— Il n'y a absolument rien à... — Le morceau de viande qui aurait du finir dans son estomac retomba dans son assiette. Katsuki connaissait ce regard. Il était plus fort que tout. Et merde. — Eijiro... Y'a les parents de Eijiro qui travaillent à l'hôpital. Il va se retrouver tout seul pendant la quarantaine et...

— Il vient ici.

— Quoi ? Non je ne...

— Pas de discussion, jeune homme ! On fait face à une crise sanitaire grave, alors un peu de respect pour le corps médical. Il vient, un point c'est tout.

— Mais je...

— Mange ta viande. Il vient. »

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« Kats'! Jsuis trop content ! »

Katsuki n'a pas le temps de réagir qu'Eijiro a déjà réussi à lui voler un bisou. Sur la bouche. Arrête de faire ça tout le temps ! En plus avec sa gueule d'ange et son air ravi, c'est impossible de lui en vouloir. Ça l'énerve. Il lui prend la valise de force et referme le portail derrière eux. La valise est moins lourde qu'elle en avait l'air.

Kirishima passe la porte d'entrée en premier, et comme Katsuki s'y attendait, sa mère lui saute dessus immédiatement. Elle tente de l'amadouer, la fourbe ! Et l'autre roux qui répond à ses provocations. Quelle manipulatrice ! Mais Katsuki voit clair dans son jeu. Il attrape le bras de son petit-ami et le guide jusqu'à sa chambre. Eijiro fait un sourire à sa mère ainsi qu'une poignée de main à son père, échange encore quelques mots et enfin seulement se décide à suivre le jeune Bakugo. Il est trop sociable ce rocher sur pattes.

« Toujours aussi cool tes parents ! s'écrie Eijiro en s'asseyant sur son lit après avoir posé son sac de tortue dans un coin de la chambre. Et toujours aussi propre votre maison. Ça m'impressionne vraiment. Chez nous, impossible de rester deux jours sans saleté. Une fois, on fait un grand ménage. Le lendemain c'était déjà n'importe quoi.

— Ta chambre me paraissait plutôt rangée... Katsuki s'assied en tailleurs pour ouvrir la valise du rouquin.

— J'avais rangé, pour toi, admet Kirishima en se grattant la nuque l'air gêné. Je sais que tu détestes la saleté.

— Ooh, trop mignon ! Bakugo se moque un grand sourire aux lèvres. Bon tu comptes m'aider ou rester comme un con à contempler le plafond ?

— Oh pardon ! »

Kirishima s'accroupit à côté de lui, et tous les deux sortent les affaires du carmin. Katsuki a fait de la place dans son armoire, et rien que le fait qu'il partage est un miracle. Quand il préparait sa chambre pour accueillir un autre habitant, il a bien fait attention à fermer les rideaux et sa porte à clef. Hors de question que sa mère le voit en train de faire ça. Il aurait eu le droit à des remarques pendant au moins un siècle. Elle a déjà suffisamment matière à le charrier comme ça.

Eijiro a vraiment pris tout et n'importe quoi. Pour six semaines, il a emmené trois paires de chaussures alors que le principe d'un confinement c'est de rester enfermé. Quel demeuré. Il a aussi emmené six tenues de sport, des pyjamas, une trousse de toilettes, ses affaires de cours... Et il y a aussi, au fond, deux boîtes emballées d'un joli papier doré. Bakugo se mord la lèvre. Il a ramené des cadeaux !

« Ah mince ! S'écrie Eijiro à côté de lui, c'était censé être une surprise. Y'en a un pour tes parents et un pour toi.

— Tu...

— Je sais ! Je n'étais pas obligé. Mais ça me faisait plaisir, et quand même, six semaines c'est beaucoup. »

Katsuki ne va pas dire 'merci'. Il n'a jamais rien demandé. Mais quand même, il admet que c'est gentil. Ou du moins, il se l'admet à lui même. Tête d'ortie a toujours son sourire plaqué aux lèvres, et il a envie de l'embrasser. Alors il fait. Il passe sa main gauche dans sa nuque malgré le petit "Que... ?" de surprise de son copain. Une fois que leurs visages son suffisamment proches, il s'autorise à vraiment sourire, et scelle leurs lèvres ensemble.

En Quarantaine (Avec Toi)Where stories live. Discover now