Chap VIII : Ce Que Cinq Faces Ont En Commun (2/5)

Beginne am Anfang
                                    

Un parfum d'eau de Cologne me chatouille les narines. Lorsque je traverse l'entrée, je suis accueillie par une pièce peinte en bleu ciel, des affaires en pagaille sur une chaise et le lit principal tout de même arrangé. Je contemple une jeune fille essayant un jean qu'elle déclare quelques secondes plus tard, trop moulant. Elle tente un slim qu'elle finit par trouver adéquat.

Un klaxon retentit. Elle se déplace jusqu'à la porte. Elle descend rapidement les marches avant de s'engouffrer dans le véhicule de sa mère. Elle se met à saisir une suite de lettres que je devine être compréhensible du receveur. Je suis à côté d'elle, sur le siège arrière. Je l'observe intensément. Je remarque du rouge vif, signe d'un fort orgueil et un besoin d'attention, du jaune, ce qui me donne la trace d'une intelligence et d'une sensibilité dans certaines situations ainsi que du bleu clair, signe d'une volonté assez puissante pour la pousser à rêver encore et encore.

— Lisa, prononce sa mère, en gardant ses yeux braqués sur la route. Tu veux bien me donner la rubrique juste à tes côtés, s'il-te-plaît ?

Ce qu'elle fait en soupirant avant de se remettre à ses textes. Une même technologie prédomine à Prisma, mais j'avoue que c'est la première fois que je rencontre un tel gadget.

Arrivée au lycée, elle échange des images d'elle sautant dans la piscine. Cela ne tarde guère avant qu'elle prenne de nouvelles photos aux côtés de ses camarades qu'elle croise bien vite. Quel secret renferme ses petites choses pour que je ne fasse pas deux pas, sans en apercevoir un entre les mains d'une adolescente ou d'un passant ?

L'établissement m'a l'air immense. Je peux y noter une discipline fort prisée. Les élèves sont appelés à débuter les cours, silencieusement. Je profite de cela pour tenter de pénétrer dans l'esprit de Lisa — échec — Il semblerait que mes aptitudes ont quelque peu diminué, pour ce voyage.

C'est après la classe, que j'en apprends un peu plus sur la jeune fille. Nous nous retrouvons dans les couloirs de l'établissement, à l'abri des regards.

— Alors, Ric, lance l'un des personnages avec un polo aux motifs rouges et noirs.

Des yeux globuleux, un teint mat, une coiffe surélevée et un regard dégageant de l'assurance.

— Tu as oublié de nous rapporter ce que l'on t'avait demandé ? reprend-t-il, en se rapprochant d'un gamin au teint rose, la face couvert d'un bleu bien visible à la tempe.
— Non, je n'ai pas pu... tu sais bien qu'il n'y a pas autant...

À ce moment, l'homme le saisit des deux mains sur son teeshirt bleu et le plaque au mur, qui est d'un blanc immaculé.

— Je me fiche de tes explications... Où est ma part, pauvre idiot. Je veux ces produits, t'entends ?

Ils sont en tout six à s'être dissimulé dans ce couloir. Trois filles et trois garçons. L'un des deux jeunes hommes fustige le troisième alors que son camarade, termine une part de Margarita provenant de la cantine. Les trois adolescentes se contentent d'observer la scène, tout en prenant bien soin de prendre capture des mimiques faciales du pauvre garçon tout en arborant des sourires accompagnés de gloussements. Des élèves brouillons jouant le cliché habituel des suiveurs, influencé par l'intelligence collective.

— Mais pourquoi me faites-vous cela ? Je ne vous ai rien fait, moi ? vocifère le malmené.
— Tu n'as rien à demander, imbécile. Il ne fallait pas te mettre avec Kelly, la nouvelle, rétorque rageusement le dominant.

À la minute, une jeune fille aux cheveux bruns s'engage dans le couloir. Elle lève machinalement ses iris noirs et toise tout ce beau monde. Elle finit par braquer son regard sur le rapiécé, puis sur le groupe des filles gloussant à nouveau en la voyant.

Ce Que Tes Émotions Leur FontWo Geschichten leben. Entdecke jetzt