Il fit une pause, comme pour lui laisser le temps d'ingérer cette information. Le clan d'Ikawa avait donc deux branches. Deux chefs aussi? se demanda Lilith
-  Je tiens à discuter avec Dota san, mais jusqu'à présent il s'y refuse. Je crois que maintenant cela va changer

Elle n'aimait pas la tournure qui prenait cet enlèvement. Elle rechaussa son soulier, mais resta scotchée au mur.

- Pourquoi vous m'avez enlevé?
- Vous êtes une fille, répondit-il comme si cela allait de soit

Voyant qu'elle semblait perdue dans cette inégalité des sexes, il ajouta;

- Dota san a déjà envoyé 2 de ses petits-fils en prison, sans que cela altère sa conscience. Mais je ne pense pas qu'il agira si légèrement avec sa seule petite-fille
Deux petits-enfants? Ken s'était bien gardé de l'en informer! Daizuke esquissa un léger hochement de tête.
- Venez, nous serons plus à l'aise ailleurs

Elle n'avait pas le choix que de le suivre. 

Il la conduisit vers le fond du couloir, ouvrit une porte et emprunta une passerelle extérieure en fer rouillé qui connectait avec une autre maison. Elle remarqua le bois moisi, les murs délabrés, les fenêtres casées. Tout ici respirait l'abandon du temps. Pourtant, Lilith reconnaissait une certaine beauté aux lieux, ils avaient dû abriter des jolis meubles dans l'ancien temps, cela devait être une luxueuse demeure avec un jardin intérieur tenu par des domestiques. C'était comme si un jour, personne n'était plus venu faire le ménage. 

Le yakuza poussa une porte qui s'avéra être un bureau chargé de revues de journaux, une veille imprimante, des photos d'inconnus tatoués encadraient le mur jauni. La pièce avait l'air inoccupée, sombre, mais malgré tout, elle apparut à Lilith plus accueillante que celle qu'elle venait de quitter. Un très gros chat qui testait la limite de l'obésité et la gravité, s'y trouvait penché sur l'imprimante et la regardait comme si il venait de se disputer avec Genghis Khan. Il sembla soudain très intéressé à avoir de la compagnie... ou son futur repas. Tout à coup, Lilith n'était plus certaine que les beaux poilus n'étaient pas cannibales.

 Tout à coup, Lilith n'était plus certaine que les beaux poilus n'étaient pas cannibales

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Il n'y avait qu'une chaise et un divan qui étaient étrangement propres. L'homme discuta avec ses hommes dans l'encadrement de la porte et lui fit signe de prendre le divan. Elle s'y assit sans quitter les yeux le gros matou qui pour sa part l'observait paresseusement, sa longue queue poilue se baladait tranquillement au rythme des battements de son coeur. Il avait les yeux les plus perturbateurs qu'elle ait jamais vu chez un félin, jaunes aux lueurs de l'enfer. 

Gros matou et Lilith se demandaient si ils pourraient cohabiter dans cette pièce sans se faire un bain de sang.

- Youba san ne va pas aimer, disait tout bas, un des hommes. Tu te mêles de ses affaires, grand frère

- Tant pis, il l'aura cherché, répliqua son chef, sèchement

Le chat des enfers s'étira paresseusement en montrant ses dents, longues et affilées. Elle se douta qu'il pouvait trancher une jugulaire. Et, au fond de sa gorge, une queue de souris qu'il se remit à mastiquer lentement.

La griffe de la panthère noireOnde histórias criam vida. Descubra agora