What if

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Gilbert était pensif durant son trajet en train, cela faisait maintenant une semaine qu'il avait laissé sa lettre d'amour à Anne, et il n'avait eu aucune sorte de réponse. Cela ne ressemblait pas à la Anne qu'il connaissait. Peut être qu'elle ne l'aimait donc définitivement pas, et qu'il s'était fait des idées. Mais la danse à l'école lui revint en tête. Elle avait du aussi ressentir quelque chose, c'était impossible. Il avait toujours en tête aussi Anne, qui dansait au-dessus du feu, après cette fameuse soirée. Il y repensait sans cesses, mais plus à Anne qui dansait, qu'à la discussion qu'il avait eu avec elle ce soir là. Elle était tellement belle ce soir là, ses cheveux de feu, si gracieuse. Sans y penser, il mit la main dans la poche de sa veste ou était le coquillage qu'il avait trouvé aux ruines de sa cabane. Ces pensées le faisait sourire, mais indéniablement, elles le rendaient triste également. Peut être qu'il la reverrait, mais tout lui avouer en face, alors qu'il étudierait encore au moins 3 ans à Toronto ? Cette idée ne lui plaisait pas. Elle lui manquait déjà tellement, alors savoir que lui lui manquerait aussi autant (si il savait) et qu'elle serait seule à Charlottetown ? Hors de question, s'il devait lui avouer quoi que ce soit, ça serait à la fin de ses études. Et il faudrait bien qu'il lui demande, ne serait-ce que pour avoir une réponse à sa lettre. Il pouvait lui écrire ? Tout passait très vite dans sa tête. Mais il n'avait pas son adresse. Bon. Il fallait qu'il dorme, le trajet allait être très long.


Cela faisait maintenant quelques semaines que l'université avait commencé pour Gilbert. Et si durant ses journées, ses études remplissaient entièrement sa tête, durant ses soirées, surtout quand il était seul, et son colloc de chambre sortait souvent, c'est Anne qui occupait ses pensées. Il commençait à croire que sa réponse, le soir au bord du feu n'était pas des plus clair, et qu'elle n'avait pas pu dire ce qu'elle voulait. S'était-il trompé ? Est-ce qu'après tout il y avait une chance qu'elle partage ses sentiments ? Il avait soudainement envie de lui écrire une lettre et de tout lui demander. Mais il n'avait pas son adresse, et il voulait lui en parler de vive voix cette fois-ci. Il attendrait donc, et il avait maintenant sa petite idée. Il fallait absolument qu'il rentre fêter Noël à Avonlea, déjà pour revoir Bash et Delly, qui lui manquaient terriblement, et il savait que Anne rentrerait, c'était l'occasion rêvée. Maintenant que tout s'était stabilisé dans sa tête, Gilbert pouvait enfin travailler, du moins essayer.


A Charlottetown, Anne adorait ses études. Et passer son temps libre avec ses amies, la rendait heureuse. Mais quelque chose au fond d'elle la chiffonnait. Elle aimait Gilbert de tout son cœur, et de la savoir fiancé à quelqu'un d'autre, à l'autre bout du monde, la rendait triste. Et même si les prétendants ne manquaient pas, elle gardait au fond d'elle un espoir que Gilbert n'était pas à Paris, et elle se refusait d'accepter quelqu'un d'autre que Gilbert. Elle ne voulait personne d'autre que Gilbert en fait. Elle l'avait eu finalement, sa romance tragique.

Une seule idée la rendait heureuse par dessus tout, dans six semaines, ça serait les vacances de Noël, et elle pourrait rentrer à Green Gables. Et elle était loin de se douter de qui elle allait retrouver.

Anne adorait le mois de novembre, c'était la fin de l'automne, les couleurs étaient flamboyantes, et il commençait à faire froid. Comme elle finissait plus tôt que ces amies, elle rentrait seule de Queens jusqu'à la pension, en en profitant pour faire de multiples détours, s'émerveiller devant les joies de la natures et refaire vivre son imagination, ce qu'elle n'arrivait à faire que seule dorénavant. Les histoires de la princesse Cordélia ne convenait plus à la société de Charlottetown, et encore moins pour la fille de 16 ans qu'elle était et du sérieux qu'elle se devait d'avoir à l'université. Alors elle gardait cela pour elle, et profitait de ses moments de solitude qu'elle chérissait pour retrouver la Anne enfant qu'elle était.

Elle avait aussi remarqué depuis un moment que un garçon de sa classe, Roy Gardner, la regardait souvent dans la journée, et Diana l'avait aussi remarqué. Elle était d'ailleurs persuadé qu'il ne tarderait pas à lui demander de la raccompagner, voyant qu'elle rentrait seule. C'est évidemment ce qu'il fit aujourd'hui. Enfin, il ne lui demanda pas son avis, il se mis à côté d'elle et commença à lui parler. Anne ne répondait pas, Roy était un garçon qui pouvait avoir des réflexion très intéressantes, mais qui avait grandi dans une famille aisée de Charlottetown, et qui gardait l'idée qu'une femme ne devrait pas avoir à travailler, donc l'idée d'en voir à l'université ne lui plaisait pas. En revanche, Anne, elle, lui plaisait. Et il comptait bien le lui faire comprendre, et aujourd'hui.

What if - one shotWhere stories live. Discover now