Hoplite, destin d'une chasseuse

Parune sombre nuit d'orage, au milieu de la ville d'Annecy, un bébénaquit. Les médecins, troublés par l'absence de réaction de cebébé, le posèrent sur le sein de sa mère. Dès qu'il commença às'accrocher à elle, la mère cria de douleur, et son cœur lâcha.Les médecins, malgré tout leurs efforts, ne parvinrent pas à lasauver.

L'enfant,baptisée EvaMaria Huntress,grandit donc sans sa mère. Apprenant tout de son père, un ancienchasseur réputé, il lui transmit le goût de la chasse, etl'entraîna dès son plus jeune âge à améliorer sa vue, ainsi qu'àtenir tout type d'arme à feu : pistolet, fusil de chasse, fusilà pompe, sniper...

Ce n'est que lorsqu'elle eût atteint l'âge de20ans que son père lui apprit à tirer avec ces armes : d'abordsur de simples mannequins, puis sur des oiseaux...mais, un jour, Evavoulut chasser une proie plus grosse et plus prestigieuse encore.Alors, une nuit, à ses 28ans, elle s'introduisit dans un zoo de laville, et abattit d'une balle de fusil silencieux un tigre blanc.Rentrant chez elle avec son trophée, elle ne s'attendit pas du toutà la réaction de son père : lui arrachant son fusil des mainset la giflant violemment, il lui hurla dessus que la chasse n'étaitpas quelque chose qu'on pouvait utiliser pour tuer pour le plaisir,mais pour témoigner une forme de respect à chaque proie abattue.

Il la congédia dans sa chambre où, encore sous lechoc, elle se mit à pleurer à grosses larmes : jamaisauparavant son père ne l'avait frappé pour une vulgaire proie. Àsa tristesse s'ajouta de la haine, une haine qui grandit en quelquessecondes vis-à-vis de son père. Alors, à cet instant, elle prit sadécision. Une fois la nuit tombée, elle récupéra son fusil,rassembla le strict nécessaire dans un sac, plus quelques armes etleurs munitions et, armant son bras et l'arme qu'elle tenait, tiraune balle à travers le crâne de son père endormi.

Après cela, elle mit le cap sur la Savoie, où ellecommença par vendre ses talents de chasseuse d'élite à la mafiaitalienne implantée dans le secteur, abattant ses cibles avec leplus grand calme existant. Puis, un jour, ses employeurs luidonnèrent une nouvelle cible : le Corsaire, un héros établidans la ville de Chambéry. Elle s'y rendit, et étudia la ville soustous ses angles pour essayer de faire proprement son travail. Aprèsdeux semaines de préparation, elle se plaça en hauteur, sur le toitd'un immeuble en bordure de la préfecture, et attendit patiemmentque le héros se pointe.

Passé minuit, elle se dit que sa proie ne devaitpas se trouver dans ce secteur de la ville, et elle commençait àpartir quand elle vit une ombre bouger. Sortant ses jumellesinfrarouges, elle reconnut sans peine le tricorne de sa proie, et levit s'avancer dans la rue menant au Crédit Agricole. Sortant sonsniper, elle y plaça un silencieux. Mis en joue le héros. La ballepartit. Elle s'attendit à voir sa victime tomber raide, mais leCorsaire ne bougea pas d'un cil, et continua d'avancertranquillement, jusqu'à disparaître de son champ de vision.

Stupéfaite, la jeune femme regagna sa planque etrévisa son arme, essayant de voir si la balle ou le canon de sonfusil était défectueux. N'y voyant aucune anomalie, elle contactases employeurs pour en savoir un peu plus sur sa proie. Apprenant quesa victime était un méta-humain, nom donné aux êtres humainsayant subis des mutations génétiques leur ayant octroyé despouvoirs extraordinaires, elle essaya de questionner les mafieux unpeu plus. Mais quand ils lui raccrochèrent au nez, elle leur envoyaun message pour démissionner de son poste de mercenaire, et se mit àtraquer et à observer, chaque nuit, l'être qu'elle se mit petit àpetit à aimer. Et plus elle le chassait, plus elle l'aimait.

Un soir qu'elle le suivait, elle le vit rejoindredeux jeunes femmes : les héroïnes Fire & Ice. Folle dejalousie, elle dégaina son fusil et tira sur le trio héroïque.Ayant manqué ses cibles, elle les regarda s'éloigner en courantdans les ombres de la ville. Regagnant sa planque, elle s'effondra enlarmes, se disant que l'homme qu'elle aimait rejoignait deux autresfemmes, alors qu'elle le pistait depuis bientôt 3 mois ! Auplus profond de sa tristesse, elle décida de se suicider. Mais, aumoment de presser la détente, quand son bras se ramollit subitementet que l'arme lui échappa des mains, la même haine qu'elle avaitressenti envers son père refit surface, et elle se jura d'éliminerses concurrentes, pour n'avoir le Corsaire que pour elle seule !

Depuisce soir-là, Eva prit le surnom d'« Hoplite »,en l'honneur de ces valeureux guerriers antiques, et se mit commeobjectif d'abattre les super-héroïnes de la ville : Fire &Ice, et plus récemment Lifegirl et son allié Nighteye, qui arrivaittoujours à voir arriver ses balles, même dans le noir le plustotal.

Lasuite ? C'est une autre histoire...