même n'en loupons pas une miette, armes aux poings. Enfin, notre vengeance. Elle a un goût délicieux, apaisant tant de choses au fond de nous.

Jusqu'à ce que la porte s'ouvre soudainement et que des policiers, équipés de tout leur attirail, débarquent en hurlant de tous côtés. Dos à eux, je lève mes bras avant de lâcher mes armes au sol, puis me tourne très lentement, en affichant clairement une moue déçue.

   -Trop tôt, râlais-je, le spectacle n'est pas finit.

Ils me regardent alors tous comme si j'avais perdu la tête, un mélange d'effroi et de pitié dans leurs yeux. Et à ce moment là, je ne serai même pas capable de le nier. En observant ces hommes arrêter nos bourreaux, je réponds à leur question silencieuse.

   -Ce sont eux, ce sont ces monstres qui m'ont rendu folle.

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