Septième ciel ↬ ˢʰᵒʷᴴᵒ

10ᵉ vol

Finalement, après de longues minutes de recherches gênantes, je trouve quelque chose de plus ou moins prometteur.

_ Celui-là me paraît bien, dis-je, en me raclant la gorge.

_ En quoi il te paraît bien ? demande-t-il, intrigué.

Le regard fixe sur l'écran, je réfléchis à ma réponse.

_ Les acteurs s-sont mignons, et d'après les miniatures, ça semble assez soft, tenté-je, l'estomac se tordant dans tous les sens.

_ Je vois, place-t-il naturellement, en se posant de manière plus confortable dans le canapé.

Sans plus de réflexion, je clique sur play, et place correctement mon dos contre le sofa, les mains tremblantes, et la respiration saccadée.

Malgré mon malaise, je suis assez content. 

Comme je m'y étais attendu, tout semble assez simple et timide.

Je préfère que ce soit plus proche de la réalité.

Je n'ai pas envie qu'il pense que l'amour entre gays est quelque chose de hard et de bien trop, trop.

Je veux qu'il comprenne que c'est quelque chose d'aussi naturel et simple que du sexe entre homme et femme.

Je sais que dans tous les cas, ce n'est pas avec du porno qu'il comprendra ça, mais bon, autant limiter les dégâts.

Et puis, si ça peut l'aider à vouloir me faire l'amour, moi je dis pas non.

Enfin, pas faire l'amour, mais coucher ensemble.

Les minutes défilent, ses yeux sont toujours aussi plissés, et alors que les acteurs commencent doucement à se chauffer, déjà totalement nus, je ne peux m'empêcher de lui poser la question.

_ Alors ?

_ Alors ? répète-t-il, en gardant les yeux vers la télé.

_ Ça te fait quelque chose ? osé-je.

_ Pas vraiment, les hommes ne m'attirent pas, hausse-t-il les épaules, sûr de lui.

_ Ah, ne trouvé-je rien d'autre à dire.

Je fixe quelques instants mes cuisses, ne sachant réellement quoi dire ou faire, et finalement, c'est lui qui reprend.

_ Mais nous imaginer à leur place, par contre.

Mon sang ne fait qu'un tour, mon estomac gargouille atrocement, ma tête bourdonne et mon coeur tente de s'échapper de ma poitrine.

Ma respiration ressemble à celle d'un asthmatique, et de nouveau, je me retrouve bouche bée devant lui.

N'entendant aucune réponse de ma part, il finit par tourner la tête, pour plonger instinctivement ses prunelles dans les miennes.