...

7 1 0
                                    

La première fois, que je t'ai vue tu étais drapée de noir et de blanc, allongée, là dans ton lit de bois, les yeux fermés et le visage le paisible, comme si une fois que tout était terminé il ne restait plus notre paix intérieure. Ce fût ton cas, il y a huit ans. Je n'avais pas pris conscience de ce que tu représentais, aussi est-ce pour ça que ce jour là je fus la seule à sourire, me disant que si on venait te dire au revoir une dernière fois, c'étais par ce que tu partais dans l'un de tes voyages fantastique, dont seul toi avait le secret

La seconde fois, j'ai compris qui tu étais, mais malheureusement je n'avais pas compris ce que tu étais. Et tu l'as emporté, comme une brise emporte les feuilles ou la mer emporte nos larmes. Je n'ai pas pleuré cette fois ci non plus, trop concentrée à comprendre ce qu'il se passait.

La troisième fois, on avait eu beau me prévenir, je ne t'ai pas vu venir. Tu lui as saisi la main et la entraînée loin de nous, loin de son fils et loin d'une vie encore inachevée, pleine de personnes qu'elle n'avait pas encore rencontré, de moments qu'elle n'aivait pas encore vécu. J'ai pleurée, énormément pleurée, en comprenant que seul ton souvenir pourra m'aider et que tous les gestes que je n'ai pas fait, tous les mots que je n'ai pas dis, resterons figé dans mon coeur avec tous mes autres regrets, car il est impossible de te les répéter, maintenant.

La quatrième fois, je t'ai aperçu de loin et je t'ai de suite reconnue. Tu l'as portée, avec la tendresse d'une mère et le regard d'une amie, tu lui as montré le chemin et elle a enfin pu retrouver son aimé, disparu il y a 7 ans de cela. J'ai versée des larmes mais je me sentais plus soulagée que triste, j'étais même heureuse que tu puisses enfin rattraper tout ce temps perdu avec lui, car vous aviez des choses à vous dire et de tendres mots à transmettre.

La dernière fois, ne s'est déroulée il n'y a que quelques jours, lorsque tu l'as guidé loin de sa souffrance et proche de toutes ces personnes qui lui manquait tant. Pour ça, je te dis merci, mais sache que je te détestes aussi. Tu as pris l'un des soleils de notre famille. Quand il souriait, on aurait dit un soleil, quand il pleurait on aurait dit de ses larmes que c'était des diamants et quand il vivait, il nous entraînait dans la valse de la vie, nous faisant tourner la tête de toute sa joie et nous faisant rire de la mélodie, forte et sincère, du sien.

Alors oui, À toi, à toi qui donne sens à notre vie.
À toi, qui nous presse de vivre tous nos moments à deux, à trois, à quatre ou bien tout seul.
À toi, qui résonne autour de nous apportant soulagement et délivrance ou tristesse infinie.
À toi, qu'on dit vêtue de noir et faux à la main.
À toi, qui soulage nos âmes de leurs enveloppes charnelles et nous ajoute le poids d'une vie sur les épaules.
À toi, qui existe pour nous retirer de nos existences.
À toi, qu'on nomme la mort et qui pourtant porte la vie.
À toi, l'être de la dualité suprême.

C'est à toi que je dédie ce texte. À toi et aux êtres qui me sont chers, mais malheureusement parti.

À toi, qu'on nomme
la Mort

À toi qui ne me quitte plus...Where stories live. Discover now