Mélandrie tome 1: Le Dormeur

Chapitre 19

 À force d'utiliser la téléportation pour aller d'un endroit à un autre, Mélandrie avait fini par s'habituer à la sensation que cela procurait. Lorsque le voile de lumière disparut, elle ne fut donc pas étonnée de voir que tout ce qui se trouvait autour d'elle avait changé. Elle ne se trouvait plus dans le village des parents de Zoé, mais n'était pas non plus de retour à l'académie.

Devant elle se dressait un immense bâtiment pourvu de fenêtres gigantesques et de quatre étages. Les murs extérieurs étaient décorés de sculptures et de dorures qui rendaient l'endroit luxueux. Elle avait déjà vu un tel édifice à l'extérieur de la ville. Il s'agissait de celui que Malacine avait copié pour s'y installer. Le palais royal.

— Je croyais que les téléportations étaient interdites dans la capitale, dit Zoé en regardant Scyllia.

— J'ai un passe droit, répondit-elle avec un sourire en coin tout en faisant comprendre qu'elle parlait d'Ana.

— Bonjour monsieur le garde ! s'exclama l'enfant en approchant de l'entrée.

— Bonjour princesse. Votre voyage s'est bien passé ? Vous vous êtes bien amusée ?

— Oui. J'ai joué avec petit chat, répondit-elle en montrant le brumare que tenait Mélandrie.

— Si vous avez passé une bonne journée, c'est tout ce qui importe. Peut-être voulez-vous voir le roi et la reine, supposa le garde en se tournant vers le reste du groupe.

— Oui, répondit Alex. Nous devons leur livrer un petit monstre.

— Ils se trouvent dans leurs quartiers privés, indiqua-t-il. Je pense qu'ils seront heureux de recevoir cette fameuse livraison de petit monstre.

— Il est où le petit monstre ? questionna innocemment la fillette.

Face à sa mine interrogatrice que tout le monde trouvait irrésistible, chacun rit doucement, puis entra dans le palais sans pour autant répondre à sa question. La jeune fille ne chercha même pas à insister et se mit directement à aller voir les personnes qui se trouvaient dans le palais. Qu'ils soient nobles, gardes ou serviteurs, elle allait parler à tout le monde sans aucune distinction et appelait la plupart d'entre eux par leur prénom.

De ce que Mélandrie pouvait voir, Ana était très appréciée au sein du palais. Dès qu'une personne l'apercevait, un large sourire se dessinait sur son visage et elle arrêtait un instant ce qu'elle était en train de faire pour prendre le temps de lui parler.

— Je vois... réfléchit Malacine. C'est vrai que cet endroit paraît plus cohérent... J'aurai dû le visiter avant de tenter de le copier.

— Ça aurait été bien mieux si tu ne l'avais pas copié du tout, reprocha Scyllia.

— Sur le coup, ça me paraissait être une bonne idée, se contenta-t-elle de répondre.

— Mel ! Appela soudainement une voix familière derrière elle.

Se retournant, la jeune démone vit le prince courir dans sa direction et s'arrêter juste en face d'elle, tout sourire. Il ne put cependant pas la saluer convenablement vu qu'Ana s'était placée entre eux deux, les mains sur les hanches et un regard réprobateur pointé dans sa direction.

— Rend-moi ma poupée !

— Quoi ? Mais de quoi tu parles ?

— Tu m'as volé ma poupée ! Rends-la moi !

En pleur, la jeune princesse se rendit jusqu'à son frère et commença à lui marteler le torse avec ses petits poings tout en hurlant de lui rendre ce qui lui appartenait.