II. Le ravitaillement

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"- Hé ! tu viens jouer ?

-Non, laisse moi un peu

-Mais tu joues jamais avec nous" Encore un refus pour des petites sœurs, et puis c'est les explosions, les infos télévisées qui disent d'aller prendre les fusées, les habitants qui font leur affaires, le départ, les adieux, les sourires vains pour les rassurer, la culpabilité, la honte, tout ce qu'il ne fallait pas ...

AAAAH ! J'en ai marre de ces rêves, je n'en veux plus ! J'ai beau dormir uniquement deux heures par nuit, ces souvenirs me hante toujours autant. À chaque clignement de mes yeux ils refont surface, ils reviennent me rappeler toutes les erreurs de ma vie qui ont causé tant de problèmes au fur et à mesure des années de mon existence.

Aujourd'hui c'est le jour du ravitaillement, une fois par mois, plusieurs caisses arrivent par radeaux métalliques dans les terres. Au milieu du pays il est plus dur de s'en procurer puisque seuls les fleuves les relient à la mer. Heureusement pour moi, je vis encore dans mon appartement près de la mer, de ce fait je peux rapidement aller me procurer des provisions. Vous vous demandez sûrement d'où viennent ces caisses, et bien nous n'en savons rien, quelqu'un doit les envoyer mais on ne sait pas qui. Les caisses arrivent toujours sur la terre ferme à 8h. Mais dès qu'elles touchent la terre, de nombreux survivants sont disposés devant et se battent à mort pour avoir le maximum du contenu de ses caisses. Après de nombreux essais que je ne souhaite pas renouveler, j'ai trouvé LA solution pour avoir des provisions sans risquer ma vie. Les caisses arrivent très très lentement sur des radeaux. Ainsi je pars dans la nuit à la nage avec un énorme sac, et rejoint le radeau. Je monte à bord, ouvre la caisse et récupère seulement ce qui m'est nécessaire pour le mois à venir, et je repars, pour pouvoir en laisser aux autres. Malgré le fait qu'ils soient insupportables et immatures, ils méritent de pouvoir se chauffer et se nourrir également, je ne peux pas être la seule.

J'aime être face à la mer, à l'aube. Le ciel est rose orangé, il y a une légère brise, de petits nuages de buée qui sortent par la bouche de manière saccadée à cause de l'essoufflement de ma course, le soleil qui réchauffe chaque petite partie de ma peau, mais surtout l'air marin, cet air a l'odeur salée, qui picote les joues.

Fini la contemplation ! Il faut que je me mette à la nage. Je regarde une dernière fois que tout est en ordre dans mon sac : pied de biche, petit encas, lunette de plongée. Tout va bien, ma serviette est cachée derrière le gros rocher d'à côté et j'ai mis les lunettes sur ma tête. J'ai ôté mes vêtements, il ne me reste que mes sous-vêtements en guise de maillot de bain. Je met un pied puis l'autre dans l'eau. Elle est froide à cette période de l'année, mais globalement je m'y habitue. Je regarde mon visage dans le reflet de l'eau. L'eau est calme rien ne vient troubler l'image depuis dix minutes. Une petite vague passe, puis une autre et encore une autre... Ce n'est pas normal. Je regarde en face, quelqu'un nage en direction de la caisse, quelqu'un a capté ma technique. Je me jette alors à la nage et le rattrape relativement rapidement. J'ai toujours été bonne nageuse. On est face à face sur le radeau, en position de combat, l'esprit aux aguets du moindre mouvement. C'est un homme ou plutôt un garçon ressemblant à un homme, il a les cheveux noirs de jais, la mâchoire serrée, les cheveux en bataille, les yeux bleus mais qui sont noirs de colère, et il a une cicatrice qui orne sa joue droite. Il veut la caisse et je la veux aussi, j'ai mes épées (oui des épées, les armes à feu ont été emportées dans les fusées) et lui ne semble ne rien avoir. J'ai mes chances sur le point des armes, en revanche, sur le plan rapport de forces ça sens mauvais, il est très musclé, très carré, et il fait au moins deux têtes de plus que moi, et il a l'air très rapide et vif. Le soleil est totalement levé, je regarde la rive il y a tous les autres survivants avec leurs armes et le radeau se rapproche dangereusement de la plage. Je vais devoir me battre comme tous les autres, je hais ça, ce sera encore un autre massacre à entrer dans mon journal....

🗻🗻🗻


Prêtes et prêts à voir, ou du moins à lire, le massacre ? 🤔

🌺Bisous les rêveurs et rêveuse 🌺

Les survivants apocalyptiques [Pause Oupsi] Where stories live. Discover now