Bienheureuse ! du soleil tu es la lumière,
Bénie sois tu Lucie, tes yeux de tourterelle
Où Jésus versa l'océan en tes prunelles
Enamourèrent l'un des hommes les plus fiers
Déterminé à faire de toi sa fidèle Reine
Ainsi cet homme éploré courut après l'hymen
Après sa perte, prenant sa passion pour amour
Ne cessa en vain de te faire la cour
Cet opportun qui sans fin te tourmenta
De ton rejet se faisait las
Sans vouloir comprendre que ton cœur
Appartenait à plus grand Seigneur
Alors rentrant promptement chez ton père
Pris son glaive posé à terre
Ignorant douleur, chagrin et ire
Pour y ôter tes propres saphirs
Désormais, cachant une âme des plus pure
Pour ton Seigneur,fièrement portas tes blessures
Parmi lesquelles le sang coulait en milles liserés
Tu porta prestement tes perles à cet entiché
C'est bien tendrement que tu lui donna
« C'est tout ce que vous aurez jamais de moi
Car tout le reste appartient aux Cieux
Me voilà, je ne serai à jamais qu'à Dieu »
Comprenant alors le sérieux de ta vocation,
En agneau se changea le lion,
Réclama prêtre, baptême et communion
C'est en amitié que tu fut conviée à son ordination
