CHAPITRE ZERO - PREAMBULE

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Si je devais résumer la partie scolaire de ma vie, ce serait comme ça ;

Le Vendredi je termine les cours à 17 heures - ouais on peut appeler ça avoir eu de la chance concernant son emploi du temps, ironiquement parlant bien-sûr - et je ne perds pas de temps pour quitter ma classe et ce lycée de bourges, dont on fait évidemment parti lorsqu'on s'appelle Hidan Von Kehre G, prononcé HHIDANE FONNE QUAIRE DJ (et on prononce bien le H !)

Je ne suis pas de ces personnes qui ne supportent pas l'école, loin de là même. Je suis un jeune élève de terminale scientifique, jeune au point d'avoir sauté deux classes. Je suis qui plus est brillant et ne suis pas prêt à céder ma première place au classement général de notre lycée, voire à plus grande échelle. Je ne m'en vante pas réellement car mon succès est entièrement dû à mon assiduité et à mon travail acharné. Je suis en quelque sorte le « trophée » de l'entièreté de nôtre lycée.

Ah, je ne vous l'ai pas dit non ? Je suis dans un lycée pour garçons. Du moins c'est un établissement divisé en deux bâtiments distincts, l'un regroupant la gente masculine, l'autre féminine. Garçons comme filles ont l'interdiction de se fréquenter à un périmètre trop avancé de l'enceinte de l'école. C'est, à ce qu'il parait, un système mis en place afin d'intenter à la débauche. À croire que ces cathos n'ont jamais entendu parler d'actes de pédérastie.

Concernant la partie dans laquelle j'étudie - le lycée des mecs quoi - je suis de loin l'élève le plus jeune et le plus petit... Et ça c'est franchement pas une fierté. Ce statut me procure donc l'honneur d'être la cible préférée de tous les mecs en manque... Parce que mon visage est maudit par le syndrome de l'androgynie. En gros j'ai un visage de meuf si t'as pas compris, le p'tit blond aux yeux bleus là, tu situes ?

En résumé, je suis petit, certainement maigre, jai l'allure d'un petit ange mais suis un vrai démon, et apparemment plus d'une fille tuerait pour mon minois et ma tendance à ne pas grossir... Sacré attardement...

Le pire dans ma vie n'est pas d'être cette espèce de gay super refoulé, non, c'est d'être la victime principale de Kojiro Van Allen, aka le beau gosse de riches de l'histoire, sans déconner. Le mec dépasse facilement le mètre quatre-vingt-dix pour sûr, il est Americo-Japonais et mon Dieu ce qu'il est beau avec ses cheveux corbeaux et ses yeux gris clair glacials. Puis je peux aussi vous assurer qu'à ce que j'ai vu dans les vestiaires, en plus de sa musculature ni trop saillante, ni trop absente, dans son boxer c'est certainement pas du côté cliché asiatique dont il a hérité, l'enfoiré.

Autant être la cible d'un mannequin ambulant c'est hyper glorifiant, autant quand c'est un gros connard, ça l'est moins. Vous allez vite voir le genre : Fils à papa, ultra riche - pas plus que ma famille mais quand même - canon, corps d'Apollon, bon élève, bourreau des culs. Oui oui, pas des cœurs. Ce type a carrément un carnet qui lui sert de tableau de chasse... Et bien évidemment je suis aussi dessus.

Kojiro c'est le style à humilier, écraser et soumettre les autres à sa suprématie. Râleur de première, fervent défenseur du « un trou reste un trou » et harceleur d'Hidan professionnel, rien que ça. Honnêtement, heureusement qu'il est beau, sinon je lui aurais refait le portrait, parce qu'on n'abîme pas un beau visage, on l'exhibe ou on l'embrasse.

Je me suis toujours juré de ne pas craquer sous la tentation, jamais ! Kojiro représente mon idéal masculin, c'est un fait. Mais il représente aussi une menace à ma fierté. Je suis ce genre de lâche à refouler mon orientation sexuelle, à sortir avec des filles pour masquer mes penchants gays, à faire tout le contraire de ce dont je désire réellement. Parce que oui, c'est comme ça que je vis, dans le mensonge, dans la peur de celui que je suis réellement.

Parfois j'aimerais hurler à tous qui je suis, ce que j'aime et ce dont j'ai réellement envie. Mais cela voudrait dire vivre dans le danger. Comme un animal traqué. Parce que moi je ne mesure pas un mètre quatre-vingt-dix et quelque et que je ne peux pas assumer que je préfère un mec à une fille, tout simplement parce que je fais vingt bons centimètres de moins et que la réalité est cruelle mais qu'elle est ce qu'elle est. Nous sommes encore dans un Monde où pour certains, être gay équivaut à avoir vendu son âme au diable, à être atteint d'une tare, à être un déchet de l'humanité. Qu'importe le statut social, l'argent qu'on a ou ce qu'on possède, on peut tout acheter, mais pas les pensées et encore moins les sentiments.

J'ai donc trouvé une alternative à mon malaise. Quasiment tous soirs, je quitte le lycée et je troque mon uniforme contre des tenues faites de tissus légers, de rubans satinés et d'un masque endiablé ; dès lors, je ne réponds plus qu'au nom de « GostGender », l'individu pour lequel il est impossible de définir son genre au premier coup d'œil.

Moi c'est Hidan, jai 15 ans, j'aime la dentelle, les tenues détaillées et ce tout qui brille, je suis un garçon, et je rêve de devenir fort et d'assumer qui je suis, sans porter de masque.

GostGenderWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu