Marc Brunel

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Note de l'auteur: tout ce qui va suivre est un mélange entre de la fiction et des faits réels. Des informations sur la vérité historique seront fournies au fur et à mesure.

Londres, 1823.
À cette heure tardive, le soleil commençait à décliner sur la capitale. Les rues grouillaient de travailleurs regagnant leurs foyers et de calèches envahissant les rues aux heures de pointe. Au milieu de cette joyeuse agitation, la Tamise faisait office de frontière entre l'est et l'ouest. Ce surnom de frontière n'était pas une parole insensée, car en raison du trafic maritime sur ce fleuve, il avait été inimaginable de construire un pont sur la Tamise, afin de ne pas gêner les bateaux. De ce fait, des canotier faisait passer, pour quelques penny, les citadins d'une rive à l'autre. Il est inutile de préciser à quel point ce système était éprouvant et pénible, notamment pour ceux imaginant la Seine, possédant déjà plusieurs ponts permettant un trafic stable. En cette soirée d'été de 1823, donc, conduit sur la rive est par un de ces passeurs, Charles Douglas Fox*, cinquante-sept ans, se rendait chez son ami, Marc Isambart Brunel.

Après avoir atteint sa maison, il se fit conduire dans le bureau de Marc par le domestique, Sproudj. À peine eut-il pénétré dans la pièce qu'il se fit accueillir de vive voix par son ami.

« ISAMBARD KINGDOM-BRUNEL, C'EST À CETTE HEURE-CI QUE TU...Oh, pardon, Charles, je croyais que c'était Isambard... »

Marc se rassit à son bureau et invita d'un geste penaud son ami à s'assoir en face de lui, ce que ce dernier fit.

« Salut, Marc, salua-t-il d'un air amusé par l'amalgame de son ami, alors? Ça va? Tu sembles t'être embrouillé avec ton fils.

-Oh, ne m'en parle pas! Soupira-t-il en s'avachissant sur le dossier de sa chaise, il passe de moins en moins de temps à la maison, ces derniers temps, je m'inquiète pour lui, il est si jeune..

.-Il a quand même dix-neuf ans, Marc, ce n'est plus si jeune que ça, je me trompe?

-Mais si, c'est jeune, se lamenta Marc dans une crise paternelle un peu trop apparente, c'est encore un enfant! Que dis-je? un chérubin! UN BÉBÉ, UN TOUT PETIT BÉBÉ!

-Exact, un bébé qui a des rouflaquettes, qui fumes et qui va à l'université, répondit Charles en riant.

-L'UNIVERSITÉ, NE PRONONCES PAS CE MOT MAUDIT, MALHEUREUX!

-Bah quoi, l'université?

-EH, BIEN PARLONS-EN, DE L'UNIVERSITÉ, SI TU Y TIENS! REGARDE! »

Il pointa du doigt une horloge au mur qui affichait dix-huit heure et quarante minutes.

-Les cours de l'université se terminent après seize heures, et voilà qu'il est est dix-huit heures passées! Se lamenta Marc dans des gesticulations digne d'un acteur d'Hamlet. Deux heures qu'il devrait être rentré! Il fait ça toute la semaine! Et quand nous lui demandons les causes de ce retard, que me répond-il? « J'étais allé réviser avec des amis, p'pa! » Tu te rend compte! Il me ment ouvertement!!

-Calmes-toi, tu vas finir par mordre quelqu'un, le raisonna Charles, qu'est ce que tu t'imagines de si grave?

-Je crains qu'il...Qu'il ne... »

Il se pencha à l'oreille de son ami.

« Qu'il ne  voit une FILLE!.

-Quoi, c'est ÇA, ton inquietude? Mon pauvre ami, ton fils est grand, il peut bien voir une fille si il en a envie, tu ne crois pas?

-Mais, il est si jeune, s'affola Marc, et si c'était une profiteuse, une fille du peuple, ou pire, si c'était UNE PROSTITUÉE, ET SI IL EN VOYAIT PLUSIEURS! ET SI IL ALLAIT À WITHECHAPEL!!! OH, MON FIIIIIIIIIIILS! »

Brunel & filsWhere stories live. Discover now