Mais un jour la loi fut brisée,...

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De l'autre côté de la frontière interdite, Milori s'impatientait. Monté sur sa chouette qui tournoyait dans le ciel, il scrutait sans relâche la dense forêt d'automne à la recherche d'un signe de la petite imprudente. Il savait mieux que quiconque ce qu'il en coutait de franchir cette ligne et même s'il comprenait parfaitement sa petite fée, il était inquiet et en colère aussi. Cette loi avait été établie pour les protéger et même si elle paraissait injuste aux yeux de sa jeune recrue, elle devait y obéir. C'est avec un immense soulagement qu'il vit un petit groupe de fées sortir du couvert des arbres et revenir hâtivement vers la forêt blanche. Tinkerbell et Vidia portèrent la blessée jusque sur la neige. Le prince des chouettes fit se poser sa chouette.

« Je suis navrée, vraiment navrée, se lamenta Tinkerbell. Puis s'adressant à lord Milori qui venait de les rejoindre, elle ajouta, aidez-là, je vous en supplie. »

Lord Milori scruta anxieux les ailes de sa protégée. À première vue rien de méchant, il retenait son souffle. Il remarqua que la petite troupe tout comme lui était suspendue, dans l'attente. Si l'enjeu n'était pas aussi important, il aurait trouvé cela très touchant à observer.

La chipie Vidia interpela doucement son amie Tinkerbell. Elle la tira délicatement vers leur côté de la frontière. Cette dernière se laissa faire sans trop de résistance mais elle garda son attention sur les fées de l'hiver, angoissée d'entendre le verdict.

« Doucement, déploie tes ailes, ordonna gentiment le lord de l'hiver. Laisse le froid les ranimer. »

La fée du givre obéit et déploya avec lenteur ses ailes. La neige tomba sur elles et elles se défroissèrent presque instantanément. Après quelques mouvements erratiques, la clairière retentit du bruit caractéristique que produisent les battements d'ailes de fées. Periwinkle s'envola enfin, brisant l'angoissante attente.

« Tu n'as rien, se réjouit Tinkerbell. Tes ailes sont intactes. »

« Oui, répéta Periwinkle qui s'était posée. »

« Voilà pourquoi on ne peut pas traverser la frontière, reprit avec une voix dure le lord, rassurer. »

« Non, s'insurgea Periwinkle, ça aurait pu marcher. Avec un plus gros morceau de glace, ça aurait pu marcher, insista-t-elle. »

Le lord sentit son cœur se serrer. Il ne la comprenait que trop bien. Elle lui ressemblait tellement.

« Et si la glace avait complètement fondu, la menaça-t-il bien plus qu'il ne l'aurait voulu, tes ailes auraient pu être brisées. »

« Et je vais très bien grâce à mes amis, répondit effrontément Periwinkle. »

« La loi assure notre protection, conclut le lord sur un ton sans appel. Je suis navré, vous ne devez plus vous revoir. »

« Ne faites pas ça, gémit sa protégée, nous sommes tout l'une pour l'autre. »

« Nous sommes sœurs. Nous sommes nées du même rire. »

« Justement raison de plus pour veiller l'une sur l'autre. Suis-moi Periwinkle. »

La petite Tink sentit l'injustice lui donner un courage sans limites et elle s'avança avec un air de défi.

« Lord Milori, interpela-t-elle, votre loi ne nous empêchera pas de nous voir. »

De son côté la Reine Clarion se dépêchait. Une messagère avait rapporté qu'une fée de l'hiver accompagnait Tinkerbell et ses amies et que malgré une ingénieuse machine qui la maintenait en atmosphère froide, elle s'était sentie mal. La petite troupe tentait de retourner au plus vite à la frontière. À son arrivée son cœur se mit à battre très fort et très vite. De l'autre côté, elle reconnut tout de suite son amour, toujours aussi beau dans ses habits de prince, avec la petite fée aventurière, qui ressemblait trait pour trait à sa fée bricoleuse.

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