Mia Coleman-Tanaka mène une petite vie tranquille. Des parents aimants, une meilleure amie toujours présente à ses côtés, un meilleur ami attentionné et une bibliothèque remplie de romans d'amour.
Cette année elle intègre une université de province...
— Je crois qu'elle m'aime bien, ajoute-t-il, plus sincèrement que je ne l'aurais pensé.
— Serena ?
— Elle s'appelle Selena, rétorque-t-il en riant.
— Ça va, c'est quasiment pareil, grogné-je, ce qui le fait rire encore plus.
Gabe est le genre de personne qui rit constamment, pour tout, et n'importe quoi. C'est relativement cool parce que ça détend toujours l'atmosphère mais le problème, c'est que l'on ne peut jamais parler de choses sérieuses avec lui. Je ne sais pas s'il ne prend réellement jamais les choses au sérieux, où c'est sa manière à lui d'échapper à des discussions sérieuses.
— Alors, Selena ? je demande.
— Elle est mignonne, et elle a l'air d'avoir du caractère, ça me change de d'habitude.
C'est vrai qu'il ne s'intéresse généralement qu'à des filles qui lui mange déjà dans la main. Ça ne lui ferait pas de mal qu'une fille lui donne un peu plus de fil à retordre.
— Vous avez... ? fais-je en désignant le placard de ma main.
Il rit doucement.
— Non, ça va pas ! Pas comme ça, et pas chez Zach.
C'est à mon tour de rire.
— Comme si c'était ton genre de prêter attention chez qui tu es dans ces moments-là.
Il fait semblant d'être vexé un instant.
— On ne s'est même pas embrassé pour tout te dire.
— Vraiment ?
Je suis plutôt étonné à vrai dire. Généralement, Gabe ne perd pas vraiment de temps avec les présentation ou les discussions.
— Et toi, avec la brune aux yeux bridés ? Mia, c'est ça ?
Je hoche la tête en croisant les bras sur mon torse et fixe les battants à travers lesquels perce la lumière. La musique un peu étouffée nous parvient depuis le salon. Gabe se met à bouger doucement la tête, reconnaissant l'une de ses musiques préférées.
— Bah, il ne s'est rien passé non plus, déclaré-je.
— Elle a l'air sympa.
Il sourit en disant ça, et étrangement, je me sens un peu mal à l'aise.
— C'est pas ton genre pourtant ? grommellé-je sur le ton de la plaisanterie.
— Oh, t'inquiètes pas, j'ai jamais dit qu'elle m'intéressait. Trop, beaucoup trop timide pour moi, fait-il en rigolant comme pour me rassurer.
Ça a l'effet escompté même si je me doutais qu'elle n'était pas son type de fille.
— Tu t'intéresses vraiment à cette fille ? demande-t-il avec un sourire en coin.
Clairement, je n'ai pas envie de parler de ça, et encore moins avec Gabe si c'est pour qu'il se foute de ma gueule. Non, je ne m'intéresse pas à elle. De toute façon, est-ce qu'on est vraiment obligé de mettre une étiquette sur tout ?
— Non, j'en sais rien, okay ? Arrête de m'emmerder avec ça.
Je m'attends à ce qu'il réplique quelque chose en rigolant mais il n'en fait rien et se contente de sourire en coin.
— Et sinon, t'as écrit des nouveaux morceaux ? demande-t-il intéressé.
— Pas vraiment, du moins pas des morceaux complets.
Il hoche la tête, puis soudain, son téléphone vibre et émet cette sonnerie stridente et clairement désagréable qu'il a choisi comme alarme.
— Temps écoulé !
— T'étais vraiment obligé de mettre une sonnerie de merde et aussi insupportable que ça ? grogné-je, en sortant du placard derrière lui.
— Mais c'est justement ça qui est amusant, fait-il en ricanant.
Nous rejoignons nos amis dans le salon et décide que l'on a assez joué à ce jeu. Les filles se dispersent dans le reste de l'appartement, qui commence peu à peu à se vider. Avec les garçons, nous restons sur le canapé. Chaque fois que mon regard se pose sur Mia, elle est en train de me fixer et détourne rapidement le regard en rougissant. Je ne peux pas m'empêcher de sourire intérieurement. Elle m'exaspère à toujours rougir, pour tout. Bon, c'est vrai, c'est une situation particulière ce qu'il s'est passé dans le placard, mais bon... il ne s'est rien passé. Pas encore. Alors pas besoin de rougir juste pour ça.
Finalement, elle et son amie Serena décide de partir. C'est vrai qu'il est déjà trois heures du matin. Elles nous préviennent qu'elles s'en vont et nous disent au revoir. Zach s'en fout royalement, Matthew leur fait un doux sourire et Gabe fixe la blonde. Et moi, je m'efforce de faire un petit sourire, sans quitter Mia des yeux.
L'appartement se vide petit à petit jusqu'à ce qu'il ne reste plus que les garçons et moi. Même Dixie et Neal ont dû partir. Je termine la bière que j'ai entamé il y a environ une heure et commence à attraper les bouteilles vides qui traînent par ci par là. Je les jette dans un sac que Zach a sorti exprès, et tout les quatre nous nettoyons rapidement l'appartement qui, en soit n'est pas tant que ça en désordre.
Tandis que Zach dépose les dernières bouteilles dans le sac, j'attrape la guitare acoustique qui trône dans le salon. Ça me fait plutôt rire qu'il l'ait mise ici. Zach sait jouer de la guitare mais il n'a pas un talent fou, il ne sait pratiquement jouer que des simples accords, ce qui est digne d'un débutant. Posée là sur son support, j'ai plutôt l'impression que cette guitare est plus décorative qu'autre chose. Connaissant Zach, ça m'étonnerait pas vraiment.
Je m'assieds sur fauteuil en vieux cuir juste à côté, en face de mes amis, et me décide à dépoussiérer un peu cette guitare. Je gratte quelques notes et grimace en m'apercevant qu'elle est en partie désaccordée – ce qui, soit dit en passant, était à prévoir – et commence à l'accorder à l'oreille. Une fois qu'elle sonne de nouveau bien, je joue un peu, m'amuse avec quelques riffs, ce qui donne un fond musical à notre petite soirée. Je me laisse aller à l'improvisation tandis que mes amis discutent entre eux, m'écoutant à moitié.
En baladant mon regard aux alentours, je tombe sur un petit objet, coincé dans le fauteuil. Je cesse de jouer un instant et glisse ma main entre le siège et l'accoudoir pour en sortir un petit bracelet. C'est une simple chaîne en argent avec une toute petite breloque formant la lettre "M". Je n'ai pas besoin de chercher longtemps pour me souvenir à quel poignet est-ce que j'ai aperçu ce bracelet. C'est celui de Mia. En l'observant d'un peu plus près, je constate que le fermoir est cassé. Je glisse le bracelet dans la poche de mon jean et recommence à jouer.
* * *
Musique : Never - Trevor Daniel. Tout comme les musiques précédentes, celle-ci convient parfaitement à une soirée comme celle-ci. Également le genre de musique qu'aime écouter Carter, ainsi que ses amis.
Que dites-vous de ce chapitre ? Cette fois-ci, on a le point de vue de Carter ^^ La soirée est enfin terminée. Vous avez trouvé ça trop long ou non ?
Vous aimez l'alternance des points de vue dans le roman ? Des avis sur ça ? :)
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