Beautiful liar [BoyxBoy]

Un café sucré

Cela fait déjà de longues semaines que je laisse les choses couler. Notre rupture à Chris et moi n'a l'air d'atteindre que ma personne ce qui me blesse d'autant plus. Le voir heureux me fait plaisir car je ne supporterai pas de voir des larmes ruiner son visage mais d'un autre côté, j'ai ce sentiment qu'il n'est pas atteint. Me dire qu'il ne ressent rien et que ce la fin de notre histoire ne lui fait ni chaud ni froid me laisse entendre qu'il ne m'aimait pas sincèrement. Cette pensée me ronge depuis déjà plusieurs jours, je me torture l'esprit inlassablement. J'essaie du mieux que je peux de ne pas ressasser toutes les choses que j'ai faite mais c'est plus fort que moi. Au moins, maintenant Niel et moi avons retrouvé une relation normale. A une exception près : je ne vais plus chez lui. Au cours de ces jours interminables qui se sont enchainés, j'ai pu avoir l'occasion de détailler Amanda qui vient à nos cours en amphithéâtre pour être aux côtés de Chris. Elle n'est même pas dans notre promo mais elle passe son temps à trainer autour de lui et ce dernier semble fortement apprécié. Ces deux-là se sont beaucoup rapprochés et je ressens une profonde déception et colère vis-à-vis de celle que je considérais comme ma meilleure amie. Je suis naïf sur beaucoup de point mais je ne suis pas totalement dupe non plus, j'ai très bien compris qu'ils flirtaient ensemble. Amanda touche par moment la main de Chris, elle taquine cette dernière et ris à chaque instant passé à ses côtés. Toutes ces petits attentions que j'ai pu apercevoir au lycée n'ont fait qu'accentuer mon mal être. Niel n'a pas pris parti. Il ne s'est pas opposé à la relation ambiguë qu'entretient Amanda avec celui que j'aime et il ne semble pas non plus cautionner. Je dirais qu'il préfère ne pas s'en mêler. Je l'entends parfaitement mais je ne vais pas mentir, par moment j'ai envie d'aller étrangler Amanda, de lui hurler qu'elle n'est pas mieux que moi et que c'est une mauvaise personne, mais je me retiens, par respect pour mon meilleur ami.

Le froid extérieur me brûle le bout du nez. La chaleur est rapidement descendue pour laisser place à une vague de froid ornée d'un vent glacial. Le temps est morose tout comme ma personne déplorable. Je suis devenu pitoyable, j'ai beaucoup de mal à me laisser aller et à être heureux. Même si avec Niel par moment j'arrive à sourire, je ne décroche jamais de vrais rires francs. Je marche d'un pas lourd en direction du café que nous avions fréquenté à plusieurs reprises avec Chris. Je ne sais pas pourquoi mais cet endroit me rappelle de bons moments. Je me fais probablement plus de mal qu'autre chose à m'y rendre mais je sens que j'en ai besoin. Et puis un cappuccino noisette cannelle me fera le plus grand bien je pense. Je passe le pas de la porte et au moment où je m'engouffre la chaleur s'abat telle une tempête ardente sur mon visage. Je frissonne et m'empresse d'aller m'asseoir à une table de libre. Je retire ma veste en jean noire doublée et la pose sur mes genoux.

Je reconnais bien là cette odeur de grains torréfiés, cette dernière m'apaise. C'est comme si ce flot de mauvaises pensées qui me suivait s'évaporait dans l'air pour se fondre dans l'ambiance rustique. Je laisse mon regard rêveur et envieux se perdre sur le comptoir en bois où sont présentes les machines à café à l'ancienne. Je suis assis à une place à laquelle je ne me suis jamais installé et je peux encore mieux observer le travail d'orfèvre des baristas qui s'affairent derrière le comptoir de bois lourd. Je suis fasciné par leur travail. Leurs geste sont méticuleux, ils savent ce qu'ils font et leurs mouvements parfaitement ficelés le témoigne. Un serveur vient prendre ma commande, sa tenue, le charme qui se dégage de lui et la perfection émanant de toute sa personne me laisse pantois. Puis il repart laissant un vide en moi. Je regarde autour de ma personne, tout d'abord mes yeux sont attirés sur des néons aux teintes marron qui donnent une ambiance chaleureuse au lieu puis je suis captivé par tout autre chose. Chris est attablé, plus loin, un café aux lèvres. Mon cœur semble rater un battement puis il bat de plus belle, plus lourdement, plus fort encore.