JAS172 Mon Amie

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Avant que de dormir, je m'en viens déposer
Dans l'ombre de la nuit, sur ta joue, un baiser,
Et sens naître en mon sein, l'inavouable espoir
Lorsque tu me le rends, à la faveur du soir,
Que tes lèvres rosées, s'enhardissent et viennent
Se trompant de côté, se poser sur les miennes.
Je te dis « bonne nuit » et monte m'allonger,
Bercé par le ressac de ton souffle léger,
Et m'ouvre au souvenir, sur mon petit bateau,
De ce qu'il s'est passé quelques instants plus tôt :
Offerte à mes regards, mon amour, mon amie,
Sous le pelage doux de ton kigurumi,
Tu es là, magnifique, entre toutes les femmes,
Dévorant mon esprit d'une nouvelle flamme ;
Te voyant déployer tes longues ailes d'ange,
Je ne peux retenir ce sentiment étrange
Qui, soudain, m'envahit devant tant de splendeur :
La courbe de la peau qui voit battre ton cœur.
Brillant de mille feux, ainsi que cent Soleils,
Douce Muse vêtue du plus simple appareil...
Digne d'être la fleur des toiles florentines,
Divine vision fixée sur ma rétine !
Ô ! Vénus je viendrai au pied de tes autels,
Chanter combien je t'aime et combien tu es belle,
Des psaumes à ta gloire, et des Confiteor.
Le désir est ardent, je m'abandonne alors,
Encore le parfum de ta peau sur les doigts...
Un rêve fugitif où tu n'es plus qu'à moi.
Et dans l'obscurité, je te devine à peine,
Goûtant, à tes côtés, à ce nouvel Éden :
En cet instant, les mots deviennent accessoires,
Et mes doigts, sur ta peau, remplacent les regards,
Silencieux serment ; ton souffle dans mon cou
Compose, en lettres d'or, les vers d'un haïku :
Caresses et baisers, murmures et frissons,
Nos deux cœurs amoureux battant à l'unisson.

Julia Anya Strauss 

Carmen Anyaeحيث تعيش القصص. اكتشف الآن