Mésalliance [En Correction]✓

chapitre 3

Elle se fit réveiller par la voix du muezzin appelant à la prière. Khadija se leva de son matelas qui était posé juste à côté de celui de ses deux frères, car oui, elle partageait une chambre avec ces derniers. La jeune fille tapota l'épaule de Khadim, son petit frère âgé de 10 ans. Ce dernier mit un instant à ouvrir petit à petit les yeux :

— Lève-toi, c'est l'heure de la prière du Fajr, chuchota Khadija à son frère par peur de réveiller Mansour, son autre frère de 5 ans.

Dans le couloir, les parents de la jeune femme étaient déjà là, les tapis de prières étalés sur le sol. La famille vivait dans une sorte de bicoque, les murs non peints, les sols sableux, la douche se tenait grâce à des seaux. Son père était paralysé des pieds et sa mère vendait des fruits sur un petit marché du quartier. Khadija avait arrêté ses études pour pouvoir aider sa mère à s'occuper de son père et de ses petits frères.

Après la prière, la jeune fille aida son père à partir travailler. Malgré sa paralysie, Boubacar ne restait pas les bras croisés. Sa dignité ne lui permettait pas de rester inactif ; il vendait des "petits colas" à l'angle du quartier. Avec le peu qu'il gagnait, le vieux venait en aide à sa petite famille.

Tandis que sa mère préparait le petit déjeuner, Khadim s'occupait de vêtir Mansour qui venait de se réveiller.

C'est à 7 heures que Khadija revint à la maison. Elle prit son petit déjeuner avec sa mère et ses frères.

— Dépêchez-vous les garçons, avant que vous ne soyez en retard à l'école, tonna Coumba, leur mère.

— Je ne veux pas y aller, maman, ils vont me frapper, dit Mansour d'une voix enfantine, comme à chaque fois qu'il devait aller à l'école.

— Mais non trésor, Khadim sera là, hm, répondit Coumba, tentant de convaincre son cadet.

Mansour bougonna légèrement et hocha la tête. Mansour et Khadim étudiaient dans une école publique dans un autre quartier voisin, tout près de chez eux.

Après le petit déjeuner, Khadija accompagna ses frères à l'école, comme à son habitude. Puis elle retourna chez elle, sa mère étant déjà partie travailler au marché.

Elle nettoya la vaisselle et prépara trop tôt le repas pour sa famille afin de pouvoir aider sa mère. C'était ainsi tous les jours. La jeune fille était sans cesse en mouvement, cela ne la dérangeait pas de travailler à chaque instant. Elle en avait pris l'habitude et aimait bien prendre soin de sa petite famille.

Khadija évitait de penser à cet homme qui l'avait aidée l'autre soir, cet homme mystérieux qui sentait trop le bourgeois à son goût. Mais cet homme, lui, ne cessait de penser à elle.

Mésalliance ❤️