CHAPITRE 1

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      Si un jour quelqu'un me demandait quel est mon plus grand rêve, je dirais que c'est celui de rencontrer mes parents. Je sais que ce rêve est très différent de celui des autres adolescents de mon âge, mais moi c'est ça et rien d'autre. Je n'ai jamais vu mes parents, depuis toute petite, je vie avec Tante Mady, qui m'a adopté avec Marc et Alistair. Ça fait très exactement 17 ans que je rêve de voir mes vrais parents et d'année en année, je perd de plus en plus espoir. Je pense à eux chaque matin en me réveillant et chaque soir en me couchant.

Je suis couché dans mon lit, pas tout à fait réveillée, en train de fixer mon plafond en imaginant à quoi ils pourraient ressembler. Tandis que je commence à me rendormir, je glisse ma main sous mon oreiller et mes doigts frôlent la photo que je cache en dessous. Je me réveille complètement et sors la photo. Sur cette photo on peut voir deux femmes. Elles sont d'une beauté à couper le souffle. Elles sont toutes les deux enceintes et ont l'air plus joyeuses que jamais. La femme à droite est assez petite et ses longes cheveux sont attachés en une longue tresse qui lui arrive à mi-cuisse. Son amie, qui l'encercle de ses bras la peau pâle et des cheveux très blond qui font ressortir sa beauté. Elle a un doux sourie qui fait ressortir deux petites fossettes. Dans le coin, on peut apercevoir un grand chien blanc rouler en boule. J'ai trouvé cette photo dans les affaires de Tante Mady et je n'ai pas pu la remettre à sa place. Quand j'ai compris que cette photo a été prise dans notre maison, je ne me suis jamais arrêté de me demander qui elles sont. Elles ont quelque chose de différends des gens que je connais. Ces deux femmes, que je ne connais pas, m'ont l'air plus proche que la plupart des personnes de mon école. Tante Mady n'a jamais parlé d'elles ni de ce chien et je n'ai jamais osé aborder le sujet. Depuis le début, je sais qu'elles sont proches de nous. Elles sont proches de Tante Mady, notre gardienne, d'Alistair, mon meilleur ami, de Marc, mon jumeau et de moi. Ces femmes sont particulières à mes yeux, elles ont surement joué un rôle important si Tante Mady avait cette photo bien caché. Leurs regards familiers est rempli d'amour, de chaleur t de tendresse. Leurs enfants doivent être heureux en ce moment. Ils ont une magnifique famille et des mères qui les aiment. Je ne dis pas que Tante Mady ne nous aime pas, au contraire, elle est merveilleuse et nous aimes plus que tout au monde. Elle nous a élevé comme ses propres enfants. Tandis que je me repasse ce film dans la tête, un bruit provenant de l'extérieur attire mon attention.

- Emma, lève toi marmotte! me cri Marc à travers la fenêtre de mon balcon. Les vagues sont géantes ce matin. Tu vas tout rater si tu traîne trop.

Je sursaute et cache vite la photo sous mon oreiller. Je déteste quand il monte sur mon balcon pour me réveiller à chaque matin quand on va surfer. Je suis une grande fille et je suis bien capable de me réveiller toute seule. Enfin, par fois. Je m'extirpe du lit avec difficulté comme à chaque matin et descend au rez de chaussée. Il y a une odeur délicieuse dans l'air et je sais tout de suite que ce sont les fameux pancakes de Tante Mady. J'ai essayé de faire les même des tonnes de fois en suivant tout les étapes, mais je n'ai jamais réussis à les faire aussi bons que ceux là. Je vais dans la salle de bain pour me laver le visage et me brosser les dents. En levant la tête pour me regarder dans le miroir, je sursaute comme à chaque fois. Non, je n'ai pas une tête à faire peur le matin, ce sont mes yeux qui me font peur. À chaque fois que je croise mon regard dans le miroir ou que je regarde mes photos et je vois mes yeux, j'ai du mal à respirer. J'ai eu le malheur de naître avec des yeux jaunes. Depuis toute petite, je n'aime pas ça et je fais toujours le saut quand je vois à quelle point c'est remarquant. À cause de cette "magnifique rareté" comme le dit Tante Mady, les gens me regardent tout le temps de travers et viennent me poser des questions auxquelles je ne sais quoi répondre. Je ne sens trop différente des autres personnes à cause de mes yeux, mais je ne veux pas être différente, je ne veux pas me démarquer. Je rassemble mes cheveux en un chignon coiffé-décoiffé et me dirige vers la cuisine. Mes cheveux sont très longs et bouclés et d'un noir corbeau avec des extrémités roux ce qui ne fait qu'aggraver mon plan de rester le plus discrète possible, car avec mes cheveux, la couleur de mes yeux ressort encore plus. Si on ajoute aussi le fait que ma peau est très pâle, comme la femme sur la photo, même si je suis tout le temps au soleil, c'est encore pire. En plus, si on ajoute que c'est tout naturel, que je ne porte pas de lentilles et que j'ai jamais teint mes cheveux.... Je vous laisse imaginer la réaction des gens quand ils l'apprennent. Un jour, Tante Mady a laissé échappé que j'ai les cheveux de mon père. Bien entendu, on n'en a jamais reparlé, même si je voulais vraiment en savoir plus. Elle n'a plus jamais mentionné mon père depuis cet incident, mais je sens qu'elle le connaît ou le connaissait, mais pour une mystérieuse raison, elle me veut pas me le dire. Quand je décents, je ne suis pas surprise de trouver Marc à table en train de manger les pancakes quand j'arrive. Ali a dû partir tôt le matin pour assister au lever du soleil.

Les Enfants des Trois MontagnesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant