Chapitre 1

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Je me nomme Olympe et j'ai 14 ans. Je vous avouerais que je ne suis pas la petite fille modèle que l'on voulait faire de moi. Je vis dans un monde où la hiérarchie à une place primordiale. Nous naissons avec un point sur la main, résultat de milliers d'années d'évolution. Sa forme et sa couleur déterminent notre classe sociale. Plus il est petit et claire plus vous êtes élevé dans la société, seulement c'est plus compliqué quand vous êtes comme moi... Le mien est... disons... inexistant.
Je suis née comme ça, rien du tout, vide total, on pense que c'est parce qu'il est si petit qu'on ne peut le voir. Je serais donc destinée à faire de grandes choses, laissez-moi rire !
Tout le monde ne cesse de le dire, je ne suis qu'un sale gosse. Je ne compte plus les heures de colle, le nombre de mise en garde à vue, les rendez-vous avec une assistante sociale,... Mais bon, je suis comme je suis, même si cela ferait plaisir à certains que je disparaisse pour de bon. Je ne leur laisserai pas se plaisir, que je me répétais.

C'était un jour comme les autres, prête à partir au collège, j'attrapais mon sac, caressais mon Terahigea ( c'est un animal qui n'existe pas sur votre planète, un mélange entre un cerf, un paon et en écureuil), je n'en ai jamais vu d'autre d'ailleurs mais bon.
Devant l'arrêt de bus, j'attrapa mon téléphone que j'avais glissé dans la poche de mon blouson. Je m'apprêtais à regarder mes notifications quand quelqu'un s'approcha de moi. C'était Eliot, il avait deux ans de plus que moi mais il avait la maturité d'un gamin de 5 ans. Il adorait passer son temps à me causer plus d'ennuis que j'en avais déjà, mais il s'avère que c'était aussi mon voisin.



- Ah ben dis donc, Olympe! Cela faisait longtemps ma belle.

- De 1, on s'est vu hier mais tu as déjà dû l'oublier. De 2, rappelle moi encore comme ça et je te jure que tu ne pourras plus jamais parler!

- Du calme, tigresse. Pour une fois que je suis sympa avec toi!

- C'est rare en effet! T'as quelque chose à me demander ou tu es juste là pour me casser les pieds?

- Quel bon sens de la déduction Sherlock! Je voulais savoir où est encore passé ton frère? Je l'attends depuis tout à l'heure



En plus de tout cela, mon frère de 16 ans, Dylan, était le meilleur ami de Eliot. Du coup, je devais le supporter bien plus souvent.



- Il doit encore être entrain de sécher les cours, comme à son habitude.

- C'est du Dylan tout cracher!



Il se mit à éclater de rire. Il riait pour un rien mais son rire était plutôt contagieux. J'essayais tant bien que mal de me retenir de glousser comme une dinde. Il reprit sérieusement.



- Tu es très jolie aujourd'hui dis donc, ça change de d'habitude!



Il souriait d'un air narquois.
J'attrapa sa main, le tira vers moi ce qui déclencha un petite perte d'équilibre. Il me regarda d'un air étonné.



- Écoute moi bien, Eliot, ta marque sur ta main ne te permet normalement pas même de m'approcher. Je ne peux pas comprendre que mon frère soit ami avec un imbécile dans ton genre. Alors tu vas tranquillement monter dans le bus et ne plus m'adresser la parole.



Je le repoussais en arrière, ce qui manqua de le faire tomber. Il me regarda, bouche-bée, et secoua la tête pour reprendre ses esprits. D'un air moqueur, il se plongea dans une profonde révérence.



- Vos désires sont des ordres, ma lady.



Il se releva, empli de fierté.
Je m'apprêtais à le remettre encore une fois à sa place quand le bus arriva. Je montai à l'intérieur, encore énervé, et partis m'asseoir dans le fond, seule, comme d'habitude.

Personne n'osait vraiment m'approcher à cause de ma marque, il faut dire qu'on me voyait comme un monstre. Je passais donc mes journées, seule, à attendre que les cours se terminent, regardant certains s'amuser pendant que d'autres essayaient de m'éviter. 

Mes seuls « amis » faisaient partis d'un gang de fauteur de trouble du collège. Ils ne se souciaient pas de la classe social des autres. Ils me causaient souvent des ennuis mais je m'en fichais. Ils m'aimaient comme j'étais.

Le chef, comme on l'appelait, était le mec le plus fort et le plus impressionnant que je n'avais jamais vu mais intérieurement je le comparerai plutôt à un nounours. Il était attentionné envers tout ceux du groupe et se souciait plus de notre santé que de la sienne. Il était aussi très intelligent, bien plus que moi. On se comprenait tout les deux. Les gens l'évitait à cause de son physique et on m'évitait à cause d'une chose que je ne possède pas.

Après ma longue et épuisante journée, je rentrai tranquillement chez moi quand j'entendis des bruits de pas sur le gravier de l'allée.
Ses bruits se rapprochaient de plus en plus.
Alors qu'ils étaient tout près, je me retournais et me retrouvais en face à face avec un josaig ( encore un autre animal que vous ne connaissez pas, un mélange entre un loup, un taureau et un mouton). Je retins mon souffle, effrayée par ce que je voyais devant moi, il n'avait pas l'air content. Je réfléchis quelque instant à comment je pourrais m'en sortir sans qu'il me pourchasse. Il commença à s'approcher dangereusement de moi et me renifler en me soulevant le menton.

Soit j'étais très courageuse, soit j'étais totalement inconsciente mais dans tout les cas je commençais à toucher son museau humide et à caresser sa tête.
Il ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait mais cela n'avait pas l'air de lui déplaire.

J'entendis alors mon frère à l'autre bout de l'allée qui commençait à crier.



- Olympe! Olympe!!! Écarte toi de cette bête dangereuse!



Ses cris commençait à effrayer le josaig et je m'en rendit compte assez rapidement. Je dit alors à Dylan doucement.



- Arrête de crier. Plus tu fais du bruit, plus je risque ma vie. Alors tais toi, je gère.



Bien que cette idée ne lui plaisait pas, Dylan pris sur lui et m'observa, près à intervenir. Je levai la main vers la tête de l'animal. Bien que ce put l'effrayer au premier abord, il ne broncha pas. Je commençai par le caresser au niveau du front, entre les deux yeux. Puis je descendis au niveau du museau. Il ferma les yeux. Je continuais à le caresser quand il commença à laisser tomber sur le côté. Il se mit à se rouler par terre et, apparemment, il voulait que je lui gratte le ventre. Il était tout content et trépignait d'excitation. On aurait dit que ce n'était pas le même.

Quelqu'un accouru alors dans l'allée et s'écria:



- Walter? Walter! Je te cherche partout depuis tout à l'heure! Où était-tu passer?



Le josaig ce releva d'un bond. Il baissa la tête et produisait de petit couinement. Je regarda dans la direction de la personne. C'était un garçon assez grand. Il avait les yeux marrons et les cheveux frisés brun. Sa peau était plutôt mate.
Il reprit.



- Méchant josaig! Je me suis fait un sang d'encre! Qu'est-ce qui t'a pris?



Il releva la tête vers moi, désolé.



- Il ne vous a pas causé d'ennuis, j'espère?

- N...



Dylan, qui s'était approché, m'interrompis.



- Il a manqué de la tuer mais sinon tout va bien!



Il lança un regard menaçant au garçon. Le pauvre se sentait mal à l'aise.
Je repris.



- Il ne me voulait aucun mal, il avait juste envie de jouer. Je suis Olympe et vous?

- Tu peux me tutoyer tu sais, on a le même âge!



Il sourit. Cela fit fondre mon petit cœur, mais Dylan s'en aperçu et lança un autre regard menaçant au garçon.
Il arrêta et reprit.



- Moi c'est Aydan, Aydan Montdoa.

~Nocferna~Where stories live. Discover now