Nasser: Je la trouve pas.

Je vais tomber dans les pommes.

- Cherches peut-être au fond ?

C'était étrange comme question. Je savais pas qu'es ce que j'étais censée faire dans cette situation.

Kaïs: Arrêtez de jouer à cache-cache putain.

Je fixais le mur de toutes mes forces, en faisant abstraction de Nasser près de moi qui devait être en train de fouiller la plaie de Kaïs comme un flic durant une perquisition.

Je sentais chacun de mes muscles contractés au maximum, et mon stress atteindre ses limites.

Nasser: Je l'ai !

Je retenais ma respiration en le voyant bouger du coin de l'œil. Kaïs avait soupiré de soulagement, avant de lâcher quelques insultes.

Nasser: Arrête de bouger merde.

Il était en train de désinfecter la plaie il me semble.

Kaïs: Ça brûle.

Nasser: Ferme ta gueule.

J'ai inspiré un bon coup, histoire de me donner du courage, et j'ai commencé à chercher avec ma main le briquet.

Nasser: Tu fais quoi ?

- Je t'aide.

J'ai passé l'aiguille sous la flamme du briquet en dessous pour la stériliser. J'attrapais ensuite le fil, toujours les yeux fixant droit devant moi pour éviter de tomber sur la plaie de mon frère.

Les tremblements de mes doigts m'empêchaient de faire passer le fil dans le minuscule trou de l'aiguille, si bien que je dus m'y prendre une vingtaine de fois avant de réussir.

Nasser: C'est bon.

J'inspirais une nouvelle fois en m'approchant de Kaïs.

Nasser: Tu sais recoudre ?

- Je sais coudre des vêtements. On va dire que c'est pareil.

Kaïs: J'SUIS PAS UNE EXPERIENCE, TU FAIS PAS SI TU SAIS PAS.

Je l'ignorais. J'étais trop stressée et j'avais trop peur. J'avais inspiré profondement une dernière fois avant de baisser mon regard sur son ventre.

Nasser avait essuyé le sang, mais il restait encore un trait qui devenait de plus en plus rouge au fur et à mesure que le temps passait.

Courage.

- Désolée.

J'ai posé ma main gauche, près de la plaie, avant de passer l'aiguille sous sa peau et la faire ressortir de l'autre côté de la plaie.

Kaïs: PUTAIN ÇA-

Je tentais de contrôler les tremblements de mes doigts et continuais de coudre sa peau en ignorant ses insultes. Le sang coulait de moins en moins au fur et à mesure que le fil resserrait les bords de la plaie.

𝕷𝖊𝖎𝖑𝖆: ℭ'𝔢𝔰𝔱 𝔩𝔢 𝔡𝔢𝔰𝔱𝔦𝔫Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum