1. Réfléchir à ce que je suis.

196 14 2
                                    

5 ans que nous étions ensemble, 5 ans de vie à deux, 5 ans de bonheur mais aussi de questionnement, ce qui entre nous gâche clairement la partie "bonheur" de l'histoire.

J'étais fou d'amour, amoureux de tous ses petits défauts mais aussi de ses grandes qualités, bien qu'elles étaient moins nombreuses que les défauts entre nous, elle aussi m'aimait, mais plus le temps passait au sein de notre relation plus je pouvais constater que je n'étais pas heureux, comme s'il me manquait quelque chose, quelque chose d'absent à ma vie, quelque chose qui m'était alors encore inconnu, je n'étais visiblement pas avec la bonne personne, et elle non plus faut dire.

Au final à la fin de cette même 5éme année, c'est peu de temps après les fêtes que nous nous sommes séparés, l'amour n'était plus au rendez-vous, plus de sentiments, elle avait réussi à transformer les miens en une certaine forme de haine, nous n'avions plus de relations sexuelles, plus de moments qu'à nous, plus de "vie en rose" enfin, nous étions sur la fin quoi, à vrai dire nous n'étions ensemble plus que par attachement, en ayant dans la tête un film incessant et continu des bons moments passés ensemble, le genre de film qui te pousse à te dire : mais non tu verras c'est qu'une mauvaise passe.

De ce jour s'ensuivent deux très longues années, pleines de rebondissements, j'étais enfin seul, je ne me consacrais qu'à moi, bien qu'au début la séparation me fît beaucoup de mal, je n'avais plus besoin d'y penser vu qu'il n'y avait aucun retour en arrière possible de son côté comme du mien.

Deux longues années de célibat, je pouvais batifoler comme je voulais, fricoter tant que je voulais, butiner de temps en temps, le principal c'est que je n'avais plus cette épée de Damoclès au-dessus de la tête.

Durant cette période j'ai également pu apprendre à me connaître, devenir un vrai adulte, oui, devenir adulte en ayant eu tout juste dix-huit ans, c'est un mensonge, vous n'êtes adultes qu'aux yeux de l'état, en réalité c'est bien plus compliqué, vous n'êtes adultes que lorsque vous avez appris à vous connaître à cent pour cent, bien qu'il reste toujours une partie sombre voire obscure, que vous ne voulez pas explorer ou que vous choisissez tout bonnement d'ignorer car vous en avez tout simplement peur, et attention roulement de tambour, c'est normal d'en avoir peur.

Enfin, bref, attention chers lecteurs, parmi le tas de questions que je me posais, la plus récurrente était sans le moindre doute : peut-être que je devrais essayer avec un homme.

Puis sans m'en rendre compte, cette question, était déjà en train de me changer, le simple fait de se poser cette question, était en train de créer un chemin vers l'acceptation de cette "sombre et obscure" partie de moi, alors autant vous le dire, cette période de questionnement n'est pas agréable du tout, même si on se persuade en quelque sorte qu'elle fait du bien, ce n'est pas le cas, mais il faut garder en tête que c'est une courte période de souffrances (et encore le mot et fort) pour aller terriblement mieux après.

Oui car cette question, ne vient pas seule, elle est suivie de ses copines les bitchs, imaginez dans les séries américaines, la bimbo du lycée qui débarque dans une tenue moulante et extravagante avec ses deux copines complètement débiles, arrogantes, et immatures en mâchant toutes un chewing-gum très fort de façon synchronisé.

Vous voyez ?

Et bien les questions qui suivent la fameuse question :
Peut-être que je devrais essayer avec un homme.
C'est les mêmes, mais en pire. Et surtout bien plus nombreuses.

" Que vont penser les gens.. ?"
" Comment vont réagir mes amis.. ?"
" Est-ce qu'ils m'aimeront encore.. ?"
" Pourquoi est-ce que cela me tombe dessus à moi.. ?"
Il y en a d'autres..

Le refus dans un premier temps s'empare alors de moi, c'était simplement impossible, plutôt que d'avoir à affronter ces terribles et méchantes questions, je préférais me dire : Non, je ne suis pas gay. Impossible.
Les mois s'enchainent, le temps passe, mais hélas, les méchantes questions sont toujours là dans un coin de ma tête.

Impossible de les fuir, je me rappelle avoir énormément pleuré, seul, sans pouvoir me confier à personne car c'est pour nous à ce moment précis un secret d'état.

Et même si cela fait mal d'être au fond du gouffre sans jamais avoir l'impression qu'on s'en sortira, détrompez-vous, c'est ici que votre différence se transforme en force.

Et franchement ? Un conseil ne négligez pas cette force dont vous faites preuve avec le temps, car une fois que toute cette histoire aura éclaté au grand jour, vous aurez le pouvoir de tout accomplir dans la vie sans ne plus jamais avoir peur de rien.

Coming-OutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant