Chapitre 7 : Le vent frais du matin

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           La semaine qui avait suivi le match s'était relativement bien passée. La guerre entre Serpentard et Gryffondor semblait avoir cessé ou presque, rendant ainsi les couloirs de l'école beaucoup plus calmes. Les préfets eux-mêmes étaient soulagés, et avaient une charge de travail en moins, pour le moment, et ils espéraient sincèrement que cela allait durer. Cependant, quelques remarques acerbes persistaient, quelques mauvaises blagues également ; mais elles étaient souvent arrêtées à temps par les professeurs ou les préfets.

           C'était donc une nouvelle ambiance, qui ne déplaisait pas à Ginny, loin de là. Cela lui permettait de travailler plus sereinement avec Drago. Ils faisaient leurs rondes ensemble, le soir, et pouvaient discuter de tout et de rien. Le mardi qui suivit le match, justement, Drago se confia à Ginny.

« - J'ai toujours beaucoup aimé ma mère. Elle n'était pas toujours très présente quand j'étais enfant, mais avec le retour de Voldemort, elle s'est beaucoup rapproché de moi, pour me protéger, en quelque sorte, expliqua-t-il. Mon père a toujours été distant avec moi : il m'aimait, à sa façon. Mais il fallait que je sois le meilleur, que j'accomplisse ce que lui n'avait pu accomplir avant moi.

- Et je suppose que c'est ce qui t'a mené à tout ce qui est arrivé pendant ta sixième année...

- C'est ça. Le problème, c'est que j'ai vécu toute mon enfance, toute mon adolescence avec cette idée de devoir être le meilleur, de suivre les pas de mon père en faisant mieux que lui, et en suivant aveuglément une idéologie horrible. Et tout ça, je m'en suis rendu compte trop tard. J'avais déjà la Marque au bras. Je ne pouvais pas reculer...

- Je sais, Drago. C'est bien pour ça que depuis le début de l'année, je te répète que ce qui est arrivé n'est pas uniquement de ta faute. Tu étais conditionné. N'importe qui aurait agi comme tu l'as fait, s'il avait été élevé de la même façon. Même moi, même Harry, même Hermione.

- Tu as eu de la chance de grandir dans une famille normale, quand même, souffla le blond.

- Pardon ? Une famille normale ? Drago, on est sept enfants. Sept enfants dans une maison qui tient debout par miracle, qui s'en sortait assez peu au niveau financier. On était heureux, certes. Mais crois-moi, avoir autant de frères, c'était difficile, et les problèmes d'argent, on les a bien ressentis aussi. On n'était pas vraiment une famille normale.

- Excuse-moi, c'est juste que... Je ne sais pas. Peut-être que j'aurais préféré vivre cette enfance plutôt que la mienne, même si j'ai toujours eu tout ce que je voulais.

- Je comprends, Drago. De toute façon, on désire toujours ce qu'on n'a pas. »


          Une certaine complicité s'était créée entre Drago et Ginny, et Hermione s'était mise à parler elle aussi avec Drago, au désespoir de Ron qui ne comprenait pas trop ce qu'il se passait. Luna, également, avait discuté avec Drago pendant tout un cours de Soins aux Créatures Magiques. Drago appréciait de pouvoir parler avec ces personnes qu'il avait jugées sans les connaître, d'autant qu'elles s'avéraient être très sympathiques, malgré tout ce qu'il leur avait fait subir.

          Le samedi devait avoir lieu la première sortie à Pré-au-Lard pour les élèves de troisième année ou plus, sur tout l'après-midi. Blaise avait insisté pour que Ginny passe au moins une partie de l'après-midi avec Pansy, Drago, Théodore et lui : « Je veux apprendre à la connaître un peu la Weasleytte, elle a quand même l'air super », avait-il dit à Drago, qui avait levé les yeux au ciel, avant d'accepter de proposer cela à sa camarade, qui avait accepté, à condition de pouvoir venir avec Luna et qu'on arrête de l'appeler « Weasleytte ».

Cor ad cor loquitur (Le cœur parle au cœur)Where stories live. Discover now