Chapitre 5

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Tamaki n'a pas menti.

Depuis qu'il existe, il n'a jamais rien entendu de vraiment agréable.

Même la voix qui l'a tiré du néant ressemblait surtout à une menace.

Autrement, il n'entend que des cris, des pleurs, des supplications.

Pour être franc, il ne savait même pas qu'un son pareil pouvait être produit ; encore moins par un être humain.

Mirio Togata lui sourit d'un air... gentil.

-Généralement, ça se contrôle pas. On rit quand quelque chose est drôle, tu vois ? Et quand on se sent bien, aussi.

-Tu te sens bien ?

-Oui, aussi étrange que ça puisse paraître. Et puis imaginer une grand-mère te taper dessus est assez drôle, alors...

-Je vois.

Ils restent un instant silencieux, à regarder l'enveloppe charnelle de Mirio Togata.

Elle est en mauvais état ; s'il décide de le laisser vivre, l'humain souffrira sûrement durant des mois, voire des années.

Mais les humains semblent tous préférer vivre en souffrant plutôt que mourir définitivement.

Lui ne ressent pas la douleur ; en fait, il ne ressent pas vraiment les émotions – à part la peur et l'angoisse – alors il ne peut prétendre les comprendre.

Lui n'existe que pour faire un choix.

-Tamaki ?

Ils continuent de fixer le corps.

-Oui ?

-Tu vas où, quand tu as accompli ta mission ?

-Je retourne dans les ténèbres jusqu'au prochain humain mourant.

Mirio Togata le regarde alors, mais lui n'ose pas l'imiter. Il se contente de garder les yeux rivés sur le corps.

-Tu y rejoins tes semblables ?

-Non, j'y suis seul. Je... je n'ai jamais croisé des êtres comme moi.

-Oh. C'est triste.

-C'est ainsi.

À l'aube du crépusculeTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang